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Archives

La société française face à l'héritage de son passé colonial

Gilles Morin : Pour l’ouverture des archives de la guerre d’Algérie

Les Actes de la journée sur « Les disparus de la guerre d’Algérie du fait des forces de l’ordre françaises : vérité et justice », du 20 septembre 2019, salle Victor Hugo de l’Assemblée nationale, ont été publiés en ligne par la Revue des droits de l’homme du CREDOF et sont présentés sur ce site, dans une page intitulée 7228 qui explique aussi les nouveaux obstacles récemment dressés contre l’ouverture de ces archives. Nous reproduisons ci-dessous la contribution de l’historien Gilles Morin, président de l’Association des usagers des Archives nationales, qui explique la nécessité de l’ouverture large de ces archives, comme cela avait été décidé en 2015 pour celles de la Seconde Guerre mondiale.

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Depuis 2012

Des médias algériens attentifs aux demandes des historiens aux autorités françaises pour l’ouverture des archives

Certains médias algériens portent une grande attention aux demandes des historiens adressées aux autorités françaises pour l’ouverture des archives et la reconnaissance des crimes de l’armée française en Algérie. Ci-dessous l’entretien avec l’historienne Sylvie Thénault publié le 24 décembre 2019 par El Watan et l’émission de la radio Alger Chaîne 3 avec Gilles Manceron à l’occasion de sa venue en 2018 au Salon du livre d’Alger. Cette attention n’est pas toujours partagée, comme on peut le voir dans un article du Quotidien d’Oran du 26 janvier 2020, à propos des nouvelles déclarations d’Emmanuel Macron sur le passé colonial de France et la colonisation de l’Algérie tenues dans l’avion qui le ramenait de Jérusalem à Paris dans la nuit du 23 au 24 janvier 2020.

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L'accès aux archives coloniales

Le débat sur l’accès aux archives de la guerre d’Algérie

Voici les principaux moments du débat sur les archives lors de la journée d’étude, à l’initiative notamment de l’Association Maurice Audin et soutenue par la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH), à l’Assemblée nationale, le 20 septembre 2019, sur les disparus de la guerre d’Algérie du fait des forces de l’ordre françaises. Ils sont suivis d’un article de Gilles Manceron qui explique qu’il serait temps que la France cesse de se distinguer parmi les démocraties par des entraves à la liberté d’accès à ses archives. Si les obstacles longtemps opposés à l’accès à celles de la Seconde Guerre mondiale ont été peu à peu levés, il en persiste d’importants concernant celles de la guerre d’Algérie.

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Visite en France du ministre algérien des moudjahidine

Une première du genre depuis l’indépendance de l’Algérie en 1962 : le ministre algérien des Moudjahidine est attendu en France mardi 26 janvier 2016, à l’invitation du secrétaire d’État français aux anciens combattants.

La visite sera consacrée à trois importants dossiers, a-t-il révélé ce dimanche à Alger : les archives, les disparus pendant la Révolution et la question relative aux victimes des essais nucléaires dans le Sahara. L’Algérie ne « renoncera pas aux revendications relatives à la récupération des archives inhérentes aux différentes révoltes populaires contre l’occupant français », selon le ministre dont les propos ont été rapportés par l’agence APS.
« Il est temps de traiter ces dossiers de manière responsable », a-t-il ajouté. 1

Par ailleurs, relevant l’évolution du discours des politiques français par rapport au passé colonial de la France et les gestes effectués par certains responsables, Tayeb Zitouni a indiqué que le « règlement des dossiers en
suspens passe avant la demande d’excuses
» 2.

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Les Archives coloniales belges en danger

Des motivations peut-être financières, des calculs administratifs liés aux subtilités de la politique fédérale en Belgique et, au final, un certain mépris pour l’histoire de l’Afrique, risquent de conduire à une disparition de fait des Archives africaines de Bruxelles, qui, avec un personnel limité, mais très compétent, ont réservé, depuis des années, un accueil efficace à de nombreux chercheurs belges, européens, américains et africains.

Si ces fonds sont intégrés aux Archives générales du royaume, comme il en est question, le risque est grand de voir fortement diminuer leur accessibilité. A une époque où les débats sur l’histoire coloniale restent vifs, le recours aux archives reste un garant de rigueur, de sérieux et d’approfondissement. C’est pourquoi des historiens du monde entier se sont émus de cette information et appuient l’initiative prise par leur collègue belge Léon Saur et leur collègue française Christine Deslaurier, qui, en liaison avec d’autres habitués de ce remarquable centre d’archives, diffusent le texte ci-joint.

Jean-Pierre Chrétien

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Les essais nucléaires français en Algérie

Du nouveau sur les essais nucléaires français du Sahara

Une carte de l’armée française de 1960, déclassifiée en 2013 et publiée par Le Parisien, montre que les retombées radioactives du premier essai nucléaire français dans le Sahara algérien, baptisé Gerboise bleue, ont été beaucoup plus importantes qu’on ne l’avait admis jusqu’à présent, s’étendant à toute l’Afrique de l’ouest et au sud de l’Europe.

Selon ce document, « la carte du zonage des retombées montre que certains radioéléments éjectés par les explosions aériennes […] ont pu être inhalés par les populations malgré leur dilution dans l’atmosphère », affirme Bruno Barrillot, un spécialiste des essais nucléaires cité par Le Parisien. Or, selon cet expert, « personne n’ignore aujourd’hui que ces éléments radioactifs sont à l’origine de cancers ou de maladies cardio-vasculaires ».

Il n’est pas inutile de rappeler que la Loi n° 2008-696 du 15 juillet 2008 rend particulièrement difficile l’accès aux archives publiques concernant les contaminations par les essais nucléaires du Sahara ou du Pacifique…

[Mis en ligne le 14 février 2014, mis à jour le 15]

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Sonia Combe : il faut réviser la loi sur les archives

La ministre de la culture aurait l’intention de réviser la loi sur les archives, et notamment de remettre en cause la catégorie d’archives dites « incommunicables ». Alors qu’un rapport d’expert vient de mettre en évidence un lien entre radiations et cancers, une telle décision rendrait accessibles des dossiers concernant des essais nucléaires français au Sahara ou en Polynésie, et permettrait l’indemnisation de personnes irradiées.

L’historienne Sonia Combe, auteur de Archives interdites. L’histoire confisquée (La Découverte, 3e édition, 2010), plaide pour la révision de cette loi des archives, dans une tribune publiée sur Le Monde.fr le 20 juillet 2012 et reprise ci-dessous.

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Essais nucléaires : un rapport fait le lien entre radiations et cancers

Un expert épidémiologiste vient de remettre à la justice un rapport établissant un « lien vraisemblable » entre les retombées radioactives des essais nucléaires français en Algérie et en Polynésie et les cancers de personnes présentes sur place à l’époque. Ces nouvelles expertises devraient relancer les débats pour un élargissement des conditions d’indemnisation des victimes.

L’expert, Florent de Vathaire, conclut à un lien probable pour 6 personnes sur les 15 « expertisées », tant en Algérie qu’en Polynésie. « En rassemblant de nombreux éléments, j’ai pu construire un faisceau de présomptions qui permet de dire que le lien entre les retombées radioactives et les maladies est vraisemblable pour certains des cas expertisés », a-t-il déclaré au Parisien.

Ces résultats marquent une étape importante : jusqu’à présent, seuls quatre dossiers sur 720 portés par l’Association des vétérans des essais nucléaires (Aven) ont été retenus par le comité compétent pour les indemnisations des victimes. Reste une difficulté : une partie des dossiers sont classés «secret-défense» ou même «incommunicables» ! D’où l’importance de l’intention prêtée à la ministre de la culture de réformer la loi sur les archives.

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Life, 3 octobre 1955.
Soulèvement et répression du Nord-Constantinois (août 1955)

“Algérie, août 1955 : la mort filmée en direct”, par Marie Chominot

Les informations apportées par les archives, qu’elles soient textuelles ou iconographiques, peuvent toujours être trafiquées et donc contestées. Afin de résoudre les interrogations que peuvent poser les documents, la démarche historique s’applique à croiser les sources et à les analyser.

En ce qui concerne les événements du 20 août 1955, nous avons déjà présenté le livre que Claire Mauss-Copeaux leur a consacré. Aujourd’hui, Marie Chominot revient en détail sur l’histoire d’une vidéo actuellement disponible sur internet. Les images, extraites d’un film d’actualités, ont été prises le 22 août 1955, au cours des représailles qui ont frappé les habitants d’Aïn Abid, un petit village proche de Constantine. Elles sont connues et documentées par les historiens depuis des années3, mais elles suscitent encore aujourd’hui des interprétations erronées et restent instrumentalisées pour générer des polémiques.

Marie Chominot est docteure en histoire contemporaine. Son livre, consacré à la guerre par l’image en Algérie, sortira début 2013 aux éditions Payot.

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Mémoire et histoire en Algérie

Mohammed Harbi : «les archives de la guerre de Libération sont explosives»

Dans un long entretien publié dans l’édition du 26 mai 2011 du journal El Watan, l’historien Mohammed Harbi aborde de très nombreux problèmes. Il revient sur les récentes controverses suscitées par des déclarations polémiques d’anciens acteurs de la guerre de libération algérienne. Il s’exprime sur les tabous, liés aux juifs d’Algérie, aux harkis et aux pieds-noirs : le fait de ne pas avoir traité ces problèmes a « fait le lit de l’islamisme». Il évalue le nombre de harkis et goumiers à environ 100 000 hommes et il estime à quelque 50 000, les victimes algériennes des bavures du FLN/ALN, dont nombre de militants nationalistes authentiques. Préconisant une déconstruction de la pensée nationaliste, il estime que la question identitaire et celle de l’autoritarisme sont deux problèmes majeurs qu’il est impératif de dépasser pour aller vers une Algérie nouvelle et apaisée…

Les propos de Mohammed Harbi ont été recueillis par Mustapha Benfodil et publiés dans l’édition du 26 mai 2011 d’El Watan4. A la suite, vous trouverez une mise au point de Mohammed Harbi, publiée dans l’édition du 28 mai, une brève biographie de Mohammed Harbi et enfin un glossaire repris de l’édition du 26 mai.

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La nouvelle stèle de Marignane.
Soulèvement et répression du Nord-Constantinois (août 1955)

Algérie 1955 : une photo et sa légende

La nouvelle stèle de Marignane.
La nouvelle stèle de Marignane.
La date du 20 août 1955 est toujours mise en avant par les activistes de la mémoire de l’Algérie française, le dernier exemple étant la nouvelle stèle de Marignane qui ne retient que quatre dates.

Ce jour-là, une insurrection a secoué l’ensemble du Constantinois. A midi, les militants du FLN et la population algérienne ont attaqué des gendarmeries, des commissariats de police, des casernes ainsi que des structures économiques.

Au cours de cette insurrection, deux massacres d’Européens ont été perpétrés par des émeutiers : l’un à El Alia, petite agglomération minière où 35 personnes ont été tuées, l’autre au sein d’une famille d’Aïn Abid où 7 personnes ont été tuées – parmi elles des enfants5. L’estimation globale du gouvernement général est de 123 tués, victimes de l’insurrection : 31 militaires, 71 civils européens et 21 Algériens6.

Les représailles qui se sont abattues sur la population algérienne de la région, à partir du 20 août, ont été terribles. La violence, extrême et générale, a duré des semaines ; le nombre de victimes algériennes, hommes, femmes et enfants, n’est pas connu avec précision mais dépasserait 7 500.

Mais, aujourd’hui pour de nombreux Français, les seuls massacres qui ont eu lieu lors de la guerre d’Algérie ont été commis par “les Algériens”.

Un exemple illustre cette situation. Parue pour la première fois dans L’Humanité, une photographie prise dans les jours qui ont suivi l’insurrection d’août 1955 accompagnait un article de Robert Lambotte, avec pour légende « Les cadavres d’Algériens jonchent le terrain du Stade municipal de Philippeville ».

Les archives photographiques de L’Humanité ont été confiées à une agence privée chargée de leur diffusion. Dans ce cadre, une nouvelle légende a été affectée à cette photo : «20 août 1955, stade de Philippeville : cent vingt-trois Européens – dont soixante et onze civils français – furent exécutés par l’armée de libération nationale algérienne».

Récemment, L’Humanité a republié ce document avec cette nouvelle légende. L’ensemble est censé illustrer le compte-rendu du dernier ouvrage de Claire Mauss-Copeaux. Mais la critique d’Alain Ruscio, le livre de Claire Mauss-Copeaux comme l’article de Robert Lambotte démentent formellement les allégations du nouveau commentaire.

[Mis en ligne le 17 mai 2011 à 9h, mis à jour à 18h]

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