Toulouse : Maurice Audin, une histoire française
Nous présentons « Maurice Audin : une histoire française », le film de la rencontre organisée à Toulouse le 12 février 2024 par le Conseil départemental de Haute-Garonne et l’Association Audin.
Nous présentons « Maurice Audin : une histoire française », le film de la rencontre organisée à Toulouse le 12 février 2024 par le Conseil départemental de Haute-Garonne et l’Association Audin.
Robert Badinter (1928-2024), interrogé en avril 2018 pour le film de François Demerliac « Maurice Audin, la disparition », raconte ici son rôle, alors tout jeune avocat, et celui de ses confrères, pour la défense du Comité Audin.
Le 11 juin 1957, Maurice Audin a été enlevé à son domicile à Alger par des militaires français qui le soumirent à la torture et le tuèrent. La disparition de son fils Pierre le 28 mai 2023 donne une signification particulière à l’hommage rendu cette année à Maurice, Josette et Pierre Audin. Quelques mois avant la mort de Josette Audin le 2 février 2019, le président de la République lui avait rendu visite et avait reconnu la responsabilité de l’État français dans la mort de son mari. Un rassemblement, auquel appellent de nombreuses associations dont la Ligue des droits de l’Homme, a lieu le dimanche 11 juin 2023 à 11 heures devant le cénotaphe de Maurice Audin. Pour demander que toute la lumière soit faite sur les circonstances de sa disparition ainsi que sur celle des nombreux combattants pour l’indépendance de l’Algérie et civils algériens enlevés comme lui par des militaires français.
Au cimetière du Père-Lachaise à Paris, un vibrant hommage a été rendu par une foule nombreuse au militant pour l’indépendance de l’Algérie, torturé et assassiné en 1957 par des militaires français, et à son épouse décédée le 2 février 2019. Leurs enfants, Michèle et Pierre Audin, ont procédé à la dispersion des cendres de leur mère au jardin du souvenir, avant que les participants, munis de drapeaux algériens, se dirigent vers l’emplacement du cénotaphe, un monument érigé en mémoire de Maurice Audin, qui a été inauguré.
Le 11 juin 1957, des militaires français ont enlevé à son domicile d’Alger le jeune mathématicien Maurice Audin, militant du parti communiste algérien. Ce parti avait rejoint la lutte armée d’indépendance du peuple algérien. Il a été torturé puis tué par les militaires qui le détenaient. Son épouse, Josette Audin, qui a lutté toute sa vie pour savoir la vérité, est décédée le 2 février 2019. Pierre Mansat, président de l’Association Maurice Audin, a demandé de diffuser largement l’appel à leur rendre hommage, le 11 juin 2019, au cimetière du Père-Lachaise.
Les animateurs de ce site, François Gèze, Gilles Manceron, Fabrice Riceputi et Alain Ruscio, ont exprimé le 4 mars 2019 dans « Mediapart » leur inquiétude devant le fait que certains officiers français osent encore défendre la torture, et leur étonnement de ce que personne en France n’ait relevé cette prise de position scandaleuse. Ils demandent, par ailleurs, si la reconnaissance par le président Macron d’un crime d’État dans l’affaire Audin est l’amorce d’une rupture des autorités françaises avec l’incapacité à regarder en face l’histoire coloniale, ou bien un « coup » sans lendemain.
Les réactions ont été nombreuses suite à la mort, le 2 février 2019, de Josette Audin. Militante du Parti communiste algérien (PCA) comme son mari, Maurice Audin. Elle avait vécu, à Alger, le 11 juin 1957, l’enlèvement de celui-ci par des parachutistes français, et, quand, peu après, ils lui ont annoncé son évasion, elle a compris qu’ils l’avaient assassiné. Pendant soixante-deux ans, elle a combattu pour connaître la vérité sur son sort. Ci-dessous les articles publiés par « l’Humanité » et « El Watan », ainsi que d’autres réactions à sa disparition.
Sur le thème « Maurice Audin, affaire franco-française ou algérienne ? », une rencontre a été organisée à Alger le 27 octobre 2018. En présence de Mohamed Rebah, chercheur en histoire — qui, alors lycéen, avait reçu des cours particuliers de mathématiques de Maurice Audin —, de l’historienne Sylvie Thénault et du metteur en scène Lionel Armand qui a un projet théâtral sur l’affaire Audin. Elle a été suivie par des journalistes des quotidiens algériens « Reporters » et « Le Soir d’Algérie » ainsi que du journal français « L’Humanité ». En voici le résumé et l’enregistrement sonore à partir des éléments transmis par les organisateurs.
Nous publions en avant-première les bonnes feuilles relatives à l’affaire Audin dans l’ouvrage d’Alain Ruscio, « Les Communistes et l’Algérie. Des origines à la guerre d’indépendance, 1920-1962 », à paraître aux Éditions La Découverte en février 2019. Ce chapitre retrace utilement les réactions et les mobilisations en France, où Pierre Vidal-Naquet a joué un rôle important, dans les mois et les années qui suivirent l’assassinat du jeune mathématicien membre du parti communiste algérien par les parachutistes français.
Quand a été rendue publique, le 13 septembre 2018, la déclaration du président Macron sur l’assassinat par des militaires français en 1957 de Maurice Audin, une personnalité politique d’extrême droite s’est distinguée par son déni de réalité et ses contre-vérités. La dirigeante du Rassemblement national, Marine Le Pen, a cru bon de dire que « Maurice Audin a caché des terroristes du FLN qui ont commis des attentats ». L’historien Alain Ruscio fait un sort à cette inexactitude et précise l’engagement politique de Maurice Audin.
Le 13 septembre 2018, le Président de la République, Emmanuel Macron, a reconnu dans une déclaration, 61 ans après les faits, la responsabilité de l’État dans l’enlèvement, la torture, l’assassinat de Maurice Audin par des militaires français. Sa déclaration dépasse le cas de Maurice Audin pour qualifier les disparitions, la torture de ce qu’on a appelé la « bataille d’Alger » comme un système organisé de terreur. Il a décidé l’ouverture des archives pour faire la vérité sur cette page de notre histoire. Comme le souligne l’Association Maurice Audin, cette déclaration a une portée historique considérable.
Dans la foulée des publications de « l’Humanité » sur l’affaire Maurice Audin, un lecteur du journal a voulu lui aussi apporter son récit de militaire appelé sur les exactions commises par l’armée française pendant la guerre d’Algérie. Ce journal a publié le 11 septembre 2018 son témoignage courageux qui rappelle que les plaies de cette sale guerre ne sont toujours pas refermées. En quittant la France à 20 ans, il était loin de s’imaginer les exactions qu’il serait amené à voir commettre sous ses yeux. Depuis, il ne s’en est jamais remis. Deux rendez-vous ont lieu à la Fête de « l’Humanité » le 14 septembre 2018.