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Les méthodes de l’armée française

Les exactions : torture, viols, exécutions extrajudiciaires

La disparition forcée,
arme de guerre de l’armée française durant la « bataille d’Alger »,
par Malika Rahal et Fabrice Riceputi

Le projet historiographique Mille autres documente depuis 2018 l’usage par l’armée française de la disparition forcée durant l’année 1957 à Alger. Après l’avoir fait plus longuement dans la revue les Annales en 2022, ses animateurs Malika Rahal et Fabrice Riceputi montrent dans cet article publié en juin 2023 par la revue Orient XXI qu’elle fut l’arme privilégiée des parachutistes dans une répression politique par la terreur, visant à éradiquer toute activité indépendantiste dans la population algérienne. En se fondant à la fois sur des archives coloniales et sur des récits de familles victimes de cette pratique recueillis en nombre, ils achèvent de déconstruire le mythe de propagande diffusé depuis 1957 par l’armée selon lequel la « bataille d’Alger » aurait été une simple opération « antiterroriste ».

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Les exactions : torture, viols, exécutions extrajudiciaires

Reportage par Malika Rahal et Fabrice Riceputi
sur un centre de torture de l’armée française durant la guerre d’Algérie :
la ferme Perrin

Dans le cadre du projet Mille autres consacré à la disparition forcée des Algériens du fait de la grande répression d’Alger en 1957, dite « bataille d’Alger », les historiens Malika Rahal et Fabrice Riceputi ont effectué une mission de recherche en novembre 2022. Ils ont notamment poursuivi un travail de localisation des très nombreux centres de torture mentionnés par les familles de victimes de la disparition forcée. C’est ainsi qu’ils ont pu retrouver et visiter l’un d’entre eux, l’ancienne ferme coloniale Perrin. On sait que l’avocat Ali Boumendjel y a été détenu peu avant son assassinat et que l’ingénieur Mohand Selhi y a disparu. Ils ont fait le récit de cette découverte pour Mediapart. Par ailleurs, la revue Annales Histoire Sciences Sociales vient de publier un long article de ces deux historiens sur le projet Mille autres, dont nous publions également ci-dessous le résumé.

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Les exactions : torture, viols, exécutions extrajudiciaires

Ali Boumendjel.
Une affaire française, une histoire algérienne,
par Malika Rahal

Fin mars 1957, en pleine « bataille d’Alger », l’assassinat de l’avocat algérois proche du FLN Ali Boumendjel, maquillé en suicide par l’armée française, fit scandale en métropole. Suivant une préconisation du rapport Stora sur la mémoire franco-algérienne, le 2 mars 2021, le président Macron a reconnu qu’Ali Boumendjel avait bien été « torturé et assassiné » par l’armée française. Les éditions La Découverte rééditent en poche en janvier 2022 le livre de référence de l’historienne Malika Rahal sur cette affaire : Ali Boumendjel, une affaire française, une histoire algérienne. Nous en publions la préface.

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Les exactions : torture, viols, exécutions extrajudiciaires

Malika, la veuve d’Ali Boumendjel,
assassiné à Alger en 1957,
vient de mourir, sans un mot du président de la République sur le sort de son mari

On sait qu’Emmanuel Macron s’est rendu le 13 septembre 2018 au domicile de Josette Audin pour lui présenter les excuses de la France pour l’assassinat de son mari par des militaires français. L’avocat Ali Boumendjel figure parmi les milliers de ceux qui ont subi le même sort. Juriste de talent, étudiant du professeur de droit et grand résistant René Capitant, connu en Algérie pour être proche de Ferhat Abbas au sein de l’Union démocratique du Manifeste algérien (UDMA), il a été lui aussi arrêté, torturé et tué par les parachutistes français. Sa veuve, Malika, n’a cessé, comme Josette Audin, de demander aux autorités françaises la vérité sur la mort de son mari. Elle s’est éteinte dans la nuit du 10 au 11 août 2020 à l’âge de 101 ans, sans jamais avoir reçu une parole de réconfort et de vérité de leur part.

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Les exactions : torture, viols, exécutions extrajudiciaires

Les viols dans la répression de la guerre d’indépendance algérienne

Nous publions ici le texte et la vidéo de l’intervention de la journaliste et essayiste Florence Beaugé lors de la journée d’études du 20 septembre 2019, « Les disparus de la guerre d’Algérie du fait des forces de l’ordre françaises. Vérité et justice ? », qui s’est tenue à l’Assemblée Nationale. Elle y montre que les viols constituent l’exaction la plus cachée et la plus tue de la guerre d’Algérie, autant par les victimes que par les auteurs. Ils n’ont pas été de simples « dépassements» de la part de l’armée française en Algérie mais, au même titre que la torture et les disparitions forcées, ont eu un caractère massif entre 1954 et 1962. Sur ce point, conclut-elle, le silence officiel perdure, du côté algérien comme du côté français.

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Les exactions : torture, viols, exécutions extrajudiciaires

Enquête sur deux photos de la torture en Algérie, par Fabrice Riceputi

Si la torture a été massivement pratiquée par l’armée française durant la Guerre d’indépendance algérienne, il n’existe que très peu d’images connues la représentant. A la suite du blog Textures du temps de l’historienne Malika Rahal, nous reproduisons ici deux d’entre-elles, accompagnées d’une enquête sur leur production et leur histoire menée par Fabrice Riceputi. Elles furent réalisées en 1957 par un inconnu, au prix de risques importants. Leur auteur voulait alors témoigner en métropole de l’existence de cette pratique que le gouvernement Guy Mollet niait. Mais elles ne purent être montrées que cinquante cinq ans plus tard, en 2012.

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L’ex-appelé Jacques Inrep, qui avait transmis des documents sur la torture à Pierre Vidal-Naquet, témoigne d’un combat qui se poursuit

C’est grâce aux témoignages et aux documents qui lui ont été transmis que Pierre Vidal-Naquet a pu établir que la pratique de la torture durant la guerre d’Algérie a été institutionnalisée par l’armée française. L’une de ses principales sources fut l’appelé Jacques Inrep, qui, à la veille de sa démobilisation en août 1961, a photographié à la sauvette des documents tamponnés « secret » qui prescrivaient explicitement d’y recourir. Ci-dessous le récit de son acte courageux et de sa rencontre avec l’historien. Leur combat continue. Depuis peu, des instructions cherchent à entraver au mépris de la recherche historique la consultation de ce type de documents dans les archives publiques. La pétition lancée en février 2020 pour protester contre ce scandale réunit des milliers de signatures.

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La « doctrine de la guerre révolutionnaire », genèse, mise en œuvre et postérité,
par François Gèze

De 1955 à 1959, la doctrine officielle de l’armée française, dite de la « guerre révolutionnaire » (DGR) et visant à « conquérir les cœurs et les esprits » de la population au sein de laquelle évoluait l’« ennemi » en Algérie, préconisait des méthodes « non conventionnelles » : action psychologique et désinformation, déplacements forcés de population, disparitions forcées, torture, exécutions extrajudiciaires, recours aux milices de supplétifs. Il est important de mieux connaître cette doctrine « antisubversive », car certains de ses axes structurants ont retrouvé depuis les années 1990 une actualité au sein des forces armées des puissances occidentales. Et ils imprègnent de plus en plus l’imaginaire de guerre de nombre de leurs dirigeants.

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Les exactions : torture, viols, exécutions extrajudiciaires

Un tortionnaire qui raconte ses crimes
et n’en a pas honte…
Une société qui ne trouve rien à lui dire…

« Comment tant de jeunes ont pu dans la guerre d’Algérie se livrer à des crimes ? » ; « Les amnisties font qu’ils ne relèvent d’aucun tribunal, mais peut-on se satisfaire de ce que certains les assument sans que la société n’exprime aucune condamnation à leur égard ? » Telles sont les questions que pose le livre où l’ancien appelé en Algérie, Claude Juin, docteur en sociologie, commente, avec Muriel Montagut, psychologue, le dialogue qu’il a eu en 2013 avec un ancien camarade de régiment qui a basculé dans la torture et les crimes. Ci-dessous la préface de Michel Wieviorka, un article de Libération, ainsi qu’une réflexion de la juriste Magalie Besse sur la notion de « justice transitionnelle » et une contribution de Gilles Manceron invitant la société française à trouver les moyens, malgré l’amnistie, de « dire la justice », pour en finir avec ses « poches d’impunité » et son « silence complice ».

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Les méthodes de l'armée française

Où sont-ils
général Massu ?
par Jules Roy

Dans ces terribles pages adressées en 1972 au général Massu, l’écrivain Jules Roy a égrené en une saisissante litanie, une liste de noms d’Algériens disparus entre les mains des parachutistes durant la « bataille d’Alger ». Bon nombre d’entre eux ont été identifiés depuis septembre 2018 sur le site 1000autres.org. Quelques décennies plus tard, son apostrophe, « Où sont-ils ? », en espagnol, « ¿ Dónde Están ? », sera tragiquement reprise pour accompagner, d’autre litanies de noms, ceux des disparus victimes des dictatures militaires d’Amérique latine. L’exigence de vérité sur les crimes dont tous ont été victimes est une demande universelle, à Alger comme à Santiago.

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Les méthodes de l'armée française

Paul Teitgen, Fernand Iveton
et la fable des tortionnaires
par Fabrice Riceputi

La revue « 20 & 21. Revue d’histoire » publie dans son numéro d’avril-juin 2019 un long article intitulé « Paul Teitgen et la torture pendant la guerre d’Algérie, une trahison républicaine ». Son auteur, Fabrice Riceputi, revient ici sur ce témoin capital des crimes de l’armée française durant la guerre d’Algérie, secrétaire général de la Préfecture d’Alger d’août 1956 à septembre 1957, qui fut confronté à la généralisation de la torture et des exécutions sommaires par l’armée française à ce moment. Il commente un extrait du film d’André Gazut, « Hommage au général Bollardière » qui présente, en 1974, le témoignage de Paul Teitgen.

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Transmettre sur la guerre d’Algérie

Les anciens soldats appelés de la guerre d’Algérie ont maintenant entre 73 et 82 ans. Ils n’ont souvent rien dit sur leur vécu de cette guerre, et l’arrivée dans les dernières étapes de leur vie ravive des souvenirs, et parfois l’envie voire la nécessité de dire et de transmettre.

Les animateurs auprès des personnes âgées, mais aussi les proches, les familles, les autres personnels sont témoins de leurs souhaits de transmettre. Mais comment faire ? Quelle était cette guerre ? Comment peut se construire cette transmission ? Comment la faciliter ?

Un ouvrage paru en novembre dernier, Transmettre sur la guerre d’Algérie, tente de répondre à ces interrogations pour les anciens appelés de la guerre d’Algérie. Dans une première partie, Bernard Hervy, animateur en gérontologie, explique comment fonctionne la transmission, et de quelle manière elle peut être facilitée. En seconde partie, Louis Jeanneau traite de la transmission spécifique à la guerre d’Algérie. 1

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