« En l’an 2000, la préfecture de police de Paris a célébré son bicentenaire. A cette occasion a été écrit et publié un petit ouvrage relatant l’histoire de la préfecture de police vue par elle-même. Réalisé sous la direction (scientifique, paraît-il) de monsieur Claude Charlot, chef du service des archives et du musée de la préfecture de police, il s’intitule La préfecture de police au service des Parisiens et est sous-titré Fidèle à ses traditions pour préparer l’avenir. Tout un programme ! »
Ainsi débute un petit livre de 86 pages intitulé Les silences de la police que Jean-Luc Einaudi et Maurice Rajsfus ont publié en octobre 2001.
Il s’agissait pour eux d’aborder deux épisodes de l’histoire contemporaine “oubliés” dans le fascicule officiel : la rafle du Vél’ d’Hiv est expédiée en à peine deux lignes : “la police parisienne fut sollicitée pour la grande rafle qui groupa, au vélodrome d’Hiver, des milliers de Juifs, les 16 et 17 juillet 1942”, et le massacre des Algériens du 17 octobre 1961 est complètement occulté.
Nous reprenons ci-dessous le dernier chapitre des Silences de la police où Jean-Luc Einaudi évoque le comportement de la police parisienne par rapport aux Algériens pendant la guerre d’Algérie.