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Édition du 15 septembre au 1er octobre 2024

Résultats de la recherche pour : 14 juillet 1953 – Page 4

intégrer ces moments tragiques dans notre histoire, par Benjamin Stora

Une commission indépendante de recherche historique, créée par arrêté ministériel en 2014 et installée depuis janvier 2015, est chargée d’éclairer trois événements troubles de l’histoire contemporaine des Antilles et de la Guyane : les manifestations sanglantes de décembre 1959 en Martinique et de mai 1967 (« Mé 67 ») en Guadeloupe, ainsi que le supposé sabotage d’un avion dans lequel ont péri en juin 1962, en Guadeloupe, le député guyanais autonomiste Justin Catayée et le poète autonomiste guadeloupéen Paul Niger. 1

[Mis en ligne le 31 mai 2015, mis à jour le 4 juin]

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exposition “Paris en guerre d’Algérie”

L’exposition »Paris en guerre d’Algérie » qui se tient du 7 décembre 2012 au 10 janvier 2013 au couvent des Cordeliers, à Paris, retrace les répercussions du conflit entre la France et l’Algérie sur les conditions de vie dans l’ancien département de la Seine sur une période plus large que celle du conflit, de 1953 à 1968.

Un conflit qui n’a pas touché les différents habitants de la région parisienne au même titre. L’exposition aborde notamment les conditions de vie des Algériens avant et après la guerre.

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 17 octobre 1961 : massacre colonial à Paris

«Le 17 octobre 1961, ce ne fut pas un service de maintien de l’ordre qui fut mis en oeuvre, mais une véritable “chasse à l’homme” fondée sur des critères raciaux», écrit Emmanuel Blanchard, dans son livre La police parisienne et les Algériens (1944-1962)2. Après avoir rappelé que «outre celui de “ratonnades”, c’est le terme de “pogrom” qui fut utilisé pour qualifier» cette soirée, l’historien conclut que «la qualification de “massacre colonial” rend mieux compte de ce que ces utilisations des forces de l’ordre participaient de techniques de gouvernement impérial».

Nous reprenons ci-dessous l’épilogue du livre d’Emmanuel Blanchard.

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“la police parisienne et les Algériens (1944-1962)”, par Emmanuel Blanchard

Le « problème nord-africain » : c’est ainsi que la police avait pris l’habitude de qualifier après-guerre la question des immigrés algériens installés en région parisienne. Théoriquement égaux en droit avec les autres citoyens français, ils étaient cantonnés à certains emplois et quartiers, en butte à une forte emprise policière et objets de nombreux fantasmes. Pour comprendre ce qui a rendu possible l’explosion des violences policières du 17 octobre 1961, l’historien Emmanuel Blanchard, chercheur au Centre de recherches sociologiques sur le droit et les institutions pénales (Cesdip), s’est intéressé à l’emprise policière sur ces immigrés au cours des deux décennies précédentes. Dans son livre récemment publié, La Police parisienne et les Algériens (1944-1962)3 dont l’épilogue est reprise sur ce site, il met en évidence grâce à un travail sur des archives et des témoignages inédits, la manière dont les pratiques des fonctionnaires chargés de la sécurité ont contribué à créer ce «problème nord-africain».

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Emmanuel Blanchard a abordé ce sujet, lors du colloque “Nanterre ne veut pas oublier” qui s’est tenu, le 15 octobre 2011, à la Maison de la Musique de Nanterre. Voici le texte de son intervention, basé sur la transcription qu’en a faite Christine Excoffier4 et revue par Emmanuel Blanchard.

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 17 octobre 1961 : nouveaux films, nouveaux livres

Le 17 octobre 1961, à l’appel du FLN une manifestation pacifique est organisée à Paris pour protester contre le couvre-feu discriminatoire instauré par le Préfet de police Maurice Papon. Les forces de l’ordre la dispersent très violemment : selon les historiens, on compte aux alentours de 100 à 200 morts et disparus et 2300 blessés
– voir un résumé de ces événements.

A l’occasion du cinquantième anniversaire de ces massacres :

– deux films sortent en salle ; ils complètent Le silence du fleuve réalisé en 1991 par Mehdi Lallaoui et Agnès Denis, et ceux de Daniel Kupferstein :

– plusieurs livres sont publiés :

[Mis en ligne le 10 septembre 2011, mis à jour le 16 octobre]

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la police parisienne et les Algériens au cours des années 1958 à 1962, par Jean-Luc Einaudi

« En l’an 2000, la préfecture de police de Paris a célébré son bicentenaire. A cette occasion a été écrit et publié un petit ouvrage relatant l’histoire de la préfecture de police vue par elle-même. Réalisé sous la direction (scientifique, paraît-il) de monsieur Claude Charlot, chef du service des archives et du musée de la préfecture de police, il s’intitule La préfecture de police au service des Parisiens et est sous-titré Fidèle à ses traditions pour préparer l’avenir. Tout un programme ! »

Ainsi débute un petit livre de 86 pages intitulé Les silences de la police que Jean-Luc Einaudi et Maurice Rajsfus ont publié en octobre 20015.
Il s’agissait pour eux d’aborder deux épisodes de l’histoire contemporaine “oubliés” dans le fascicule officiel : la rafle du Vél’ d’Hiv est expédiée en à peine deux lignes : “la police parisienne fut sollicitée pour la grande rafle qui groupa, au vélodrome d’Hiver, des milliers de Juifs, les 16 et 17 juillet 1942”, et le massacre des Algériens du 17 octobre 1961 est complètement occulté.

Nous reprenons ci-dessous le dernier chapitre des Silences de la police où Jean-Luc Einaudi évoque le comportement de la police parisienne par rapport aux Algériens pendant la guerre d’Algérie.

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Benjamin Stora : dans les eaux glacées de la mémoire du 17 octobre 1961

Le 17 octobre 1961, à l’appel du FLN une manifestation pacifique est organisée pour protester contre le couvre-feu discriminatoire instauré par le Préfet de police Maurice Papon. Les forces de l’ordre dispersent cette manifestation avec une grande violence : selon les historiens, on compte aux alentours de 100 à 200 morts et disparus et 2300 blessés.

Les massacres qui se sont déroulés à Paris servent de toile de fond à Octobre noir, une BD dont Didier Daeninckx est le scénariste et Mako le dessinateur, et qui rend hommage à Fatima Bédar, tuée pendant la manifestation, mais aussi à tous les anonymes qui ont participé à cette tragédie. Benjamin Stora en a écrit la préface reprise ci-dessous.

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Emmanuel Blanchard : la répression policière et administrative des Algériens de métropole (1946-1962)

Contrôler, enfermer, éloigner, c’est ainsi qu’Emmanuel Blanchard avait intitulé sa contribution à l’ouvrage collectif dirigé par Sylvie Thénault et Raphaëlle Branche, La France en guerre (1954-1962). Expériences métropolitaines de la guerre d’indépendance algérienne, publié en 20086.

Comme l’indique la seconde partie du titre, La répression policière et administrative des Algériens de métropole (1946-1962), le texte d’Emmanuel Blanchard repris ci-dessous se limite au comportement de l’administration, en particulier de la police, vis-à-vis des Algériens en France métropolitaine pour la période allant de 1946 à la fin de la guerre d’Algérie. Mais il est difficile de ne pas faire le rapprochement avec le comportement actuel de l’administration, notamment de la police, vis-à-vis des immigrés “sans-papiers” non originaires de l’Union européenne.

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Paris 1961 : les Algériens, la mémoire et la terreur d’Etat

Le livre Paris 1961. Les Algériens, la mémoire et la terreur d’Etat des historiens britanniques Jim House et Neil MacMaster, publié en 2006 par Oxford University Press et dont la traduction française vient de paraître chez Tallandier, est un livre majeur pour la connaissance du contexte de la répression qui a entouré la manifestation des Algériens à Paris le 17 octobre 19617.

Nous reprenons ci-dessous, avec l’autorisation de son auteur, un article du site acontresens, qui traite des crimes de la police française de septembre-octobre 1961, en s’inspirant de l’ouvrage de Jim House et Neil MacMaster.

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Mohammed Harbi : les violences de la guerre d’indépendance algérienne

Un service de renseignement français écrivait dans son bulletin de novembre-décembre 1954 que les «fellagas» avaient reçu les «conseils pratiques» suivants : «interdire viols, massacres de femmes, enfants, vieillards, ne pas profaner les lieux à caractère religieux. Un homme désarmé ne doit pas mourir mais être fait prisonnier, respecter les étrangers…»8

Mais le FLN n’a pas su encadrer et organiser l’insurrection algérienne afin d’éviter qu’elle soit marquée par des violences incontrôlées, comme le souligne l’historien algérien Mohammed Harbi dans un entretien (datant de 2002) avec Gilles Manceron que
nous reprenons ci-dessous. Ancien responsable du FLN lors de la guerre de libération algérienne qu’il persiste à penser inévitable, Mohammed Harbi a été de ceux qui ont tenté d’y promouvoir d’autres formes de lutte que la seule action militaire et qui ont posé la question des objectifs politiques et des cibles de la violence. Emprisonné après le coup d’État de Boumediene, il est l’auteur de travaux décisifs sur l’histoire du FLN.

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