4 000 articles et documents

Édition du 1er au 15 avril 2025

Réparations

Royaume-Uni

Le journal « The Guardian » s’excuse
pour son passé esclavagiste

Dans la foulée du mouvement Black Lives Matter, des initiatives nombreuses de reconnaissance du passé esclavagiste et de réparations se produisent au Royaume-Uni. Après Edimbourg, Glasgow, Bristol, la Banque d’Angleterre, l’Université de Cambridge, ce sont l’Eglise d’Angleterre en janvier 2023 et le journal britannique de centre gauche The Guardian en avril 2023 qui ont « présenté des excuses », lancé des enquêtes et mis en œuvre un programme de « réparations ».

Lire la suite »
La reconnaissance de l'esclavage

Héritiers français de l’esclavage :
vers la fin d’un tabou ?

Dans une série de quatre enquêtes d’Olivier Pascal-Moussellard, publiées en août 2023, l’hebdomadaire Télérama aborde le thème de « l’esclavage en héritage ». Les trois premières racontent comment deux familles britanniques ainsi que le quotidien The Guardian, ont fait leur « coming out » d’un lourd passé esclavagiste et ont tenté de le « réparer » dans un Royaume-Uni en pointe sur la reconnaissance de l’esclavage. La quatrième enquête, qu’on lira ici, est consacrée à Pierre Guillon de Princé, descendant d’armateurs négriers de Nantes, qui assume le passé de sa famille. « On ne peut pas être coupable d’un crime que l’on n’a pas commis. Pour autant, rester indifférent au fait que ses aïeux aient dû leur fortune à la vente d’êtres humains ne me paraît pas possible. » Une réflexion encore très rare en France.

Lire la suite »
La reconnaissance de l'esclavage

« Les fantômes noirs de l’esclavage »,
de Kris Manjapra
souligne les conséquences durables de ce système

Sous le titre Après l’abolition. Les fantômes noirs de l’esclavage, les éditions Autrement ont publié en janvier 2023 la traduction de Black Ghost of Empire : The Long Death of Slavery and the Failure of Emancipation, de l’historien états-unien Kris Manjapra. Dans cet essai comparatif, l’auteur, après d’autres, contribue à déconstruire le mythe selon lequel lors des abolitions de l’esclavage au XIXe siècle, « les captifs noirs auraient profité d’un plein affranchissement, et les sociétés esclavagistes blanches d’une rédemption ». Il montre comment les conditions concrètes de ces abolitions incomplètes ont perpétué la suprématie blanche. Nous publions la présentation de l’éditeur et la recension de ce livre dans Le Monde.

Lire la suite »
Réconciliation et réparations

Le débat sur les réparations
matérielles de l’esclavage
en France et dans le monde

La loi Taubira reconnaissant en 2001 l’esclavage entrepris par la France comme un crime contre l’humanité a écarté la mise en œuvre par elle de réparations matérielles, pourtant envisagée dans le projet initial et réclamée notamment en Martinique et en Guyane et par le Conseil Représentatif des Associations Noires (CRAN) et plusieurs personnalités. La reconnaissance du crime suffit-elle à le « réparer » ? Ci-dessous l’article très bien documenté du Monde, par Julien Vincent, qui présente un état mondial de la réflexion sur la problématique du dédommagement de l’esclavage et de la colonisation. Il s’appuie sur de nombreux livres dont la plupart ne sont pas traduits en français. Nous publions également une tribune de l’économiste Thomas Piketty, publié au lendemain du mouvement Black Lives Matter, dans laquelle il appelait à « ne plus éluder » la question des réparations.

Lire la suite »
Réconciliation et réparations

Les Etats européens
face à la problématique des excuses
sur les crimes coloniaux

Le mouvement Black Lives Matter a imposé depuis 2020 dans toutes les anciennes puissances esclavagistes et colonialistes européennes la problématique de la reconnaissance des crimes commis et celle des excuses et des réparations. Les réactions des Etats sont variables, les résistances souvent fortes. « Je ne demanderai pas pardon », a par exemple déclaré récemment le président français à propos de la colonisation de l’Algérie. En Belgique, le travail en ce sens d’une commission officielle qui permettait d’espérer une avancée majeure, déjà évoqué sur notre site, vient d’échouer, comme le raconte un article ci-dessous. Un dossier du site Justiceinfo.net et une série de vidéos diffusée par Arte permettent de faire un tour d’horizon européen. Nous renvoyons également à un article de fond du sociologue Renaud Hourcade sur « la politique des excuses » et ses ambiguïtés.

Lire la suite »
Réconciliation et réparations

France et Haïti
la « double dette de l’indépendance »

Dans une série de six articles traduits notamment en français et en kreyol haïtien, le New York Times revient sur la « double dette » qui fut durant des décennies le prix imposé par la France à Haïti pour lui avoir arraché son indépendance et avoir aboli l’esclavage, véritable extorsion dont l’effet désastreux se fait encore sentir dans l’économie haïtienne. Le journal états-unien révèle aussi que, selon un ancien ambassadeur de France, France et États-Unis s’entendirent pour chasser du pouvoir en Haïti le président élu Aristide. Nous reproduisons un article, publié en 2021 par Mediapart, qui synthétise les travaux d’historiennes sur cette question, ainsi que le lien vers l’article de Mediapart du 23 mai 2022 qui annonce le dossier du New York Times et les liens vers ses six articles.

Lire la suite »
Réconciliation et réparations

Pour Myriam Cottias, la science permet
de penser
les réparations coloniales

Depuis quelques années, la question des réparations a été posée dans les organisations internationales par des associations françaises, caribéennes, américaines, brésiliennes, anglaises au titre de l’esclavage pratiqué entre le XIXe et le XXIe siècle. Notamment à travers les demandes de remboursement de l’indemnité versée en 1849 aux propriétaires d’esclaves, après l’abolition de l’esclavage en 1848 dans les colonies françaises. Ainsi que de la dette imposée à Haïti en 1825 pour prix de la reconnaissance de son indépendance et de son droit de commercer avec d’autres territoires. Pour Myriam Cottias, la réparation est une sorte de remise à niveau d’un fait historique qui vise à produire de l’égalité. Les réparations symboliques sont importantes pour une reconnaissance sereine, pleine et entière, de l’histoire de l’esclavage, qui ne doit pas produire de mise en accusation.

Lire la suite »
La reconnaissance de l'esclavage

La traite négrière, passé occulté par les entreprises françaises

Axa, la Banque de France, la Caisse des dépôts, Marie Brizard, Cognac Hennessy, toutes ces sociétés ont bénéficié plus ou moins directement du commerce des esclaves. En Grande-Bretagne, les entreprises qui sont dans ce cas ont été amenées à le reconnaître et à s’engager en faveur de la connaissance de cette page d’histoire et de la prise en compte de la diversité de la société britannique d’aujourd’hui. En revanche, le silence ou le déni prévalent en France. Ces sociétés tardent à se pencher sur leur passé esclavagiste. Un article et un éditorial du quotidien Le Monde se demandent pourquoi, à l’heure où elles acceptent leur responsabilité sociale et environnementale, elles n’assument pas leur responsabilité historique. Elle implique la notion de réparation, qui doit être avant tout une réparation de la connaissance.

Lire la suite »