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Édition du 1er au 15 décembre 2024

Reconnaissance des crimes coloniaux

Le massacre du 14 juillet 1953 à Paris

En 2023, 70 ans après,
revient dans la mémoire française
la fin brutale en 1953 des défilés populaires
commémorant la Révolution française

Si le massacre parisien du 17 Octobre 1961, après des décennies de déni et de mensonges, est apparu dans la mémoire française, il n’en est pas de même pour celui du 14 juillet 1953, Place de la Nation. La police a ouvert le feu sur le cortège des indépendantistes algériens, tuant six d’entre eux et un syndicaliste de la Métallurgie CGT qui les défendait, et faisant des dizaines de blessés par balles. Cette répression a précipité le déclenchement de la guerre d’indépendance algérienne. Elle a marqué aussi la fin des défilés populaires du 14 juillet qui ont existé lors du Front populaire et après la Libération. 70 ans après, une commémoration spectaculaire aura lieu le 13 juillet Place de la Nation. Et des associations comme le MRAP, la LDH, Attac, la Libre Pensée, les Ami(e)s de Maurice Rajsfus, l’ITS et des organisations syndicales ou politiques s’interrogent sur un appel à refaire un défilé populaire pour le 14 juillet.

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Le 17 octobre 1961

Pas de résolution à l’Assemblée Nationale
sur le crime d’Etat du 17 octobre 1961

Le groupe Europe-Ecologie-Les Verts a déposé en mars 2023 une proposition de résolution pour la reconnaissance du massacre des Algériens du 17 octobre 1961 à Paris. Portée par la députée Sabrina Sebaihi, elle invitait à la reconnaissance par la République de sa responsabilité dans ce crime, à une commémoration officielle régulière et l’édification d’un lieu de mémoire, ainsi qu’à l’ouverture des archives à tous les citoyens. Le 5 avril, le groupe EELV a décidé son retrait, certains députés, selon Libération, ayant jugé inopportun son examen « au vu du contexte actuel ». Nous publions la résolution retirée en regrettant vivement qu’après le vote par le Sénat le 23 octobre 2012 d’une résolution comparable, l’Assemblée nationale n’en ait pas été saisie. C’est une grave erreur de négliger le travail à faire sur le passé colonial de la France et son héritage, indispensable notamment pour contrer l’essor de l’extrême droite. Toutes les forces politiques, morales et intellectuelles de la société française, ont une responsabilité à cet égard.

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Emmanuel Macron et les crimes du colonialisme

Guerre du Cameroun :
une commission, pour quoi faire ?

Annoncée en juillet 2022 à Yaoundé au côté de Paul Biya par Emmanuel Macron, la commission franco-camerounaise chargée de travailler sur l’action de la France au Cameroun dans les années 1950 et 1960 sera codirigée par l’artiste camerounais Blick Bassy et l’historienne française Karine Ramondy, qui se sont exprimés dans Jeune Afrique. On n’en connait pas pour l’heure les autres membres. Dans un article de la revue Afrique XXI, trois des meilleurs spécialistes de l’histoire coloniale et postcoloniale du Cameroun, Thomas Deltombe, Manuel Domergue et Jacob Tatsitsa, mettaient en perspective cette initiative en septembre 2022. Ils voyaient dans la création d’une commission « un pas en avant sur un sujet qui a été longtemps occulté, en France comme au Cameroun », tout en rappelant que les crimes de répression commis par la France au Cameroun sont déjà solidement établis, et s’interrogeaient sur les finalités de cette commission.

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Réconciliation et réparations

Les Etats européens
face à la problématique des excuses
sur les crimes coloniaux

Le mouvement Black Lives Matter a imposé depuis 2020 dans toutes les anciennes puissances esclavagistes et colonialistes européennes la problématique de la reconnaissance des crimes commis et celle des excuses et des réparations. Les réactions des Etats sont variables, les résistances souvent fortes. « Je ne demanderai pas pardon », a par exemple déclaré récemment le président français à propos de la colonisation de l’Algérie. En Belgique, le travail en ce sens d’une commission officielle qui permettait d’espérer une avancée majeure, déjà évoqué sur notre site, vient d’échouer, comme le raconte un article ci-dessous. Un dossier du site Justiceinfo.net et une série de vidéos diffusée par Arte permettent de faire un tour d’horizon européen. Nous renvoyons également à un article de fond du sociologue Renaud Hourcade sur « la politique des excuses » et ses ambiguïtés.

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Réconciliation et réparations

Nomination de la partie française
de la « commission mixte d’historiens »
franco-algérienne

La création d’une commission mixte d’historiens chargée de travailler « sur la colonisation et la guerre d’Indépendance », avait été annoncée à Alger en août 2022 par les présidents Emmanuel Macron et Abdelmadjid Tebboune. Des membres algériens ont été annoncés en novembre 2022 – Mohamed El Korso, Idir Hachi, Abdelaziz Fillali, Mohamed Lahcen Zighidi et Djamel Yahiaoui -, les nominations françaises ont été publiées par Le Monde le 26 janvier 2023. Benjamin Stora la coprésidera avec Mohamed Lahcen Zeghidi, ex-directeur du Musée national du moudjahid. Il n’est plus question dans cet article de celui qui était présenté au départ par Abdelmadjid Tebboune comme l’équivalent algérien de Benjamin Stora, Abdelmadjid Chikhi, que nombre d’historiens algériens considèrent comme le « verrouilleur » des archives algériennes. Les autres membres français sont les historiens Jacques Frémeaux, Jean-Jacques Jordi, Tramor Quemeneur et la conservatrice en chef du patrimoine Florence Hudowicz.

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La reconnaissance du passé colonial

Pour une autre politique de la mémoire en France, rencontre nationale
de l’Inter-Réseaux Mémoires-Histoires
les 9 et 10 décembre 2022 à Paris

L’Inter-réseaux Mémoires-Histoires, créé le 17 octobre 2015, est composé actuellement de huit réseaux régionaux mémoires-histoires, rassemblant eux-mêmes des acteurs associatifs et culturels sur les questions mémorielles qui impulsent des initiatives locales. L’inter-réseaux Mémoires-Histoires mène également des actions avec d’autres acteurs du monde de l’éducation et de la culture. Les 9 et 10 décembre 2022, il organise à Paris une rencontre nationale en partenariat avec le site histoirecoloniale.net sur le thème « Guerres d’Algérie : enjeux de mémoire et d’histoire. Pour une autre politique de la mémoire en France », pour débattre notamment du rapport Stora, ses zones d’ombre et son actualité, et des projets de commission bilatérale franco-algérienne formulés par les deux Etats.

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La reconnaissance du passé colonial

L’essor de l’Association des anciens appelés en Algérie contre la guerre (4ACG)
exprime un besoin dans la société française

Le 3 février 2004, quatre anciens appelés de la guerre d’Algérie, Michel Delsaux, Rémi Serres, Georges Treilhou et Armand Vernhettes, agriculteurs retraités des départements du Tarn et de l’Aveyron, ont tenu une conférence de presse à Albi pour annoncer la fondation de l’Association des Anciens Appelés en Algérie Contre la Guerre (4ACG). En 2006, Simone de Bollardière est devenue sa présidente d’honneur. Rapidement étendue à toute la France, elle compte aujourd’hui environ 400 membres. A ses actions de coopération avec des communes algériennes, notamment dans des domaines tels que la santé, les jeunes, les femmes, la culture et l’éducation, s’ajoutent en France des interventions dans des établissements scolaires et des rencontres publiques, parfois en collaboration avec l’Association Histoire coloniale et postcoloniale. Son essor témoigne d’un besoin grandissant dans la société française de mettre fin aux mensonges sur notre passé colonial.

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L'OAS et ses nostalgiques

A Perpignan, inauguration symbolique
d’une Esplanade Maurice Audin,
en réponse à la municipalité pro-OAS

Le 29 octobre 2022 se sont rassemblés à Perpignan des opposants à la décision du conseil municipal d’extrême droite d’attribuer le nom de Pierre Sergent à une esplanade de la ville. Celui-ci a été l’un des organisateurs du putsch militaire d’avril 1961 à Alger, puis s’est embarqué pour Marseille le 1er juin 1961 pour installer en France l’OAS-Métropole, une branche de l’Organisation armée secrète, mouvement terroriste qui, au nom de la lutte contre l’indépendance de l’Algérie, tourna contre la République les armes qu’il en avait reçues et commit des milliers d’attentats causant quelque 2 700 morts en Algérie et en France. Sergent a été condamné à mort en 1962 par la justice d’un pays qu’il a combattu. Les manifestants ont inauguré symboliquement une esplanade Maurice Audin, membre du parti communiste algérien qui avait rejoint en 1955 la guerre d’indépendance algérienne, assassiné en 1957 par des militaires français.

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La reconnaissance des crimes coloniaux 1830-1962

L’enlèvement et l’assassinat de Ben Barka :
mobilisation pour le 57ème anniversaire

Pour les 57 ans de l’enlèvement et de l’assassinat de Mehdi Ben Barka, un rassemblement a eu lieu le 29 octobre 2022 à Paris, boulevard Saint-Germain, sur les lieux où ce crime a été commis à l’initiative du pouvoir marocain et avec d’importantes complicités françaises. Comme notre site l’a expliqué : dans l’enlèvement en plein Paris et l’assassinat de Mehdi Ben Barka, la complicité de Roger Frey et Maurice Papon est lourde. Même si le chef de l’Etat, le général de Gaulle, après avoir, en apprenant les faits, exprimé à la mère de Mehdi Ben Barka sa volonté d’établir la vérité sur ce crime, s’est résolu en janvier 1966 à dire que les complicités françaises n’avaient été que « subalternes ». Cette double implication des Etats marocains et français explique que l’enquête judiciaire toujours en cours ne connaisse aucun progrès.

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Commémorations

Un appel à la commémoration en 2022
du massacre des Algériens à Paris
du 17 octobre 1961

De nombreuses initiatives dans toute la France vont marquer en 2022 le 61ème anniversaire du massacre des Algériens à Paris le 17 octobre 1961. Notre site s’en fera écho. Le collectif unitaire « 17 octobre 1961. Vérité et justice » a publié un appel signé par de nombreuses associations, syndicats et partis politiques demandant une pleine reconnaissance de ce crime d’Etat sur lequel les autorités françaises, pendant plus de vingt ans, ont diffusé de grossiers mensonges. Il invite à un rassemblement le 17 octobre 2022 sur le pont Saint-Michel à Paris. En 2021, le président de la République, Emmanuel Macron, a fait un geste au pont de Bezons, l’un des lieux de ce massacre, que ce collectif considère comme étant loin d’être suffisant.

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La reconnaissance du passé colonial

Quel travail historique à poursuivre
sur le passé franco-algérien ?

Dans un entretien avec Kamel Lakhdar Chaouche publié par le quotidien algérien L’Expression, l’historien Gilles Manceron explique que les historiens algériens et français travaillent depuis des décennies sur l’histoire de la colonisation et de la guerre d’indépendance algérienne. En témoignent les livres codirigés depuis les années 1980 par Mohammed Harbi et Benjamin Stora. Il reste beaucoup de travail à faire dans les deux pays pour une ouverture des archives qui ne soit pas seulement réservée à quelques-uns. En France, il faut combattre la tradition de fermeture qui se fonde sur l’idée de « secret défense » invoquée pour cacher des faits historiques. Il faut faciliter les déplacements des chercheurs algériens pour des séjours de travail en France.

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La reconnaissance du passé colonial

L’historien Christophe Lafaye
s’exprime dans le débat sur le projet de commission mixte
sur l’histoire franco-algérienne

L’historien et archiviste Christophe Lafaye travaille en particulier sur les « sections de grottes » mises en place par l’armée française de 1956 à 1962 pour asphyxier les maquisards algériens réfugiés dans des cavités naturelles. Dans le quotidien algérien L’Expression, il s’exprime dans le débat sur le projet de commission mixte sur l’histoire franco-algérienne annoncée fin août 2022 lors de la visite officielle d’Emmanuel Macron en Algérie. Il met en garde contre les instrumentalisations de l’histoire par les pouvoirs politiques. Selon lui, cette commission « devrait “stimuler la recherche” plutôt que de “l’encadrer”, permettant ensuite d’entrer dans une logique de “recherche partagée” comme préalable à l’écriture d’une histoire commune. »

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