Quel est le poids du passé colonial sur le présent de la société française ? Nous reproduisons ci-dessous l’introduction, par Pascal Blanchard, Nicolas Bancel et Sandrine Lemaire, de l’ouvrage La fracture coloniale- La société française au prisme de l’héritage colonial, publié sous leur direction en novembre 2005[La fracture coloniale – La société française au prisme de l’héritage colonial, sous la direction de Pascal Blanchard, Nicolas Bancel et Sandrine Lemaire, 312 pages, 20 €, publié aux Éditions La Découverte.]]. [Une présentation de l’ouvrage est accessible ici.
« Au commencement est le mépris. »
Paul VALERY, Orient et Occident. Regard sur le monde actuel, 1931.
« Je n’ai pas le droit, moi homme de couleur, de souhaiter la cristallisation chez les Blancs d’une culpabilité envers le passé de ma race. Je n’ai pas le droit, moi homme de couleur, de me préoccuper des moyens qui me permettraient de piétiner la fierté de l’ancien maître. Je n’ai ni le droit ni le devoir d’exiger réparation pour mes ancêtres domestiqués […]. Je ne suis pas esclave de l’esclavage qui déshumanisa mes pères. »
Frantz FANON, Peau noire, masques blancs, 1952.
« Les événements à venir vont déterminer le sort de mon pays, et plus que cela. »
Raymond ARON, discours sur la guerre d’Algérie à Harvard, 12 juin 1958.