
Racisme et esclavage : une note importante de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage
En produisant cette Note, la FME entend apporter sa contribution à la politique de lutte contre le racisme et les discriminations
En produisant cette Note, la FME entend apporter sa contribution à la politique de lutte contre le racisme et les discriminations
Présentation de l’éditeur Les vingt-huit volumes in-folio de l’Encyclopédie, ou Dictionnaire raisonné des Sciences, des Arts et des Métiers, par une société de gens de lettres, furent publiés entre 1751
Cette vidéo est basée sur une Note élaborée par le Conseil Scientifique de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage.
Andy Cabot est docteur en langues et cultures des civilisations anglophones. Il a soutenu sa thèse : Esclavage, Empires et Diplomatie (France, Grande-Bretagne, Etats-Unis) : Abattre ou Consolider l’Esclavage dans le monde
Au Royaume-Uni, se manifeste une prise de conscience sur le rôle décisif de l’esclavage dans le développement économique. En témoigne cette enquête parue dans « Le Monde » à propos de la compagnie Lloyd’s. Ce n’est pas le cas en France, qui fut pourtant la 3ème puissance esclavagiste.
La Fondation pour la mémoire de l’esclavage (FME) consacre sur son très riche site internet une large place à la question importante de l’enseignement scolaire de l’histoire et de la mémoire de l’esclavage. Les programmes officiels de l’Éducation Nationale prescrivent aujourd’hui cet enseignement de l’école primaire au lycée (CM1, 6e, 4e, 2nde GT, 1ere T, 2nde et 1ere pro). La FME a récemment mis en ligne de très riches ressources pédagogiques accessibles gratuitement sur son site et met à la disposition des enseignants une exposition mobile intitulée #C’estNotreHistoire. On trouvera ci-dessous leurs présentations et les liens pour y accéder.
L’historien et militant Jean-Pierre Sainton est mort le 22 août 2023 à l’âge de 68 ans. La Ligue des droits de l’Homme de la Guadeloupe et l’association Histoire coloniale et postcoloniale s’associent aux nombreux hommages à ce grand intellectuel antillais. Marqué par l’arrestation de son père, militant indépendantiste lors des évènements de Mai 1967, épisode qu’il a restitué dans Mé 67. Mémoire d’un évènement (1985), il s’est engagé pour sa part au sein de l’Union populaire pour la libération de la Guadeloupe (UPLG) et de l’Association générale des étudiants guadeloupéens (AGEG). Ci-dessous l’hommage de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage (FME) dont il était membre du conseil scientifique, ainsi que ceux publiés par le Portail des Outre-Mer de France Télévision qui lui ont été rendus par la société civile et des élus des Antilles. Et la vidéo d’une intervention faite lors d’un colloque universitaire sur le thème « mémoires de l’esclavage et générations afro-descendantes ».
Dans une série de quatre enquêtes d’Olivier Pascal-Moussellard, publiées en août 2023, l’hebdomadaire Télérama aborde le thème de « l’esclavage en héritage ». Les trois premières racontent comment deux familles britanniques ainsi que le quotidien The Guardian, ont fait leur « coming out » d’un lourd passé esclavagiste et ont tenté de le « réparer » dans un Royaume-Uni en pointe sur la reconnaissance de l’esclavage. La quatrième enquête, qu’on lira ici, est consacrée à Pierre Guillon de Princé, descendant d’armateurs négriers de Nantes, qui assume le passé de sa famille. « On ne peut pas être coupable d’un crime que l’on n’a pas commis. Pour autant, rester indifférent au fait que ses aïeux aient dû leur fortune à la vente d’êtres humains ne me paraît pas possible. » Une réflexion encore très rare en France.
Sous le titre Après l’abolition. Les fantômes noirs de l’esclavage, les éditions Autrement ont publié en janvier 2023 la traduction de Black Ghost of Empire : The Long Death of Slavery and the Failure of Emancipation, de l’historien états-unien Kris Manjapra. Dans cet essai comparatif, l’auteur, après d’autres, contribue à déconstruire le mythe selon lequel lors des abolitions de l’esclavage au XIXe siècle, « les captifs noirs auraient profité d’un plein affranchissement, et les sociétés esclavagistes blanches d’une rédemption ». Il montre comment les conditions concrètes de ces abolitions incomplètes ont perpétué la suprématie blanche. Nous publions la présentation de l’éditeur et la recension de ce livre dans Le Monde.
Dans Une écologie décoloniale. Penser l’écologie depuis le monde caribéen, publié au Seuil en 2019 et en anglais par Polity press en 2022, le politiste martiniquais Malcolm Ferdinand avance que « l’environnementalisme a inventé un récit de la Terre et une manière de parler des changements climatiques et écosystémiques qui occultent totalement les destructions humaines et environnementales qui ont été causées par les colonisations, les impérialismes et les esclavages ». Depuis l’espace caribéen, fortement marqué par l’histoire coloniale et dont il est un spécialiste, évoquant notamment le scandale du pesticide chlordécone, il invite à « penser une écologie décoloniale ». Nous publions ici une recension de son livre par Laurie Gagnon-Bouchard dans La vie des idées, ainsi que deux entretiens avec l’auteur.
Le Musée d’histoire de Nantes présente au Château des ducs de Bretagne jusqu’au 12 novembre 2023, dans une troisième édition d’« Expression(s) décoloniale(s) », une exposition « pour déplacer notre regard en interrogeant nos certitudes, en questionnant nos imaginaires, sur notre histoire coloniale ». Une vingtaine d’œuvres de Barthélemy Toguo, artiste camerounais de renommée mondiale et des textes écrits par l’historien camerounais François Wassouni voisinent avec les collections historiques du musée relatives à l’histoire de l’esclavage et de la colonisation. On lira ci-dessous la présentation de l’évènement ainsi qu’un article de Clémentine Mercier dans Libération qui expose le point de vue de l’artiste Barthélémy Toguo.
La loi Taubira reconnaissant en 2001 l’esclavage entrepris par la France comme un crime contre l’humanité a écarté la mise en œuvre par elle de réparations matérielles, pourtant envisagée dans le projet initial et réclamée notamment en Martinique et en Guyane et par le Conseil Représentatif des Associations Noires (CRAN) et plusieurs personnalités. La reconnaissance du crime suffit-elle à le « réparer » ? Ci-dessous l’article très bien documenté du Monde, par Julien Vincent, qui présente un état mondial de la réflexion sur la problématique du dédommagement de l’esclavage et de la colonisation. Il s’appuie sur de nombreux livres dont la plupart ne sont pas traduits en français. Nous publions également une tribune de l’économiste Thomas Piketty, publié au lendemain du mouvement Black Lives Matter, dans laquelle il appelait à « ne plus éluder » la question des réparations.