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Esclavage

La reconnaissance de l'esclavage

Le rétablissement de l’esclavage
par Napoléon Bonaparte
et sa relance d’un projet colonial

En ce bicentenaire de la mort de Napoléon (le 5 mai 1821), les couvertures des magasines qui s’affichent dans les kiosques célèbrent ce personnage historique. Or, après la Révolution française qui a aboli l’esclavage et rejeté brièvement l’idée de conquêtes outre-mers, Bonaparte a renoué en Egypte avec l’expansion coloniale pratiquée sous la monarchie. Et, après son échec, il a refusé l’indépendance de la principale colonie française, Saint-Domingue, où une révolte émancipatrice, en 1793, avait aboli l’esclavage. Il l’a rétabli par la force en Guadeloupe et confirmé sa pratique dans toutes les colonies françaises où il a rétabli les lois de l’Ancien régime. Ci-dessous, Alain Ruscio et Marcel Dorigny reviennent sur ces faits qu’une certaine légende impériale, devenue un élément du « roman national » construit aux XIXè et XXè siècles et qui a encore ses défenseurs en haut lieu, a tendance à passer sous silence.

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L'enseignement

Enseigner les traites, les esclavages,
les abolitions et leurs héritages
Un regard sur les pratiques scolaires
dans le monde

L’histoire des traites, esclavages, abolitions et de leurs héritages est trop mal connue. La demande sociale est pourtant forte et de grandes enquêtes scientifiques éclairent les questions d’aujourd’hui autour de la construction des identités politiques et des discriminations. Mais beaucoup reste à faire car les avancées de l’histoire scolaire ne sont jamais acquises. Enseigner les traites, les esclavages, les abolitions et leurs héritages, publié en janvier 2021 aux éditions Karthala, offre un tour d’horizon international sur les programmes scolaires et les pratiques pédagogiques de l’école élémentaire au lycée, en Afrique, en Amériques et en Europe. De nombreux retours d’expérience et des propositions pédagogiques pluridisciplinaires enracinées dans la recherche sont présentées. Un livre qui s’adresse aux spécialistes de l’école ainsi qu’à un large public intéressé par le croisement des regards sur les représentations de l’esclavage dans le monde. Ci-dessous l’introduction et la table des matières.

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La reconnaissance de l'esclavage

Depuis 1861, un quartier de Biarritz porte le nom de « La Négresse »,
surnom d’une femme qui y a vécu,
il faut qu’il porte son nom

À Biarritz (Pyrénées-Atlantiques), la zone qui englobe la gare SNCF, un quartier résidentiel et une zone artisanale s’appelle « La Négresse ». Depuis plusieurs années, un débat oppose ceux qui se sont attachés à ce toponyme, malgré sa connotation raciste, et ceux qui voudraient le voir disparaître. Jusqu’ici, la municipalité a toujours opposé une fin de non-recevoir aux critiques de cette dénomination. Lors du sommet du G7 qui s’est tenu à Biarritz, en août 2019, le militant associatif Karfa Diallo, de l’association Mémoires et Partages, avait organisé une action de sensibilisation devant la gare de Biarritz pour réclamer que le quartier soit débaptisé. Il doit être jugé, le 3 décembre 2020, pour une « rébellion » qu’il conteste, lors de son interpellation ce à ce moment.

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Les nostalgiques de la colonisation

Nombreuses protestations
contre une publication scandaleuse
de l’hebdomadaire d’extrême droite
« Valeurs actuelles »

L’hebdomadaire d’extrême droite « Valeurs actuelles » a publié dans son n°4370, daté du 27 août 2020, un « roman de l’été » illustré, représentant la députée Danièle Obono en esclave dans l’Afrique du 18e siècle. Comme l’explique l’article ci-dessous, cette publication vise, à travers les images de cette élue de la République, noire, nue et enchaînée par le cou, à réactiver la fiction du nègre soumis, dominé et déshumanisé, qui a accompagné l’invention d’une hiérarchie des races ayant servi de support idéologique à l’esclavage et à la colonisation. Elle a suscité une importante vague d’indignation. Le procureur de Paris, Rémy Heitz, a annoncé le 31 août, l’ouverture d’une enquête préliminaire pour « injures à caractère raciste », qui a été confiée à la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP). Un rassemblement de protestation est appelé le samedi 5 septembre devant le siège de cet hebdomadaire.

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La reconnaissance de l'esclavage

La traite négrière, passé occulté par les entreprises françaises

Axa, la Banque de France, la Caisse des dépôts, Marie Brizard, Cognac Hennessy, toutes ces sociétés ont bénéficié plus ou moins directement du commerce des esclaves. En Grande-Bretagne, les entreprises qui sont dans ce cas ont été amenées à le reconnaître et à s’engager en faveur de la connaissance de cette page d’histoire et de la prise en compte de la diversité de la société britannique d’aujourd’hui. En revanche, le silence ou le déni prévalent en France. Ces sociétés tardent à se pencher sur leur passé esclavagiste. Un article et un éditorial du quotidien Le Monde se demandent pourquoi, à l’heure où elles acceptent leur responsabilité sociale et environnementale, elles n’assument pas leur responsabilité historique. Elle implique la notion de réparation, qui doit être avant tout une réparation de la connaissance.

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La reconnaissance de l'esclavage

L’Élysée, le bâtiment qui témoigne à Paris
du passé esclavagiste de la France

Trois siècles après sa construction au XVIIIe siècle par un homme qui a fait fortune grâce à l’esclavage, l’Élysée est le principal témoignage à Paris des richesses engendrées par la traite négrière. Les autres bâtiments parisiens occupés par des esclavagistes ou par des institutions qui les ont soutenus, tel l’hôtel de Massiac, ont disparu. Comme l’explique Benoît Grossin sur le site de France culture, un travail de mémoire reste à accomplir. La construction d’un mémorial de l’esclavage à Paris, qui serait un lieu à vocation pédagogique, avec des expositions, des reproductions d’œuvres et une médiathèque, est proposée par l’historien Marcel Dorigny, membre du comité scientifique de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage bientôt installée place de la Concorde. Son siège sera à l’Hôtel de la Marine, ancien ministère de la Marine et des colonies, qui a été au cœur de l’histoire de la traite et de la colonisation.

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Réconciliation et réparations

Au-delà de la reconnaissance des crimes coloniaux,
le débat sur la notion de réparation est légitime

A partir du moment où les crimes de la colonisation européenne des XVIe-XXe siècle et leurs prolongement néocoloniaux commencent à être mondialement reconnus, on ne peut éviter la question de leur réparation par les puissances qui en ont profité. Même si la réponse n’est pas simple en raison de l’ancienneté des faits concernés. Ci-dessous, afin de la verser au débat, la contribution de « ReCommons Europe » qui apporte des éléments précis sur la manière dont la question est perçue dans différentes parties du monde. Même si nous écartons certaines des propositions reprises, comme le « rapatriement d’où ils viennent des descendants des Africains déportés vers les Caraïbes comme esclaves », puisqu’ils ont pris racine dans des territoires transformés et dont ils aspirent à devenir pleinement citoyens, ce débat doit être mené.

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Musées et créations contemporaines

« Peaux noires, masques blancs »,
une exposition de l’artiste Roméo Mivekannin​​

Dans son blog « La diagonale de l’art », dans Libération du 19 juillet 2020, Philippe Godin, professeur de philosophie, ancien rédacteur à paris-art.com et essayiste, reproduit un article de Flavien Louh décrivant avec enthousiasme l’exposition de Roméo Mivekannin, «​ Peaux noires, masques blancs ​», dont le titre fait référence au livre de Frantz Fanon paru en 1952 : « Certaines expositions bouleversantes entraînent vers de nouveaux lieux​. Ce sont des rencontres qui marquent,​ transforment et ​“Peaux noires, masques blancs” est de celles-ci.​ La première exposition personnelle de Roméo Mivekannin​, ​à la Galerie Eric Dupont à Paris jusqu’au 31 juillet, est à ne pas manquer. »

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La société française face à l'héritage de son passé colonial

Aurélia Michel : « La fiction de la race, c’est ce qui reste de l’ordre esclavagiste »

L’historienne Aurélia Michel, maîtresse de conférences en histoire des Amériques noires à l’université Paris-Diderot, est l’autrice d’Un monde en nègre et blanc. Enquête historique sur l’ordre racial (Seuil, 2020). Qu’a produit notre passé esclavagiste et colonial sur nos Etats et nos sociétés ? Dans un entretien publié par Libération le 16 juin 2020, ainsi que dans un podcast de Paroles d’histoire, elle revient sur cette enquête qui montre que l’ordre racial s’est substitué au système esclavagiste quand celui-ci est devenu intenable moralement et économiquement. L’invention du « Nègre » et du « Blanc » répondit alors, selon elle, à un besoin de mise en ordre des sociétés.

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Commémorations

Racisme et esclavage :
« Il y a des symboles que la République
ne saurait plus tolérer »,
par Jean-Marc Ayrault

Jean-Marc Ayrault, président de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage, a publié dans Le Monde du 14-15 juin 2020 une tribune sur l’esclavage et le racisme où il appelle à ce que les lieux à l’Assemblée nationale ou au ministère de l’économie portant le nom de Colbert, qui est associé au Code noir régissant l’esclavage, soient rebaptisés. Par ailleurs, la région du Grand-Est a décidé de rebaptiser le collège Colbert de Thionville du nom de Rosa Parks. Et le Parlement européen a adopté le 19 juin une résolution, par 493 voix pour, 104 contre et 67 abstentions, disant que la traite des esclaves est un crime contre l’humanité.

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Commémorations

La Fondation pour la mémoire de l’esclavage
organise le 10 mai 2020
une commémoration numérique de son abolition

Depuis 2006, la « journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leur abolition » est marquée le 10 mai par une cérémonie à Paris dans les jardins du Luxembourg, en présence du président de la République. C’est l’occasion de commémorer cette page sombre de l’histoire française, la lutte des esclaves qui a conduit à son abolition, et de réfléchir à la manière dont les sociétés de l’Hexagone et d’Outre-mer peuvent éliminer ses séquelles. Le 20 avril 2020, le président de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage, Jean-Marc Ayrault, a écrit à Emmanuel Macron pour lui demander, malgré la crise sanitaire du coronavirus, de maintenir cette cérémonie. Elle aura lieu au jardin du Luxembourg, dans les conditions du confinement, sous l’égide du Premier ministre. La Fondation organisera sur les réseaux sociaux une commémoration digitale et son site officiel sera mis en ligne le 8 mai.

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La société française face à l'héritage de son passé colonial

Des « vieilles colonies » aux outre-mer :
essai d’historiographie,
par Sylvain Mary et Edenz Maurice

Pendant longtemps, l’histoire des colonies françaises d’outre-mer s’est écrite sans les historiens professionnels. Puis trois principaux domaines de recherche ont émergé à partir de la fin des années 1990, acquérant une visibilité nationale : l’étude de la traite négrière et de l’esclavage ; l’analyse de l’histoire des Dom comme postcolonies ; et la publication d’outils de recherche bibliographiques grâce à un accès facilité aux archives. Une histoire « sans historiens », « mutique » ou encore « périphérique » ? Autant de formules aujourd’hui dépassées pour décrire l’état de la recherche sur les outre-mer. Bien ancrée dans les sciences sociales, cette histoire avance désormais à bon train, comme l’explique cet article très documenté.

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