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Emmanuel Macron

La reconnaissance des crimes coloniaux 1830-1962

Manouchian, Marine Le Pen et la Légion étrangère

Au Panthéon, Marine Le Pen s’est permis une provocation en invoquant dans un hommage aux étrangers résistants au nazisme l’action de son père dans les guerres coloniales chez les légionnaires. Des légionnaires étrangement omniprésents dans cette cérémonie. Par Gilles Manceron, Fabrice Riceputi et Alain Ruscio.

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La Françafrique

« Les faux-semblants
du duo Mbembe-Macron »,
par le journaliste camerounais Roger Esso-Evina

Le récent ralliement de l’historien et politologue camerounais Achille Mbembé aux initiatives africaines du président Macron a surpris, venant d’un intellectuel connu jusqu’alors pour être des plus sévères à l’égard de ce dernier et de la Françafrique. Il déclarait par exemple en 2017 : « Africains, il n’y a rien à attendre de la France que nous ne puissions nous offrir à nous-mêmes. » En 2020, dans une tribune publiée par Le Monde, il annoncait prôner à présent « un nouveau réalisme » pour « une nouvelle transition » à l’exemple de « celle engagée par le général de Gaulle en 1944 ». La revue en ligne Afrique XXI publie une tribune en trois volets du Camerounais Roger Esso-Evina, dans laquelle ce dernier analyse de ce qui apparaît comme un revirement. Nous en publions ici la première partie.

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Emmanuel Macron et les crimes du colonialisme

Guerre du Cameroun :
une commission, pour quoi faire ?

Annoncée en juillet 2022 à Yaoundé au côté de Paul Biya par Emmanuel Macron, la commission franco-camerounaise chargée de travailler sur l’action de la France au Cameroun dans les années 1950 et 1960 sera codirigée par l’artiste camerounais Blick Bassy et l’historienne française Karine Ramondy, qui se sont exprimés dans Jeune Afrique. On n’en connait pas pour l’heure les autres membres. Dans un article de la revue Afrique XXI, trois des meilleurs spécialistes de l’histoire coloniale et postcoloniale du Cameroun, Thomas Deltombe, Manuel Domergue et Jacob Tatsitsa, mettaient en perspective cette initiative en septembre 2022. Ils voyaient dans la création d’une commission « un pas en avant sur un sujet qui a été longtemps occulté, en France comme au Cameroun », tout en rappelant que les crimes de répression commis par la France au Cameroun sont déjà solidement établis, et s’interrogeaient sur les finalités de cette commission.

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Réconciliation et réparations

Nomination de la partie française
de la « commission mixte d’historiens »
franco-algérienne

La création d’une commission mixte d’historiens chargée de travailler « sur la colonisation et la guerre d’Indépendance », avait été annoncée à Alger en août 2022 par les présidents Emmanuel Macron et Abdelmadjid Tebboune. Des membres algériens ont été annoncés en novembre 2022 – Mohamed El Korso, Idir Hachi, Abdelaziz Fillali, Mohamed Lahcen Zighidi et Djamel Yahiaoui -, les nominations françaises ont été publiées par Le Monde le 26 janvier 2023. Benjamin Stora la coprésidera avec Mohamed Lahcen Zeghidi, ex-directeur du Musée national du moudjahid. Il n’est plus question dans cet article de celui qui était présenté au départ par Abdelmadjid Tebboune comme l’équivalent algérien de Benjamin Stora, Abdelmadjid Chikhi, que nombre d’historiens algériens considèrent comme le « verrouilleur » des archives algériennes. Les autres membres français sont les historiens Jacques Frémeaux, Jean-Jacques Jordi, Tramor Quemeneur et la conservatrice en chef du patrimoine Florence Hudowicz.

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La reconnaissance du passé colonial

Des historiennes et historiens
expriment leur solidarité avec l’auteur
d’une tribune parue dans « Le Monde »
dont l’Elysée avait demandé le retrait

Emmanuel Macron a déclaré le 26 août 2022, lors de son voyage en Algérie, qu’entre la France et l’Algérie, « c’est une histoire d’amour qui a sa part de tragique ». Le politiste Paul Max Morin, dans une tribune publiée par le quotidien Le Monde le 2 septembre 2022, a estimé que cette « réduction de la colonisation à une “histoire d’amour” parachève la droitisation d’Emmanuel Macron sur la question mémorielle ». Après des protestations provenant de l’Élysée, la tribune a été supprimée par le journal de son édition en ligne. Notre site l’a publiée tout en rappelant quelques faits relatifs à la violence de la colonisation de l’Algérie. A son tour, un collectif d’universitaires, dans une tribune parue dans Le Monde le 20 septembre 2022 qu’on retrouvera ci-dessous, écrit que l’analyse de Paul Max Morin ne pouvait être qualifiée d’erronée, qu’elle pouvait être contestée mais ne méritait pas d’être retirée, et ils ont exprimé à ce chercheur leur respect et leur soutien.

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Ecrire et enseigner l'histoire coloniale

A propos de l’annonce
d’une commission franco-algérienne d’historiens,
Fabrice Riceputi :
« les historiens ont déjà travaillé »

Au soir de son arrivée à Alger, le 25 août 2022, Emmanuel Macron a, aux côtés de son homologue algérien, annoncé leur décision de créer une « commission d’historiens » commune à laquelle seraient « ouvertes toutes les archives algériennes et françaises ». Pour Fabrice Riceputi, l’essentiel sur la domination coloniale et la guerre d’Algérie est largement décrit par les historiens et cette annonce n’est autre chose que la dernière manifestation du refus de la France de reconnaître sa responsabilité première et essentielle de puissance colonisatrice. Benjamin Stora appelle à enseigner plus largement cette page d’histoire dans les écoles françaises. L’historien algérien et chercheur au Crasc d’Oran, Amar Mohand-Amer, attend de voir ; il met en garde contre l’instrumentalisation idéologique de l’histoire et plaide pour l’autonomie de l’historien.

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1962, la fin de la guerre d'Algérie

Condamner le système colonial
et son héritage de racisme

Dans une tribune collective publiée par Le Monde à l’occasion du 60e anniversaire du cessez-le-feu en Algérie, diverses personnalités, dont des historien.ne.s, soulignent les limites des initiatives mémorielles d’Emmanuel Macron et lui demandent « un discours de reconnaissance et de clarification de notre rapport moral et politique à la colonisation ». Ils soulignent aussi que « le travail mémoriel ne doit pas se substituer à une transformation du réel », alors que « la lutte contre le racisme est au point mort, si ce n’est suspecte ». Par ailleurs, l’historienne Sylvie Thénault et le politiste Paul Max Morin débattent des mêmes questions dans une émission vidéo de Mediapart.

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Le 17 octobre 1961

17 octobre 1961 :
un crime d’Etat toujours inavouable,
par Fabrice Riceputi

Le 16 octobre 2021, le président Emmanuel Macron s’est rendu au Pont de Bezons, en banlieue parisienne, pour s’y livrer à une cérémonie commémorative. Celle-ci fut suivie de la publication par l’Élysée d’un communiqué de presse exposant brièvement ses motifs. Après le très bref communiqué de François Hollande en 2012, c’est la deuxième initiative présidentielle sur ce sujet en 60 ans. Mais le compte n’y est toujours pas. Dans une tribune publiée sur le site LundiMatin, l’historien Fabrice Riceputi indique qu’en raison de blocages politiques, la reconnaissance pleine et entière d’un crime d’Etat établi par l’historiographie, revendiquée dans la société française depuis les années 1990, particulièrement celle de la responsabilité du gouvernement Debré et de l’institution policière dans cette meurtrière répression, n’est toujours pas formulée.

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La reconnaissance des crimes coloniaux 1830-1962

Emmanuel Macron se trompe
en comparant la tutelle ottomane sur l’Algérie
à la colonisation française,
il choque le peuple algérien et
rend service au régime

En recevant le 30 septembre 2021 dix-huit jeunes à l’Elysée, le président de la République, Emmanuel Macron, a affirmé qu’avant l’occupation française de l’Algérie il « y avait de précédentes colonisations ». Et a accusé la Turquie de « faire totalement oublier le rôle qu’elle a joué en Algérie et la domination qu’elle a exercée ». En se risquant sur le terrain de l’écriture de l’histoire, qui n’est pas le domaine des gouvernants, il profère des inexactitudes et tend à amoindrir la violence de la colonisation française. Ces propos ont choqué nombre d’Algériens, en particulier ceux qui sont impliqués dans le Hirak et veulent que leur pays se réapproprie son histoire. Et ils servent le régime en place qui cherche à susciter dans l’opinion des réflexes étroitement nationalistes. Ci-dessous quelques réactions d’intellectuels algériens.

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