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Édition du 1er au 15 octobre 2024

Colonisation

Antilles

« Une écologie décoloniale »,
par Malcolm Ferdinand

Dans Une écologie décoloniale. Penser l’écologie depuis le monde caribéen, publié au Seuil en 2019 et en anglais par Polity press en 2022, le politiste martiniquais Malcolm Ferdinand avance que « l’environnementalisme a inventé un récit de la Terre et une manière de parler des changements climatiques et écosystémiques qui occultent totalement les destructions humaines et environnementales qui ont été causées par les colonisations, les impérialismes et les esclavages ». Depuis l’espace caribéen, fortement marqué par l’histoire coloniale et dont il est un spécialiste, évoquant notamment le scandale du pesticide chlordécone, il invite à « penser une écologie décoloniale ». Nous publions ici une recension de son livre par Laurie Gagnon-Bouchard dans La vie des idées, ainsi que deux entretiens avec l’auteur.

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La société française au temps des colonies

« Marseille, la Provence et l’Indochine »,
par Alain Ruscio

L’historien Alain Ruscio, spécialiste de l’Indochine, a publié en janvier 2023 aux éditions Les Indes Savantes, Marseille, la Provence et l’Indochine. Une histoire humaine au temps des colonies. Il y explore les liens multiples, tissés depuis les conquêtes jusqu’aux indépendances, entre Marseille et sa région et les anciennes colonies françaises d’Indochine, la Cochinchine, l’Annam et le Tonkin, au travers d’une histoire des Provençaux qui ont fait leur vie ou leur carrière en Indochine, mais aussi de celle des Indochinois qui ont fait un passage en Provence et dont les traces sont parfois encore visibles. On lira ici la préface de ce livre par Nguyen Phuong Ngoc et la table des matières.

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La société française au temps des colonies

Une histoire des jardins botaniques coloniaux
par Hélène Blais

L’historienne Hélène Blais publie en février 2023 chez Champ Vallon, dans la collection « l’environnement a une histoire », L’empire de la nature. Une histoire des jardins botaniques coloniaux (fin XVIIIe siècle-années 1930). Elle y montre qu’aux Caraïbes, en Afrique et en Asie, ces jardins coloniaux, « enclaves de nature ordonnée, symboles d’une sauvagerie domptée, donnent à voir la maîtrise du monde naturel et sont institués comme des outils de la domination coloniale. » Outre la présentation et le lien vers la table des matières, nous publions un article de cette historienne pour l’Encyclopédie d’histoire numérique de l’Europe sur le même sujet.

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1830-1880

« 1871. L’Algérie sous séquestre »,
par Didier Guignard

En 1930, après un siècle de colonisation en Algérie, plus du tiers des terres de culture est passé dans les mains des Européens. Une grande partie de ces spoliations ont été opérées en représailles de l’insurrection de 1871 : environ 900 000 Algériens, plus du quart de la population totale, se voient alors infliger un séquestre sur leurs terres, maisons ou plantations. C’est l’objet du livre de Didier Guignard, publié en janvier 2023 par les éditions du CNRS. S’appuyant sur les archives et sur une enquête de terrain, il étudie aussi les adaptations et résistances de la paysannerie kabyle jusqu’aux années 1930. On lira ici la présentation de l’éditeur, la préface de Neil MacMaster et l’introduction, ainsi qu’un article de Didier Guinard, dans la revue Insaniyat, consacré à un cas de résistance à la mainmise foncière, celui des Beni Urjin, dans la région de Bône, aujourd’hui Annaba.

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La restitution des objets et restes mortuaires coloniaux

Restitution des restes humains :
le grand retard français

En sus d’innombrables objets pillés, la France conserve de son ère coloniale des milliers de restes humains dont elle n’a à ce jour restitué qu’un très faible nombre à ses anciennes colonies. Une enquête du New York Times indique que le Musée de l’Homme conserve ainsi dans ses réserves « 18 000 crânes » – comprenant aussi des restes de victimes du génocide arménien – et pointe une forte résistance française à les restituer. Une polémique a par ailleurs éclaté à propos des crânes rendus à l’été 2020 à l’Algérie : certains ne sont pas, selon plusieurs journaux dont Le Monde, ceux de résistants algériens, mais de supplétifs de l’armée française, ce dont le gouvernement algérien aurait été informé. Ce dernier l’a démenti.

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L'accès aux archives coloniales

L’accès en France aux documents
liés à la guerre d’Algérie
est toujours aussi difficile
selon l’historien Marc André

Dans une tribune au Monde, l’historien Marc André explique que les archives de la guerre d’Algérie en France sont trop souvent inaccessibles aux demandeurs. Emmanuel Macron s’était pourtant engagé en septembre 2018 à en faciliter la consultation. Une bataille a dû être livrée par des archivistes, des juristes et des historiens devant le Conseil d’Etat pour que les entraves mises en place par le SGDSN (Secrétariat général à la défense et la sécurité nationale) soient levées. A la décision remarquable rendue par le Conseil d’Etat a suivi un article de loi voté à la hâte au nom de la lutte antiterroriste. Ci-dessous l’enregistrement des débats du colloque qui s’est tenu au Sénat le 5 septembre 2022 sur le thème « Archives et démocratie : au-delà du Secret défense », ainsi que l’article publié par un archiviste algérien dans Le Quotidien d’Oran.

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La reconnaissance du passé colonial

Rattacher la tragédie des harkis
à l’histoire de la colonisation

Les deux enfants de harkis auteurs de cette tribune publiée par le quotidien Libération, Abd El Kader Mokhtari, originaire de Messelmoun (Cherchell), qui a grandi à la Cité de la Briqueterie à Amiens, membre du Rassemblement Harki et du Collectif Justice pour les Harkis et leurs familles, et Amar Assas, originaire de Chir (Willaya de Batna, dans l’Aurès), qui a vécu enfant dans le camp de forestage de Rosans, dans les Hautes-Alpes, considèrent qu’il faut replacer le sort des harkis dans le contexte de la colonisation. Amar Assas, dans une tribune parue le 26 août 2022 dans Le Monde, a regretté les propos tenus par Gisèle Halimi sur les harkis, mais a considéré que son opposition au colonialisme, comme son féminisme, justifient pleinement les nombreuses demandes en faveur de sa panthéonisation.

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Autres colonialismes

L’historien flamand David Van Reybrouck
retrace l’histoire de
la décolonisation de l’Indonésie

Dix ans après son livre Congo, une histoire, Prix Médicis essai, 2012, David Van Reybrouck a publié en 2020 Revolusi, une importante histoire de la décolonisation de l’Indonésie dont les éditions Actes Sud ont publié une traduction française. Né à Bruges en 1971, David Van Reybrouck est un scientifique, historien de la culture, archéologue et écrivain belge d’expression néerlandaise, auteur notamment de Zinc en 2016, il a obtenu plusieurs prix littéraires. A propos de Revolusi. L’Indonésie et la naissance du monde moderne, il a accordé pour Mediapart à Joseph Confavreux et Rachida El Azzouzi un entretien où il revient sur la mémoire coloniale de la colonie néerlandaise de l’Insulinde, ainsi que la révolution indonésienne et l’héritage du non-alignement forgé lors de la conférence de Bandung en 1955.

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La reconnaissance du passé colonial

« C’était la guerre d’Algérie »
une série documentaire diffusée à la télévision
à voir et à débattre

La série télévisée « C’était la guerre d’Algérie » de Georges-Marc Benamou, écrite avec Benjamin Stora, diffusée à 20h30 par la chaîne LCP du 3 au 6 octobre 2022 et qui est disponible aussi en replay sur le site de LCP, suscite de nombreuses réactions. Un précédent documentaire de Georges-Marc Benamou consacré aux massacres d’Européens à Oran le 5 juillet 1962 qui occultait le rôle de l’OAS avait été fortement contesté. Sur cette série écrite avec Benjamin Stora, Nathalie Funès a publié dans L’OBS un article qui souligne opportunément son intérêt. Même si sa phrase, « Deux peuples déchirés un temps mais liés à jamais par ce passé commun », sans être inexacte, nous fait songer à la formule employée par Emmanuel Macron : entre la France et l’Algérie, « c’est une histoire d’amour qui a sa part de tragique », qu’un historien dans Le Monde a légitimement contestée. Car il ne doit pas y avoir d’ambigüité sur le caractère criminel de la colonisation. Cette série documentaire importante est à voir et à débattre.

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La reconnaissance du passé colonial

Quel travail historique à poursuivre
sur le passé franco-algérien ?

Dans un entretien avec Kamel Lakhdar Chaouche publié par le quotidien algérien L’Expression, l’historien Gilles Manceron explique que les historiens algériens et français travaillent depuis des décennies sur l’histoire de la colonisation et de la guerre d’indépendance algérienne. En témoignent les livres codirigés depuis les années 1980 par Mohammed Harbi et Benjamin Stora. Il reste beaucoup de travail à faire dans les deux pays pour une ouverture des archives qui ne soit pas seulement réservée à quelques-uns. En France, il faut combattre la tradition de fermeture qui se fonde sur l’idée de « secret défense » invoquée pour cacher des faits historiques. Il faut faciliter les déplacements des chercheurs algériens pour des séjours de travail en France.

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Musées et créations contemporaines

Des débats autour de la
« Journée d’hommage aux harkis »
et du film « Harkis » de Philippe Faucon

La Journée d’hommage aux harkis du 25 septembre, instituée officiellement en 2003 et que les préfets avaient la charge d’organiser dans toute la France, a repris à leur sujet un récit mythique contraire à la réalité. Aux Invalides, la secrétaire d’Etat auprès du ministre des Armées, Patricia Mirallès, chargée des Anciens combattants et de la Mémoire, ne s’en est pas clairement démarquée. En revanche, le film « Harkis » de Philippe Faucon, qui sort sur les écrans le 12 octobre 2022, restitue la complexité de cette histoire. Il montre que l’armée française n’a cessé de leur mentir et que leurs sauveteurs étaient souvent ceux qui avaient désapprouvé auparavant sa pratique de la torture. Un livre rend hommage aux officiers qui, vis-à-vis de familles menacées en 1962 de violences extrajudiciaires, ont fait preuve de solidarité humaine.

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La reconnaissance du passé colonial

Des historiennes et historiens
expriment leur solidarité avec l’auteur
d’une tribune parue dans « Le Monde »
dont l’Elysée avait demandé le retrait

Emmanuel Macron a déclaré le 26 août 2022, lors de son voyage en Algérie, qu’entre la France et l’Algérie, « c’est une histoire d’amour qui a sa part de tragique ». Le politiste Paul Max Morin, dans une tribune publiée par le quotidien Le Monde le 2 septembre 2022, a estimé que cette « réduction de la colonisation à une “histoire d’amour” parachève la droitisation d’Emmanuel Macron sur la question mémorielle ». Après des protestations provenant de l’Élysée, la tribune a été supprimée par le journal de son édition en ligne. Notre site l’a publiée tout en rappelant quelques faits relatifs à la violence de la colonisation de l’Algérie. A son tour, un collectif d’universitaires, dans une tribune parue dans Le Monde le 20 septembre 2022 qu’on retrouvera ci-dessous, écrit que l’analyse de Paul Max Morin ne pouvait être qualifiée d’erronée, qu’elle pouvait être contestée mais ne méritait pas d’être retirée, et ils ont exprimé à ce chercheur leur respect et leur soutien.

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