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Palestine : une 48ème « Journée de la Terre » marquée par des atteintes gravissimes aux droits de l’Homme

En annonçant une offensive sur Rafah, dernier refuge pour plus d’un million d'habitants de Gaza, le gouvernement israélien se rapproche de ce que les juges de La Haye ont qualifié de risque de génocide.

Un massacre génocidaire se poursuit à Gaza

Après cinq mois de bombardements et d’opérations militaires israéliennes à Gaza, plus de 32 000 Palestiniens ont été tués, dont 25 000 femmes et enfants ; plus de 50 % des habitations ont été détruites ou endommagées et plus de 1,7 million de personnes ont été déplacées de force. L’armée israélienne a attaqué délibérément du personnel médical, des écoles, des lieux de culte, des hôpitaux, des infrastructures énergétiques. Le blocus et la limitation de l’accès de l’aide humanitaire ont créé une catastrophe d’une ampleur inédite qui pourrait entraîner à très court terme des dizaines de milliers morts de maladie et de faim. 70 % des familles consomment de l’eau salée ou contaminée, plus de la moitié de la population gazaouie est en situation d’urgence alimentaire, et plus du quart en situation de catastrophe humanitaire.

Le 14 janvier, la Cour internationale de Justice (CIJ) a affirmé un « risque réel et imminent de génocide à Gaza ». En annonçant son intention de lancer une offensive sur Rafah, dernier refuge pour plus d’un million d’habitants de Gaza, le gouvernement israélien de Benyamin Nétanyahou semble toujours plus proche de ce que les juges de La Haye ont qualifié de risque de génocide. Quel but poursuit-il ? Le ministre de la défense, Yoav Gallant, a affirmé le 9 octobre, « nous combattons des animaux humains et nous agissons en conséquence » et Benyamin Netanyahou a exprimé le souhait en décembre 2023 de « réduire la population de Gaza au niveau le plus bas possible ». Nombreuses sont les voix qui s’élèvent dans le monde pour dénoncer des faits qui s’apparentent à un génocide en cours.

Le 30 mars 2024, la Journée de la Terre a été l’occasion de nombreuses manifestations

Le 30 mars est chaque année une journée particulière en Palestine : la « Journée de la Terre » commémorée depuis le 30 mars 1976, après l’occupation des territoires palestiniens à la suite de la guerre de 1967, quand la police israélienne a tiré sur des Palestiniens qui manifestaient contre la confiscation de leurs terres. Le 48ᵉ anniversaire de la Journée de la Terre s’est déroulé dans ce contexte de violences croissantes visant à chasser toujours davantage les Palestiniens de leurs terres.

Ecouter l’émission de Radio Orient diffusée le 30 mars 2024 avec l’historien Gilles Manceron.

Mais cette journée du 30 mars a été l’occasion de nombreuses manifestations de solidarité dans le monde, qui se sont félicitées de ce que le Conseil de Sécurité de l’ONU ait appelé à un cessez-le-feu et qui ont exigé que le gouvernement de Netanyahou s’y conforme. Elles ont réclamé le rétablissement de l’aide humanitaire à Gaza, l’arrivée d’eau et de médicaments et exigé que des sanctions fortes imposent au gouvernement de Netanyahou de s’y plier.

Une violation inédite du droit à l’information

Une telle situation génocidaire à Gaza s’accompagne de mesures systématiques pour empêcher que des journalistes y accèdent et pour éliminer ceux qui s’y trouvent. Plusieurs dizaines de journalistes ont été tués pour les empêcher de braver le blocus médiatique imposé par Israël depuis le 7 octobre 2023. Mediapart a tenté de reconstituer leurs histoires en rassemblant des fragments de vie les concernant, afin qu’on se souvienne d’eux, de leur nom et de leur visage.

Des attaques croissantes contre les Palestiniens de Cisjordanie et de nouvelles saisies de terres

Pendant que l’attention se porte vers Gaza, le pouvoir israélien a aussi encouragé des opérations meurtrières en Cisjordanie où des colons et des soldats ont tué chaque jour des Palestiniens dans le but de les chasser de leurs terres.

La résolution 2334 du Conseil de sécurité des Nations unies du 23 décembre 2016 a pourtant condamné « toutes les mesures visant à modifier la composition démographique, le caractère et le statut du territoire palestinien occupé depuis 1967, y compris Jérusalem-Est, notamment la construction et l’expansion de colonies de peuplement, le transfert de colons israéliens, la confiscation de terres, la destruction de maisons et le déplacement de civils palestiniens, en violation du droit international humanitaire et des résolutions pertinentes ».

Or, comme une nouvelle provocation, le 48ᵉ anniversaire de la Journée de la Terre s’est accompagné de déclarations du gouvernement israélien annonçant de nouvelles annexions de terres palestiniennes dans la vallée du Jourdain.

La France, l’Europe et tous les Etats du monde doivent réagir

La convention internationale sur le génocide oblige les États signataires à empêcher le génocide en cours par tous les moyens. De nombreux appels ont été lancés au président Macron à ne pas rendre la France complice des crimes commis par le gouvernement d’Israël, à décréter immédiatement un embargo sur les ventes d’armes et des matériels et composants militaires que la France fournit encore à Israël, et à agir pour que l’accord d’association entre l’Union européenne et Israël soit suspendu. Il faut exiger l’entrée des enquêteurs de la Cour Pénale Internationale dans Gaza afin de documenter et préserver les preuves des crimes qui y sont commis. Et reconnaître enfin l’Etat palestinien comme 139 pays l’ont déjà fait.

La France et l’Union européenne disposent de leviers concrets pour exercer une forte pression sur le gouvernement Netanyahou afin d’obtenir un cessez-le-feu durable et l’ouverture de négociations de paix.

Des attaques croissantes contre les Palestiniens de Cisjordanie

Pendant que l’attention se porte vers Gaza, le pouvoir israélien a aussi encouragé des opérations meurtrières en Cisjordanie où des colons et des soldats ont tué chaque jour des Palestiniens dans le but de les chasser de leurs terres. Supprimé ! La résolution 2334 du Conseil de sécurité des Nations unies du 23 décembre 2016 a pourtant condamné « toutes les mesures visant à modifier la composition démographique, le caractère et le statut du territoire palestinien occupé depuis 1967, y compris Jérusalem-Est, notamment la construction et l’expansion de colonies de peuplement, le transfert de colons israéliens, la confiscation de terres, la destruction de maisons et le déplacement de civils palestiniens, en violation du droit international humanitaire et des résolutions pertinentes ». Supprimé ! Supprimé ! Or, comme une nouvelle provocation, le 48ᵉ anniversaire de la Journée de la Terre s’est accompagné de déclarations du gouvernement israélien annonçant de nouvelles annexions de terres palestiniennes dans la vallée du Jourdain.

La France, l’Europe et tous les Etats du monde doivent réagir

La convention internationale sur le génocide oblige les États signataires à empêcher le génocide en cours par tous les moyens. De nombreux appels ont été lancés au président Macron à ne pas rendre la France complice des crimes commis par le gouvernement d’Israël, à décréter immédiatement un embargo sur les ventes d’armes et des matériels et composants militaires que la France fournit encore à Israël, et à agir pour que l’accord d’association entre l’Union européenne et Israël soit suspendu. Il faut exiger l’entrée des enquêteurs de la Cour Pénale Internationale dans Gaza afin de documenter et préserver les preuves des crimes qui y sont commis. Et reconnaître enfin l’Etat palestinien comme 139 pays l’ont déjà fait.

La France et l’Union européenne disposent de leviers concrets pour exercer une forte pression sur le gouvernement Netanyahou afin d’obtenir un cessez-le-feu durable et l’ouverture de négociations de paix.

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