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Édition du 15 novembre au 1er décembre 2024

1945-1962

Les exactions : torture, viols, exécutions extrajudiciaires

Enquête sur deux photos de la torture en Algérie, par Fabrice Riceputi

Si la torture a été massivement pratiquée par l’armée française durant la Guerre d’indépendance algérienne, il n’existe que très peu d’images connues la représentant. A la suite du blog Textures du temps de l’historienne Malika Rahal, nous reproduisons ici deux d’entre-elles, accompagnées d’une enquête sur leur production et leur histoire menée par Fabrice Riceputi. Elles furent réalisées en 1957 par un inconnu, au prix de risques importants. Leur auteur voulait alors témoigner en métropole de l’existence de cette pratique que le gouvernement Guy Mollet niait. Mais elles ne purent être montrées que cinquante cinq ans plus tard, en 2012.

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Les massacres du Nord-Constantinois en 1945

La mémoire du 8 mai 1945,
enjeu d’instrumentalisation par le pouvoir
en Algérie

Le 8 mai 1945 est un enjeu politique en Algérie. Le président Tebboune a annoncé la création d’une « Journée nationale de la Mémoire » et d’une chaîne thématique sur l’histoire. Le pouvoir, fortement contesté par le hirak, tente maintenant de faire de cet événement majeur, longtemps écarté de l’histoire officielle, un outil pour se légitimer et mettre au pas le travail historique. Le conseiller du président chargé de la mémoire nationale, directeur des Archives nationales, Abdelmadjid Chikhi, a pris à partie les historiens algériens, demandé « la création d’une approche algérienne de l’histoire de l’Algérie » et stigmatisé globalement « la France ». En revanche, dans un entretien à l’APS, l’historien Hassan Remaoun a souligné qu’un grand travail a été mené depuis 1962 par de nombreux historiens algériens et aussi qu’« il existe en France des citoyens, des historiens, associations et autres institutions qui mènent un combat permanent pour que la vérité soit reconnue et justice rendue aux victimes de la colonisation ». Notre site a consacré depuis vingt ans plusieurs centaines d’articles au 8 mai 1945.

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Les méthodes de l'armée française

L’ex-appelé Jacques Inrep, qui avait transmis des documents sur la torture à Pierre Vidal-Naquet, témoigne d’un combat qui se poursuit

C’est grâce aux témoignages et aux documents qui lui ont été transmis que Pierre Vidal-Naquet a pu établir que la pratique de la torture durant la guerre d’Algérie a été institutionnalisée par l’armée française. L’une de ses principales sources fut l’appelé Jacques Inrep, qui, à la veille de sa démobilisation en août 1961, a photographié à la sauvette des documents tamponnés « secret » qui prescrivaient explicitement d’y recourir. Ci-dessous le récit de son acte courageux et de sa rencontre avec l’historien. Leur combat continue. Depuis peu, des instructions cherchent à entraver au mépris de la recherche historique la consultation de ce type de documents dans les archives publiques. La pétition lancée en février 2020 pour protester contre ce scandale réunit des milliers de signatures.

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Les exactions : torture, viols, exécutions extrajudiciaires

La « doctrine de la guerre révolutionnaire », genèse, mise en œuvre et postérité,
par François Gèze

De 1955 à 1959, la doctrine officielle de l’armée française, dite de la « guerre révolutionnaire » (DGR) et visant à « conquérir les cœurs et les esprits » de la population au sein de laquelle évoluait l’« ennemi » en Algérie, préconisait des méthodes « non conventionnelles » : action psychologique et désinformation, déplacements forcés de population, disparitions forcées, torture, exécutions extrajudiciaires, recours aux milices de supplétifs. Il est important de mieux connaître cette doctrine « antisubversive », car certains de ses axes structurants ont retrouvé depuis les années 1990 une actualité au sein des forces armées des puissances occidentales. Et ils imprègnent de plus en plus l’imaginaire de guerre de nombre de leurs dirigeants.

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1945-1962

Anna Gréki, militante de l’indépendance algérienne et poète

L’Algérienne Colette Grégoire, née à Batna le 14 mars 1931, passa son enfance dans un village des Aurès, obtint le bac à 16 ans, puis suivit des études de lettres à la Sorbonne. Amoureuse du brillant étudiant algérien originaire de Tlemcen, Ahmed Inal, elle rentra avec lui en Algérie pour combattre pour l’indépendance — il mourra à 25 ans, en octobre 1956, officier de l’ALN dans la Wilaya 5. Arrêtée en mars 1957, Colette fut torturée par les militaires français. C’est en détention que cette jeune femme, belle et passionnée, commença à écrire. Ci-dessous l’article d’Hervé Sanson dans Mediapart sur l’anthologie de poèmes et d’articles signés d’Anna Gréki publiée en 2019 par les éditions Terrasses. Ainsi que des extraits du livre d’Abderrahmane Djelfaoui, Anna Gréki. Les mots d’amour, les mots de guerre, paru en 2016 aux éditions Casbah.

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Les exactions : torture, viols, exécutions extrajudiciaires

Un tortionnaire qui raconte ses crimes
et n’en a pas honte…
Une société qui ne trouve rien à lui dire…

« Comment tant de jeunes ont pu dans la guerre d’Algérie se livrer à des crimes ? » ; « Les amnisties font qu’ils ne relèvent d’aucun tribunal, mais peut-on se satisfaire de ce que certains les assument sans que la société n’exprime aucune condamnation à leur égard ? » Telles sont les questions que pose le livre où l’ancien appelé en Algérie, Claude Juin, docteur en sociologie, commente, avec Muriel Montagut, psychologue, le dialogue qu’il a eu en 2013 avec un ancien camarade de régiment qui a basculé dans la torture et les crimes. Ci-dessous la préface de Michel Wieviorka, un article de Libération, ainsi qu’une réflexion de la juriste Magalie Besse sur la notion de « justice transitionnelle » et une contribution de Gilles Manceron invitant la société française à trouver les moyens, malgré l’amnistie, de « dire la justice », pour en finir avec ses « poches d’impunité » et son « silence complice ».

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Les mouvements nationalistes

Un article de Benjamin Stora revisite le passé franco-algérien

Le passé de la guerre d’indépendance ne cesse de faire retour en Algérie à l’occasion du hirak, un mouvement populaire inédit qui remet en question les hégémonies et les récits qui ont commencé à se mettre en place dans ce pays durant cette guerre. L’histoire vient percuter l’actualité récente. Alors que le 12 décembre 2019 a eu lieu une élection présidentielle contestée, Benjamin Stora rappelle que la veille, le 11 décembre, est l’anniversaire d’un autre épisode qui a vu, en 1960, l’irruption du peuple algérien sur le devant de l’histoire.

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Les Européens d'Algérie et leur exode

De l’Opération Maillot à l’assassinat de Maurice Audin

Lundi 9 décembre, à La Colonie, à Paris, une séance est organisée par le « Maghreb des films ». Autour de la décision, en 1955, du Parti communiste algérien (PCA) de participer à la guerre d’indépendance lancée par le FLN. Il a fondé une organisation armée, les Combattants de la Libération (CDL), et organisé un détournement d’armes françaises pour alimenter le FLN et les CDL. Cela a fait de lui la cible d’une répression particulière. Deux films seront projetés : un documentaire où l’un de ses dirigeants de l’époque relate ces faits et des extraits de « Opération Maillot » de Okacha Touita (2015).

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Les Européens d'Algérie et leur exode

Faire vivre le souvenir de
Raymonde Peschard
par Mohamed Rebah

Mohamed Rebah, ancien élève de Maurice Audin qui lui donnait des leçons particulières de mathématiques, nous a adressé cet article, tout en signalant qu’à Alger, le vendredi 21 novembre 2019, le portrait de Raymonde Peschard a été arboré, place Maurice Audin, par un groupe de femmes. On l’a vu, pour la première fois, en plein centre d’Alger, aux côtés de celui d’autres martyres de la guerre d’indépendance. Raymonde Peschard a été assassinée par les militaires français qui l’avait faite prisonnière, pour dissuader les communistes du PCA à s’engager dans la lutte armée, comme ont été assassinés, « pour l’exemple», dans la même période, Fernand Iveton, Henri Maillot et peut-être pour les mêmes raisons Maurice Audin.

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Les méthodes de l'armée française

Où sont-ils
général Massu ?
par Jules Roy

Dans ces terribles pages adressées en 1972 au général Massu, l’écrivain Jules Roy a égrené en une saisissante litanie, une liste de noms d’Algériens disparus entre les mains des parachutistes durant la « bataille d’Alger ». Bon nombre d’entre eux ont été identifiés depuis septembre 2018 sur le site 1000autres.org. Quelques décennies plus tard, son apostrophe, « Où sont-ils ? », en espagnol, « ¿ Dónde Están ? », sera tragiquement reprise pour accompagner, d’autre litanies de noms, ceux des disparus victimes des dictatures militaires d’Amérique latine. L’exigence de vérité sur les crimes dont tous ont été victimes est une demande universelle, à Alger comme à Santiago.

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Les méthodes de l'armée française

Paul Teitgen, Fernand Iveton
et la fable des tortionnaires
par Fabrice Riceputi

La revue « 20 & 21. Revue d’histoire » publie dans son numéro d’avril-juin 2019 un long article intitulé « Paul Teitgen et la torture pendant la guerre d’Algérie, une trahison républicaine ». Son auteur, Fabrice Riceputi, revient ici sur ce témoin capital des crimes de l’armée française durant la guerre d’Algérie, secrétaire général de la Préfecture d’Alger d’août 1956 à septembre 1957, qui fut confronté à la généralisation de la torture et des exécutions sommaires par l’armée française à ce moment. Il commente un extrait du film d’André Gazut, « Hommage au général Bollardière » qui présente, en 1974, le témoignage de Paul Teitgen.

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Livres et films sur la guerre d'Algérie

« A Mansourah, tu nous as séparés »,
un film de Dorothée Myriam Kellou

Pendant la guerre d’Algérie, 2 350 000 millions de personnes ont été déplacées par l’armée française et regroupées dans des camps. 1 175 000 ont été forcés de quitter leur lieu d’habitation déclaré « zone interdite » pour un espace contraint loin de leurs ressources. La cinéaste Dorothée-Myriam Kellou a recueilli auprès de son père, dans son village natal de Mansourah, ses souvenir de cette transplantation. Nous publions également un article à ce sujet de l’historien Michel Cornaton, auteur de « Les camps de regroupement de la guerre d’Algérie ».

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