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Édition du 15 novembre au 1er décembre 2024

La reconnaissance des crimes coloniaux 1830-1962

La reconnaissance des crimes coloniaux 1830-1962

A propos de la statue de Bugeaud
sur la façade du Louvre
et de l’avenue portant son nom à Paris,
la bataille s’invite aux élections régionales

Le 18 juin 1845, le colonel Pélissier, appliquant les instructions données à ses officiers par le général Bugeaud, a asphyxié délibérément les populations civiles des Ouled Riah. Hommes, femmes, enfants et vieillards s’étaient réfugiés dans les grottes de Dahra, non loin de Mostaganem. La France doit-elle continuer à présenter une statue de Bugeaud sur la façade du musée du Louvre qui reçoit des millions de visiteurs venus du monde entier ? D’autant que cet adversaire de la République a commandé des répressions contre le peuple de Paris. Lors de l’insurrection parisienne d’avril 1834, il commandait la brigade dont les soldats se sont livrés au massacre de la rue Transnonain. Julien Bayou, candidat d’union au second tour à l’élection régionale du 27 juin 2021 en Ile-de-France, a répondu clairement par la négative.

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La reconnaissance des crimes coloniaux 1830-1962

L’Autre 8 mai 1945,
journée nationale de la mémoire en Algérie
et épisode dont la reconnaissance officielle
est demandée aux autorités françaises

Les autorités algériennes, en faisant du 8 mai 1945 une journée nationale de la mémoire, ont souligné l’importance de cet épisode dans la prise de conscience des Algériens de la nécessité de l’indépendance du pays. Même si, comme en ont témoigné les présidents successifs de la Fondation du 8 mai 45, tels Bachir Boumaza, Mohamed El Korso et aujourd’hui Abdelhamid Salakdji, le régime instauré après 1962 a longtemps négligé les victimes de ce massacre comme tout ce qui a précédé la fondation du FLN en 1954. Ci-dessous, deux articles du quotidien El Watan et les échos des demandes en France de la reconnaissance de ce massacre par les autorités du pays. En particulier, en ce 8 mai 2021, une plaque commémorant « l’Autre 8 mai 1945 » a été inaugurée à Saint-Denis par le maire de cette ville et un rassemblement a eu lieu à Nanterre en présence de plusieurs élus.

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Emmanuel Macron et les crimes du colonialisme

La France reconnait l’assassinat en 1957
de Me Ali Boumendjel
Une parole de vérité nécessaire mais bien tardive

L’avocat Ali Boumendjel, juriste et élève du professeur de droit et grand résistant René Capitant, connu en Algérie pour être proche de Ferhat Abbas au sein de l’Union démocratique du Manifeste algérien (UDMA), est l’un des milliers d’Algériens qui ont été enlevés puis assassinés par l’armée française pendant le grande répression d’Alger en 1957. Sa veuve, Malika, qui n’a cessé de demander aux autorités françaises la vérité sur la mort de son mari, est morte en août 2020 à l’âge de 101 ans, sans avoir reçu une parole de vérité de leur part. Le 2 mars 2021, elle aurait eu 102 ans. Emmanuel Macron a reçu au Palais de l’Elysée quatre de ses petits-enfants pour leur dire au nom de la France ce qu’elle aurait voulu entendre : Ali Boumendjel ne s’est pas suicidé. Il a été torturé puis assassiné.

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La reconnaissance des crimes coloniaux 1830-1962

Il y a vingt ans, la redécouverte
par la société française
de la torture dans la guerre d’Algérie

Au lendemain de la remise du rapport de Benjamin Stora, la journaliste Florence Beaugé raconte dans un article du 26 janvier 2021 dans Le Monde son enquête sur la torture par l’armée française durant la guerre d’Algérie. Nous le reproduisons ci-dessous, ainsi que l’Appel des douze publié le 31 octobre 2000 par l’Humanité qui demandait la reconnaissance officielle de « ce mal absolu » qu’est la torture. Comme en témoigne un article de Libération, la presse française rendit aussi largement compte de la soutenance de thèse de l’historienne Raphaëlle Branche, suivie de l’édition d’un livre chez Gallimard. C’est en réaction à ce retour mémoriel, qui suivait celui opéré peu avant sur le massacre du 17 octobre 1961, que commença à être formulée la notion de « repentance » pour disqualifier toute vision critique de la colonisation, notion très présente aujourd’hui dans le débat public.

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Le 17 octobre 1961

Le photographe George Azenstarck,
témoin majeur du 17 octobre 1961

Georges Azenstarck (1934-2020) vient de mourir. Photo-reporter engagé, il avait documenté la vie des pauvres et des ouvriers, mais aussi la nuit du 17 octobre 1961, quand, sous les ordres de Maurice Papon, la police parisienne a tué des dizaines d’Algériens, dont beaucoup furent jetés à la Seine. En 1999, il fut aussi l’un des témoins entendus lors du procès en diffamation qu’intenta Maurice Papon à Jean-Luc Einaudi et grâce auxquels ce dernier fut relaxé. Ci-dessous l’article de Chloé Leprince publié sur le site de France culture avec une séquence d’un film où il témoigne. Nous y avons ajouté le film de 2011 où, lors du rassemblement du cinquantenaire du 17 octobre 1961, Georges Azenstarck montre l’une de ses photos du massacre et parle de leur disparition mystérieuse du siège de l’Humanité.

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La reconnaissance des crimes coloniaux 1830-1962

À Paris, le 14 juillet 1953, le cortège des indépendantistes algériens ciblé par
la répression policière

Depuis la Libération, un défilé populaire organisé à Paris notamment par le PCF et la CGT, entre la place de la Bastille et la place de la Nation, célébrait la fête nationale. Y participait notamment depuis le début des années 1950 un cortège d’Algériens du Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD) où le drapeau algérien et des mots d’ordre favorables à l’indépendance de l’Algérie étaient présents. Le 14 juillet 1953, ce cortège a été l’objet d’une violente répression policière à son arrivée place de la Nation. A partir de cette date, le défilé populaire du 14 juillet a été interdit, comme celui du 1er Mai. Ce dernier a repris à partir de 1968, mais pas celui du 14 juillet. L’idée de renouer avec la tradition de ces défilés populaires Bastille/Nation a été lancée en 2020, à la fois pour raviver le souvenir du massacre de 1953, et pour symboliser l’espoir d’une République antiraciste et décolonialisée.

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Le massacre de Thiaroye décembre 1944

Nouvelles recherches sur le massacre de Thiaroye commis par l’armée française au Sénégal en 1944

Le livre d’Armelle Mabon Prisonniers de guerre « indigènes ». Visages oubliés de la France occupée (La Découverte, 2010) a été récemment réédité, augmenté d’un copieux chapitre, fruit de nouvelles recherches de l’historienne sur le massacre de Thiaroye perpétré par l’armée coloniale française au Sénégal en décembre 1944 contre des tirailleurs dont beaucoup avaient rejoint en France la Résistance et qui demandaient simplement les soldes qu’on leur avait promises. Il fait le point sur le procès scandaleux fait en 1945 à trente-quatre survivants du massacre. Nous en publions ici un extrait et présentons également le combat de Biram Senghor pour la réhabilitation de son père, M’Bap Senghor, qui n’a obtenu jusqu’ici qu’une surprenante modification par le Service historique de la Défense d’une archive publique.

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Le 17 octobre 1961

Une nuit pour se souvenir des Algérien(e)s tué(e)s le 17 octobre 1961

Dans la nuit du 17 octobre 2019, un petit groupe de militantes s’est rendu sur différents lieux du massacre du 17 octobre 1961 pour y graffer le nom des tué(e)s par la police parisienne. La multiplicité des lieux et des temporalités de cet événement de la Révolution algérienne est crucial dans sa commémoration puisqu’elle permet de comprendre la violence systématique du colonialisme français. Nous reproduisons l’article publié le 17 octobre 2019 par Léopold Lambert, chercheur indépendant et architecte, sur « The Funambulist Magazine », dont il est rédacteur en chef.

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La reconnaissance des crimes coloniaux 1830-1962

JOURNÉE D’ÉTUDE
Les disparus de la guerre d’Algérie
du fait des forces de l’ordre
françaises : vérité et justice ?

Au lendemain de la déclaration présidentielle de septembre 2018 sur la mort de Maurice Audin, plusieurs membres de la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) — notamment Jean-Pierre Raoult et les juristes Catherine Teitgen-Colly, Emmanuel Decaux et Kathia Martin-Chenut —, ont soulevé la nécessité de mener une réflexion sur ce thème. Ils ont pris contact avec des historienn(e)s qui ont accepté, avec aussi des archivistes comme Caroline Piketty, des Archives nationales, de constituer un comité scientifique. D’éminentes personnalités ont bien voulu parrainer cette journée d’étude, qui est soutenue par la CNCDH. Et par l’Association des archivistes français (AAF).

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Le massacre du 14 juillet 1953 à Paris

Les échos du bal
du Souvenir
et des Libertés,
place de la Nation

Le 14 juillet 1953, à Paris place de la Nation, la police a tiré sur une manifestation pacifique portant le drapeau algérien, faisant 7 morts : 6 Algériens et un Français membre de la CGT. Le 13 juillet 2019, pour la deuxième année consécutive, la Ligue des droits de l’Homme a organisé, avec le soutien de la Mairie du 12° et de nombreuses associations, un bal populaire en souvenir de cet événement : dépôt de gerbe au pied de la plaque commémorative, débats (et chansons), restauration et bal. De nombreux intervenants ont fait le lien avec l’actualité : la liberté de manifester menacée en France et la révolte du peuple algérien pour la liberté.

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Le massacre du 14 juillet 1953 à Paris

Un bal pour le souvenir
et l’actualité
le 13 juillet 2019
place de la Nation à Paris

En 1953, un cortège du mouvement indépendantiste algérien, le MTLD, participait au défilé populaire du 14 juillet derrière un portrait de son leader, Messali Hadj, et ses banderoles : « À bas le colonialisme », « Nous voulons l’indépendance ». La police ouvre le feu, faisant 7 morts et une cinquantaine de blessés. Cet événement oublié revient peu à peu à la mémoire : le 6 juillet 2017, une plaque a été apposée ; le 13 juillet 2018, une projection suivie d’un bal ont été organisés. En 2019, une commémoration rassemblant davantage de partenaires et faisant le lien avec l’actualité française et algérienne, précédera le bal du souvenir.

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L'affaire Audin

Un cénotaphe
pour Maurice Audin
inauguré le 11 juin 2019

Au cimetière du Père-Lachaise à Paris, un vibrant hommage a été rendu par une foule nombreuse au militant pour l’indépendance de l’Algérie, torturé et assassiné en 1957 par des militaires français, et à son épouse décédée le 2 février 2019. Leurs enfants, Michèle et Pierre Audin, ont procédé à la dispersion des cendres de leur mère au jardin du souvenir, avant que les participants, munis de drapeaux algériens, se dirigent vers l’emplacement du cénotaphe, un monument érigé en mémoire de Maurice Audin, qui a été inauguré.

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