Dans un podcast de France inter intitulé « Jean-Marie Le Pen, l’obsession nationale », diffusé le 27 février 2023, certains propos de l’historien Benjamin Stora doutant qu’il ait commis des actes de torture durant la « bataille d’Alger », en 1957, ont fait réagir des historiens qui défendent qu’il a bel et bien participé à cette grande répression où la torture et les disparitions forcées ont été pratiquées sur une grande échelle.
À 21 mn 20 » de l’épisode 2 du podcast, on entend Benjamin Stora déclarer : « En fait Jean-Marie Le Pen, à ma connaissance, quitte l’Algérie au moment où on commence la bataille d’Alger. Et c’est surtout pendant la bataille d’Alger, sous la conduite de Robert Lacoste et du général Massu, bien sûr, que va s’organiser la plus terrible des batailles où sera pratiquée la torture en Algérie. Donc, à ce moment-là, à ma connaissance, Jean-Marie Le Pen n’est pas en Algérie. » A quoi le commentateur de France inter, Philippe Collin, ajoute : « Donc le soldat Le Pen n’a sans doute pas pratiqué la torture en Algérie. »
Les propos tenus par Benjamin Stora – surprenants quand on connaît l’importance de certains de ses travaux – contredisent les enquêtes de Florence Beaugé publiées dans Le Monde et reprises dans un livre1, qui lui imputent un fait indiscutable de torture à Alger dans la nuit du 2 au 3 mars 1957 et relatent les dires de témoins de quatre crimes analogues. Les sites histoirecoloniale.net et 1000autres.org ont rapporté par ailleurs d’autres cas dès février 1957 et une plainte pour des tortures commises le 8 mars 1957 a été consignée dans un rapport de police dont Mediapart a fait état en 2018. En privé, Benjamin Stora reconnaît une erreur. Mais France inter et le réalisateur du podcast restent dans le flou alors qu’ils doivent rectifier les déclarations inexactes qu’ils ont diffusées.
Tortures en Algérie: le document qui accable Jean-Marie Le Pen !
par Jean-Marc B, publié sur Mediapart le 5 novembre 2018.
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En octobre 2018, un blog de Mediapart signalait le document accablant pour l’ancien soldat en Algérie Jean-Marie Le Pen qui a été rendu public sur le site 1000autres.org. Il s’agit d’un rapport du Commissaire Gilles datant du 1er avril 1957, faisant état d’une plainte pour torture déposée à l’encontre du lieutenant Le Pen.
Algérie – A la mi-septembre dernier [2018], le Président français Emmanuel Macron annonçait rendre publiques les archives relatives aux disparus durant la Guerre de libération algérienne, à l’occasion de la reconnaissance de l’assassinat de Maurice Audin. Depuis cette annonce, un site a été lancé par un groupe de chercheurs sous l’appellation de 1000autres.org. Ce site diffuse ainsi plusieurs documents historiques relatifs à la Révolution algérienne.
Début octobre, un document accablant l’ancien soldat puis politique français Jean-Marie Le Pen a été rendu public. Il s’agit d’un rapport du Commissaire Gilles datant du 1er avril 1957, faisant état d’une plainte pour torture déposée à l’encontre du lieutenant Le Pen.
« Yahiaoui Abdenou 19 ans. Enlevé par le 1er REP le 8 mars 1957. A porté plainte contre le lieutenant Jean Marie Le Pen, l’accusant de l’avoir frappé à coups de nerf de bœuf, de l’avoir torturé à l’électricité et à l’eau, puis de l’avoir mis au tombeau 5 jours, sans justice sans pitié », écrit le 5 octobre dernier Fabrice Riceputi, membre de la Rédaction des sites histoirecoloniale.net et de 1000autres.org.
[…]
« Jean-Marie Le Pen n’a sans doute pas pratiqué
la torture en Algérie » :
polémique autour d’un podcast de France Inter consacré au fondateur du Front national
La manière dont sont présentés les actes de M. Le Pen en Algérie, évoqués dans l’épisode 2, pose problème à des historiens et spécialistes.
par Emilie Grangeray, publié par Le Monde le 10 mars 2023.
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Dans l’épisode 2 du podcast « Jean-Marie Le Pen, l’obsession nationale » que Philippe Collin consacre à l’ancien leader du Front national, mis en ligne fin février, on peut entendre l’historien Benjamin Stora dire : « Jean-Marie Le Pen n’a sans doute pas pratiqué la torture en Algérie. »
Des propos qui ne passent pas pour les historiens André Loez et Fabrice Riceputi, qui s’en sont émus sur Twitter. Pour Florence Beaugé, qui a travaillé sur la question de la torture en Algérie pendant des années au Monde, c’est « un comble » : « Le Pen se retrouve blanchi de l’accusation à deux reprises. D’une part par Benjamin Stora, d’autre part par Philippe Collin, qui a avalé innocemment la couleuvre. Le Pen a bel et bien participé – et activement ! – à la bataille d’Alger. »
Rappelons que lorsque Florence Beaugé sort son enquête en 2002 dans Le Monde, Le Pen parle de « machination immonde », et engage une procédure en justice contre Le Monde. Procès qu’il perdra en appel : l’enquête du Monde sera qualifiée de « particulièrement sérieuse et approfondie » par la justice, et « la bonne foi » du journal reconnue.
« Pour être plus explicites »
Depuis jeudi 9 mars au matin, voici ce que l’on peut lire en cliquant sur la page de l’épisode 2 de la série que Philippe Collin consacre à Jean-Marie Le Pen sur France Inter : « Dans l’épisode 2 de notre série consacrée à Jean-Marie Le Pen, et en accord avec l’historien Benjamin Stora, nous avons décidé de préciser son propos quant à Jean-Marie Le Pen et la torture en Algérie. Nous avions initialement utilisé la formule “Jean-Marie Le Pen n’a sans doute pas pratiqué la torture en Algérie” mais nous avons finalement fait le choix d’utiliser les mots suivants pour être plus explicites : “On ne peut pas prouver que Jean-Marie Le Pen a torturé en Algérie mais c’est une possibilité.” »
Cette modification éclaire la démarche d’un historien dont le travail consiste à s’appuyer sur des archives (traces administratives, dossiers militaires, etc.) qui constituent des preuves. Et ce, sans remettre en cause les enquêtes de journalistes comme Florence Beaugé, qui, eux, s’appuient sur des témoignages algériens accusant Jean-Marie Le Pen d’avoir pratiqué la torture. Notons qu’en 2005, la justice a fini par débouter Jean-Marie Le Pen dans sa plainte pour diffamation contre madame Beaugé et le journal Le Monde. Par ailleurs, comme l’affirme Benjamin Stora, Michel Rocard a bien été condamné en 1992 pour diffamation après avoir accusé Jean-Marie Le Pen d’avoir pratiqué la torture en Algérie. Il faut ajouter qu’en 1997, la cour d’appel de Rouen a fini par débouter Jean-Marie Le Pen. »
« Ils ont fait le service minimum ! »
Pour la journaliste Florence Beaugé, ce nota bene sur le site de France Inter n’est pas du tout satisfaisant : « Ils ont fait le service minimum ! Philippe Collin se donne raison ainsi. Le podcast est toujours en ligne, blanchissant Le Pen. Ce n’est pas ce semblant de rectificatif qui réparera les dégâts. »
Le Pen et la torture :
accident d’histoire sur France Inter
par Daniel Schneidermann, publié par Arrêt sur images le 13 mars 2023, largement reproduit sur internet, notamment sur le blog de Michel Dandelot.
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On croyait la cause entendue depuis la publication de plusieurs enquêtes, notamment celles de la journaliste Florence Beaugé dans Le Monde au début des Années 2000 : Jean-Marie Le Pen a personnellement pratiqué la torture en Algérie, au cours de la bataille d’Alger, dans les premiers mois de 1957. Or voici que dans le podcast « Le Pen, une obsession nationale », de Philippe Collin, disponible sur le site de France Inter depuis le 27 février, et salué par une presse élogieuse unanime, « Jean-Marie Le Pen n’a sans doute pas pratiqué la torture en Algérie », explique l’historien Benjamin Stora. « Jean-Marie Le Pen, à ma connaissance », détaille-t-il, « quitte l’Algérie au moment où commence la bataille d’Alger. Et c’est surtout pendant la bataille d’Alger que sera pratiquée la torture. A ce moment-là, Jean-Marie Le Pen, à ma connaissance, n’est pas en Algérie.»
Stupeur. Stora est un historien réputé. C’est à lui qu’Emmanuel Macron a confié un rapport, remis en janvier 2021, sur « les questions mémorielles portant sur la colonisation et la guerre d’Algérie ». Rapport dans lequel il est largement question de la torture pratiquée par l’armée française, même si le nom de Le Pen n’y est pas mentionné. Depuis la remise de ce rapport, Stora copréside une commission mixte, franco-algérienne, d’historiens. Sa parole pèse. Deux historiens, André Loez et Fabrice Riceputi, s’émeuvent sur Twitter de sa surprenante assertion.
Publiées dans le Monde au début des années 2000, les enquêtes de Florence Beaugé imputent à Jean-Marie Le Pen au moins un fait indiscutable de torture, dans la nuit du 2 au 3 mars 1957 (le 8 janvier, le général Massu a proclamé la loi martiale à Alger). « Il est environ 22 heures, ce soir-là, quand une vingtaine de parachutistes conduits par Jean-Marie Le Pen font irruption au 7, rue des Abencérages, une ruelle au cœur de la Casbah. Devant sa femme et ses six enfants rassemblés, Ahmed Moulay est torturé, puis mis à mort. Il n’a pas parlé. En partant, Le Pen oublie son poignard dans le couloir. Il revient le lendemain et le surlendemain, met la maison à sac pour le retrouver. En vain. L’aîné des six enfants, Mohamed, 12 ans, l’a trouvé, la nuit de la mise à mort de son père, et caché dans le compteur électrique. Voilà quarante ans que la famille Moulay garde cette pièce à conviction dans le buffet de la salle à manger. »
C’est la présence de Le Pen au second tour de la présidentielle, en 2002, qui incite Mohammed Moulay à livrer son témoignage. Beaugé, raconte-t-elle dans son livre Algérie, Une guerre sans gloire (Calmann-Lévy, 2005), entrera même en possession du fameux poignard, pour le présenter comme pièce à conviction lors du procès en diffamation que lui intente Jean-Marie Le Pen. Les enquêtes du Monde sont loin d’être les seules sur le sujet. En 1985, par exemple, Libération avait déjà publié cinq témoignages, repris par le Monde.
Les « précisions » de Benjamin Stora et le « nota bene » du producteur
Contacté par Beaugé, Stora reconnait sans réserve son erreur. Quant à Collin, il modifie en catastrophe son commentaire dans le podcast (sans demander à Stora d’enregistrer lui-même un rectificatif). Et rajoute, sous le podcast en question, un « nota bene » que voici :
« Dans l’épisode 2 de notre série consacrée à Jean-Marie Le Pen, et en accord avec l’historien Benjamin Stora, nous avons décidé de préciser son propos quant à Jean-Marie Le Pen et la torture en Algérie. Nous avions initialement utilisé la formule “Jean-Marie Le Pen n’a sans doute pas pratiqué la torture en Algérie” mais nous avons finalement fait le choix d’utiliser les mots suivants pour être plus explicites : “On ne peut pas prouver que Jean-Marie Le Pen a torturé en Algérie mais c’est une possibilité.” Cette modification éclaire la démarche d’un historien dont le travail consiste à s’appuyer sur des archives (traces administratives, dossiers militaires, etc…) qui constituent des preuves. Et ce, sans remettre en cause les enquêtes de journalistes comme Florence Beaugé, qui eux, s’appuient sur des témoignages algériens accusant Jean-Marie Le Pen d’avoir pratiqué la torture. Notons qu’en 2005, la justice a fini par débouter Jean-Marie Le Pen dans sa plainte pour diffamation contre madame Beaugé et le journal le Monde. »
« Nota bene » plutôt que rectificatif en bonne et due forme, « préciser » les propos plutôt que les rectifier : « ils ont fait le service minimum », regrette Florence Beaugé dans une déclaration au Monde. Quant à Collin, qui n’a pas répondu à nos demandes d’entretien, « il affirme être soutenu par sa direction et ne se sent pas fautif », assure le Monde.
Reste à expliquer qu’une telle erreur ait pu être exposée, et non immédiatement contredite. S’il admet sans restriction que Le Pen a bel et bien torturé de ses mains en 1957, Benjamin Stora, très perturbé par la polémique, explique : « J’avais oublié le livre de Florence Beaugé, je vous le dis franchement. » Ce n’est pas le seul oubli de l’historien. Depuis les différentes lois d’amnistie sur la guerre d’Algérie, assure-t-il dans le podcast de France Inter, « on ne peut plus dire qu’untel ou untel a torturé, sous peine d’être accusé de diffamation ». Et d’ajouter « Michel Rocard a été condamné, à ma connaissance. » C’est faux. De fait, si Le Pen a gagné plusieurs procès intentés sur ces accusations de torture, notamment contre Libération et le Canard enchaîné, en revanche au terme d’un long processus judiciaire, la Cour de cassation a estimé que Michel Rocard, qui avait accusé Le Pen de torture en 1992, « avait poursuivi un but légitime en portant cette information à la connaissance des téléspectateurs ».
Ayant lui-même déploré plusieurs fois, les années précédentes, que Le Pen gagne tous ses procès, du fait des lois d’amnistie successives, Stora explique qu’il ne connaissait pas l’épilogue du procès contre Rocard. Est-ce donc aussi la peur d’un procès, qui l’a amené à s’autocensurer ? « Pas du tout », répond-il d’abord spontanément, avant de concéder : « Peut-être dans mon inconscient… » Il explique avoir surtout eu pour but, dans le podcast, de « dégonfler le matamore Le Pen », et les exploits militaires en Indochine et en Algérie que s’est prêtés par la suite le fondateur du FN. Quitte à manquer de vigilance sur une vérité factuelle, pourtant universellement admise – sauf par Le Pen, lequel, après une déclaration interprétable comme un aveu publiée en 1962 dans le journal Combat, a rapidement rectifié en assurant qu’il avait soutenu la torture pratiquée à Alger par les parachutistes français, mais ne l’avait jamais pratiquée lui-même.
Il est certain que Benjamin Stora, en butte en Algérie à des attaques antisémites récurrentes, notamment du journal Algérie patriotique, qui l’a accusé de vouloir imposer « une pax judaica » entre la France et l’Algérie, n’avait pas besoin de cette polémique, dans son rôle de coprésident de la commission mixte franco-algérienne d’historiens, mise en place par Emmanuel Macron à la suite de son rapport. Algérie patriotique n’a pas manqué de rebondir sur l’affaire France Inter, mettant en balance ce dérapage avec les récentes repentances officielles belge et allemande sur les atrocités de la colonisation. Stora pourrait-il être mis en difficulté dans son rôle de coprésident ? « Mais cette commission n’existe pas, élude l’historien en soupirant, et en rappelant avec insistance que cette fonction est bénévole. Je n’ai pas de budget, pas d’assistante, pas de bureaux, pas de feuille de route. On m’a juste dit qu’elle sera installée quand le président algérien viendra à Paris. » La visite d’État en France d’Abdlemajid Tebboune est prévue en mai prochain.
Le Pen et la torture, la question – Documentaire.
Compagnie des Phares et Balises. Avec la participation de France 2.
2017. 55 minutes.
Fils électriques sur le sexe. Sommier métallique branché sur le secteur. Supplice de l’eau. Passage à tabac… De nombreux Algériens accusent Jean-Marie Le Pen de tortures. Début 1957, en pleine bataille d’Alger, le président du Front national était engagé volontaire dans le 1er Régiment étranger parachutiste. Il n’est resté que trois mois dans la ville blanche, mais, depuis cinquante ans, les accusations s’accumulent. José Bourgarel est parti à la rencontre de tous ceux qui ont approché de près ou de loin cette histoire : témoins algériens qui accusent Le Pen, journalistes, avocats, historiens, et Jean-Marie Le Pen lui-même. Pour tenter de faire la lumière sur ce dossier. Il en résulte un film grave et subtil, qui suggère les choses plus qu’il ne les assène.
Quelques-uns des articles que notre site a publiés sur ce sujet
depuis 2004
L’historien réputé pour l’honnêteté de ses travaux qu’est Benjamin Stora doit reconnaître publiquement son erreur, car les faits, depuis vingt ans, ont été solidement documentés.
• « Le Pen et la torture pendant la guerre d’Algérie », publié le 8 octobre 2004.
La Justice valide l’enquête du « Monde » sur Le Pen et la torture en Algérie.
• « Il faut que les Français sachent qui est Le Pen, cet homme qui a la prétention de diriger notre pays », publié le 13 avril 2007.
Le Pen 1957 : un député tortionnaire.
• « La question : Jean-Marie Le Pen et la torture », publié le 13 décembre 2012.
Des témoignages.
• « “Jean-Marie Le Pen, un tortionnaire”, par Roland Rappaport », publié le 6 octobre 2014.
Le témoignage de Me Roland Rappaport en juin 2002.
• « Le poignard de Le Pen, égaré en mars 1957 », publié le 1er novembre 2014.
Cette pièce à conviction – un couteau des Jeunesses hitlériennes ayant appartenu à Jean-Marie Le Pen – est maintenant exposée au Musée des moudjahidine d’Alger.
• « Il y a vingt ans, la redécouverte par la société française de la torture dans la guerre d’Algérie », publié le 1er février 2021.
En 2000, l’enquête de Florence Beaugé dans « Le Monde », l’Appel des douze et la thèse essentielle de Raphaëlle Branche.
Le site 1000autres.org présente les cas de centaines d’autres habitants d’Alger qui, à partir de février 1957, ont été enlevés et torturés par les hommes dont faisait partie Jean-Marie Le Pen, en particulier quatre membres de la famille Merouane : Mohamed, Boualem, Ali et Mustapha, tous disparus.
Florence Beaugé : « Une des photos que j’ai prises du poignard nazi de Le Pen quand je l’avais entre les mains. Produit aux deux audiences. J’ai rapporté ce poignard à Alger. La famille Moulay l’a gardé environ deux ans chez elle, puis l’a remis au musée du Moudjahid d’Alger où il est exposé aujourd’hui.
Le losange vide c’est la svastika. Tombée à force d’être passée par les mains des enfants Moulay dans les années qui ont suivi l’exécution de leur père par Le Pen, sous leurs yeux. »
Lire aussi sur le site de France culture :
Le Pen et la torture : l’histoire qui s’écrit
à coups de témoignages, et de traces
par Chloé Leprince, publié sur le site de France culture le 15 mars 2023.
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Sur Mediapart :
Le Pen et la torture : les déclarations de Benjamin Stora
doivent être rectifiées
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Sur Mediapart :
Jean-Marie Le Pen tortionnaire ?
par Nils Andersson
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