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Édition du 15 novembre au 1er décembre 2024

La reconnaissance de l’esclavage

La reconnaissance de l'esclavage

Nombreux hommages à l’historien guadeloupéen
Jean-Pierre Sainton (1955-2023)

L’historien et militant Jean-Pierre Sainton est mort le 22 août 2023 à l’âge de 68 ans. La Ligue des droits de l’Homme de la Guadeloupe et l’association Histoire coloniale et postcoloniale s’associent aux nombreux hommages à ce grand intellectuel antillais. Marqué par l’arrestation de son père, militant indépendantiste lors des évènements de Mai 1967, épisode qu’il a restitué dans Mé 67. Mémoire d’un évènement (1985), il s’est engagé pour sa part au sein de l’Union populaire pour la libération de la Guadeloupe (UPLG) et de l’Association générale des étudiants guadeloupéens (AGEG). Ci-dessous l’hommage de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage (FME) dont il était membre du conseil scientifique, ainsi que ceux publiés par le Portail des Outre-Mer de France Télévision qui lui ont été rendus par la société civile et des élus des Antilles. Et la vidéo d’une intervention faite lors d’un colloque universitaire sur le thème « mémoires de l’esclavage et générations afro-descendantes ».

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La reconnaissance de l'esclavage

Héritiers français de l’esclavage :
vers la fin d’un tabou ?

Dans une série de quatre enquêtes d’Olivier Pascal-Moussellard, publiées en août 2023, l’hebdomadaire Télérama aborde le thème de « l’esclavage en héritage ». Les trois premières racontent comment deux familles britanniques ainsi que le quotidien The Guardian, ont fait leur « coming out » d’un lourd passé esclavagiste et ont tenté de le « réparer » dans un Royaume-Uni en pointe sur la reconnaissance de l’esclavage. La quatrième enquête, qu’on lira ici, est consacrée à Pierre Guillon de Princé, descendant d’armateurs négriers de Nantes, qui assume le passé de sa famille. « On ne peut pas être coupable d’un crime que l’on n’a pas commis. Pour autant, rester indifférent au fait que ses aïeux aient dû leur fortune à la vente d’êtres humains ne me paraît pas possible. » Une réflexion encore très rare en France.

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La reconnaissance de l'esclavage

« Les fantômes noirs de l’esclavage »,
de Kris Manjapra
souligne les conséquences durables de ce système

Sous le titre Après l’abolition. Les fantômes noirs de l’esclavage, les éditions Autrement ont publié en janvier 2023 la traduction de Black Ghost of Empire : The Long Death of Slavery and the Failure of Emancipation, de l’historien états-unien Kris Manjapra. Dans cet essai comparatif, l’auteur, après d’autres, contribue à déconstruire le mythe selon lequel lors des abolitions de l’esclavage au XIXe siècle, « les captifs noirs auraient profité d’un plein affranchissement, et les sociétés esclavagistes blanches d’une rédemption ». Il montre comment les conditions concrètes de ces abolitions incomplètes ont perpétué la suprématie blanche. Nous publions la présentation de l’éditeur et la recension de ce livre dans Le Monde.

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A Nantes, une exposition
pour décolonialiser notre regard

Le Musée d’histoire de Nantes présente au Château des ducs de Bretagne jusqu’au 12 novembre 2023, dans une troisième édition d’« Expression(s) décoloniale(s) », une exposition « pour déplacer notre regard en interrogeant nos certitudes, en questionnant nos imaginaires, sur notre histoire coloniale ». Une vingtaine d’œuvres de Barthélemy Toguo, artiste camerounais de renommée mondiale et des textes écrits par l’historien camerounais François Wassouni voisinent avec les collections historiques du musée relatives à l’histoire de l’esclavage et de la colonisation. On lira ci-dessous la présentation de l’évènement ainsi qu’un article de Clémentine Mercier dans Libération qui expose le point de vue de l’artiste Barthélémy Toguo.

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Saint-Denis de La Réunion
« déboulonne » la statue d’un esclavagiste

Le 26 avril 2023, la maire de Saint-Denis de La Réunion (PS) et ancienne ministre des outre-mers, Ericka Bareigts, a annoncé que la statue monumentale de Mahé de La Bourdonnais installée sur l’espace public sera déplacée dans une caserne. Il fut gouverneur des Isles de France, île Maurice et de Bourbon (La Réunion), entre 1733 et 1746, période durant laquelle l’esclavage explosa dans ces îles. Revendiquant « un choix politique et militant », Ericka Bareigts, donne ainsi satisfaction au collectif Laproptaz Nout Péi (« balayons devant notre porte » en créole réunionnais), composé d’une quarantaine d’associations. Comme le montrent ci-dessous un article de Slate.fr et le film Les Statures de la discorde (2020), l’hostilité à la célébration dans l’espace public de figures esclavagistes et colonialistes est vive et ancienne à La Réunion comme aux Antilles. On lira également la prise de position de la politologue Françoise Vergès en soutien à cette initiative.

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Hommage de la FME à Toussaint Louverture,
symbole universel du combat pour la liberté
des populations noires

Le 7 avril 2023, la Fondation pour la mémoire de l’esclavage (FME) et la Région Ile-de-France ont organisé au Panthéon un hommage à Toussaint Louverture. Héros de l’abolition de l’esclavage à Saint-Domingue (aujourd’hui Haïti), il est mort le 7 avril 1803, au Fort-de-Joux dans le Doubs où Napoléon Bonaparte l’avait déporté sans procès. « Toussaint Louverture est aujourd’hui un symbole universel du combat pour la liberté et la dignité des populations noires », souligne la FME, dont nous reproduisons ici une biographie de cet ancien esclave qui ouvrit la voie à l’indépendance d’Haïti en 1804. Elle est complétée par une vidéo de la FME et un podcast de France Culture dans lesquels s’exprime l’historien britannique Sudhir Hazareesingh, auteur d’une biographie de Toussaint Louverture (Flammarion, 2020).

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La reconnaissance de l'esclavage

Des propos scandaleux
du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin
sur l’esclavage aux Antilles
provoquent des réactions

Lors d’une journée d’études organisée à Paris le 2 février 2023, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a réagi à l’adoption en Martinique d’un drapeau inspiré des mouvements indépendantistes en affirmant que « les Antilles ont été des colonies, mais pas de peuplement ; (…) contrairement à ce que l’on raconte, c’est la République française qui a aboli l’esclavage. La France a sans doute mis, dans des conditions extraordinairement difficiles, les populations colonisées dans des états désastreux, mais c’est la République qui a aboli l’esclavage. On leur demande d’aimer la République, pas toute l’histoire de France. » Ces propos ont provoqué la colère des députés ultramarins dont voici le communiqué. Interpellé à l’Assemblée par ces derniers, il a maintenu ses propos. La Fondation pour la mémoire de l’esclavage (FME) a tenu quant à elle à rappeler les faits historiques dans un communiqué que nous reproduisons également.

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Le président de la
Fondation pour la mémoire de l’esclavage,
Jean-Marc Ayrault,
rend hommage à la révolution haïtienne

Une enquête du New York Times dont notre site a rendu compte a attiré l’attention sur l’indemnité que Charles X a obligé en 1825 la République d’Haïti à payer aux anciens colons français pour prix de son indépendance conquise en 1804 après une guerre meurtrière contre les troupes envoyées par Napoléon Bonaparte. 150 millions de francs-or, pour lesquels Haïti dû s’endetter auprès de banques françaises, une véritable rançon qui a pesé sur l’économie et la société haïtiennes jusqu’à aujourd’hui. Jean-Marc Ayrault, président de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage (FME), revient sur l’importance de ces faits qui, s’ils n’étaient pas inconnus, sont encore trop ignorés en France et rend hommage à la révolution haïtienne qui a apporté une contribution essentielle à l’histoire universelle.

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Le passé esclavagiste de Bordeaux
mis en lumière,
une étape dans le long combat pour
la mémoire de l’esclavage

Avec un important retard sur la ville de Nantes, cente-cinquante-trois ans après l’abolition de l’esclavage, Bordeaux cherche un moyen de renouer avec sa mémoire. Des chercheurs ont mis en ligne une base de données recensant les noms d’anciens esclavagistes et les indemnités, parfois considérables, auxquelles ils ont eu droit lors de l’abolition. On y retrouve les noms de familles bordelaises connues, comme Gradis, Balguerie ou Journu. L’équipe du maire envisage de créer un lieu de mémoire dont l’emplacement n’est pas encore défini, qui implique un long travail avec des historiens, des archivistes et des associations, et qui devrait voir le jour avant la fin de son mandat.

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L’extension de la traite française
sous Napoléon et sous la Restauration

En dépit d’une annonce démagogique de Napoléon en 1815, durant les Cent-jours, qu’il n’avait pas les moyens d’appliquer, et d’une proclamation, peu après, du Congrès de Vienne, condamnation morale sans effets immédiats, les traites négrières européennes se sont développées. Elles ont atteint leur sommet en 1829 avec plus de 110 000 captifs transportés sur les navires négriers en une seule année. Dans son « Répertoire des expéditions françaises aux côtes d’Afrique sous la Première République et le Premier Empire », paru dans la revue Outre-Mers, l’historien Eric Saugera montre que la relance de la traite française s’est produite dès les « préliminaires de Londres » du 1er octobre 1801 qui préparaient le traité d’Amiens (mars 1802) et s’est accrue sous l’Empire. La seconde partie de ce travail qui documente utilement la continuité de cette traite dans les premières décennies du XIXème siècle paraîtra dans un prochain numéro de cette revue.

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