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Histoire de France et rejets identitaires

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Histoire de France et rejets identitaires

François Fillon et l’histoire de France

Les éditions de l’Atelier viennent de rééditer Le Mythe national de Suzanne Citron, dont la première édition date de janvier 1987 ; le livre comporte une nouvelle préface et une postface (368 p, format poche, 15 €).

L’historienne Suzanne Citron 1 revient sur le thème de la soi-disant «identité nationale». Sur quelle vision de l’histoire doit-elle reposer ? Celle d’une France gauloise continuée par les rois, accomplie définitivement avec la République ? Ou celle d’une France métissée, faite de diversités culturelles et ethniques, ouverte sur l’avenir ? Pour repenser l’histoire de France, il faut d’abord décortiquer à travers les anciens manuels scolaires le schéma du « roman national » de la Troisième République. Ce récit linéaire et continu d’une France pré-incarnée dans la Gaule légitime, en occultant victimes et vaincus, les pouvoirs et les conquêtes qui ont non seulement créé la France mais encore la « plus grande France », c’est-à-dire un empire colonial. Les recherches portant sur l’histoire de Vichy, la colonisation et l’immigration de la guerre d’Algérie, tout comme les débats autour des lois mémorielles, ont provoqué d’incontestables avancées. Mais ont-ils vraiment révisé le mythe hérité de l’avant-dernier siècle ou n’en ont-ils égratigné que quelques pans ?

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nos ancêtres les Gaulois, selon Nicolas Sarkozy

« Nos ancêtres étaient les Gaulois », mais aussi « les tirailleurs musulmans morts à Monte Cassino », a dit Nicolas Sarkozy, samedi 24 septembre, lors d’un meeting à Perpignan, où il a rendu hommage aux harkis, des « Français musulmans morts pour notre drapeau ».

Il tentait ainsi de rattraper la déclaration qu’il avait faite quelques jours auparavant à Franconville : « Nous ne nous contenterons plus d’une intégration qui ne marche plus, nous exigerons l’assimilation. Dès que vous devenez français, vos ancêtres sont gaulois. »

Bernard Girard montre ci-dessous que Nicolas Sarkozy n’est pas le seul.
Lecture complémentaire conseillée : nos ancêtres les Gaulois, par Suzanne Citron.

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Histoire de France et rejets identitaires

nos ancêtres les gaulois

Après la Révolution, il a fallu créer un « mythe national » dans lequel le peuple français puiserait ses racines. Et, pour ce faire, tordre ou distordre certaines vérités historiques.

L’historienne Suzanne Citron s’est longuement penchée sur la fabrication du roman national. Elle revient aujourd’hui sur ce thème, dans un article publié dans Témoignage chrétien du 2 février 2016, article repris avec son aimable autorisation.

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Jean-Marie Guillon : « Nation et nationalisme, un regard d’historien »

Le Collège méditerranéen des libertés (CML) a accueilli, jeudi 3 décembre 2015 à 18h30 à la faculté de Droit (amphi 300) de Toulon, l’historien Jean-Marie Guillon, pour une conférence sur la thématique « Nation, nationalisme. Regard d’historien ». Pour l’historien, l’après 13 novembre a suscité un mouvement d’unité nationale 
qui s’inscrit dans la tradition française.

Jean-Marie Guillon est professeur émérite à l’Université d’Aix-Marseille. Ses principaux champs de recherche concernent la France des années 40, la Provence des XIX et XXèmes siècles, la construction de la mémoire … collective au XXe siècle.

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« qu’un sang impur … »

Notre hymne national, La Marseillaise, semble bien accepté par l’ensemble de la communauté française. Aucun parti ne se l’est approprié et on a pu voir et entendre les parlementaires, unanimes, l’entonner lors du congrès réuni à Versailles.

Il existe deux interprétations de la fin du refrain — “qu’un sang impur abreuve nos sillons”. L’explication qui paraît aujourd’hui encore la plus répandue considère que le sang impur désigne celui de nos ennemis. Cependant, compte tenu du sens attaché au 18e siècle au mot sang, il semble que ce soit là un contre-sens et que l’expression sang impur désignait alors tous ceux qui n’étaient pas de noble extraction. Mais comment les élèves de première année à l’école primaire d’aujourd’hui peuvent-ils comprendre cette analyse lors de l’étude de notre hymne national qui est obligatoire depuis 2005 ?

Quelle que soit la signification attribuée à cet extrait, il reste que son énoncé provoque un malaise chez certains et un redoublement des claquements de pieds d’autres participants. Ce slogan guerrier ne semble pas à sa place dans un texte qui mériterait sans doute un « lifting ».

[Mis en ligne le 21 novembre 2015, mis à jour le 23]

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d’une petite rafle en Provence, par Nelcya Delanoë

Professeur émérite d’histoire et civilisation américaine résidant une partie de l’année à Villeneuve-lès-Avignon, Nelcya Delanoë découvre un jour, par hasard, un poème d’Aragon composé à la fin de l’été 1942. Intitulé Le médecin de Villeneuve, ce poème évoque la rafle des Juifs de cette commune, organisée par Vichy au cours de la nuit du 25 au 26 août 1942. C’est le point de départ d’une enquête qui permettra à l’historienne de mettre à jour le sort des Juifs de cette petite ville au cours des années noires.

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Centenaire de la Bataille de la Marne. Monument national de Mondement. (CC BY-SA 4.0 G.Garitan)
Histoire de France et rejets identitaires

Valls nous appelle à repartir comme en 14

Le 12 septembre 1914, les troupes françaises mettaient un terme à l’offensive foudroyante de l’armée allemande en remportant la bataille de la Marne. A l’occasion du centenaire de cet épisode important de la Grande guerre, le Premier ministre a célébré les vertus du rassemblement.

Dans un discours prononcé devant le monument de Mondement le 12 septembre 2014, Manuel Valls a rappelé le geste épique “du miracle de la Marne”. Il a évoqué les soldats «sabre au clair», comme s’ils étaient enthousiastes, sans rappeler ce qui est pourtant écrit sur le monument lui-même, la citation de Joffre disant qu’il leur était interdit de reculer, qu’ils devaient se faire “tuer sur place”, avec menace implicite des conseils de guerre spéciaux, ou pire, des exécutions sommaires (“aucune défaillance ne saurait être tolérée”, a-t-il dit et ont-il gravé…). Une manière tragique et dérisoire d’occulter une partie de l’histoire de la Grande guerre au profit d’un « roman national » pour les besoins de sa politique d’aujourd’hui.

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vague brune sur l’histoire de France

Comme chaque année à pareille époque, une bruyante campagne est lancée contre l’enseignement de l’histoire, avec le support du Figaro. Le Figaro Magazine du 24 août 2012 publie en effet, sous le titre racoleur Qui veut casser l’histoire de France ?, un article de Jean Sevillia qui mêle des préoccupations idéologiques fortes à une méconnaissance du sujet – un de ses griefs étant la prétendue disparition de la chronologie de la nation au profit de l’histoire du monde.

Nous reprenons ci-dessous la réponse du Comité de vigilance face aux usages publics de l’histoire (CVUH) à cette diatribe2. Sur le même sujet, vous pourrez également prendre connaissance de la réaction de Bernard Girard – Sortir de l’histoire de France, publiée sur le site Journal d’école – pour qui il est essentiel de contribuer à faire des élèves des «citoyens du monde».

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le discours de François Hollande pour le 70e anniversaire de la rafle du Vel d’Hiv

En déclarant le dimanche 22 juillet 2012, à l’occasion du 70e anniversaire de la rafle du Vel d’Hiv que celle-ci avait été « un crime commis en France par la France», le président de la République, François Hollande, s’est clairement situé dans la droite ligne de Jacques Chirac auquel il a rendu hommage.

Alors qu’il venait d’être élu à l’Elysée, ce dernier avait en effet été le premier chef d’État français à reconnaître la responsabilité des autorités françaises : « La France, avait-il déclaré en juillet 1995, la France, patrie des Lumières et des droits de l’Homme, terre d’accueil et d’asile, la France, ce jour-là, accomplissait l’irréparable ».

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discours de Jacques Chirac lors de la commémoration de la Rafle du Vel’d’Hiv’

Le discours de Jacques Chirac, le 16 juillet 1995, pour le 53ème anniversaire de la rafle du Vel’d’Hiv (16-17 juillet 1942) marque le début de sa présidence.

Pour la première fois, la responsabilité de l’Etat Français, mais également celle des Français, dans cet évènement tragique et dans la Shoah, seront reconnus. C’est une rupture avec ses prédécesseurs et l’un des thèmes importants de ses années de pouvoir, au même titre que la condamnation de l’esclavage.

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