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Édition du 15 septembre au 1er octobre 2024

Résultats de la recherche pour : 14 juillet 195 – Page 4

libération de l’histoire au colloque d’Alger (1er–3 juillet 2012)

Ainsi que l’avait souhaité Benamar Mediene, certaines des interventions au colloque “Algérie 50 ans après : libérer l’Histoire” organisé à Alger par La Tribune et le CNRPAH du 1er au 3 juillet 2012, à la veille du cinquantenaire de l’indépendance, ont permis de sortir de « la vision sacralisante de l’histoire »1.
Au yeux de l’universitaire, la « sacralité » et l’« instrumentalisation » entravent la libération de l’histoire, en raison de la notion même de « génération de novembre » qui, selon ses propres dires, n’a pas lieu d’exister, car, « au déclenchement de la guerre de libération, il y avait des hommes et non une génération entière ».

Les interventions au colloque de deux universitaires illustrent cette évolution : Zineb Ali Benali a évoqué les femmes violées par l’ALN, et Dalila Aït-El-Djoudi a traité des prisonniers français de l’ALN. Ci-dessous les entretiens qu’elles ont accordés à La Tribune et qui ont été recueillis par Badiâa Amarni.

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“Algérie, août 1955 : la mort filmée en direct”, par Marie Chominot

Les informations apportées par les archives, qu’elles soient textuelles ou iconographiques, peuvent toujours être trafiquées et donc contestées. Afin de résoudre les interrogations que peuvent poser les documents, la démarche historique s’applique à croiser les sources et à les analyser.

En ce qui concerne les événements du 20 août 1955, nous avons déjà présenté le livre que Claire Mauss-Copeaux leur a consacré. Aujourd’hui, Marie Chominot revient en détail sur l’histoire d’une vidéo actuellement disponible sur internet. Les images, extraites d’un film d’actualités, ont été prises le 22 août 1955, au cours des représailles qui ont frappé les habitants d’Aïn Abid, un petit village proche de Constantine. Elles sont connues et documentées par les historiens depuis des années2, mais elles suscitent encore aujourd’hui des interprétations erronées et restent instrumentalisées pour générer des polémiques.

Marie Chominot est docteure en histoire contemporaine. Son livre, consacré à la guerre par l’image en Algérie, sortira début 2013 aux éditions Payot.

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la police parisienne et les Algériens au cours des années 1958 à 1962, par Jean-Luc Einaudi

« En l’an 2000, la préfecture de police de Paris a célébré son bicentenaire. A cette occasion a été écrit et publié un petit ouvrage relatant l’histoire de la préfecture de police vue par elle-même. Réalisé sous la direction (scientifique, paraît-il) de monsieur Claude Charlot, chef du service des archives et du musée de la préfecture de police, il s’intitule La préfecture de police au service des Parisiens et est sous-titré Fidèle à ses traditions pour préparer l’avenir. Tout un programme ! »

Ainsi débute un petit livre de 86 pages intitulé Les silences de la police que Jean-Luc Einaudi et Maurice Rajsfus ont publié en octobre 20013.
Il s’agissait pour eux d’aborder deux épisodes de l’histoire contemporaine “oubliés” dans le fascicule officiel : la rafle du Vél’ d’Hiv est expédiée en à peine deux lignes : “la police parisienne fut sollicitée pour la grande rafle qui groupa, au vélodrome d’Hiver, des milliers de Juifs, les 16 et 17 juillet 1942”, et le massacre des Algériens du 17 octobre 1961 est complètement occulté.

Nous reprenons ci-dessous le dernier chapitre des Silences de la police où Jean-Luc Einaudi évoque le comportement de la police parisienne par rapport aux Algériens pendant la guerre d’Algérie.

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Le Journal (1955-1962), de Mouloud Feraoun

journal_feraoun.jpgMouloud Feraoun a été assassiné en mars 1962 par un commando de l’OAS, quelques jours avant le cessez-le-feu. Instituteur puis directeur de cours complémentaires en Kabylie, il a été adjoint au chef du service des Centres sociaux éducatifs à Alger. Il a laissé un témoignage unique sur la guerre d’Algérie, son Journal des années 1955-1962. Cette œuvre d’un Algérien de double culture vient d’être rééditée dans une collection de poche, ce qui le rend à nouveau accessible4.

Cet ouvrage a fait l’objet d’une adaptation théâtrale : à partir d’une trentaine de pages du Journal, Dominique Lurcel a mis en scène un monologue intitulé Le contraire de l’amour, qui a subjugué les spectateurs lors de représentations données à Lyon et au Festival d’Avignon (off) en juillet dernier5.

Ci-dessous des extraits du choix scénique de Dominique Lurcel, reproduits avec son autorisation (les intertitres ont été ajoutés).

[Mis en ligne le 11 août 2011, mis à jour le 29]

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La France et la guerre au Cameroun (1957-1963)

Noël Mamère, député EELV de Gironde, vient de demander au ministre des Affaires étrangères, « s’il confirme que la France a bien mené une guerre au Cameroun entre 1957 et 1963, comme l’écrivent les responsables militaires français de l’époque eux-mêmes ».

Nous saurons dans les semaines qui viennent si Alain Juppé adopte une attitude un peu plus ouverte à la recherche de la vérité historique que celle exprimée par François Fillon. Lors de son séjour à Yaoundé en 2009, le Premier ministre français avait balayé d’un revers de main la question de la responsabilité française dans la mort de nationalistes Camerounais, préférant n’y voir qu’une « pure invention ».

Le pouvoir en France et au Cameroun, où l’héritier de l’indépendance confisquée, Paul Biya, postule pour un nouveau septennat en octobre prochain, semble toujours refuser de voir cette histoire en face. La vérité autour de cette guerre secrète, menée par la France pendant des années contre les indépendantistes camerounais de l’Union des populations du Cameroun, sera-t-elle un jour officiellement reconnue ?

Pour Gilles Manceron, «plus de cinquante ans après la pseudo-indépendance accordée au Cameroun, cette histoire [doit] être revisitée».

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La France en guerre, 1954-1962, sous la direction de Raphaëlle Branche et Sylvie Thénault

«Les deux auteures ont rassemblé les contributions d’une trentaine de jeunes historiens, qui, après une minutieuse enquête coordonnée, à l’Institut d’histoire du temps présent (IHTP), par Anne-Marie Pathé, ont balayé le territoire métropolitain avec cette simple, mais si importante, question : “Comment les Français ont-ils vécu ce conflit, au quotidien ?” »

Alain Ruscio

Ci-dessous, une présentation de l’ouvrage6, suivie de la reprise du début de son introduction.

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Albert Camus en Algérie : la “trêve civile” de janvier 1956

Des associations de nostalgiques de l’Algérie coloniale tentent aujourd’hui de récupérer Albert Camus. Par exemple, sur un « Mur des disparus »7 érigé à Perpignan par le Cercle algérianiste, il est envisagé de graver une citation du Prix Nobel de Littérature.

Cette appropriation de l’écrivain né en Algérie par ceux qui défendent les bienfaits de la colonisation, est une réécriture de l’histoire car elle fait silence sur les choix de Camus pendant la guerre d’indépendance de l’Algérie et la haine qu’ils ont suscitée chez les partisans de l’Algérie coloniale.

Cette détestation s’est exprimée avec violence lors de la venue du futur Nobel à Alger, fin janvier 1956, pour proposer une « trêve civile » dans le but d’épargner les vies innocentes. Cet épisode mérite d’être rappelé pour illustrer l’incompatibilité entre la lucidité et l’humanité de Camus et l’aveuglement obstiné des tenants de l’Algérie française.

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En banlieue parisienne, nombreuses commémorations en 2022 du 17 octobre 1961

En dehors du rassemblement à Paris, sur le Pont Saint-Michel, pour le 61ème anniversaire du massacre des Algériens désarmés au cœur de la capitale le 17 octobre 1961, de nombreuses initiatives ont eu lieu en banlieue parisienne, là où la mémoire de l’immigration algérienne est vivace. Ci-dessous, quelques-unes d’entre elles, à Saint-Denis, Epinay-sur-Seine, Aubervilliers, Nanterre, Bobigny, Villetaneuse, Saint-Ouen, Garges-les-Gonesse, Asnières, Stains, Montreuil, La Plaine Sain-Denis, Noisy-le-Sec, Trappes, Thiais, Choisy-Orly, La Courneuve, Bonneuil-sur-Marne. Notamment à l’initiative des Oranges, de l’Association pour la culture et le voyage (APCV) et des collectivités locales. L’APCV propose que le 17 Octobre devienne une Journée nationale officielle de la lutte anticoloniale qui commémorerait aussi d’autres crimes comme ceux de mai-juin 1945 à Sétif, Guelma, Kherrata en Algérie, du 14 juillet 1953 à Paris, place de la Nation, du 8 février 1962 au métro Charonne, et d’autres.

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Les échos du bal
du Souvenir
et des Libertés,
place de la Nation

Le 14 juillet 1953, à Paris place de la Nation, la police a tiré sur une manifestation pacifique portant le drapeau algérien, faisant 7 morts : 6 Algériens et un Français membre de la CGT. Le 13 juillet 2019, pour la deuxième année consécutive, la Ligue des droits de l’Homme a organisé, avec le soutien de la Mairie du 12° et de nombreuses associations, un bal populaire en souvenir de cet événement : dépôt de gerbe au pied de la plaque commémorative, débats (et chansons), restauration et bal. De nombreux intervenants ont fait le lien avec l’actualité : la liberté de manifester menacée en France et la révolte du peuple algérien pour la liberté.

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