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Édition du 15 septembre au 1er octobre 2024

Résultats de la recherche pour : 14 juillet 195 – Page 2

 14 juillet 1953 : répression coloniale, place de la Nation

Les massacres d’Algériens, à Paris, en octobre 1961 font partie de la mémoire collective française – ils ont même été officiellement reconnus il y a quelques mois par le président de la République (note ajoutée le 15 juillet 2013). Il n’en est pas de même pour la violente répression qui a frappé des Algériens à Paris le 14 juillet 1953. Ce jour-là, un important cortège de travailleurs algériens s’était formé, encadré par le MTLD (Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques) de Messali Hadj. Ils scandaient “Non au colonialisme !”, “Nous voulons l’indépendance !” … Place de la Nation, les forces de l’ordre ont chargé ; des policiers ont tiré – il y aura 7 morts, six jeunes ouvriers algériens et un métallurgiste français, syndicaliste CGT.

Pour rappeler cet événement quasiment oublié, nous reprenons ci-dessous des extraits du chapitre que l’historien Emmanuel Blanchard lui a consacré dans son livre La police parisienne et les Algériens 1.

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Les images du 14 juillet 2023,
commémoration place de la Nation,
rassemblement à la Bastille
et défilé de la Marche des solidarités

Impossible d’empêcher que les épisodes du passé qu’une mémoire officielle a voulu refouler fassent retour. En marge du défilé des Champs-Elysées, où le président de la République a affiché une amitié choquante avec le premier ministre indien, Narendra Modi, qui mène une politique intégriste à l’opposé des fondateurs de l’Union indienne, plusieurs rassemblements ont eu lieu. Le 13 juillet, un hommage aux victimes du 14 juillet 1953, six Algériens et un syndicaliste français, place de la Nation, et, le 14 juillet au matin, place de la Bastille, de nombreuses associations ont proclamé lors d’un rassemblement leur intention de reprendre en 2024 les défilés populaires pour la fête nationale. Elles se sont jointes l’après-midi au défilé de la Marche des solidarités auquel plusieurs milliers de personnes ont participé entre la place Félix Eboué (Daumesnil) et la Bastille.

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Reprendre les défilés populaires
pour le 14 juillet

Dans l’espace occidental, la France est une exception : le seul défilé à l’occasion de sa fête nationale est un défilé militaire. Marqué en 2023 par l’invitation d’un président indien qui incarne dans son pays un intégrisme religieux et un racisme islamophobe facteur de guerre civile. Pourtant, sous le Front populaire comme après la Libération, des défilés populaires avaient lieu le 14 juillet. En 1953, une répression policière meurtrière ciblant le cortège algérien du Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD) a fait sept morts par balles, six Algériens et un responsable des métallos CGT. Ensuite, jusqu’en 1968, ces défilés du 14 juillet, comme ceux du Premier Mai, ont été interdits. Soixante-dix ans plus tard, de nombreuses associations appellent à renouer avec cette tradition.

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En 2023, 70 ans après,
revient dans la mémoire française
la fin brutale en 1953 des défilés populaires
commémorant la Révolution française

Si le massacre parisien du 17 Octobre 1961, après des décennies de déni et de mensonges, est apparu dans la mémoire française, il n’en est pas de même pour celui du 14 juillet 1953, Place de la Nation. La police a ouvert le feu sur le cortège des indépendantistes algériens, tuant six d’entre eux et un syndicaliste de la Métallurgie CGT qui les défendait, et faisant des dizaines de blessés par balles. Cette répression a précipité le déclenchement de la guerre d’indépendance algérienne. Elle a marqué aussi la fin des défilés populaires du 14 juillet qui ont existé lors du Front populaire et après la Libération. 70 ans après, une commémoration spectaculaire aura lieu le 13 juillet Place de la Nation. Et des associations comme le MRAP, la LDH, Attac, la Libre Pensée, les Ami(e)s de Maurice Rajsfus, l’ITS et des organisations syndicales ou politiques s’interrogent sur un appel à refaire un défilé populaire pour le 14 juillet.

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A propos du film « Tirailleurs » (2) :
Eclairages sur les soldats coloniaux de 14-18,
par Emmanuel Blanchard et Danielle Domergue

Une vingtaine d’années avant la sortie en 2023 du film « Tirailleurs » de Mathieu Vadepied avec Omar Sy, le sort des soldats venus des colonies durant la Grande guerre est apparue dans le débat public français. L’historien Emmanuel Blanchard expliquait sur notre site en 2004 qu’il devenait un enjeu de mémoire dans les luttes politiques et juridiques des anciens combattants et des sans-papiers en France. Ci-dessous aussi un article de l’historienne Danielle Domergue-Cloarec de 2014 qui montre que l’évaluation de Marc Michel pour qui leurs pertes n’auraient pas excédé celles des métropolitains suscite débat. Car lorsque Mangin, commandant de la VIe armée, fait savoir à Blaise Diagne que, sur les 25 000 tirailleurs engagés, elles sont de 6 300 hommes, il l’accuse de mensonge car seuls 10 000 hommes auraient été engagés. À égalité de conditions d’emploi et de durée d’utilisation, les pertes sont-elles égales ?

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A propos du film « Tirailleurs »,
quelques rappels historiques par Alain Ruscio
sur les soldats coloniaux de 14-18

Le film franco-sénégalais « Tirailleurs » réalisé par Mathieu Vadepied et co-produit par Omar Sy est sorti dans les salles françaises le 4 janvier 2023. Nous reviendrons sur l’annonce démagogique faite au nom du gouvernement le jour de sa sortie et sur divers aspects méconnus de l’histoire de ces soldats coloniaux de la Grande guerre, dont les expérimentations médicales pour lesquelles ils ont été utilisés. Ci-dessous l’annonce le 24 janvier 2023 à Montreuil, dans une ville où un grand nombre de résidants sont originaires du Mali, d’une séance soutenue par la Ligue des droits de l’Homme accompagnée d’un débat avec l’historien Gilles Manceron. Suivie d’un rappel historique par l’historien Alain Ruscio du sort de ces soldats venus des colonies françaises durant la Première guerre mondiale.

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Une grève générale anticoloniale algérienne :
la « grève des 8 jours » en 1957

Qui sait que, deux ans après le début de l’insurrection, le FLN a organisé et réussi une massive mobilisation populaire non violente ? La « grève des huit jours » (28 janvier-4 février 1957) fut très suivie dans toute l’Algérie et dans l’émigration en France. Mais, dans la colonie, elle ne pouvait être tolérée et fut réprimée avec une brutalité sans précédent par les parachutistes du général Massu. Le pouvoir français parvint aussi à l’invisibiliser et installa durablement la fiction de son « échec ». Plus rien de tel ne put être tenté par la suite par le FLN. Dans cet article publié par Orient XXI, l’historien Fabrice Riceputi, en se fondant notamment sur les archives coloniales de la répression, fait l’histoire de ce tournant majeur de la guerre d’indépendance algérienne.

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Les ratonnades d’Alger en 1956
Un exemple de violence coloniale
qui résonne dans la France d’aujourd’hui
Entretien avec Sylvie Thénault

La RevueAlarmer, émanation de l’association ALARMER (Association de lutte contre l’antisémitisme et les racismes par la mobilisation de l’enseignement et de la recherche) et du CERA, Cercle de formation et de recherche sur le racisme et l’antisémitisme au sein de l’IFG-Lab (Institut français de Géopolitique, Paris 8), qui met à la disposition d’un large public des connaissances scientifiques sur les racismes et l’antisémitisme, a publié l’entretien que nous reprenons ci-dessous avec l’historienne Sylvie Thénault, directrice de recherche au CNRS, sur les ressorts des ratonnades d’Alger de décembre 1956 qu’elle a étudiées dans son livre publié au Seuil en 2022. Certaines thématiques évoquées dans ce livre résonnent de manière frappante dans le climat politique actuel.

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La France reconnait l’assassinat en 1957
de Me Ali Boumendjel
Une parole de vérité nécessaire mais bien tardive

L’avocat Ali Boumendjel, juriste et élève du professeur de droit et grand résistant René Capitant, connu en Algérie pour être proche de Ferhat Abbas au sein de l’Union démocratique du Manifeste algérien (UDMA), est l’un des milliers d’Algériens qui ont été enlevés puis assassinés par l’armée française pendant le grande répression d’Alger en 1957. Sa veuve, Malika, qui n’a cessé de demander aux autorités françaises la vérité sur la mort de son mari, est morte en août 2020 à l’âge de 101 ans, sans avoir reçu une parole de vérité de leur part. Le 2 mars 2021, elle aurait eu 102 ans. Emmanuel Macron a reçu au Palais de l’Elysée quatre de ses petits-enfants pour leur dire au nom de la France ce qu’elle aurait voulu entendre : Ali Boumendjel ne s’est pas suicidé. Il a été torturé puis assassiné.

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Georges Counillon, engagé pour l’indépendance de l’Algérie, tué en 1955 par des frères de combat

Mohamed Rebah a connu Maurice Audin comme professeur de mathématiques et comme militant du parti communiste algérien qui, à partir de 1955, combattait pour l’indépendance de l’Algérie dans le cadre de la guerre lancée par le FLN, le 1er novembre 1954. Il est venu chez Maurice Audin pour des leçons particulières de mathématiques et l’a côtoyé au sein d’une cellule du PCA. Devenu chercheur en histoire et auteur du livre, Des chemins et des hommes (2009), il a fait une recherche sur le docteur Georges Counillon, premier médecin au maquis des Aurès, suscitée par la lecture du roman L’As de Tahar Ouettar, et un entretien avec son auteur, ainsi que celle de l’ouvrage du docteur Mohamed-Larbi Madaci, Les Tamiseurs de sable. Sa recherche se poursuit et son texte sera mis à jour. Nous l’accompagnons de la notice de René Gallissot sur l’avocat Laïd Lamrani qui a partagé le sort de Georges Counillon.

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Malika, la veuve d’Ali Boumendjel,
assassiné à Alger en 1957,
vient de mourir, sans un mot du président de la République sur le sort de son mari

On sait qu’Emmanuel Macron s’est rendu le 13 septembre 2018 au domicile de Josette Audin pour lui présenter les excuses de la France pour l’assassinat de son mari par des militaires français. L’avocat Ali Boumendjel figure parmi les milliers de ceux qui ont subi le même sort. Juriste de talent, étudiant du professeur de droit et grand résistant René Capitant, connu en Algérie pour être proche de Ferhat Abbas au sein de l’Union démocratique du Manifeste algérien (UDMA), il a été lui aussi arrêté, torturé et tué par les parachutistes français. Sa veuve, Malika, n’a cessé, comme Josette Audin, de demander aux autorités françaises la vérité sur la mort de son mari. Elle s’est éteinte dans la nuit du 10 au 11 août 2020 à l’âge de 101 ans, sans jamais avoir reçu une parole de réconfort et de vérité de leur part.

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