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Édition du 15 novembre au 1er décembre 2024

« Fernand Iveton, guillotiné pour l’exemple » dans « Affaires Sensibles » sur « France Inter » avec Alain Ruscio

Ouvrier algérien d'origine européenne, membre du Parti Communiste Algérien (PCA) et de son organisation militaire Les Combattants de la Libération, Fernand Iveton (1926-1957) luttait avec le FLN pour l'indépendance de l'Algérie. Convaincu d'avoir en novembre 1956 placé une bombe visant à saboter son usine sans faire de victimes et qui n'explosa pas, il fut torturé et condamné à mort et exécuté le 11 février 1957, comme plus de 200 militants algériens durant la guerre d'indépendance, sa grâce ayant été refusée sur avis du ministre de la Justice François Mitterrand. L'émission de Fabrice Drouelle, Affaires Sensibles, le 18 mai 2023, est revenue sur l'Affaire Iveton, avec Alain Ruscio, co-animateur de notre site et notamment auteur d'un livre important sur les communistes et l'Algérie coloniale. L'affaire Iveton fait apparaître clairement les différences entre la ligne politique du PCF et celle du PCA.

« Fernand Iveton, guillotiné pour l’exemple »
un podcast de l’émission de Fabrice Drouelle Affaires Sensibles
sur France Inter

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Ecouter l’émission


Présentation de l’émission par France inter

Aujourd’hui, dans Affaires Sensibles, nous braquons notre regard sur un homme, Fernand Iveton, qui a le triste privilège d’avoir été le seul Français guillotiné pendant la guerre d’Algérie.

Pied noir, ouvrier, syndicaliste, communiste, partisan d’une Algérie indépendante, Fernand Iveton a été condamné à mort et exécuté pour un crime qui n’a pas eu lieu : l’attentat a été déjoué ; la bombe qu’il a déposée dans son lieu de travail n’a pas explosé. Et elle ne devait en aucun cas faire la moindre victime puisqu’elle était réglée pour se déclencher dans la soirée, quand l’usine est déserte. Il s’agissait de « marquer le coup », de faire entendre la révolte, en faisant sauter un cabanon désaffecté.

Fernand Iveton n’est pas un héros – juste un homme de convictions, un mort parmi les centaines de milliers de cette guerre qui ne voulait pas dire son nom. Guillotiné pour l’exemple, au début de 1957. Condamné parce que communiste — donc ennemi : la guerre froide est là, les chars soviétiques viennent d’entrer à Budapest ; condamné parce que Français, donc traître ; condamné par une justice expéditive rendue par des militaires. Et exécuté parce que René Coty, alors président de la République, lui refuse sa grâce, suivant en cela l’avis du garde de Sceaux, un certain François Mitterrand.

Un récit documentaire d’Odile Conseil avec le témoignage lu d’Albert Smadja, l’avocat de Fernand Iveton.

Invité :

Alain Ruscio, historien, a consacré l’essentiel de ses travaux à l’histoire coloniale notamment aux guerres d’Indochine et d’Algérie ; il a publié en 2019 aux éditions La Découverte : Les communistes et l’Algérie. Des origines à la guerre d’indépendance, 1920-1962.

Pour aller plus loin
Livres
•  Pour l’exemple : l’affaire Iveton , de Jean-Luc Einaudi, préface de Pierre Vidal-Naquet, Editions de l’Harmattan (1986), la seule enquête historique réalisée à ce jour sur l’Affaire Iveton.

•  De nos frères blessés , de Joseph Andras, Actes Sud (2016). Prix Goncourt 2016 du premier roman refusé par le lauréat. Un récit empathique et puissant. Voir aussi le film éponyme de Hélier Cisterne (2022).

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