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Sylvie Thénault

La société française face à l'héritage de son passé colonial

Avec ou sans commission franco-algérienne
désignée par les deux Etats,
le travail historique se poursuit
et nécessite un libre accès aux archives

Quatre mois après l’annonce par les présidents français et algérien d’une commission franco-algérienne consacrée à l’histoire de la colonisation de l’Algérie, le chef de l’Etat algérien Abdelmadjid Tebboune a reçu en présence de son conseiller Abdelmadjid Chikhi les personnalités suivantes : Mohamed El Korso, Idir Hachi, Abdelaziz Filali, Mohamed Lahcen Zighidi et Djamel Yahiaoui. Des historiens et des archivistes algériens réputés pour la qualité de leurs travaux ne font pas partie de ce groupe. En France, la création d’une telle commission continue de faire débat, comme en témoigne la tribune ci-dessous publiée par l’historienne Sylvie Thénault. Quoi qu’il en soit, le travail historique se poursuit – voir le colloque international organisé du 6 au 8 décembre 2022 à La contemporaine – et, comme l’affirme un message de l’association des Historiens et historiennes du contemporain (H2C), il nécessite la fin des entraves imposées actuellement en France à l’accès aux archives.

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La société française au temps des colonies

Du racisme colonial en Algérie,
par Todd Shepard

Le 29 décembre 1956, moins de dix-huit mois avant le putsch du 13 mai 1958, l’Algérie française enterre le maire d’Alger, Amédée Froger, assassiné la veille. Des milliers de personnes participent à ses obsèques, puis se déchaînent, dans la ville et dans sa région, contre les « musulmans ». Un évènement qu’explore Sylvie Thénault dans Les ratonnades d’Alger 1956. Une histoire sociale du racisme colonial, un livre que notre site a déjà présenté. On en lira ci-dessous une recension critique par l’historien états-unien Todd Shepard, de l’université Johns Hopkins (Baltimore), publié par le site En attendant Nadeau. Selon lui, l’autrice se concentre trop sur le racisme des Français d’Algérie et minimise le lien de la République française avec ce qui s’est passé au nom de la France en Algérie.

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Livres et films sur la guerre d'Algérie

Les ratonnades d’Alger
en 1956,
par Sylvie Thénault

Le 29 décembre 1956, les obsèques du notable Amédée Froger, assassiné la veille à Alger, rassemblent des milliers d’« Européens ». En exploitant de nombreuses archives, Sylvie Thénault reconstitue l’assassinat, les obsèques et les violences racistes exercées par des participants à l’encontre des « musulmans », ainsi que les suites judiciaires. Elle montre que les violences qualifiées de « ratonnades », « non pas celles des autorités et de leurs représentants mais bien celles de Français, nés là-bas, se nourrissent d’un rapport de domination, empruntant à toutes les formes d’oppressions possibles (économiques, sociales, politiques, juridiques, culturelles) et s’ancrent dans un espace urbain ségrégué ». Ci-dessous un entretien donné par l’autrice au quotidien algérien L’Expression, ainsi qu’une vidéo de l’émission avec Sylvie Thénault et Annette Wievorka diffusée par la radio RCJ.

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La reconnaissance du passé colonial

L’analyse par l’historienne Sylvie Thénault
de la publication du rapport de Benjamin Stora

Ci-dessous le compte rendu du rapport de Benjamin Stora publié par Sylvie Thénault sur histoire@politique. Et des extraits de son article dans la Revue d’histoire culturelle, XVIIIe-XXIe siècle où elle propose, à travers son vécu d’historienne, une réflexion sur l’action de l’État concernant l’histoire de la guerre d’indépendance algérienne. Elle y évoque trois expériences : la Fondation pour la mémoire de la guerre d’Algérie et des combats au Maroc et en Tunisie ; la déclaration présidentielle du 13 septembre 2018 sur la responsabilité de l’État dans la mort de Maurice Audin ; l’instruction générale interministérielle 1300 (IGI 1300) et la déclassification des archives. Nous reprenons ci-dessous ce qui concerne la déclaration présidentielle de 2018 dans la préparation de laquelle elle a joué un rôle important, et renvoyons les lecteurs à l’intégralité de l’article.

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1830-1880

Les résistants algériens du XIXe siècle internés en France où leurs tombes sont oubliées

La récente restitution à l’Algérie par la France de restes mortuaires d’Algériens ayant combattu l’armée française au XIXe siècle et conservés depuis lors au Musée de l’Homme à Paris, a rappelé que la conquête de cette colonie fut d’une très grande violence. On sait moins que de nombreux Algériens furent, lors de la guerre de conquête puis de répression des multiples révoltes, internés en France. L’historienne Sylvie Thénault, dans un article issu de son livre Violence ordinaire dans l’Algérie coloniale. Camps, internements, assignations à résidence (2012), a étudié les modalités de ces internements d’Algériens déportés pendant plus d’un demi-siècle dans des îles et des forteresses en Méditerranée. Dans l’île Sainte-Marguerite notamment, au large de Cannes, des tombes en gardent la trace.

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Depuis 2012

Des médias algériens attentifs aux demandes des historiens aux autorités françaises pour l’ouverture des archives

Certains médias algériens portent une grande attention aux demandes des historiens adressées aux autorités françaises pour l’ouverture des archives et la reconnaissance des crimes de l’armée française en Algérie. Ci-dessous l’entretien avec l’historienne Sylvie Thénault publié le 24 décembre 2019 par El Watan et l’émission de la radio Alger Chaîne 3 avec Gilles Manceron à l’occasion de sa venue en 2018 au Salon du livre d’Alger. Cette attention n’est pas toujours partagée, comme on peut le voir dans un article du Quotidien d’Oran du 26 janvier 2020, à propos des nouvelles déclarations d’Emmanuel Macron sur le passé colonial de France et la colonisation de l’Algérie tenues dans l’avion qui le ramenait de Jérusalem à Paris dans la nuit du 23 au 24 janvier 2020.

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L'affaire Audin

Maurice Audin était un Algérien
par Mohamed Rebah

Sur le thème « Maurice Audin, affaire franco-française ou algérienne ? », une rencontre a été organisée à Alger le 27 octobre 2018. En présence de Mohamed Rebah, chercheur en histoire — qui, alors lycéen, avait reçu des cours particuliers de mathématiques de Maurice Audin —, de l’historienne Sylvie Thénault et du metteur en scène Lionel Armand qui a un projet théâtral sur l’affaire Audin. Elle a été suivie par des journalistes des quotidiens algériens « Reporters » et « Le Soir d’Algérie » ainsi que du journal français « L’Humanité ». En voici le résumé et l’enregistrement sonore à partir des éléments transmis par les organisateurs.

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L'affaire Audin

Affaire Maurice Audin : le moment de vérité historique

Après le dossier que le quotidien « l’Humanité » a consacré le 29 mai 2018 à l’affaire Maurice Audin, c’est le quotidien algérien « El Watan » qui lui a consacré à son tour plusieurs articles dans son numéro du 8 juin 2018. De son côté, lors de son assemblée générale du 22 mai, l’Association Maurice Audin a appelé à un rassemblement à Paris, le 11 juin 2018, sur la place qui porte son nom, pour le soixante-et-unième anniversaire de son enlèvement par des militaires français lors de la « grande répression d’Alger » de 1957.

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1945-1962

« Guerre d’Algérie, 1958 » : quatre émissions de France Culture

Du 19 au 22 février 2018, l’émission « La Fabrique de l’histoire », qu’Emmanuel Laurentin anime sur France Culture, a consacré quatre épisodes passionnants (co-animés par Séverine Liatard) à divers aspects importants de la guerre d’Algérie au cours de l’année 1958, avec la participation d’historiens, dont les travaux récents renouvellent l’historiographie de la période. Nous reproduisons ici la présentation par France Culture de ces émissions, avec les liens pour les écouter.

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Le régime pénal de l’indigénat dans l’Algérie coloniale, par Sylvie Thénault

A travers le régime pénal de l’indigénat, Sylvie Thénault aborde la question du statut de ceux qu’on appelait les « indigènes » ou les « sujets français musulmans non naturalisés » ou « Français musulmans de souche nord africaine ». Pour l’historienne, le confinement des Algériens dans un statut juridique différent et donc forcément inégal et inférieur, a conduit, de protestations en révoltes, jusqu’à la guerre d’indépendance.

Cet exposé a été fait lors du colloque organisé par le Sénat le 30 juin 2012, dans le cadre des commémorations du cinquantenaire de l’indépendance de l’Algérie. 1

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