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Édition du 15 novembre au 1er décembre 2024

Relations franco-algériennes postcoloniales

Forte inquiétude des Algériens devant le projet de déchéance de nationalité

Les débats se poursuivent en France autour de l’inscription dans la constitution de la déchéance de la nationalité pour les crimes et délits en rapport avec le terrorisme.

Côté algérien, c’est l’article 51 de la nouvelle constitution qui est mis en cause. Il stipule en effet que « la nationalité algérienne exclusive est requise pour l’accès aux hautes responsabilités de l’Etat et aux fonctions politiques ». Le champ d’application de cet article pourrait englober des postes dans la magistrature, la police, l’éducation et bien sûr l’armée, et les binationaux ne pourraient probablement plus se présenter aux élections parlementaires et locales. D’où les protestations des binationaux algériens, en particulier en France, où résident environ 2 millions d’entre eux, sur un total avoisinant 7 millions.

Nous reprenons ci-dessous, avec son autorisation, un article paru sur le site de l’association 4acg des Anciens des appelés en Algérie et leurs amis qui aborde ces problèmes

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Les binationaux sont devenus des étrangers de chaque côté de la Méditerranée

Depuis plusieurs semaines, des associations et des intellectuels algériens dénoncent « l’offense » et « l’injustice » qui est faite aux Algériens binationaux à travers le nouvel article 51 de la Constitution algérienne qui dispose que « la nationalité algérienne exclusive est requise pour l’accès aux hautes responsabilités de l’Etat et aux fonctions politiques ».

Des huit députés qui représentent la diaspora algérienne dans le monde, seuls deux ont boycotté la nouvelle Constitution. Un [constat] qui a provoqué la colère des Algériens résidant à l’étranger, surtout en France, qui contestent les articles 51 et 73. Chafia Mentalecheta, députée de la zone 1 en France, qui a boycotté le scrutin, revient sur cette polémique.
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Visite en France du ministre algérien des moudjahidine

Une première du genre depuis l’indépendance de l’Algérie en 1962 : le ministre algérien des Moudjahidine est attendu en France mardi 26 janvier 2016, à l’invitation du secrétaire d’État français aux anciens combattants.

La visite sera consacrée à trois importants dossiers, a-t-il révélé ce dimanche à Alger : les archives, les disparus pendant la Révolution et la question relative aux victimes des essais nucléaires dans le Sahara. L’Algérie ne « renoncera pas aux revendications relatives à la récupération des archives inhérentes aux différentes révoltes populaires contre l’occupant français », selon le ministre dont les propos ont été rapportés par l’agence APS.
« Il est temps de traiter ces dossiers de manière responsable », a-t-il ajouté. 2

Par ailleurs, relevant l’évolution du discours des politiques français par rapport au passé colonial de la France et les gestes effectués par certains responsables, Tayeb Zitouni a indiqué que le « règlement des dossiers en
suspens passe avant la demande d’excuses
» 3.

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Gerboise bleue, 55 ans après

Un anniversaire (presqu’) oublié : le 13 février 1960, Gerboise bleue se déroulait à Reggane dans le Sahara algérien. Cet essai nucléaire français était le premier d’une série de 4 essais atmosphériques qui fut suivie de 13 essais souterrains à In Ekker – à partir de 1966 les essais se déroulèrent dans le Pacifique.

Depuis ces essais, le nombre de cas de cancer n’a cessé d’augmenter dans des zones continuellement irradiées, des tares et des malformations sont apparues chez les nouveaux nés, et la région a subi une importante dégradation de l’environnement caractérisée par la destruction de la faune et de la flore.
Concernant les personnes contaminées, certains demandent une réparation financière de la part de la France, d’autres suggèrent une implication de celle-ci dans les programmes sanitaires déjà initiés, dans ce sens, par l’Etat algérien. 4

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Après avoir été torturé et assassiné par les paras français, le corps de Larbi Ben M'hidi n'a jamais été retrouvé.
Depuis 2012

Algérie-France : vers un partenariat exemplaire ?

La session du Comité intergouvernemental de haut niveau algéro-français qui s’est tenue à Paris les jeudi 4 et vendredi 5 décembre a débouché sur de nombreux accords. On est frappé, à la lecture du communiqué conjoint 5, par la volonté des deux délégations – la délégation algérienne était conduite par le Premier ministre Abdelmalek Sellal – de rester au niveau humain. Il a été par exemple question d’améliorer la circulation des personnes entre les deux pays 6, de l’indemnisation des Algériens victimes des essais nucléaires français 7, des problèmes des enfants issus de couples mxtes … Espérons que ces décisions ne resteront pas à l’état d’intentions.

Il a été notamment décidé (c’est le point 18) de « faciliter la recherche et l’échange d’informations pouvant permettre la localisation des sépultures de disparus algériens et français de la guerre d’indépendance.» 8

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Guerre d’Algérie: la justice française étend l’accès aux pensions d’invalidité

La justice française a jugé, pour la première fois, que les victimes civiles de violences pendant la guerre d’Algérie pouvaient prétendre à une pension qu’elles aient été françaises ou algériennes à la date du 31 juillet 1963.
Jusqu’à présent, il fallait être de nationalité française au moment de la promulgation de cette loi du 31 juillet 1963 pour pouvoir bénéficier d’une pension d’invalidité en tant que victime civile d’un attentat ou de violences pendant la guerre d’Algérie (1954-1962).

« La différence de situation instaurée par cette loi entre des victimes civiles de nationalité française ou algérienne ne justifie pas une différence de traitement au regard de l’objet des pensions », écrit la cour d’appel de Toulouse dans un arrêt rendu le 19 novembre dernier.
Dans son arrêt, la cour régionale des pensions militaires de Toulouse conclut qu’un homme aujourd’hui âgé de 71 ans, blessé par balle en 1960 dans la ville de Mostaganem à l’âge de 17 ans, est « en droit de réclamer une pension », en application de la loi du 31 juillet 1963, même s’il n’a obtenu la nationalité française qu’en 2005.

Il est encore trop tôt pour évaluer l’étendue des conséquences de cette décision. Le ministère de la Défense peut se pourvoir en cassation contre cette décision.

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L’Algérie participera bien aux cérémonies du 14 juillet 2014

Le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a confirmé le 6 juillet la participation de l’Algérie au défilé du 14 Juillet à Paris pour commémorer le centenaire de la Première Guerre mondiale. «L’Algérie participera […] dans les mêmes conditions que quatre-vingts autres nations dont des citoyens sont tombés sur les champs de bataille de la Première Guerre mondiale, à la manifestation prévue à Paris à cet effet», a-t-il précisé.

Une participation qui soulève des vagues en France — l’extrême droite ayant lancé une campagne de protestation — et qui, d’autre part, divise les Algériens. Dans une chronique intitulée «14 Juillet “algérien” : geste audacieux, raisons douteuses» publiée le 10 juillet dans Le Quotidien d’Oran, Kamel Daoud note que «le régime a tellement instrumentalisé l’histoire de la guerre d’indépendance que sa décision de “défiler là-bas” heurte».
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Ci-dessous quelques éléments d’information sur la participation des Algériens à la Première Guerre mondiale.

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Essais nucléaires : la France doit assumer ses responsabilités

L’émotion est grande en Algérie après les révélations sur l’ampleur des retombées radioactives suite aux essais nucléaires français dans le Sahara algérien au cours des années 1960-66.

Les autorités françaises affirment que le dispositif d’indemnisation des victimes n’établit aucune discrimination entre demandeurs français ou algériens. Certes ! Il se dit pourtant qu’aucun citoyen algérien n’a pu jusqu’à présent bénéficier d’indemnisations prévues dans la loi Morin – une loi difficilement applicable aux Algériens. Les services de l’ambassade de France à Alger n’ayant enregistré que quelque demandes d’indemnisation, l’ambassadeur de France en Algérie a annoncé la mise en place de “mécanismes pour améliorer l’information et aider les Algériens victimes des essais nucléaires à constituer leurs dossiers de demande d’indemnisations10.

Il en faudrait plus pour vaincre le scepticisme qu’exprime Akram Belkaïd, et convaincre de la volonté de la France d’indemniser les victimes et de décontaminer l’environnement.

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Accusations, incitations à la repentance

la repentance : nécessité ou alibi ?

Qu’est-ce que la repentance ? Qui peut la réclamer ? De qui doit-on l’exiger ? Et doit-on seulement la souhaiter ? Ne faut-il pas plutôt lui préférer un exercice de la mémoire, loin de tout calcul politicien, nourri au devoir d’histoire et de vérité, lui substituer une vigilance intraitable à l’égard des injustices d’aujourd’hui ?

Des intellectuels des deux rives de la Méditerranée – Hélé Béji, Michèle Bompard-Porte, Françoise Dastur, Salima Ghezali, Olivier Le Cour Grandmaison, Seloua Luste Boulbina, François Maspero, Hassan Remaoun, Emmanuel Terray – abordent ces différentes questions dans Aspects de la repentance, un ouvrage dirigé par Ismaël-Sélim Khaznadar et publié par les éditions Barzakh.

L’éditeur a organisé à Alger le 9 mars 2013, conjointement avec El Watan Week-end, un débat sur le thème «Repentance : nécessité ou alibi ?», avec la participation de Olivier La Cour Grandmaison, Malika Rahal, Abdelmadjid Merdaci et Ismaël-Sélim Khaznadar.

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Depuis 2012

Les pensions des anciens combattants algériens de l’armée française

Près de 30 000 citoyens et résidents algériens ont déjà demandé à la France leur « carte du combattant » qui ouvre droit à la « retraite du combattant ». Pour y avoir droit, la première condition est d’avoir pris part à une guerre – éventuellement la guerre d’Algérie – au sein de l’armée française… Voir ci-dessous des informations à ce sujet.

La France doit assumer son passé, tout son passé !

«Il est des dettes qui ne s’éteignent jamais» (Nicolas Sarkozy)

[Mis en ligne le 15 décembre 2012, mis jour le 21 ]

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François Hollande devant la plaque d'hommage à Maurice Audin, le 20 décembre 2012 à Alger.
Depuis 2012

Hollande reconnaît les souffrances infligées par la colonisation et dénonce le système colonial

Jeudi 20 décembre 2012, au deuxième jour de sa visite d’Etat en Algérie, François Hollande a déclaré devant les parlementaires algériens, reconnaître «les souffrances que la colonisation a infligées au peuple algérien». Parmi ces souffrances, il a cité «les massacres de Sétif, de Guelma et de Kherrata» qui «demeurent ancrés dans la mémoire et dans la conscience des Algériens».
«Pendant 132 ans, l’Algérie a été soumise à un système profondément injuste et brutal», a-t-il lancé, aux parlementaires algériens, qui l’ont applaudi. «Ce système a un nom : c’est la colonisation».

François Hollande avait affirmé la veille qu’il n’était pas venu en Algérie «faire repentance ou excuses», mais pour «dire ce qu’est la vérité, ce qu’est l’histoire». Il est revenu sur cette déclaration devant les parlementaires algériens : «Connaître, établir la vérité c’est une obligation, elle lie les Algériens et les Français. C’est pourquoi il est nécessaire que les historiens aient accès aux archives» : «La paix des mémoires à laquelle j’aspire repose sur la connaissance et la divulgation de l’histoire».

Après son discours devant le parlement algérien, François Hollande, accompagné par le premier ministre, Abdelmalek Sellal, s’est rendu place Maurice-Audin à Alger pour se recueillir à la mémoire de ce jeune militant de l’indépendance de l’Algérie, arrêté par les parachutistes lors de la bataille d’Alger et mort sous la torture en juin 1957.

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D'après un dessin de Plantu, publié dans Le Monde du 2 mars 2003.
Depuis 2012

Trois appels à l’occasion du voyage de François Hollande en Algérie

À la veille du voyage officiel de François Hollande en Algérie, plusieurs appels sont lancés pour que s’ouvre une ère nouvelle dans les relations entre la France et l’Algérie.

Des historiens et des intellectuels français qui avaient été à l’initiative il y a cinq ans d’un appel pour dépasser le contentieux historique entre les deux pays 11, le cercle Nedjma, ainsi que des responsables de différentes organisations des droits de l’homme, s’expriment dans le même sens. Ils saluent les condamnations par la France des massacres du 8 mai 1945 et du 17 octobre 1961, et ils attendent une reconnaissance publique de la responsabilité historique de l’État français dans les traumatismes engendrés par la colonisation.

Ils soutiennent également les aspirations à la justice et à la démocratie qui se manifestent dans l’Algérie d’aujourd’hui afin de favoriser son évolution vers un État de droit respectueux des libertés.

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