
Yann Scioldo-Zürcher : il y a 50 ans, l’exode des pieds-noirs

1962 est un moment important dans l’histoire de la décolonisation : au cours des mois qui ont suivi le cessez-le-feu, la plus grande partie des Européens d’Algérie ont quitté le pays. Ce fut un moment de déchirement sans pareil pour des familles qui y vivaient parfois depuis plusieurs générations – voir cependant le livre de Pierre Daum.
La création en août 1961 du secrétariat d’État aux rapatriés confirme que le pouvoir politique s’attendait à un départ important d’Européens après l’indépendance de l’Algérie. Mais il n’avait sans doute pas prévu que plus de 800 000 d’entre eux débarqueraient à Marseille, Sète, Toulon ou Nice, entre avril et septembre 1962 …
Peu à peu cependant, les situations se sont régularisées. L’historien
Yann Scioldo-Zürcher, qui a consacré sa thèse à la politique d’intégration des Français d’Algérie rapatriés, écrit que « face au traumatisme de ce qu’ils vécurent comme un exil, les rapatriés d’Algérie bénéficièrent de nombreuses mesures facilitant leur intégration en France métropolitaine.» Il le montre dans une conférence qu’il a prononcée en janvier 2012 et dans un article de 2010.





