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Édition du 1er au 15 octobre 2024

Maroc

Maroc

Maroc : dans l’Atlas,
un non-développement
qui remonte à la colonisation

Dans un entretien avec Mediapart, la géographe marocaine Fatima Gebrati, spécialiste du Haut Atlas, souligne l’insuffisance de l’aménagement du territoire dans les zones les plus violemment frappées par le très fort séisme de septembre 2023. Une marginalisation économique et politique qui remonte à la période coloniale. Le maréchal Lyautey qualifiait en effet de « Maroc inutile » les régions montagneuses qui résistèrent très longtemps à la conquête militaire française et la France développa à son profit le seul Maroc des plaines, notamment Atlantique. Ce non-développement fut perpétué dans le royaume indépendant. Il explique l’extrême lenteur des secours dans les douars isolés proches de l’épicentre du séisme.

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Séquelles politiques postcoloniales

Les « gueules noires » venus du Maroc,
leurs luttes et leurs enfants

Peu après l’indépendance du Maroc en 1956 et pendant près de vingt ans, 80 000 Marocains ont été recrutés par Félix Mora, surnommé le « négrier des Houillères », pour le compte des Charbonnages de France, en étroite collaboration avec le pouvoir marocain. La sociologue Mariame Tighanimine, fille d’un de ces mineurs, et la journaliste Ariane Chemin, après un documentaire diffusé en 2021 sur Arte, publient chez Stock Notre histoire de France sur cet épisode de l’histoire de l’immigration ouvrière, cet « angle mort du récit national ». Celui-ci est aussi l’histoire des luttes de ces mineurs pour l’égalité des droits. Nous publions ci-dessous l’entretien réalisé par Mediapart avec les deux autrices, ainsi qu’un texte de 2009 du militant du GISTI et de l’ATMF Ali El Baz qui retrace le combat des mineurs marocains jusqu’aux années 2000.

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Maroc

Casablanca, 1952,
une étape vers l’indépendance du Maroc

Avant le début de la guerre d’Algérie, les mouvements indépendantistes de Tunisie et du Maroc ont suscité une violente répression de la part des autorités françaises, jusqu’à ce qu’elles se résolvent en mars 1956 à reconnaître leur indépendance. Le 7 décembre 1952, en réaction à l’assassinat à Tunis du syndicaliste indépendantiste tunisien Farhat Hached, la confédération syndicale de l’UGSCM et le principal parti indépendantiste marocain, l’Istiqlal, lancent une grève générale. Dans le grand bidonville des Carrières centrales, dans la banlieue industrielle de Casablanca, son interdiction s’accompagne d’une répression qui fait plus de cent morts, tandis que quatre Européens et trois policiers marocains sont également tués. Mais le contrôle de la ville ne sera que provisoire. La résistance va s’y développer jusqu’à l’indépendance.

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Maroc

Un livre important sur la médecine
coloniale au Maroc

La médecine moderne aurait été introduite au Maroc par le colonisateur français et serait une conséquence positive de la colonisation. Dans un livre récemment publié par la maison d’édition marocaine En toutes lettres, Médecine et colonialisme au Maroc sous protectorat français, le médecin Reda Sadiki revient sur ce postulat bien ancré pour interroger les liens entre médecine et colonialisme. Il démontre, historiographie à l’appui, que la médecine a en fait été un instrument consubstantiel de la politique coloniale et qu’il y a eu non pas un apport à sens unique, mais un ensemble d’interactions et d’échanges qui ont nourri la médecine mondiale.

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Vietnam

Casablanca-Hanoï,
une porte dérobée sur des histoires postcoloniales

L’historienne Nelcya Delanoë avait fait, dans Poussières d’Empire (2002), l’histoire des soldats marocains qui désertèrent l’armée coloniale en Indochine pour rallier le Viet-minh. Dans Casablanca-Hanoi, avec l’anthropologue Caroline Grillot, elle livre le fruit de leurs douze années d’enquête autour de Dung, fille de l’un de ces Marocains rapatriés en 1972 et d’une Vietnamienne, restée au pays. L’ouvrage, inclassable, ouvre ainsi « une porte dérobée » sur l’histoire coloniale et postcoloniale de la France, du Viêt Nam et du Maroc à travers celle de quelques-uns de leurs héritiers. Ci-dessous une recension de ce livre par Alain Ruscio, sa préface par François Guillemot, ainsi qu’un court métrage marocain, Oulad l’Vietnam, consacré aux familles maroco-vietnamiennes rapatriées et à leurs descendants au Maroc.

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Maroc

1925, Maroc, Guerre du Rif
Pétain et Franco s’allient contre Abd El Krim
par Alain Ruscio

Le Rif, à l’extrême nord du Maroc, a toujours été un pays rebelle à l’égard des autorités. Mohammed ben Abdelkrim El-Khattabi, couramment appelé Abd el Krim, un Rifain issu d’une grande famille vivant dans la partie espagnole du Maroc, leva en 1921 l’étendard de la révolte contre l’occupant espagnol et lui infligea des défaites. En avril 1925, les troupes d’Abd el Krim devenant menaçantes pour le Maroc français, la France y envoie un corps expéditionnaire. C’est l’occasion pour le maréchal Pétain de rencontrer pour la première fois Franco, puis d’en être nommé commandant en chef, ce qui provoque la démission de Lyautey qu’une forte inimitié opposait à Pétain. En mai 1926, Abd el Krim est vaincu. Mais son combat est la préfiguration des luttes d’indépendance du Maghreb d’après la Seconde Guerre mondiale, qu’il soutiendra jusqu’à sa mort au Caire en 1963.

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Maroc

Pétain, bourreau en chef
du peuple marocain

Après l’hommage rendu par le président Macron, le 7 novembre à Charleville-Mézières, au Maréchal Philippe Pétain et à ses « qualités de soldat », Alain Ruscio rappelle que ce dernier, entre Verdun et Vichy, fut également responsable de la mort de milliers de civils marocains dans le Rif, en 1925 et 1926. Cette guerre impitoyable fut l’un des premiers grands affrontements entre une population en armes et des puissances coloniales, préfiguration de toutes les guerres de libération nationale du siècle.

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