« Ensemble, contre l’extrême droite »
Avant le premier tour des élections législatives en France, le 30 juin 2024, provoquées par la dissolution de l’Assemblée nationale intervenue le 9 juin 2024, plus d’un millier d’historiens ont
Avant le premier tour des élections législatives en France, le 30 juin 2024, provoquées par la dissolution de l’Assemblée nationale intervenue le 9 juin 2024, plus d’un millier d’historiens ont
par Gilles Manceron, pour histoirecoloniale.net Les compromissions de la part d’une grande partie de la gauche française avec le projet colonial ne sont pas le seul sujet qui nécessite un
Né en 1935, Emmanuel Terray s’est réclamé très jeune d’un christianisme social, humaniste et universaliste, et, assistant à l’âge de 18 ans à un meeting en 1953 en faveur de
Née au lendemain du procès d’Émile Zola, le 4 juin 1898, quatre ans après la condamnation du capitaine Dreyfus, la « Ligue des droits de l’homme et du citoyen » s’est dotée d’un solide groupe de juristes et d’intellectuels, mais elle est embarrassée par la question coloniale. Sa réflexion porte sur le statut politique et social des colonies, avec l’idée d’y importer la République, mais surtout pour les Européens. Quant aux indigènes, elle est en faveur d’un statut le plus libéral possible au sein d’un espace mondial français. Ce sont les mouvements patriotiques du Riff, de Syrie et d’Indochine qui seront à l’origine d’avancées dans son réformisme colonial. Elle est divisée, et, malgré une vaste enquête sur les colonies lors du Front populaire, elle ne pourra rien changer. Autour de ce livre, une rencontre est organisée au siège de la LDH le 5 avril 2023.
Il y a cinq ans, le 28 août 2017, disparaissait un militant de la Ligue des droits de l’Homme de Toulon, François Nadiras, qui animait depuis le début des années 2000 le site internet « ldh-toulon.net ». Celui-ci, en plus de l’actualité des droits de l’Homme, traitait de la connaissance de l’histoire coloniale, car Nadiras avait constaté que la méconnaissance et les mythes sur cette histoire constituaient l’une des bases majeures des idéologies d’extrême droite influentes dans la région. Depuis 2017, le site histoirecoloniale.net poursuit son œuvre d’éducation populaire. Ci-dessous quelques hommages à une vigie aussi discrète que modeste, dont le travail mérite d’être continué.
En dépit des déclarations du président de la République, Emmanuel Macron, en septembre 2018, au moment de sa visite chez Josette Audin, sur la nécessité d’ouvrir l’accès aux archives de la guerre d’Algérie, des fermetures ont été constatées à la fin de 2019, en particulier au Service historique de la Défense. Le Collectif Accès aux archives publiques s’est alors constitué qui, en juillet 2021, a obtenu satisfaction auprès du Conseil d’Etat. D’autres textes ont été publiés depuis, mais force est de constater que des difficultés persistent dans l’exercice d’un droit d’accès qui relève des libertés publiques et des droits des citoyens. Aussi, la bataille pour la liberté d’accès aux archives continue. Une rencontre aura lieu au Sénat le 5 septembre 2022, organisée par le Réseau national d’action des archivistes (Rn2A), les Cahiers d’histoire, le Collectif Secret défense et le CVUH.
Mettre en évidence la riche personnalité de l’émir Abdelkader (1808-1883), fondateur de l’Etat algérien et combattant contre la colonisation française, était l’une des préconisations contenues dans le rapport de Benjamin Stora remis au président de la République, Emmanuel Macron, en janvier 2020. Une grande exposition lui est consacrée à Marseille, au Mucem, jusqu’au 22 août 2022. En même temps, l’Association Ancrages diffuse une exposition itinérante qui peut être installée dans les établissements scolaires et les centres socioculturels et entourée d’explications et de débats. Elle a été présentée à Marseille le 6 juin 2022 aux délégués rassemblés pour le congrès national de la Ligue des droits de l’Homme.
La section de la Ligue des droits de l’Homme de Paris 10e/11e propose avec la compagnie Naje un spectacle de théâtre-forum intitulé « Tu viens d’où toi ? ». A partir d’un scénario écrit par Fabienne Brugel, Farida Aouissi et Jean Paul Ramat, des comédiens blancs et racisés venant de différents milieux sociaux, dont certains sont jeunes et d’autres retraités, se demandent comment agir face au racisme structurel et comment s’allier dans la lutte antiraciste dans une société postcoloniale. Ils engagent le public à trouver avec eux des stratégies et des comportements appropriés. Ci-dessous également, afin d’encourager la réflexion critique sur ce sujet, l’annonce d’une émission de radio sur Aligre FM, « Fréquence Droits », un texte publié aux Etats-Unis à destination des étudiants, parents et enseignants qui tente une définition des différentes formes de racisme, et le lien vers un article de Fabrice Dhume.
Pour faire la publicité d’un produit nommé « Bamboula », les biscuits Saint-Michel, sponsor de la zone commerciale d’un parc animalier près de Nantes, n’a pas hésité, en 1994, à ouvrir sous le nom de « village de Bamboula » un équivalent des « zoos humains » des débuts de la période coloniale. Des femmes et des hommes ivoiriens, enfants et adultes, y ont été retenus pour les offrir en spectacle aux visiteurs. Un documentaire reconstitue l’histoire de cette invraisemblable réalisation et interroge notre histoire et nos représentations. Il montre les mobilisations qu’elle a provoquées, notamment de la part de la section de Nantes de la Ligue des droits de l’Homme et du SNAM-CGT (Union nationale des syndicats d’artistes-musiciens de France). Après France 3 Pays de la Loire, France 2 le diffuse le 18 janvier… à 23h55. Mais il est visible aussi en replay. Ci-dessous le communiqué de presse de France télévision et un article publié par Mediapart.
Notre site a consacré récemment une page intitulée « Un livre restitue le rôle du PSU, le seul parti qui a organisé une manifestation après le 17 octobre 1961 », dont le titre a fait réagir l’un des membres de notre équipe de rédaction, l’historien Alain Ruscio. Il donne ci-dessous des précisions sur « D’autres manifestations de solidarité », à partir de son ouvrage Les communistes et l’Algérie, des origines à la guerre d’indépendance (2019, La Découverte). Nous y ajoutons un extrait du texte de Gilles Manceron « La triple occultation d’un massacre » dans le livre Le 17 octobre des Algériens (La Découverte, 2011, nouvelle édition poche, 2021), ainsi que le manifeste publié en novembre 1961 par la revue Les Temps modernes avec ses 229 signataires, et un commentaire sur ces réactions dans la société française et leurs limites.
Soixante ans après les évènements tragiques des 23 et 24 juillet 1961 provoqués par le rapatriement d’un régiment de parachutistes qui avait participé au putsch d’Alger, une commémoration a été organisée par le Collectif juillet 61. Ci-dessous les images des lectures et dépôts de gerbes qu’il organisés dans différents lieux de la ville avec le soutien de plusieurs associations. Cela fait suite au forum national de lutte contre la torture organisé par l’association du fort de Metz-Queuleu, la Ligue des droits de l’Homme, Amnesty international et l’Association des chrétiens pour l’abolition de la torture (ACAT). Nous reproduisons les articles publiés à ce sujet par plusieurs journaux en France et en Algérie, les principaux éléments d’un dossier constitué en 1961 par la LDH de Moselle sur cette nuit de violences, ainsi que le film de la conférence donnée par Raphaëlle Branche sur son livre Papa, qu’as-tu fait en Algérie ?
Les appels se multiplient depuis la séance du Conseil d’Etat du 16 juin 2021 où le rapporteur public a donné raison aux trois associations qui ont déposé deux recours devant cette institution concernant les archives pourvues de tampons « secret ». Des archives consultables de plein droit selon la loi quand elles ont plus de 50 ans et auxquelles certaines administrations cherchent à entraver l’accès. Le 25 juin 2021 un avis de la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) a été rendu public et la Ligue des droits de l’homme a publié un communiqué. Ci-dessous aussi l’article de l’historien Fabrice Riceputi à ce sujet publié le 24 juin par l’hebdomadaire Politis. Tous réclament que l’article 19 du projet de la loi dite PATR en discussion au parlement jusqu’au 30 juin 2021 ne constitue pas un obstacle aux recherches historiques.