
Alger, mars 1962. Mourir pour rien. Mourir debout.
Par Hanane Guendil. Alger, mars 1962. Des centaines de milliers de civils algériens ont été assassinés durant la guerre d’Algérie. Parmi eux, un grand nombre a été tué par l’OAS,
Par Hanane Guendil. Alger, mars 1962. Des centaines de milliers de civils algériens ont été assassinés durant la guerre d’Algérie. Parmi eux, un grand nombre a été tué par l’OAS,
Le débat sur Albert Camus ouvert par « Oublier Camus » se poursuit avec cette recension très critique du livre d’Olivier Gloag par Nedjib Sidi Moussa.
Présentation de l’éditeur 11 août 1957 : Mohamed Ouali Siaci est arrêté. Ce jeune Algérien, qui aspirait à l’indépendance de son pays, militait clandestinement au sein du FLN depuis deux
Notre page signalant la parution du livre d’Olivier Gloag, « Oublier Camus » et celle reprenant l’article de Sarra Grira, « Algérie. En finir avec le mythe Camus » ont suscité une réponse de la part de Faris Lounis et Christian Phéline. Un débat qu’il faudra poursuivre.
Fragment de la fiche d’internement de Paul Teitgen au camp nazi du Struthof (AD de la Haute-Saône) Paul Teitgen (1919-1991), résistant dès 1940, torturé par la Gestapo à Nancy, déporté
Antoine Argoud, fantôme de la justice expéditive en Algérie française Le colonel Antoine Argoud en 1983 Jean-Claude Delmas/AFP Par Jeremy Rubenstein. Publié par Orient XXI le 24 novembre 2023. Source
Militante du Parti communiste algérien, elle fut enlevée par l’armée française en avril 1957 à Alger et, âgée de 23 ans, longuement torturée à la villa Sésini. Outre sa notice biographique, nous publions la plainte qu’elle déposa pour les tortures pratiquées par l’armée française.
Le projet historiographique Mille autres documente depuis 2018 l’usage par l’armée française de la disparition forcée durant l’année 1957 à Alger. Après l’avoir fait plus longuement dans la revue les Annales en 2022, ses animateurs Malika Rahal et Fabrice Riceputi montrent dans cet article publié en juin 2023 par la revue Orient XXI qu’elle fut l’arme privilégiée des parachutistes dans une répression politique par la terreur, visant à éradiquer toute activité indépendantiste dans la population algérienne. En se fondant à la fois sur des archives coloniales et sur des récits de familles victimes de cette pratique recueillis en nombre, ils achèvent de déconstruire le mythe de propagande diffusé depuis 1957 par l’armée selon lequel la « bataille d’Alger » aurait été une simple opération « antiterroriste ».
Aux 26ème Rendez-vous de l’histoire de Blois dont le thème 2023 est « Les vivants et les morts », peu d’interventions portent explicitement sur la guerre d’Algérie mais l’histoire coloniale est présente. Gageons que, parmi d’autres, une historienne comme Malika Rahal, spécialiste de cette guerre d’Algérie qui a tant marqué notre histoire récente, y fera référence. Où en est-on concernant l’accès aux archives de cette période ? En 2018, Emmanuel Macron avait annoncé leur ouverture, mais des entraves s’étaient aussitôt dressées entrainant une mobilisation d’archivistes, d’historiens et de juristes à laquelle le Conseil d’Etat a donné raison. Puis d’autres décisions, contradictoires, sont intervenues. Un arrêté de 2022 ouvrait des archives judiciaires tout en excluant certains dossiers. Cette exclusion a été levée par un nouveau texte publié le 27 août 2023 qui permettra de mieux connaître le terrorisme de l’OAS. Mais quel désordre !
Le crime d’Etat que constitue le massacre de plusieurs centaines d’Algériens le 17 octobre 1961 lorsqu’ils refusaient d’obéir à un couvre-feu discriminatoire et anticonstitutionnel a été nié par le pouvoir politique en France pendant plusieurs dizaines d’années. Cet événement a commencé à émerger dans la mémoire collective au milieu des années 1980 et a été l’objet de multiples commémoration dans les décennies suivantes. Les inititiatives pour rappeler ce crime se sont étendues ces dernières années à de nombreuses communes de banlieue parisienne et de toute la France. Notre site a présenté en 2022 des images de celles qui ont eu lieu en région parisienne et dans le reste de la France. Cette année, de nouveaux signataires se sont joints à l’appel au rassemblement à Paris au Pont-Saint-Michel.
Pierre Bourdieu fit son service militaire dans l’Algérie en guerre, notamment dans le service de propagande de Robert Lacoste, en pleine « bataille d’Alger », puis y enseigna à Alger. L’importance de ce séjour de 1955 à 1958 dans son œuvre – on a pu parler d’une « matrice algérienne » de celle-ci – est l’objet d’une « enquête » dans un très riche récit graphique de Pascal Génot et Olivier Thomas, publié en septembre 2023 aux éditions Steinkis. Nous présentons également deux autres livres publiés sur la question en 2022 : Pierre Bourdieu en Algérie (1956-1961). Témoignages, par Tassadit Yacine, aux éditions du Croquant, et Combattre en sociologue. Pierre Bourdieu et Abdelmalek Sayad dans une guerre de libération (Algérie, 1958-1964), par Amin Perez, aux éditions Agone.
Amar Mohand-Amer, docteur en histoire (Paris 7), chercheur à la Division « Socio-anthropologie de l’histoire et de la mémoire (HistMém) » au Centre national de recherche en anthropologie sociale et culturelle (CRASC d’Oran), est directeur-adjoint du comité de rédaction de sa revue, Insaniyat. Son livre, La crise du FLN de l’été 1962. Indépendance nationale et enjeux de pouvoir(s), qui vient de paraître, préfacé par Omar Carlier et postfacé par Mohammed Harbi, analyse la genèse de cette crise et son déroulement, dans une démarche historienne rigoureuse et à travers une documentation riche et souvent inédite. Dans sa postface, l’historien Mohammed Harbi souligne que ses travaux nous aident à comprendre que le FLN, à travers ses différentes factions, a confisqué le pouvoir en Algérie à partir de 1962 et n’a pas restitué au peuple sa souveraineté, d’où les raisons de son échec après l’indépendance.