4 000 articles et documents

Rechercher
Fermer ce champ de recherche.
Édition du 1er au 15 décembre 2024

Guerre d’indépendance algérienne (1954-1962)

Les exactions : torture, viols, exécutions extrajudiciaires

La disparition forcée,
arme de guerre de l’armée française durant la « bataille d’Alger »,
par Malika Rahal et Fabrice Riceputi

Le projet historiographique Mille autres documente depuis 2018 l’usage par l’armée française de la disparition forcée durant l’année 1957 à Alger. Après l’avoir fait plus longuement dans la revue les Annales en 2022, ses animateurs Malika Rahal et Fabrice Riceputi montrent dans cet article publié en juin 2023 par la revue Orient XXI qu’elle fut l’arme privilégiée des parachutistes dans une répression politique par la terreur, visant à éradiquer toute activité indépendantiste dans la population algérienne. En se fondant à la fois sur des archives coloniales et sur des récits de familles victimes de cette pratique recueillis en nombre, ils achèvent de déconstruire le mythe de propagande diffusé depuis 1957 par l’armée selon lequel la « bataille d’Alger » aurait été une simple opération « antiterroriste ».

Lire la suite »
L'accès aux archives coloniales

A l’heure des Rendez-vous de l’histoire de Blois,
retour sur les archives de la guerre d’Algérie :
une avancée, mais beaucoup reste à faire

Aux 26ème Rendez-vous de l’histoire de Blois dont le thème 2023 est « Les vivants et les morts », peu d’interventions portent explicitement sur la guerre d’Algérie mais l’histoire coloniale est présente. Gageons que, parmi d’autres, une historienne comme Malika Rahal, spécialiste de cette guerre d’Algérie qui a tant marqué notre histoire récente, y fera référence. Où en est-on concernant l’accès aux archives de cette période ? En 2018, Emmanuel Macron avait annoncé leur ouverture, mais des entraves s’étaient aussitôt dressées entrainant une mobilisation d’archivistes, d’historiens et de juristes à laquelle le Conseil d’Etat a donné raison. Puis d’autres décisions, contradictoires, sont intervenues. Un arrêté de 2022 ouvrait des archives judiciaires tout en excluant certains dossiers. Cette exclusion a été levée par un nouveau texte publié le 27 août 2023 qui permettra de mieux connaître le terrorisme de l’OAS. Mais quel désordre !

Lire la suite »
Commémorations

Rassemblement le 17 octobre 2023
sur le Pont-Saint-Michel à Paris pour rappeler
le massacre d’Etat commis en 1961

Le crime d’Etat que constitue le massacre de plusieurs centaines d’Algériens le 17 octobre 1961 lorsqu’ils refusaient d’obéir à un couvre-feu discriminatoire et anticonstitutionnel a été nié par le pouvoir politique en France pendant plusieurs dizaines d’années. Cet événement a commencé à émerger dans la mémoire collective au milieu des années 1980 et a été l’objet de multiples commémoration dans les décennies suivantes. Les inititiatives pour rappeler ce crime se sont étendues ces dernières années à de nombreuses communes de banlieue parisienne et de toute la France. Notre site a présenté en 2022 des images de celles qui ont eu lieu en région parisienne et dans le reste de la France. Cette année, de nouveaux signataires se sont joints à l’appel au rassemblement à Paris au Pont-Saint-Michel.

Lire la suite »
La société française au temps des colonies

A propos de Pierre Bourdieu
retours sur son séjour en Algérie

Pierre Bourdieu fit son service militaire dans l’Algérie en guerre, notamment dans le service de propagande de Robert Lacoste, en pleine « bataille d’Alger », puis y enseigna à Alger. L’importance de ce séjour de 1955 à 1958 dans son œuvre – on a pu parler d’une « matrice algérienne » de celle-ci – est l’objet d’une « enquête » dans un très riche récit graphique de Pascal Génot et Olivier Thomas, publié en septembre 2023 aux éditions Steinkis. Nous présentons également deux autres livres publiés sur la question en 2022 : Pierre Bourdieu en Algérie (1956-1961). Témoignages, par Tassadit Yacine, aux éditions du Croquant, et Combattre en sociologue. Pierre Bourdieu et Abdelmalek Sayad dans une guerre de libération (Algérie, 1958-1964), par Amin Perez, aux éditions Agone.

Lire la suite »
Algérie

Algérie. « La crise du FLN de l’été 1962
Indépendance nationale et enjeux de pouvoir(s) » 
par Amar Mohand-Amer

Amar Mohand-Amer, docteur en histoire (Paris 7), chercheur à la Division « Socio-anthropologie de l’histoire et de la mémoire (HistMém) » au Centre national de recherche en anthropologie sociale et culturelle (CRASC d’Oran), est directeur-adjoint du comité de rédaction de sa revue, Insaniyat. Son livre, La crise du FLN de l’été 1962. Indépendance nationale et enjeux de pouvoir(s), qui vient de paraître, préfacé par Omar Carlier et postfacé par Mohammed Harbi, analyse la genèse de cette crise et son déroulement, dans une démarche historienne rigoureuse et à travers une documentation riche et souvent inédite. Dans sa postface, l’historien Mohammed Harbi souligne que ses travaux nous aident à comprendre que le FLN, à travers ses différentes factions, a confisqué le pouvoir en Algérie à partir de 1962 et n’a pas restitué au peuple sa souveraineté, d’où les raisons de son échec après l’indépendance.

Lire la suite »
L'OAS et ses nostalgiques

Décès de Jean-François Gavoury,
inlassable pourfendeur des nostalgiques de l’OAS

Jean-François Gavoury, le président de l’ANPROMEVO, l’Association nationale pour la protection de la mémoire des victimes de l’OAS, inlassable pourfendeur des nostalgiques de cette organisation terroriste, est décédé le 3 août 2023 à l’âge de 73 ans. Son père, commissaire central d’Alger, avait été assassiné par l’OAS le 31 mai 1961. Ci-dessous, le film de la cérémonie de dévoilement le 6 octobre 2011 de la stèle à toutes les victimes de l’OAS au cimetière du Père-Lachaise à laquelle il est intervenu après le maire de Paris, Bertrand Delanoë. Nous y joignons un rappel de « l’affaire Gavoury », tiré du livre d’Alain Ruscio, « Nostalgérie, l’interminable histoire de l’OAS », ainsi que l’interview qu’il a donné en 2022 au site « Place Audin ».

Lire la suite »
L'affaire Audin

Hommages et émotion autour de Pierre Audin
renforcent l’Appel à se réunir le 11 juin
au cénotaphe de Maurice Audin

Le 11 juin 1957, Maurice Audin a été enlevé à son domicile à Alger par des militaires français qui le soumirent à la torture et le tuèrent. La disparition de son fils Pierre le 28 mai 2023 donne une signification particulière à l’hommage rendu cette année à Maurice, Josette et Pierre Audin. Quelques mois avant la mort de Josette Audin le 2 février 2019, le président de la République lui avait rendu visite et avait reconnu la responsabilité de l’État français dans la mort de son mari. Un rassemblement, auquel appellent de nombreuses associations dont la Ligue des droits de l’Homme, a lieu le dimanche 11 juin 2023 à 11 heures devant le cénotaphe de Maurice Audin. Pour demander que toute la lumière soit faite sur les circonstances de sa disparition ainsi que sur celle des nombreux combattants pour l’indépendance de l’Algérie et civils algériens enlevés comme lui par des militaires français.

Lire la suite »
La reconnaissance des crimes coloniaux 1830-1962

Un « podcast » de « France culture »,
sur le procès de Paul Aussaresses,
un criminel de guerre cynique et bavard

Dans le cadre d’une série « Une histoire particulière » sur les criminels de guerre, un documentaire porte sur le général Paul Aussaresses. En 1957, pendant la guerre d’Algérie, il était chargé avec une équipe de tueurs de torturer et assassiner les personnages importants de la lutte d’indépendance algérienne. Deux épisodes présentent ce rôle, le troisième son livre publié en 2001 où il reconnait sans regrets ces actes qu’il considère comme légitimes. Comment réagir à un tel éloge du crime ? L’amnistie promulguée après les accords d’Évian empêche qu’il soit poursuivi sur les faits, une plainte contre ses actes ne pouvant aboutir, la Ligue des droits de l’Homme a choisi de poursuivre son livre pour l’apologie de ces crimes. Choix difficile, car cette association défend la liberté de l’édition et les récits des crimiels sont utiles à l’écriture de l’histoire. Le procès n’a rempli que partiellement son objectif. La société française n’a pas fait son travail.

Lire la suite »
1945-1962

« Fernand Iveton, guillotiné pour l’exemple » dans « Affaires Sensibles » sur « France Inter » avec Alain Ruscio

Ouvrier algérien d’origine européenne, membre du Parti Communiste Algérien (PCA) et de son organisation militaire Les Combattants de la Libération, Fernand Iveton (1926-1957) luttait avec le FLN pour l’indépendance de l’Algérie. Convaincu d’avoir en novembre 1956 placé une bombe visant à saboter son usine sans faire de victimes et qui n’explosa pas, il fut torturé et condamné à mort et exécuté le 11 février 1957, comme plus de 200 militants algériens durant la guerre d’indépendance, sa grâce ayant été refusée sur avis du ministre de la Justice François Mitterrand. L’émission de Fabrice Drouelle, Affaires Sensibles, le 18 mai 2023, est revenue sur l’Affaire Iveton, avec Alain Ruscio, co-animateur de notre site et notamment auteur d’un livre important sur les communistes et l’Algérie coloniale. L’affaire Iveton fait apparaître clairement les différences entre la ligne politique du PCF et celle du PCA.

Lire la suite »
Les mouvements nationalistes

Un hommage au militant
et dramaturge algérien Mohamed Boudia

Le 28 juin 1973, Mohamed Boudia (1932-1973) militant de l’indépendance algérienne qui avait poursuivi le combat en aidant des combattants palestiniens était assassiné à Paris par le Mossad. Le 23 juin 2023, un hommage lui sera rendu au Centre Culturel Algérien « pour rappeler son engagement militant pour une Algérie indépendante et internationaliste au côté du peuple palestinien et évoquer son action pour un théâtre et une culture populaire ». À cette occasion, le portrait de Mohamed Boudia réalisé par Mustapha Boutadjine sera remis à son fils Rachid. Nous publions le programme de cet hommage, ainsi qu’une présentation de Mohamed Boudia par Nils Andersson et la notice que le Dictionnaire Algérie du Maitron lui a consacré.

Lire la suite »