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Édition du 15 novembre au 1er décembre 2024

Esclavage

Ecrire et enseigner l'histoire coloniale

Hommage à Marcel Dorigny
(1948-2021)

Le grand historien du XVIIIe siècle et de la Révolution française, Marcel Dorigny nous a quittés le 23 septembre 2021. Il a travaillé particulièrement sur la première phase de la colonisation, marquée par l’esclavage européen dans l’Atlantique et l’océan Indien, et sur les réactions qu’elle a provoquées en Europe au siècle des Lumières, notamment parmi les encyclopédistes et dans la Société des amis des noirs. Ami de l’historien Yves Benot et continuateur de ses travaux, il a pris sa suite à la présidence de l’Association pour la connaissance de la colonisation européenne (1750-1850). Il faisait partie de l’équipe de rédaction de notre site et était membre du conseil scientifique de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage, qui nous a autorisé à reproduire l’hommage qu’elle a publié sur son site.

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La société française au temps des colonies

Hommage à Paray-le-Monial
à un dénonciateur de la colonisation
et de l’esclavage au XVIIème siècle

La section de la Ligue des droits de l’homme de Paray-le-Monial, en Bourgogne, est née en 2014 de la volonté d’une dizaine de citoyens de défendre localement les principes de la République mis à mal par les activités d’intégristes catholiques qui déforment l’histoire locale et tournent le dos à l’univers humaniste qui a marqué la vie de la cité pendant une partie du XVIIème siècle. Elle a organisé une commémoration de Pierre Moreau (1621-1661) qui avait dénoncé la colonisation et l’esclavage au milieu du XVIIème siècle. L’oubli de cet humaniste précurseur des droits de l’homme est lié au fait qu’un récit catholique intégriste a exclu de la mémoire de la ville à la fois la présence protestante, les moments de paix entre les religions du XVIème au XVIIIème siècle et la violence des persécutions qui y ont mis fin.

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Autres colonialismes

Aux Pays-Bas, le Rijksmuseum d’Amsterdam
brise un tabou en évoquant
les exactions commises durant l’époque coloniale

Au Rijksmuseum d’Amsterdam, l’exposition « Slavernij » — « Esclavage » — aborde une période sombre de l’histoire néerlandaise, celle de son empire colonial, de l’Indonésie à l’Afrique du Sud, et de la violence esclavagiste qui y a régné. Valika Smeulders, directrice du département d’histoire de ce musée, née à Curaçao dans les Caraïbes, porte un regard critique sur les collections du musée et leur terminologie, dans une exposition courageuse car un sondage réalisé en 2020 indique que près de la moitié des Néerlandais sont toujours fiers de l’aventure coloniale de leur pays. L’article du Monde que nous reproduisons signale que, sur la guerre de décolonisation de l’Indonésie, qui a fait, jusqu’en 1949, 200 000 morts Indonésiens et 5 000 Néerlandais, c’est un historien belge, David Van Reybrouck, qui a publié en novembre 2020, le premier grand ouvrage, chez l’éditeur De Bezige Bij, intitulé Revolusi et non traduit en français.

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Réconciliation et réparations

Pour Myriam Cottias, la science permet
de penser
les réparations coloniales

Depuis quelques années, la question des réparations a été posée dans les organisations internationales par des associations françaises, caribéennes, américaines, brésiliennes, anglaises au titre de l’esclavage pratiqué entre le XIXe et le XXIe siècle. Notamment à travers les demandes de remboursement de l’indemnité versée en 1849 aux propriétaires d’esclaves, après l’abolition de l’esclavage en 1848 dans les colonies françaises. Ainsi que de la dette imposée à Haïti en 1825 pour prix de la reconnaissance de son indépendance et de son droit de commercer avec d’autres territoires. Pour Myriam Cottias, la réparation est une sorte de remise à niveau d’un fait historique qui vise à produire de l’égalité. Les réparations symboliques sont importantes pour une reconnaissance sereine, pleine et entière, de l’histoire de l’esclavage, qui ne doit pas produire de mise en accusation.

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La société française au temps des colonies

La Rochelle : une exposition sur
l’esclavage, illustrations et caricatures,
1750-1850

En montrant une centaine de gravures réalisées et diffusées à l’époque de l’esclavage colonial, cette exposition réalisée sous la direction de Marcel Dorigny, spécialiste de l’histoire de l’esclavage dans les colonies françaises au 18e siècle, offre un panorama des regards sur l’esclavage qui témoignent de la diffusion et de la persistance en Europe des stéréotypes raciaux à une période où l’esclavage de masse s’est développé dans les « îles à sucre » et en Amérique. Elle donne aussi à voir les violentes controverses qui ont profondément divisé les opinions publiques face à cette pratique de l’esclavage des populations africaines dans les colonies européennes. A partir des collections de gravures, souvent inédites, conservées dans plusieurs pays.

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La reconnaissance de l'esclavage

Le passé esclavagiste de Bordeaux
mis en lumière,
une étape dans le long combat pour
la mémoire de l’esclavage

Avec un important retard sur la ville de Nantes, cente-cinquante-trois ans après l’abolition de l’esclavage, Bordeaux cherche un moyen de renouer avec sa mémoire. Des chercheurs ont mis en ligne une base de données recensant les noms d’anciens esclavagistes et les indemnités, parfois considérables, auxquelles ils ont eu droit lors de l’abolition. On y retrouve les noms de familles bordelaises connues, comme Gradis, Balguerie ou Journu. L’équipe du maire envisage de créer un lieu de mémoire dont l’emplacement n’est pas encore défini, qui implique un long travail avec des historiens, des archivistes et des associations, et qui devrait voir le jour avant la fin de son mandat.

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La société française au temps des colonies

Napoléon et l’esclavage
une rencontre en ligne le 8 mai 2021

Huit associations ou structures se sont regroupées pour mutualiser leurs actions en faveur de la connaissance de l’histoire de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions. Napoléon, dont on a commémoré le 5 mai 2021 le bicentenaire de la mort, a laissé une empreinte profonde dans l’histoire de France et du monde. Mais son rôle dans le rétablissement de la traite négrière et de l’esclavage dans les colonies françaises reste trop méconnu. Trois tables-rondes en ligne apportent un éclairage sur les raisons et les circonstances qui l’ont conduit à ce choix. Cette rencontre prend la forme d’un webinaire, avec la participation de dix-huit historiens français et d’autres pays, et est ouverte à tous les publics.

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La reconnaissance de l'esclavage

L’extension de la traite française
sous Napoléon et sous la Restauration

En dépit d’une annonce démagogique de Napoléon en 1815, durant les Cent-jours, qu’il n’avait pas les moyens d’appliquer, et d’une proclamation, peu après, du Congrès de Vienne, condamnation morale sans effets immédiats, les traites négrières européennes se sont développées. Elles ont atteint leur sommet en 1829 avec plus de 110 000 captifs transportés sur les navires négriers en une seule année. Dans son « Répertoire des expéditions françaises aux côtes d’Afrique sous la Première République et le Premier Empire », paru dans la revue Outre-Mers, l’historien Eric Saugera montre que la relance de la traite française s’est produite dès les « préliminaires de Londres » du 1er octobre 1801 qui préparaient le traité d’Amiens (mars 1802) et s’est accrue sous l’Empire. La seconde partie de ce travail qui documente utilement la continuité de cette traite dans les premières décennies du XIXème siècle paraîtra dans un prochain numéro de cette revue.

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La reconnaissance de l'esclavage

Le rétablissement de l’esclavage
par Napoléon Bonaparte
et sa relance d’un projet colonial

En ce bicentenaire de la mort de Napoléon (le 5 mai 1821), les couvertures des magasines qui s’affichent dans les kiosques célèbrent ce personnage historique. Or, après la Révolution française qui a aboli l’esclavage et rejeté brièvement l’idée de conquêtes outre-mers, Bonaparte a renoué en Egypte avec l’expansion coloniale pratiquée sous la monarchie. Et, après son échec, il a refusé l’indépendance de la principale colonie française, Saint-Domingue, où une révolte émancipatrice, en 1793, avait aboli l’esclavage. Il l’a rétabli par la force en Guadeloupe et confirmé sa pratique dans toutes les colonies françaises où il a rétabli les lois de l’Ancien régime. Ci-dessous, Alain Ruscio et Marcel Dorigny reviennent sur ces faits qu’une certaine légende impériale, devenue un élément du « roman national » construit aux XIXè et XXè siècles et qui a encore ses défenseurs en haut lieu, a tendance à passer sous silence.

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L'enseignement

Enseigner les traites, les esclavages,
les abolitions et leurs héritages
Un regard sur les pratiques scolaires
dans le monde

L’histoire des traites, esclavages, abolitions et de leurs héritages est trop mal connue. La demande sociale est pourtant forte et de grandes enquêtes scientifiques éclairent les questions d’aujourd’hui autour de la construction des identités politiques et des discriminations. Mais beaucoup reste à faire car les avancées de l’histoire scolaire ne sont jamais acquises. Enseigner les traites, les esclavages, les abolitions et leurs héritages, publié en janvier 2021 aux éditions Karthala, offre un tour d’horizon international sur les programmes scolaires et les pratiques pédagogiques de l’école élémentaire au lycée, en Afrique, en Amériques et en Europe. De nombreux retours d’expérience et des propositions pédagogiques pluridisciplinaires enracinées dans la recherche sont présentées. Un livre qui s’adresse aux spécialistes de l’école ainsi qu’à un large public intéressé par le croisement des regards sur les représentations de l’esclavage dans le monde. Ci-dessous l’introduction et la table des matières.

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La reconnaissance de l'esclavage

Depuis 1861, un quartier de Biarritz porte le nom de « La Négresse »,
surnom d’une femme qui y a vécu,
il faut qu’il porte son nom

À Biarritz (Pyrénées-Atlantiques), la zone qui englobe la gare SNCF, un quartier résidentiel et une zone artisanale s’appelle « La Négresse ». Depuis plusieurs années, un débat oppose ceux qui se sont attachés à ce toponyme, malgré sa connotation raciste, et ceux qui voudraient le voir disparaître. Jusqu’ici, la municipalité a toujours opposé une fin de non-recevoir aux critiques de cette dénomination. Lors du sommet du G7 qui s’est tenu à Biarritz, en août 2019, le militant associatif Karfa Diallo, de l’association Mémoires et Partages, avait organisé une action de sensibilisation devant la gare de Biarritz pour réclamer que le quartier soit débaptisé. Il doit être jugé, le 3 décembre 2020, pour une « rébellion » qu’il conteste, lors de son interpellation ce à ce moment.

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Les nostalgiques de la colonisation

Nombreuses protestations
contre une publication scandaleuse
de l’hebdomadaire d’extrême droite
« Valeurs actuelles »

L’hebdomadaire d’extrême droite « Valeurs actuelles » a publié dans son n°4370, daté du 27 août 2020, un « roman de l’été » illustré, représentant la députée Danièle Obono en esclave dans l’Afrique du 18e siècle. Comme l’explique l’article ci-dessous, cette publication vise, à travers les images de cette élue de la République, noire, nue et enchaînée par le cou, à réactiver la fiction du nègre soumis, dominé et déshumanisé, qui a accompagné l’invention d’une hiérarchie des races ayant servi de support idéologique à l’esclavage et à la colonisation. Elle a suscité une importante vague d’indignation. Le procureur de Paris, Rémy Heitz, a annoncé le 31 août, l’ouverture d’une enquête préliminaire pour « injures à caractère raciste », qui a été confiée à la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP). Un rassemblement de protestation est appelé le samedi 5 septembre devant le siège de cet hebdomadaire.

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