4 000 articles et documents

Édition du 1er au 15 avril 2025

Esclavage

La reconnaissance de l'esclavage

Hommage de la FME à Toussaint Louverture,
symbole universel du combat pour la liberté
des populations noires

Le 7 avril 2023, la Fondation pour la mémoire de l’esclavage (FME) et la Région Ile-de-France ont organisé au Panthéon un hommage à Toussaint Louverture. Héros de l’abolition de l’esclavage à Saint-Domingue (aujourd’hui Haïti), il est mort le 7 avril 1803, au Fort-de-Joux dans le Doubs où Napoléon Bonaparte l’avait déporté sans procès. « Toussaint Louverture est aujourd’hui un symbole universel du combat pour la liberté et la dignité des populations noires », souligne la FME, dont nous reproduisons ici une biographie de cet ancien esclave qui ouvrit la voie à l’indépendance d’Haïti en 1804. Elle est complétée par une vidéo de la FME et un podcast de France Culture dans lesquels s’exprime l’historien britannique Sudhir Hazareesingh, auteur d’une biographie de Toussaint Louverture (Flammarion, 2020).

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Séquelles politiques postcoloniales

Black Lives Matter,
un mouvement transnational ?

Le n° 6 de la revue Esclavages & post-esclavages, publié en 2022 par le Centre International de Recherches sur les Esclavages et Post-esclavages (CIRESC) a pour thème le mouvement Black Lives Matter, dont il questionne la dimension transnationale. Nous publions un extrait de son introduction. Outre cette revue, en association avec les éditions Karthala, le CIRESC publie également les riches collections « Esclavages » et « Esclavages et documents », consacrées à la question des traites, des esclavages, des situations d’esclavages et/ou de leurs héritages contemporains, et qui compte déjà une vingtaine de volumes, dont nous présentons le dernier paru.

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La reconnaissance de l'esclavage

Le président de la
Fondation pour la mémoire de l’esclavage,
Jean-Marc Ayrault,
rend hommage à la révolution haïtienne

Une enquête du New York Times dont notre site a rendu compte a attiré l’attention sur l’indemnité que Charles X a obligé en 1825 la République d’Haïti à payer aux anciens colons français pour prix de son indépendance conquise en 1804 après une guerre meurtrière contre les troupes envoyées par Napoléon Bonaparte. 150 millions de francs-or, pour lesquels Haïti dû s’endetter auprès de banques françaises, une véritable rançon qui a pesé sur l’économie et la société haïtiennes jusqu’à aujourd’hui. Jean-Marc Ayrault, président de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage (FME), revient sur l’importance de ces faits qui, s’ils n’étaient pas inconnus, sont encore trop ignorés en France et rend hommage à la révolution haïtienne qui a apporté une contribution essentielle à l’histoire universelle.

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Madagascar et océan Indien

La longue persistance
de l’esclavage
à l’île de la Réunion

Malgré la première abolition de l’esclavage en 1794 par la première République et le décret de 1848 publié par la Deuxième, l’esclavage a longtemps persisté à la Réunion et dans les colonies françaises de l’Océan indien. Le système esclavagiste y a évolué. L’article ci-dessous du chercheur réunionnais Ho Hai Quang présente les principales transformations qui l’ont affecté entre son apparition dans la deuxième moitié du 17ème siècle et sa disparition tardive à la fin du 19ème. Il en a résulté des traces profondes dans la perception des différentes populations de l’île. Certains Réunionnais n’hésitent pas à dire qu’il a fallu attendre les lendemains de Mai 1968 pour que les séquelles de l’esclavagisme disparaissent véritablement dans la vie sociale de l’île.

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La reconnaissance du passé colonial

Le 10 mai,
la Fondation pour la mémoire de l’esclavage
a commémoré l’esclavage et ses abolitions

Le 10 mai 2022, une commémoration a été organisée par la Fondation pour la mémoire de l’esclavage (FME) dans le jardin du Luxembourg à Paris, autour du monument « Le Cri, l’Écrit », une sculpture de Fabrice Hyber qui symbolise l’esclavage et ses abolitions. Elle a été placée sous le signe de la jeunesse et de la résistance des femmes, plusieurs groupes de jeunes venant d’établissements scolaires de l’Hexagone et de la Réunion ont donné lecture de leurs travaux ainsi que de poèmes et de textes littéraires. La chanteuse réunionnaise Christine Salem a interprété deux chansons de maloya, un genre musical né dans cette île de la résistance à l’esclavage. L’exposition « #Cestnotrehistoire – Esclavage et abolitions : une histoire de France » a été présentée, composée de treize panneaux, augmentée d’un sur Solitude, un sur Mayotte et un sur la Guadeloupe.

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Ecrire et enseigner l'histoire coloniale

Hommage à Marcel Dorigny
(1948-2021)

Le grand historien du XVIIIe siècle et de la Révolution française, Marcel Dorigny nous a quittés le 23 septembre 2021. Il a travaillé particulièrement sur la première phase de la colonisation, marquée par l’esclavage européen dans l’Atlantique et l’océan Indien, et sur les réactions qu’elle a provoquées en Europe au siècle des Lumières, notamment parmi les encyclopédistes et dans la Société des amis des noirs. Ami de l’historien Yves Benot et continuateur de ses travaux, il a pris sa suite à la présidence de l’Association pour la connaissance de la colonisation européenne (1750-1850). Il faisait partie de l’équipe de rédaction de notre site et était membre du conseil scientifique de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage, qui nous a autorisé à reproduire l’hommage qu’elle a publié sur son site.

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La société française au temps des colonies

Hommage à Paray-le-Monial
à un dénonciateur de la colonisation
et de l’esclavage au XVIIème siècle

La section de la Ligue des droits de l’homme de Paray-le-Monial, en Bourgogne, est née en 2014 de la volonté d’une dizaine de citoyens de défendre localement les principes de la République mis à mal par les activités d’intégristes catholiques qui déforment l’histoire locale et tournent le dos à l’univers humaniste qui a marqué la vie de la cité pendant une partie du XVIIème siècle. Elle a organisé une commémoration de Pierre Moreau (1621-1661) qui avait dénoncé la colonisation et l’esclavage au milieu du XVIIème siècle. L’oubli de cet humaniste précurseur des droits de l’homme est lié au fait qu’un récit catholique intégriste a exclu de la mémoire de la ville à la fois la présence protestante, les moments de paix entre les religions du XVIème au XVIIIème siècle et la violence des persécutions qui y ont mis fin.

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Autres colonialismes

Aux Pays-Bas, le Rijksmuseum d’Amsterdam
brise un tabou en évoquant
les exactions commises durant l’époque coloniale

Au Rijksmuseum d’Amsterdam, l’exposition « Slavernij » — « Esclavage » — aborde une période sombre de l’histoire néerlandaise, celle de son empire colonial, de l’Indonésie à l’Afrique du Sud, et de la violence esclavagiste qui y a régné. Valika Smeulders, directrice du département d’histoire de ce musée, née à Curaçao dans les Caraïbes, porte un regard critique sur les collections du musée et leur terminologie, dans une exposition courageuse car un sondage réalisé en 2020 indique que près de la moitié des Néerlandais sont toujours fiers de l’aventure coloniale de leur pays. L’article du Monde que nous reproduisons signale que, sur la guerre de décolonisation de l’Indonésie, qui a fait, jusqu’en 1949, 200 000 morts Indonésiens et 5 000 Néerlandais, c’est un historien belge, David Van Reybrouck, qui a publié en novembre 2020, le premier grand ouvrage, chez l’éditeur De Bezige Bij, intitulé Revolusi et non traduit en français.

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Réconciliation et réparations

Pour Myriam Cottias, la science permet
de penser
les réparations coloniales

Depuis quelques années, la question des réparations a été posée dans les organisations internationales par des associations françaises, caribéennes, américaines, brésiliennes, anglaises au titre de l’esclavage pratiqué entre le XIXe et le XXIe siècle. Notamment à travers les demandes de remboursement de l’indemnité versée en 1849 aux propriétaires d’esclaves, après l’abolition de l’esclavage en 1848 dans les colonies françaises. Ainsi que de la dette imposée à Haïti en 1825 pour prix de la reconnaissance de son indépendance et de son droit de commercer avec d’autres territoires. Pour Myriam Cottias, la réparation est une sorte de remise à niveau d’un fait historique qui vise à produire de l’égalité. Les réparations symboliques sont importantes pour une reconnaissance sereine, pleine et entière, de l’histoire de l’esclavage, qui ne doit pas produire de mise en accusation.

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La société française au temps des colonies

La Rochelle : une exposition sur
l’esclavage, illustrations et caricatures,
1750-1850

En montrant une centaine de gravures réalisées et diffusées à l’époque de l’esclavage colonial, cette exposition réalisée sous la direction de Marcel Dorigny, spécialiste de l’histoire de l’esclavage dans les colonies françaises au 18e siècle, offre un panorama des regards sur l’esclavage qui témoignent de la diffusion et de la persistance en Europe des stéréotypes raciaux à une période où l’esclavage de masse s’est développé dans les « îles à sucre » et en Amérique. Elle donne aussi à voir les violentes controverses qui ont profondément divisé les opinions publiques face à cette pratique de l’esclavage des populations africaines dans les colonies européennes. A partir des collections de gravures, souvent inédites, conservées dans plusieurs pays.

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La reconnaissance de l'esclavage

Le passé esclavagiste de Bordeaux
mis en lumière,
une étape dans le long combat pour
la mémoire de l’esclavage

Avec un important retard sur la ville de Nantes, cente-cinquante-trois ans après l’abolition de l’esclavage, Bordeaux cherche un moyen de renouer avec sa mémoire. Des chercheurs ont mis en ligne une base de données recensant les noms d’anciens esclavagistes et les indemnités, parfois considérables, auxquelles ils ont eu droit lors de l’abolition. On y retrouve les noms de familles bordelaises connues, comme Gradis, Balguerie ou Journu. L’équipe du maire envisage de créer un lieu de mémoire dont l’emplacement n’est pas encore défini, qui implique un long travail avec des historiens, des archivistes et des associations, et qui devrait voir le jour avant la fin de son mandat.

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La société française au temps des colonies

Napoléon et l’esclavage
une rencontre en ligne le 8 mai 2021

Huit associations ou structures se sont regroupées pour mutualiser leurs actions en faveur de la connaissance de l’histoire de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions. Napoléon, dont on a commémoré le 5 mai 2021 le bicentenaire de la mort, a laissé une empreinte profonde dans l’histoire de France et du monde. Mais son rôle dans le rétablissement de la traite négrière et de l’esclavage dans les colonies françaises reste trop méconnu. Trois tables-rondes en ligne apportent un éclairage sur les raisons et les circonstances qui l’ont conduit à ce choix. Cette rencontre prend la forme d’un webinaire, avec la participation de dix-huit historiens français et d’autres pays, et est ouverte à tous les publics.

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