Benjamin Stora : les guerres des mémoires françaises et algériennes
Deux événements récents, la création de la “Fondation de la mémoire de la guerre d’Algérie” et l’abandon – provisoire ? – du projet de loi algérien de “criminalisation du colonialisme français”, ainsi que la sortie de deux films, Hors-la-loi de Rachid Bouchareb, et Des hommes et des dieux de Xavier Beauvois, montrent, par les réactions qu’ils ont suscitées, que la mémoire de la guerre d’Algérie est devenue un enjeu politique important.
Nous reprenons ci-dessous, un entretien donné par Benjamin Stora1 au magazine L’Histoire, où l’historien évoque la réactivation des mémoires auquel on assiste depuis quelques années des deux côtés de la Méditerranée. Il fait le point sur les enjeux des “conflits mémoriaux” qui se développent non seulement entre la France et l’Algérie, mais également à l’intérieur de chacun de ces deux pays. Cet entretien est complété par une note sur les manuels scolaires algériens, et par une évocation des problèmes des archives.
Dans son prochain livre, François Mitterrand et la guerre d’Algérie, écrit avec François Malye et annoncé pour octobre, Benjamin Stora abordera un thème insuffisamment traité jusqu’à présent : le rôle dans cette guerre coloniale de celui qui a été successivement ministre de l’Intérieur puis de la Justice entre les années 1954 et 1957.