4 000 articles et documents

Édition du 1er mars au 15 mars 2025

Algérie

Algérie

L’artiste Baya (1931-1998),
une icône de la peinture algérienne

L’Institut du monde arabe expose jusqu’au 26 mars 2023 une cinquantaine d’œuvres de Baya (1931-1998). Une artiste très singulière, « découverte » enfant alors qu’elle travaillait dans une ferme coloniale par une artiste européenne d’Alger qui l’adopta en l’employant comme domestique. Reconnue par des surréalistes éblouis par son « art brut » et exposée par le marchand d’art Aimé Maeght à Paris à l’âge de 16 ans en 1947, alors même que les « indigènes » étaient en Algérie interdits de galeries et d’expositions. Elle se remit à produire après l’Indépendance en 1962 et, durant un quart de siècle, eut une importante influence sur les artistes d’Algérie. L’exposition ira ensuite au Centre de la Vieille Charité à Marseille, de mai à septembre 2023. Ci-dessous sa présentation, un article de Philippe Dagen dans Le Monde et une vidéo de France Culture.

Lire la suite »
Algérie

La soirée d’hommage à Sadek Hadjerès,
prévue au Centre Culturel Algérien
« reportée » au dernier moment

L’annulation (« report ») de l’hommage à Sadek Hadjerès a été annoncée sur le site du Centre culturel algérien. Né en 1928 en Kabylie, Sadek Hadjerès a rejoint avant même son baccalauréat le mouvement indépendantiste algérien (le Parti du peuple algérien-Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques, PPA-MTLD), à la veille des manifestations de mai 1945 dans le Constantinois dont la répression violente a marqué une étape essentielle dans la prise de conscience nationale en Algérie. Il a été exclu de ce mouvement dirigé alors par Messali Hadj après avoir posé, avec d’autres, la question de la démocratie en son sein et de sa prise en compte du pluralisme ethnolinguistique en Algérie. Il a rejoint dans les années 1950 le Parti communiste algérien et fait partie de sa direction qui a participé à la lutte armée pour la libération de l’Algérie. Après l’indépendance, il est devenu un opposant aux dérives antidémocratiques du pouvoir militaire.

Lire la suite »
L'accès aux archives coloniales

L’accès en France aux documents
liés à la guerre d’Algérie
est toujours aussi difficile
selon l’historien Marc André

Dans une tribune au Monde, l’historien Marc André explique que les archives de la guerre d’Algérie en France sont trop souvent inaccessibles aux demandeurs. Emmanuel Macron s’était pourtant engagé en septembre 2018 à en faciliter la consultation. Une bataille a dû être livrée par des archivistes, des juristes et des historiens devant le Conseil d’Etat pour que les entraves mises en place par le SGDSN (Secrétariat général à la défense et la sécurité nationale) soient levées. A la décision remarquable rendue par le Conseil d’Etat a suivi un article de loi voté à la hâte au nom de la lutte antiterroriste. Ci-dessous l’enregistrement des débats du colloque qui s’est tenu au Sénat le 5 septembre 2022 sur le thème « Archives et démocratie : au-delà du Secret défense », ainsi que l’article publié par un archiviste algérien dans Le Quotidien d’Oran.

Lire la suite »
Algérie coloniale (1830 - 1962)

La spoliation coloniale des terres en Algérie,
par Hosni Kitouni

A l’occasion du 60eme anniversaire de l’Indépendance algérienne, la revue Orient XXI publie un copieux dossier sur plusieurs aspects de la longue histoire de l’Algérie coloniale, traités par des spécialistes. Après l’introduction et le sommaire de ce dossier, nous reproduisons ici l’un des articles dans lequel l’historien Hosni Kitouni livre une synthèse de ses recherches sur la spoliation coloniale des terres, élément essentiel de la domination française en Algérie. Archives à l’appui, il y montre avec précision l’étendue de la dépossession foncière en Kabylie. Il indique que les populations spoliées et déplacées de force, réduites à la misère, furent souvent contraintes de travailler pour les nouveaux propriétaires de leurs propres terres. Et il souligne que ces régions furent un puissant foyer de lutte contre la colonisation.

Lire la suite »
Depuis 1962

60 ans après l’indépendance de l’Algérie
une forte demande de reconnaissance
des crimes de la colonisation

La délégation de l’Association Josette et Maurice Audin en Algérie, dont notre site a déjà annoncé le séjour en Algérie du 28 mai au 6 juin 2022, a exprimé avec force à l’occasion de gestes symboliques et de rencontres avec des citoyens algériens, mathématiciens, historiens, journalistes et militants associatifs, la demande que la France reconnaisse les crimes de la colonisation. Ci-dessous des photos qui témoignent de son dépôt de gerbe place Audin, en plein cœur d’Alger, et de quelques unes de ses rencontres dans des lieux universitaires à Oran, qui ont été l’occasion de présenter le site 1000autres.org et les recherches de l’historien Christophe Lafaye sur la « guerre des grottes » menée avec des armes chimiques par l’armée française. Et aussi l’entretien avec Pierre Audin intitulé « Pas d’excuses, pas de repentance, pas de pardon, juste la vérité » qu’a publié Mustapha Benfodil le 31 mai 2022 dans le quotidien El Watan.

Lire la suite »
Depuis 1962

Une délégation de
l’Association Josette et Maurice Audin
se rend en Algérie du 28 mai au 6 juin 2022

Pour le 60e anniversaire de l’indépendance de l’Algérie, une délégation de l’Association Josette et Maurice Audin effectuera une visite en Algérie du 28 mai au 6 juin 2022. La délégation constituée d’animateurs de l’association, de mathématiciens, d’historiens, d’une juriste et de documentaristes se rendra à Alger, Oran et Constantine. Dans la lignée de l’engagement de Maurice et Josette Audin contre le colonialisme et pour l’indépendance de l’Algérie, le Prix de mathématiques Maurice Audin 2022 sera remis, à Paris puis à Alger, à deux chercheurs vivant de chaque côté de la Méditerranée. Sont aussi prévues des rencontres avec des étudiants, des historiens, des artistes, et des conférences sur l’histoire et sur les relations entre la France et l’Algérie.

Lire la suite »
La reconnaissance du passé colonial

La nécessité de reconnaître
l’Autre 8 mai 1945
et ses crimes

Si le 8 mai 1945 marque la fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe, cette date a une toute autre signification en Algérie, notamment dans les villes de Sétif, Guelma et Kherrata où plusieurs milliers d’Algériens ont perdu la vie, victimes de la répression française. Dont des familles de soldats algériens encore en métropole après avoir libéré la France au sein de l’Armée d’Afrique. En 2005 l’ambassadeur de France à Alger a reconnu « une tragédie inexcusable » et en 2015 le Secrétaire d’Etat aux anciens combattants est allé déposer une gerbe au pied du mausolée au jeune scout Saal Bouzid tué par un policier, ce qui déclenchera les émeutes de Sétif. Mais, 77 ans plus tard, aucune reconnaissance solennelle vis-à-vis de la société française n’a été formulée par les plus hautes autorités de la République quant à la responsabilité de l’Etat dans ces massacres de mai et juin 1945.

Lire la suite »
Livres et films sur la guerre d'Algérie

René Vautier l’indépendant : l’Algérie au cœur
par Marie Chominot

À l’occasion de la parution d’un exceptionnel coffret-livre de DVD des œuvres de René Vautier, cinéaste essentiel et témoin crucial des luttes anticolonialistes, nous en publions l’introduction par l’historienne Marie Chominot, qui retrace le parcours hors norme de ce créateur engagé. Après avoir participé à 17 ans aux combats de la Résistance, René Vautier a témoigné comme cinéaste des luttes d’indépendance des peuples coloniaux, et, dès 1956, a rejoint les responsables du FLN en Tunisie et tourné les premières images dans les maquis algériens. Le 2 avril 2022, la ville de Stains (Seine-Saint-Denis) lui a rendu hommage en donnant son nom à l’auditorium de l’une de ses médiathèques. Lors de l’inauguration, le maire était entouré de représentants de familles de la commune liées à cette histoire et de responsables d’associations engagées dans le travail sur la mémoire de la guerre d’indépendance algérienne.

Lire la suite »
Musées et créations contemporaines

Une exposition au Mucem
et une autre, itinérante,
sur la personnalité exceptionnelle
de l’émir Abdelkader

Comme l’a signalé notre site, suivant une des préconisations du rapport Stora, une stèle à l’émir Abdelkader (1808-1883) a été inaugurée à Amboise où il a été détenu de 1848 à 1852 avec plusieurs membres de sa famille. Du 6 avril au 22 août 2022, une belle exposition lui est consacré au Mucem, à Marseille, qui restitue à travers 250 œuvres originales sa riche personnalité. Au même moment, une exposition itinérante créée par la Ligue des droits de l’Homme de Toulon, diffusée par l’Association Ancrages et soutenue par histoirecoloniale.net est proposée à toutes les institutions, Archives départementales, centres culturels et établissements scolaires, qui souhaitent l’accueillir. Elle montre l’importance du travail intellectuel de l’émir lors de sa détention à Toulon, puis au château de Pau et celui d’Amboise. L’occasion de redécouvrir un grand personnage des histoires algérienne et française.

Lire la suite »
La reconnaissance des crimes coloniaux 1830-1962

Emmanuel Macron se trompe
en comparant la tutelle ottomane sur l’Algérie
à la colonisation française,
il choque le peuple algérien et
rend service au régime

En recevant le 30 septembre 2021 dix-huit jeunes à l’Elysée, le président de la République, Emmanuel Macron, a affirmé qu’avant l’occupation française de l’Algérie il « y avait de précédentes colonisations ». Et a accusé la Turquie de « faire totalement oublier le rôle qu’elle a joué en Algérie et la domination qu’elle a exercée ». En se risquant sur le terrain de l’écriture de l’histoire, qui n’est pas le domaine des gouvernants, il profère des inexactitudes et tend à amoindrir la violence de la colonisation française. Ces propos ont choqué nombre d’Algériens, en particulier ceux qui sont impliqués dans le Hirak et veulent que leur pays se réapproprie son histoire. Et ils servent le régime en place qui cherche à susciter dans l’opinion des réflexes étroitement nationalistes. Ci-dessous quelques réactions d’intellectuels algériens.

Lire la suite »
Immigrations

« Un rêve, deux rives »
par Nadia Henni-Moulaï

Dans son nouveau livre, Un rêve, deux rives, la journaliste et écrivaine Nadia Henni-Moulaï revient sur la trajectoire de son père, engagé dans les groupes de choc de la Fédération de France du Front de libération nationale (FLN) durant la guerre d’indépendance algérienne, mais qui lui a peu parlé de cette époque de sa vie. Elle a dû mener ses propres recherches pour essayer de la reconstituer. Elle évoque aussi dans ce roman ce que fut sa propre enfance dans une cité française. Comme l’écrit l’autrice de ce récit aux évidentes qualités littéraires, « ce roman d’un homme de main du FLN, Algérien libre, violent, ouvrier ordinaire, père torturé et époux coriace, charrie toute la complexité de l’Histoire ».

Lire la suite »
La reconnaissance des crimes coloniaux 1830-1962

L’Autre 8 mai 1945,
journée nationale de la mémoire en Algérie
et épisode dont la reconnaissance officielle
est demandée aux autorités françaises

Les autorités algériennes, en faisant du 8 mai 1945 une journée nationale de la mémoire, ont souligné l’importance de cet épisode dans la prise de conscience des Algériens de la nécessité de l’indépendance du pays. Même si, comme en ont témoigné les présidents successifs de la Fondation du 8 mai 45, tels Bachir Boumaza, Mohamed El Korso et aujourd’hui Abdelhamid Salakdji, le régime instauré après 1962 a longtemps négligé les victimes de ce massacre comme tout ce qui a précédé la fondation du FLN en 1954. Ci-dessous, deux articles du quotidien El Watan et les échos des demandes en France de la reconnaissance de ce massacre par les autorités du pays. En particulier, en ce 8 mai 2021, une plaque commémorant « l’Autre 8 mai 1945 » a été inaugurée à Saint-Denis par le maire de cette ville et un rassemblement a eu lieu à Nanterre en présence de plusieurs élus.

Lire la suite »