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Édition du 15 novembre au 1er décembre 2024

Algérie

Algérie coloniale (1830 - 1962)

La spoliation coloniale des terres en Algérie,
par Hosni Kitouni

A l’occasion du 60eme anniversaire de l’Indépendance algérienne, la revue Orient XXI publie un copieux dossier sur plusieurs aspects de la longue histoire de l’Algérie coloniale, traités par des spécialistes. Après l’introduction et le sommaire de ce dossier, nous reproduisons ici l’un des articles dans lequel l’historien Hosni Kitouni livre une synthèse de ses recherches sur la spoliation coloniale des terres, élément essentiel de la domination française en Algérie. Archives à l’appui, il y montre avec précision l’étendue de la dépossession foncière en Kabylie. Il indique que les populations spoliées et déplacées de force, réduites à la misère, furent souvent contraintes de travailler pour les nouveaux propriétaires de leurs propres terres. Et il souligne que ces régions furent un puissant foyer de lutte contre la colonisation.

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Depuis 1962

60 ans après l’indépendance de l’Algérie
une forte demande de reconnaissance
des crimes de la colonisation

La délégation de l’Association Josette et Maurice Audin en Algérie, dont notre site a déjà annoncé le séjour en Algérie du 28 mai au 6 juin 2022, a exprimé avec force à l’occasion de gestes symboliques et de rencontres avec des citoyens algériens, mathématiciens, historiens, journalistes et militants associatifs, la demande que la France reconnaisse les crimes de la colonisation. Ci-dessous des photos qui témoignent de son dépôt de gerbe place Audin, en plein cœur d’Alger, et de quelques unes de ses rencontres dans des lieux universitaires à Oran, qui ont été l’occasion de présenter le site 1000autres.org et les recherches de l’historien Christophe Lafaye sur la « guerre des grottes » menée avec des armes chimiques par l’armée française. Et aussi l’entretien avec Pierre Audin intitulé « Pas d’excuses, pas de repentance, pas de pardon, juste la vérité » qu’a publié Mustapha Benfodil le 31 mai 2022 dans le quotidien El Watan.

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Depuis 1962

Une délégation de
l’Association Josette et Maurice Audin
se rend en Algérie du 28 mai au 6 juin 2022

Pour le 60e anniversaire de l’indépendance de l’Algérie, une délégation de l’Association Josette et Maurice Audin effectuera une visite en Algérie du 28 mai au 6 juin 2022. La délégation constituée d’animateurs de l’association, de mathématiciens, d’historiens, d’une juriste et de documentaristes se rendra à Alger, Oran et Constantine. Dans la lignée de l’engagement de Maurice et Josette Audin contre le colonialisme et pour l’indépendance de l’Algérie, le Prix de mathématiques Maurice Audin 2022 sera remis, à Paris puis à Alger, à deux chercheurs vivant de chaque côté de la Méditerranée. Sont aussi prévues des rencontres avec des étudiants, des historiens, des artistes, et des conférences sur l’histoire et sur les relations entre la France et l’Algérie.

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La reconnaissance du passé colonial

La nécessité de reconnaître
l’Autre 8 mai 1945
et ses crimes

Si le 8 mai 1945 marque la fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe, cette date a une toute autre signification en Algérie, notamment dans les villes de Sétif, Guelma et Kherrata où plusieurs milliers d’Algériens ont perdu la vie, victimes de la répression française. Dont des familles de soldats algériens encore en métropole après avoir libéré la France au sein de l’Armée d’Afrique. En 2005 l’ambassadeur de France à Alger a reconnu « une tragédie inexcusable » et en 2015 le Secrétaire d’Etat aux anciens combattants est allé déposer une gerbe au pied du mausolée au jeune scout Saal Bouzid tué par un policier, ce qui déclenchera les émeutes de Sétif. Mais, 77 ans plus tard, aucune reconnaissance solennelle vis-à-vis de la société française n’a été formulée par les plus hautes autorités de la République quant à la responsabilité de l’Etat dans ces massacres de mai et juin 1945.

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Livres et films sur la guerre d'Algérie

René Vautier l’indépendant : l’Algérie au cœur
par Marie Chominot

À l’occasion de la parution d’un exceptionnel coffret-livre de DVD des œuvres de René Vautier, cinéaste essentiel et témoin crucial des luttes anticolonialistes, nous en publions l’introduction par l’historienne Marie Chominot, qui retrace le parcours hors norme de ce créateur engagé. Après avoir participé à 17 ans aux combats de la Résistance, René Vautier a témoigné comme cinéaste des luttes d’indépendance des peuples coloniaux, et, dès 1956, a rejoint les responsables du FLN en Tunisie et tourné les premières images dans les maquis algériens. Le 2 avril 2022, la ville de Stains (Seine-Saint-Denis) lui a rendu hommage en donnant son nom à l’auditorium de l’une de ses médiathèques. Lors de l’inauguration, le maire était entouré de représentants de familles de la commune liées à cette histoire et de responsables d’associations engagées dans le travail sur la mémoire de la guerre d’indépendance algérienne.

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Musées et créations contemporaines

Une exposition au Mucem
et une autre, itinérante,
sur la personnalité exceptionnelle
de l’émir Abdelkader

Comme l’a signalé notre site, suivant une des préconisations du rapport Stora, une stèle à l’émir Abdelkader (1808-1883) a été inaugurée à Amboise où il a été détenu de 1848 à 1852 avec plusieurs membres de sa famille. Du 6 avril au 22 août 2022, une belle exposition lui est consacré au Mucem, à Marseille, qui restitue à travers 250 œuvres originales sa riche personnalité. Au même moment, une exposition itinérante créée par la Ligue des droits de l’Homme de Toulon, diffusée par l’Association Ancrages et soutenue par histoirecoloniale.net est proposée à toutes les institutions, Archives départementales, centres culturels et établissements scolaires, qui souhaitent l’accueillir. Elle montre l’importance du travail intellectuel de l’émir lors de sa détention à Toulon, puis au château de Pau et celui d’Amboise. L’occasion de redécouvrir un grand personnage des histoires algérienne et française.

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La reconnaissance des crimes coloniaux 1830-1962

Emmanuel Macron se trompe
en comparant la tutelle ottomane sur l’Algérie
à la colonisation française,
il choque le peuple algérien et
rend service au régime

En recevant le 30 septembre 2021 dix-huit jeunes à l’Elysée, le président de la République, Emmanuel Macron, a affirmé qu’avant l’occupation française de l’Algérie il « y avait de précédentes colonisations ». Et a accusé la Turquie de « faire totalement oublier le rôle qu’elle a joué en Algérie et la domination qu’elle a exercée ». En se risquant sur le terrain de l’écriture de l’histoire, qui n’est pas le domaine des gouvernants, il profère des inexactitudes et tend à amoindrir la violence de la colonisation française. Ces propos ont choqué nombre d’Algériens, en particulier ceux qui sont impliqués dans le Hirak et veulent que leur pays se réapproprie son histoire. Et ils servent le régime en place qui cherche à susciter dans l’opinion des réflexes étroitement nationalistes. Ci-dessous quelques réactions d’intellectuels algériens.

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Immigrations

« Un rêve, deux rives »
par Nadia Henni-Moulaï

Dans son nouveau livre, Un rêve, deux rives, la journaliste et écrivaine Nadia Henni-Moulaï revient sur la trajectoire de son père, engagé dans les groupes de choc de la Fédération de France du Front de libération nationale (FLN) durant la guerre d’indépendance algérienne, mais qui lui a peu parlé de cette époque de sa vie. Elle a dû mener ses propres recherches pour essayer de la reconstituer. Elle évoque aussi dans ce roman ce que fut sa propre enfance dans une cité française. Comme l’écrit l’autrice de ce récit aux évidentes qualités littéraires, « ce roman d’un homme de main du FLN, Algérien libre, violent, ouvrier ordinaire, père torturé et époux coriace, charrie toute la complexité de l’Histoire ».

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La reconnaissance des crimes coloniaux 1830-1962

L’Autre 8 mai 1945,
journée nationale de la mémoire en Algérie
et épisode dont la reconnaissance officielle
est demandée aux autorités françaises

Les autorités algériennes, en faisant du 8 mai 1945 une journée nationale de la mémoire, ont souligné l’importance de cet épisode dans la prise de conscience des Algériens de la nécessité de l’indépendance du pays. Même si, comme en ont témoigné les présidents successifs de la Fondation du 8 mai 45, tels Bachir Boumaza, Mohamed El Korso et aujourd’hui Abdelhamid Salakdji, le régime instauré après 1962 a longtemps négligé les victimes de ce massacre comme tout ce qui a précédé la fondation du FLN en 1954. Ci-dessous, deux articles du quotidien El Watan et les échos des demandes en France de la reconnaissance de ce massacre par les autorités du pays. En particulier, en ce 8 mai 2021, une plaque commémorant « l’Autre 8 mai 1945 » a été inaugurée à Saint-Denis par le maire de cette ville et un rassemblement a eu lieu à Nanterre en présence de plusieurs élus.

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Algérie post 1962

Des historiens algériens
demandent l’ouverture des archives en Algérie

Plusieurs chercheurs et historiens d’Algérie ont adressé une lettre au président de la République, Abdelmadjid Tebboune, pour réclamer l’ouverture des fonds d’archives conservées aux archives nationales de leur pays. Ils mettent en cause une situation qu’ils jugent « ubuesque », selon les mots de l’un des signataires de cette lettre, l’historien Mohamed El Korso. Le directeur des Archives nationales, Abdelmadjid Chikhi, est directement visé par cette lettre. Contacté par El Watan, il a répondu ne pas avoir pris connaissance de celle-ci et a refusé de la commenter. Ce haut fonctionnaire, conseiller du président Tebboune comme de son prédécesseur, a été chargé par lui de remettre un rapport sur l’histoire et la mémoire de la France et de l’Algérie qu’il n’a toujours pas rendu. Nous reproduisons cette lettre ainsi que l’entretien où l’archiviste et historien Fouad Soufi a mis en cause son arbitraire dans l’exercice de ses fonctions.

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Depuis 1962

Un appel pour la solidarité avec le peuple algérien et la libération des détenus du Hirak

Avant la tenue du référendum constitutionnel du 1er novembre 2020 en Algérie et à l’initiative d’un collectif d’Algériens et Algériennes, de très nombreux intellectuels et militants des droits humains à travers le monde appellent à la fin de répression visant des journalistes et des militant.es du Hirak en Algérie. Les signataires écrivent qu’« Il faut continuer à se mobiliser pacifiquement pour écarter un système politique qui organise l’emprise du commandement militaire sur la vie politique, économique et sociale. » Nous signalons ci-dessous quelques uns des nombreux organes de presse qui, en Algérie et ailleurs dans le monde, ont publié cet appel dans différentes langues.

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Commémorations

Nombreuses commémorations
en banlieue parisienne et en régions
du massacre du 17 octobre 1961

Le massacre des manifestants algériens désarmés du 17 octobre 1961, longtemps dissimulé par les autorités françaises et dont la connaissance n’a commencé à émerger que dans les années 1980, est commémoré en 2020, cinquante-neuf ans après, par un nombre croissant de rassemblements et d’initiatives diverses. Cette multiplication des commémorations de cet épisode tragique qui remonte à la fin de la guerre d’Algérie doit être probablement mis en rapport avec l’indignation que suscite la persistance aujourd’hui au sein d’une partie des forces de l’ordre de comportements manifestement hérités du racisme colonial. Ci-dessous, à Paris, en banlieue parisienne, à Lille, Rennes, Lyon, Marseille et ailleurs, les annonces de quelques unes de ces multiples initiatives, y compris en ligne sur l’internet.

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