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Édition du 15 mars au 1er avril 2025

Depuis 1962

Depuis 1962

Pour Karima Lazali, le pouvoir algérien a reproduit l’offense coloniale
il a provoqué un sursaut de vie
que salue Sadek Hadjerès

La psychanalyste Karima Lazali, auteure d’un ouvrage sur les traumatismes de la colonisation en Algérie, estime que le fonctionnement colonial a persisté malgré l’indépendance. Le FLN a reproduit ce qu’il a combattu. Les manifestations étendues à tout le pays à partir du 22 février 2019 qui ont obligé Abdelaziz Bouteflika à renoncer à un cinquième mandat sont un « sursaut de vie ». C’est aussi le sentiment d’un militant de la première heure du mouvement national algérien, Sadek Hadjerès, dont nous avons présenté le témoignage sur la période des années 1940 et 1950.

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Mémoire et histoire en Algérie

Hocine Aït Ahmed,
l’une des figures les plus marquantes du combat d’émancipation nationale
des Algériens,
par Tahar Khalfoune

Hocine Aït Ahmed est l’un des neuf chefs « historiques » qui organisèrent le déclenchement de l’insurrection nationale algérienne du 1er novembre 1954. Tahar Khalfoune, juriste originaire de Kabylie qui était un ami, à Lyon, de l’historien Gilbert Meynier, reprend ce jugement que ce dernier avait énoncé à son sujet : « Hocine Aït Ahmed — Si l’Hocine —, [était] l’une des figures historiques les plus marquantes du combat entrepris par les Algériens pour se délivrer de la domination coloniale française ». Tahar Khalfoune l’avait rencontré en 1989 quand il avait mis fin à son exil en Europe et il a eu de nombreux échanges avec lui jusqu’à sa mort en 2015.

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Mémoire et histoire en Algérie

En Algérie, des révoltées de 1848
aux porteuses de valises,
par Michèle Riot-Sarcey

Lors d’un voyage universitaire en Algérie, l’historienne Michèle Riot-Sarcey a rencontré par hasard l’une des porteuses de valises du FLN, évadée de la prison de la Roquette en 1961. L’occasion de réfléchir aux difficultés des colonisés ou des femmes à laisser une trace dans l’histoire. En Algérie, les effets indélébiles de la colonisation sont toujours à vif et les années de silence ne peuvent être compensées par la reconnaissance tardive et sélective des morts sous la torture. Combien sont-ils encore à attendre ce dévoilement si parcimonieux ?

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Mémoire et histoire en Algérie

En Algérie, le besoin de mémoire,
en dépit du trop-plein de célébrations officielles,
par Brahim Senouci

Pour Brahim Senouci, beaucoup de jeunes algériens disent leur ras-le-bol devant le trop-plein de commémorations officielles de la guerre d’indépendance. Mais le problème est que ces célébrations n’ont aucun caractère populaire et que la confiscation de la mémoire par le pouvoir provoque chez les jeunes algériens une ignorance abyssale de l’histoire de la colonisation et de la décolonisation. Face à ceux qui préconisent l’oubli, il défend une véritable transmission vers eux de la connaissance du passé.

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Depuis 1962

« Le trauma colonial »
par Karima Lazali

Publié à la fois à Paris par La Découverte et à Alger par les éditions Koukou, « Le trauma colonial » de la psychanalyste algérienne Karima Lazali suscite un intérêt important. Il s’attaque en effet à une question trop peu travaillée depuis les travaux pionniers de Frantz Fanon et pourtant manifestement centrale : « qu’a fait la colonisation française à la société algérienne ? ». Elle y répond en mobilisant la psychanalyse, l’histoire, la littérature algérienne et en incluant à sa réflexion la « guerre intérieure » des années 1990. Nous publions ci-dessous les entretiens qu’elle a accordés aux « Inrockuptibles » ainsi que (en vidéo) au magazine « Maghreb Express » de « Mediapart ».

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Depuis 1962

1962 : l’accession de l’Algérie à l’indépendance, par Mohammed Harbi

Au lendemain des Accords d’Evian signés le 18 mars 1962, une crise a éclaté parmi les dirigeants de la guerre d’indépendance algérienne, entre l’état-major de l’armée des frontières et le GPRA. Mohammed Harbi est revenu sur cette crise dans un interview à Algeria Watch, qu’il conclut sur l’idée que cet épisode, et son issue, ont été la consécration d’une tendance autoritaire qui, avant même 1954, a toujours existé au sein du mouvement national algérien, mais a été renforcée par la militarisation du conflit et cet affrontement de l’été 1962.

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Algérie: le général Nezzar et le terrorisme d’État des années 1990

Ce texte résume remarquablement les accusations portées par des militants des droits de l’homme contre le général Khaled Nezzar et ses pairs à la tête de l’État, jugés coupables d’avoir, dans les années 1990 en Algérie, mis en œuvre un « terrorisme d’État » contre la population pour garder le pouvoir, notamment en manipulant des groupes terroristes se réclamant de l’islam qui ont été responsables de nombreux crimes contre les civils. L’analyse de cette période tragique, l’évaluation de la violence d’origine proprement islamiste qu’elle a connue et de celle de tels groupes suscités par des services de l’armée divisent encore à ce jour les Algériens comme les observateurs étrangers. De vifs reproches sont exprimés par exemple, dans une note de ce texte, à un article du journaliste Pierre Daum, « Vingt ans après les massacres de la guerre civile. Mémoire interdite en Algérie » (« Le Monde diplomatique », août 2017). Le site Histoire coloniale et postcoloniale a jugé important de reproduire ce texte tout en étant prêt à faire écho à d’autres analyses que celle de ses auteurs. La justice suisse doit bientôt trancher sur le recours des parties civiles dans l’affaire du général Nezzar, objet depuis 2011 d’une plainte pour torture. Ce sera sûrement pour nous l’occasion de revenir sur ces questions historiques et politiques essentielles.

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Mémoire et histoire en Algérie

Algérie : un livre utile sur la mémoire de la guerre d’indépendance

Le livre qu’Emmanuel Alcaraz consacre aux lieux de mémoire de la guerre d’indépendance algérienne propose de visiter ces espaces commémoratifs tels qu’ils ont été aménagés en Algérie depuis l’indépendance. A partir d’enquêtes de terrain effectuées en Algérie entre 2006 et 2017 auprès des musées et lieux de commémoration, et de plongées dans les archives militaires et judiciaires de ce pays, il propose une analyse critique des usages algériens du passé. Il montre que la mémoire nationale participe à la fois à la légitimation et à la contestation du pouvoir dans une société façonnée par la guerre d’indépendance où l’armée est omniprésente.

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Depuis 1962

« Algérie du possible », un film de Viviane Candas

Viviane Candas est auteure et réalisatrice. Elle a réalisé le documentaire Algérie du possible (2016), qui suit le parcours de son père, Yves Mathieu (1924-1966), anticolonialiste en Afrique noire puis avocat du FLN, qui a exercé des responsabilité dans l’Algérie indépendante jusqu’à sa mort en 1966 dans des conditions mal élucidées. Viviane Candas a aussi le projet d’un web-documentaire « Notre histoire – Histoire de l’Algérie postcoloniale », à partir des entretiens inédits avec des personnalités contemporaines de la guerre d’Algérie réalisés pour le film Algérie du possible.

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« Mémoire interdite en Algérie », un reportage de Pierre Daum publié en août 2017

Pour la première fois depuis des décennies, Le Monde diplomatique n’est pas disponible dans les kiosques en Algérie. A titre exceptionnel, la direction du journal a décidé de mettre en ligne gratuitement le reportage Mémoire interdite en Algérie une enquête sur la société algérienne 20 ans après l’extrême violence des années 1990. Pour en savoir plus sur cette censure dont Le Monde diplomatique a été l’objet, cliquez sur ce lien. L’article qui a provoqué la censure est repris ci-dessous.

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Un message de Bouteflika appelle en 2017 la France à « reconnaître les vérités de l’Histoire »

A l’occasion de la « fête de l’Indépendance et de la Jeunesse » marquant le 55e anniversaire de l’indépendance, le président algérien Abdelaziz Bouteflika a adressé un message à la Nation 1. Il y évoque notamment les relations de son pays avec la France et rappelé que le peuple algérien « exige toujours une reconnaissance de ses souffrances de la part du colonisateur d’hier, la France. »

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Une pétition en mai 2017 pour que la clinique Larribère garde son nom

Il y a trois ans, Lucie Safia Hadj Ali, née Larribère, militante de l’indépendance de l’Algérie, engagée contre toutes les injustices et toutes les oppressions, nous quittait. Celle que tout le monde appelait Lucette, est décédée à l’âge de 94 ans, lundi matin 26 mai 2014 à La Seyne-sur-Mer, près de Toulon, entourée de ses enfants. Ses obsèques se sont déroulées quelques jour plus tard – une cérémonie de recueillement avant son incinération au crématorium de La Seyne. 2

Aujourd’hui, nous relayons l’appel à signer la pétition :

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