à Oran, Fernand Iveton retrouve sa rue
Fernand Iveton avait 30 ans lorsqu’il a été condamné à mort pour avoir posé une bombe dans son usine à Alger, en 1956, deux ans après le début de la guerre de libération. Français d’Algérie anticolonialiste, délégué CGT, membre du Parti communiste algérien rallié au FLN, il voulait alerter l’opinion sans intention de tuer. L’explosif a été désamorcé, ne faisant ni dégât ni victime. Fernand Iveton a été guillotiné le matin du 11 février 1957, avec deux de ses camarades algériens, après une journée de procès sommaire et une demande de grâce rejetée par le président René Coty et François Mitterrand, alors garde des Sceaux.
On ignore les raisons qui ont incité les autorités municipales d’Oran à débaptiser la rue portant son nom en la renommant “rue du Chahid Bouachir Bouamer”, mais la réaction de protestation de la population a été vive. Finalement, sous la pression de jeunes citoyens, les autorités municipales d’Oran ont remis à sa place la plaque portant le nom de celui qui déclarait : «?Je ne suis pas musulman […] mais je suis algérien d’origine européenne?».