4 000 articles et documents

Rechercher
Fermer ce champ de recherche.
Édition du 15 novembre au 1er décembre 2024

1945-1962

1945-1962

La fusillade de la rue d’Isly
à Alger, le 26 mars 1962
par Alain Ruscio

Avant même la signature des Accords d’Evian le 18 mars 1962, le général Salan, chef de l’OAS, a autorisé dès le 7 février ses commandos à ouvrir le feu sur les soldats français « en cas de nécessité ». Sa directive « OAS/29 » du 23 février dit qu’il faut provoquer les événements par une stratégie d’« offensive généralisée » contre « l’adversaire […], les unités de gendarmerie mobile et CRS » et secondement les « unités de l’armée ». D’où cette consigne : « Sur ordre des commandements régionaux, la foule sera poussée dans les rues à partir du moment où la situation aura évolué dans un sens suffisamment favorable. » Le 26 mars, des rapports de l’armée et des témoignages établissent que les premiers coups de feu ont été tirés depuis les toits sur les militaires français par des commandos de l’OAS.

Lire la suite »
Les Européens d'Algérie et leur exode

Le président Macron
a reçu des « pieds-noirs »
rapatriés d’Algérie

Le président Macron a rencontré le 26 janvier 2022 au Palais de l’Élysée des représentants de rapatriés d’Algérie, dans le cadre de ce qu’il a défini comme un « travail d’apaisement de toutes les mémoires blessées de la guerre d’Algérie ». Il est revenu sur la fusillade de la rue d’Isly à Alger, le 26 mars 1962. Ci-dessous son intervention, la réaction du journaliste et historien Pierre Daum sur France 24 et l’article publié par le quotidien La Croix à ce sujet. Ainsi que les communiqués de l’Association des pieds-noirs progressistes et de leurs amis (ANPNPA), de l’Association des amis de Max Marchand, de Mouloud Feraoun et de leurs compagnons et de l’Association nationale pour la protection de la mémoire des victimes de l’OAS (ANPROMEVO).

Lire la suite »
Livres et films sur la guerre d'Algérie

Algérie 1962,
par Malika Rahal

Algérie 1962. Une histoire populaire (La Découverte et Barzakh), étend et renouvelle sensiblement notre connaissance de l’année de l’Indépendance de l’Algérie, surtout connue jusqu’ici par son histoire politique. L’historienne Malika Rahal mobilise des sources rarement exploitées, témoignages, autobiographies, images, chansons et poèmes, et brosse une fresque passionnante des espoirs et effervescences d’une année marquée par les violences extrêmes de l’OAS, le départ de nombreux Français, le retour de la population exilée ou détenue, le début de la construction d’un État. Outre un podcast de Paroles d’histoire, nous publions un entretien avec l’autrice pour le quotidien algérien El Watan, ainsi que des liens pour lire l’introduction et la conclusion.

Lire la suite »
Les exactions : torture, viols, exécutions extrajudiciaires

Ali Boumendjel.
Une affaire française, une histoire algérienne,
par Malika Rahal

Fin mars 1957, en pleine « bataille d’Alger », l’assassinat de l’avocat algérois proche du FLN Ali Boumendjel, maquillé en suicide par l’armée française, fit scandale en métropole. Suivant une préconisation du rapport Stora sur la mémoire franco-algérienne, le 2 mars 2021, le président Macron a reconnu qu’Ali Boumendjel avait bien été « torturé et assassiné » par l’armée française. Les éditions La Découverte rééditent en poche en janvier 2022 le livre de référence de l’historienne Malika Rahal sur cette affaire : Ali Boumendjel, une affaire française, une histoire algérienne. Nous en publions la préface.

Lire la suite »
1945-1962

Aux origines du
Front de libération nationale algérien :
une nouvelle édition revue et augmentée
du livre de référence de Mohammed Harbi

Mohammed Harbi, acteur de la guerre d’indépendance algérienne et historien, a publié en 1975 aux éditions Christian Bourgois son livre Aux origines du Front de Libération Nationale : la scission du PPA-MTLD. Contribution à l’histoire du populisme révolutionnaire en Algérie, livrant pour la première fois des documents et des analyses qui manquaient cruellement au discours sur l’histoire tenu par le pouvoir algérien. Il avait quitté l’Algérie après avoir été emprisonné à la suite de son opposition au coup d’Etat de Boumédienne de juin 1965. Ce livre, jamais publié en Algérie, a été réédité fin 2020 par Abderrahmane Bouchène avec l’accord de l’auteur, dans une édition revue et augmentée qui a été préparée par l’historienne et chercheuse Ouarda Siari Tengour. Une édition nécessaire que Nadjia Bouzeghrane qualifie dans El Watan de « travail contre l’oubli ».

Lire la suite »
Les résistances à la guerre d'Algérie

Le Manifeste des 121,
Déclaration pour le droit à l’insoumission
dans la guerre d’Algérie

La publication, le 6 septembre 1960, du Manifeste pour le droit à l’insoumission dans la guerre d’Algérie a été un tournant important dans la dénonciation en France de la guerre d’Algérie. Critiquant durement le récent rapport de Benjamin Stora, un petit groupe d’historiens a déploré sa préconisation d’organiser un colloque international sur les refus de la guerre d’Algérie en prétendant opposer au Manifeste des 121, le « Manifeste des Intellectuels français pour la résistance à l’abandon », dont les signataires sont qualifiés par eux de « plus nombreux » et portant « des noms prestigieux ». Alain Ruscio, dans l’article ci-dessous pour l’Encyclopédie de la colonisation française (Les Indes savantes) compare les signataires du Manifeste des 121 à ceux de ce texte qui prétendait lui répondre. Entre Pierre Vidal-Naquet et Thierry-Maulnier, entre Jean-Paul Sartre et Jean Dutourd, la comparaison est impitoyable.

Lire la suite »
Livres et films sur la guerre d'Algérie

Un livre majeur de Mathieu Rigouste sur les soulèvements algériens de décembre 1960

« Nous avons subi un véritable Diên Biên Phu psychologique », expliquait un officier français en décembre 1960, au lendemain du formidable mouvement populaire contre l’occupation coloniale qui venait de soulever l’Algérie plusieurs jours durant. C’est l’histoire méconnue de ce moment majeur de la guerre d’indépendance algérienne que retrace le livre (et le film) de Mathieu Rigouste, Un seul héros, le peuple, recensé ici par François Gèze. Nous reproduisons également la bande annonce du film titré comme le livre, Un seul héros, le peuple, ainsi que le lien permettant de le visionner (gratuitement, mais de préférence en apportant un don). Un long métrage nourri d’images d’archives et d’une pléiade de témoignages d’acteurs et d’actrices de la période, ainsi que des paroles d’historiens. Et qui se clôt par de belles images des manifestations du hirak algérien de 2019 auquel le mouvement de décembre 1960, à bien des égards, fait irrésistiblement penser.

Lire la suite »
1945-1962

Harkis : une mémoire à vif
par Rachida El Azzouzi, Fatima Besnaci-Lancou
et Gilles Manceron

Le terme de harki désigne deux réalités : les supplétifs recrutés par l’armée française durant la guerre d’Algérie, sous différents noms qui ont laissé place à la désignation générique de harki ; et le groupe social, dont la plus grande partie était composée de femmes et d’enfants, qui ont été transportés en France en raison des violences qui les menaçaient lors de l’indépendance. De part et d’autre de la Méditerranée, leur histoire complexe n’a cessé de faire l’objet d’instrumentalisations, de mensonges et d’anathèmes. Pour Mediapart Rachida El Azzouzi a abordé la mémoire à vif liée à cette histoire dans une émission réunissant Fatima Besnaci-Lancou – qui a quitté enfant l’Algérie en 1962 et a partagé la relégation scandaleuse de ce groupe social dans la France postcoloniale, et est devenue historienne -, et Gilles Manceron, dont nous reproduisons un article sur le sort de ces Algériens plongés dans la violence de la colonisation et de ses suites.

Lire la suite »
1945-1962

Georges Counillon, engagé pour l’indépendance de l’Algérie, tué en 1955 par des frères de combat

Mohamed Rebah a connu Maurice Audin comme professeur de mathématiques et comme militant du parti communiste algérien qui, à partir de 1955, combattait pour l’indépendance de l’Algérie dans le cadre de la guerre lancée par le FLN, le 1er novembre 1954. Il est venu chez Maurice Audin pour des leçons particulières de mathématiques et l’a côtoyé au sein d’une cellule du PCA. Devenu chercheur en histoire et auteur du livre, Des chemins et des hommes (2009), il a fait une recherche sur le docteur Georges Counillon, premier médecin au maquis des Aurès, suscitée par la lecture du roman L’As de Tahar Ouettar, et un entretien avec son auteur, ainsi que celle de l’ouvrage du docteur Mohamed-Larbi Madaci, Les Tamiseurs de sable. Sa recherche se poursuit et son texte sera mis à jour. Nous l’accompagnons de la notice de René Gallissot sur l’avocat Laïd Lamrani qui a partagé le sort de Georges Counillon.

Lire la suite »
Livres et films sur la guerre d'Algérie

Un roman graphique sur l’œuvre de Frantz Fanon

L’écrivain Frédéric Ciriez et le dessinateur Romain Lamy ont publié à La Découverte une évocation documentée de l’itinéraire de Frantz Fanon (1925-1961) sous la forme d’un roman graphique. Ils y imaginent en particulier le contenu de la rencontre qui eut lieu à Rome en août 1961, durant trois jours, du penseur martiniquais avec Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir et Claude Lanzmann. Fanon est indissociable de la réflexion sur le racisme, la guerre d’indépendance algérienne et les luttes anticoloniales du XXe siècle. Au moment où les négociations d’Evian avaient commencé et où se dessinait l’indépendance prochaine de l’Algérie, Fanon, gravement malade, raconte sa vie et ses combats et échange avec Sartre en lui portant parfois la contradiction. Ce livre est à la fois une biographie intellectuelle et politique de Frantz Fanon et une introduction à son œuvre dont l’importance ne cesse d’être davantage reconnue au XXIème siècle.

Lire la suite »
Les exactions : torture, viols, exécutions extrajudiciaires

Malika, la veuve d’Ali Boumendjel,
assassiné à Alger en 1957,
vient de mourir, sans un mot du président de la République sur le sort de son mari

On sait qu’Emmanuel Macron s’est rendu le 13 septembre 2018 au domicile de Josette Audin pour lui présenter les excuses de la France pour l’assassinat de son mari par des militaires français. L’avocat Ali Boumendjel figure parmi les milliers de ceux qui ont subi le même sort. Juriste de talent, étudiant du professeur de droit et grand résistant René Capitant, connu en Algérie pour être proche de Ferhat Abbas au sein de l’Union démocratique du Manifeste algérien (UDMA), il a été lui aussi arrêté, torturé et tué par les parachutistes français. Sa veuve, Malika, n’a cessé, comme Josette Audin, de demander aux autorités françaises la vérité sur la mort de son mari. Elle s’est éteinte dans la nuit du 10 au 11 août 2020 à l’âge de 101 ans, sans jamais avoir reçu une parole de réconfort et de vérité de leur part.

Lire la suite »
Les exactions : torture, viols, exécutions extrajudiciaires

Les viols dans la répression de la guerre d’indépendance algérienne

Nous publions ici le texte et la vidéo de l’intervention de la journaliste et essayiste Florence Beaugé lors de la journée d’études du 20 septembre 2019, « Les disparus de la guerre d’Algérie du fait des forces de l’ordre françaises. Vérité et justice ? », qui s’est tenue à l’Assemblée Nationale. Elle y montre que les viols constituent l’exaction la plus cachée et la plus tue de la guerre d’Algérie, autant par les victimes que par les auteurs. Ils n’ont pas été de simples « dépassements» de la part de l’armée française en Algérie mais, au même titre que la torture et les disparitions forcées, ont eu un caractère massif entre 1954 et 1962. Sur ce point, conclut-elle, le silence officiel perdure, du côté algérien comme du côté français.

Lire la suite »