Nice célèbre le cinquantième anniversaire de l’exode des Français d’Algérie
Comment faut-il comprendre Christian Estrosi quand il déclare à propos de la célébration du cinquantenaire de “l’exode d’un million de personnes” : « Tout n’a pas été dit sur cette période. Il reste bien des choses à dire. Et ce qui doit être dit doit être dit à Nice1 » ?
Cette question se pose pour différentes raisons. En effet, le député-maire de Nice s’était ému il y a quelques jours de la tenue dans sa ville d’un colloque organisé par la LDH les 10 et 11 février 2012, à l’occasion du cinquantième anniversaire de la fin de la guerre d’Algérie, et il avait fait aussitôt connaître sa «totale désapprobation quant à cette démarche, qui ne s’inscrit en aucune manière dans le cadre ou l’esprit, de la commémoration du Cinquantenaire à Nice».
En octobre 2011 déjà, Christian Estrosi avait interpellé le consul d’Algérie à Nice pour lui exprimer son étonnement face à l’organisation d’une conférence sur les événements du 17 octobre 1961 « qu’un certain nombre de ses administrés considèrent comme une provocation susceptible de générer des tensions».
En revanche, pour le cinquantenaire du putsch d’Alger en avril dernier, il avait permis aux nostalgiques de l’OAS de fleurir le mémorial dédié “aux martyrs de l’Algérie française” du jardin d’Alsace-Lorraine – monument qui rend notamment hommage à Roger Degueldre, responsable des “commandos Delta” qui assassinèrent six dirigeants des centres sociaux-éducatifs à Alger, le 15 mars 1962.
La municipalité niçoise a prévu de célébrer le cinquantenaire de l’“exode”. Le programme officiel précise que la commémoration doit se dérouler «sous le sceau de l’exigence mémorielle et du recueillement». Un élément important sera sans doute l’érection sur la Promenade des Anglais d’un monument à la mémoire des Pieds-Noirs – « un monument qui regardera de l’autre côté de la mer » et qui sera inauguré le 30 juin prochain.