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Édition du 15 novembre au 1er décembre 2024

Nice

Un détail du mémorial de Nice
Nice

Nice célèbre le cinquantième anniversaire de l’exode des Français d’Algérie

Comment faut-il comprendre Christian Estrosi quand il déclare à propos de la célébration du cinquantenaire de “l’exode d’un million de personnes” : « Tout n’a pas été dit sur cette période. Il reste bien des choses à dire. Et ce qui doit être dit doit être dit à Nice1 » ?

Cette question se pose pour différentes raisons. En effet, le député-maire de Nice s’était ému il y a quelques jours de la tenue dans sa ville d’un colloque organisé par la LDH les 10 et 11 février 2012, à l’occasion du cinquantième anniversaire de la fin de la guerre d’Algérie, et il avait fait aussitôt connaître sa «totale désapprobation quant à cette démarche, qui ne s’inscrit en aucune manière dans le cadre ou l’esprit, de la commémoration du Cinquantenaire à Nice».

En octobre 2011 déjà, Christian Estrosi avait interpellé le consul d’Algérie à Nice pour lui exprimer son étonnement face à l’organisation d’une conférence sur les événements du 17 octobre 1961 « qu’un certain nombre de ses administrés considèrent comme une provocation susceptible de générer des tensions».

En revanche, pour le cinquantenaire du putsch d’Alger en avril dernier, il avait permis aux nostalgiques de l’OAS de fleurir le mémorial dédié “aux martyrs de l’Algérie française” du jardin d’Alsace-Lorraine – monument qui rend notamment hommage à Roger Degueldre, responsable des “commandos Delta” qui assassinèrent six dirigeants des centres sociaux-éducatifs à Alger, le 15 mars 1962.

Un détail du mémorial de Nice
Un détail du mémorial de Nice

La municipalité niçoise a prévu de célébrer le cinquantenaire de l’“exode”. Le programme officiel précise que la commémoration doit se dérouler «sous le sceau de l’exigence mémorielle et du recueillement». Un élément important sera sans doute l’érection sur la Promenade des Anglais d’un monument à la mémoire des Pieds-Noirs – « un monument qui regardera de l’autre côté de la mer » et qui sera inauguré le 30 juin prochain.

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Communistes, altermondialistes et associatifs se sont rassemblés hier pour s'insurger contre la commémoration (photo F. Lec)
Nice

Nice : le maire et le préfet laissent célébrer le putsch d’avril 1961

En dépit des nombreuses protestations qu’il a suscitées, un rassemblement a pu se tenir à Nice, samedi 23 avril 2011, dans le jardin
Alsace-Lorraine, devant le monument où est gravé le nom de Roger Degueldre, chef des commandos delta de l’OAS. Il s’agissait de célébrer le soulèvement contre la République des généraux à Alger en avril 1961.

Après le succès de la rencontre organisée le 20 avril dernier par les organisations regroupées autour de la section de Nice de la LDH, cet épisode montre le travail de vérité qu’il reste à faire pour que la guerre d’Algérie soit considérée pour ce qu’elle a été. L’aspect guerre coloniale–guerre d’indépendance de ce conflit, dont le cinquantenaire de la fin sera célébré l’an prochain, doit être reconnu. Tout en s’inclinant devant toutes les victimes, la section de Nice de la Ligue des droits de l’Homme, envisage l’organisation en 2012 d’une rencontre permettant de développer une réflexion sur les séquelles aujourd’hui de ce conflit colonial, dans le respect de la vérité historique.

[Mis en ligne le 24 avril 2011, mis à jour le 25]

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les rencontres de la LDH : la parole libérée, à Nice le 20 avril 2011

Une centaine de personnes ont participé, mercredi 20 avril 2011, à la rencontre organisée par la section de Nice de la LDH2, à l’occasion du cinquantième anniversaire du putsch, sur le thème: “Alger, avril 1961, un soulèvement contre la République”.

Les interventions, dont vous trouverez ci-dessous un compte-rendu (encore incomplet), ont été suivies par des prises de parole de la part de personnes venues assister à cette rencontre. La libération de la parole a été un moment particulièrement fort, et parfois émouvant : pour la première fois, a-t-il été dit, la guerre d’Algérie a pu être évoquée sans retenue à Nice. Le baillon a été défait, la peur surmontée, les témoignages livrés à visage découvert.

La section niçoise de la LDH a l’intention de poursuivre cette ouverture.

[Mis en ligne le 22 avril 2011, mis à jour le 23]

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l’éloge des putschistes d’Alger d’avril 1961 : une insulte à la République

Des associations nationales et un certain nombre d’organisations niçoises se joignent à la section locale de la Ligue des droits de l’Homme pour écrire au préfet des Alpes-Maritimes et au maire de Nice : elles tiennent à exprimer leur protestation à la suite de l’annonce dans Nice-Matin, le 27 février dernier, d’un hommage, le 23 avril prochain, au « quarteron de généraux » – Challe, Jouhaud, Salan et Zeller – responsables de l’« aventure odieuse et stupide » que fut le putsch d’Alger.

Une commémoration d’autant plus inacceptable qu’elle sera rendue au jardin Alsace-Lorraine devant le monument aux rapatriés, en réalité un monument d’hommage à l’OAS à travers la personne de Roger Degueldre.

Ce projet a notamment suscité l’émotion du Grand Orient de France qui rappelle que parmi les six inspecteurs des Centres sociaux éducatifs assassinés à Alger le 15 mars 1962 figurait Max Marchand, membre de l’obédience.

La FNACA s’indigne et salue la mémoire du sergent Pierre Auguste Brillant, tué le 22 avril 1961 par les hommes du 1er REP, lors de la prise de la station radio d’Alger.

La section de Nice de la LDH a pris l’initiative de la création d’un collectif d’associations républicaines, et appelle le 20 avril à une réunion publique sur le thème « Alger 1961, un soulèvement contre la République ».

[Mis en ligne le 10 avril 2011, mis à jour le 20]

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Les “appelés” n'ont pas marché...
Nice

de l’illégitimité des hommages rendus aux responsables du putsch d’Alger et de l’OAS

A l’occasion du cinquantième anniversaire du putsch d’Alger, des “nostalgériques” ont décidé de rendre hommage à Nice, le 23 avril prochain, au «quarteron de généraux» – Challe, Jouhaud, Salan et Zeller – responsables de cette «aventure odieuse et stupide»3.

L’échec de cette tentative de putsch a entraîné l’émergence de l’OAS – Organisation armée secrète – un mouvement clandestin qui a tenté, par l’action terroriste, de s’opposer à l’indépendance de l’Algérie. Responsable de plusieurs centaines d’attentats et d’exécutions en Algérie et en France, l’OAS a tué 2 700 personnes, dont 2 400 Algériens, de janvier 1961 à septembre 1962.

Cet hommage paraît totalement illégitime à la plupart de nos concitoyens. C’est plutôt aux «appelés» qu’il conviendrait de rendre hommage : par leur loyauté et leur refus d’obéir aux putschistes, ils ont contribué à l’échec d’une opération criminelle dirigée contre la République.

Les “appelés” n'ont pas marché...
Les “appelés” n’ont pas marché…
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