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Édition du 15 novembre au 1er décembre 2024

La restitution des objets et restes mortuaires coloniaux

La restitution des objets et restes mortuaires coloniaux

Le long combat de l’Afrique pour son art,
par Bénédicte Savoy

L’historienne de l’art Bénédicte Savoy a rendu en 2018 au président Macron, avec l’économiste Felwine Sarr, un rapport remarqué « sur la restitution du patrimoine culturel africain ». Elle publie en 2023 au Seuil Le long combat de l’Afrique pour son art, dans lequel elle montre que la revendication africaine de restitution, loin d’être récente, remonte aux années 1960 et a suscité immédiatement des résistances fortes en Europe qui sont loin d’être dissipées aujourd’hui. Selon elle, la restitution est essentielle à toute relation future entre les pays africains et les anciennes métropoles coloniales. Nous publions ici la présentation de l’éditeur, une vidéo dans laquelle Bénédicte Savoy expose cette problématique, un entretien dans Le Monde, ainsi qu’une des leçons filmées qu’elle a donné au Collège de France en 2017.

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La restitution des objets et restes mortuaires coloniaux

Restitution des restes humains :
le grand retard français

En sus d’innombrables objets pillés, la France conserve de son ère coloniale des milliers de restes humains dont elle n’a à ce jour restitué qu’un très faible nombre à ses anciennes colonies. Une enquête du New York Times indique que le Musée de l’Homme conserve ainsi dans ses réserves « 18 000 crânes » – comprenant aussi des restes de victimes du génocide arménien – et pointe une forte résistance française à les restituer. Une polémique a par ailleurs éclaté à propos des crânes rendus à l’été 2020 à l’Algérie : certains ne sont pas, selon plusieurs journaux dont Le Monde, ceux de résistants algériens, mais de supplétifs de l’armée française, ce dont le gouvernement algérien aurait été informé. Ce dernier l’a démenti.

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La restitution des objets et restes mortuaires coloniaux

« Les otages, contre-histoire
d’un butin colonial »,
par Taina Tervonen

« Derrière les objets issus des guerres coloniales que nous admirons dans les musées se trouve une histoire violente, il est temps de l’écouter. » Dans Les otages, contre-histoire d’un butin colonial, publié en août 2022 par les éditions Marchialy, la journaliste franco-finlandaise née au Sénégal Taina Tervonen raconte, à la première personne, une passionnante enquête menée en France, au Sénégal et au Mali pour reconstituer l’histoire d’objets pillés par l’armée française lors de la prise de Ségou en 1890, au « Soudan français », aujourd’hui le Mali. Nous publions une recension de ce livre par Le Monde Afrique, ainsi qu’un entretien avec l’autrice publié dans Streetpress.

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La restitution des objets et restes mortuaires coloniaux

Un projet de loi permettant la restitution d’œuvres pillées pendant la colonisation
ne clôt pas le débat

Un rapport a été remis en 2018 par Felwine Sarr et Bénédicte Savoy sur la restitution des œuvres du patrimoine culturel africain entrées de force dans les musées français. Le 6 octobre 2020, un projet de loi instaurant une dérogation exceptionnelle à l’inaliénabilité des collections a été adopté par l’Assemblée nationale, par 49 voix pour et aucune contre, permettant la restitution de quelques unes au Sénégal et au Bénin. Il doit être examiné au Sénat. Ci-dessous l’interview par France culture de Mame-Fatou Niang, maîtresse de conférence en littérature française à l’Université Carnegie-Mellon (Pittsburgh, USA), qui a assisté au débat, et la tribune publiée dans Libération par Louis-Georges Tin, Lova Rinel et Laurent Tonegnikes pour lesquels il s’agit d’« une restitution en trompe-l’œil ». En Belgique, le musée d’Anvers, qui détient 5 000 objets et œuvres d’origine congolaise, a organisé une exposition d’une centaine d’entre elles. Si le livret qui l’accompagne ne va pas jusqu’à proposer leur restitution, il indique que le musée est ouvert à cette question.

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Les crânes d'Algériens au Musée de l'homme

Le retour attendu des martyrs des Zaatcha

L’universitaire, chroniqueur et écrivain algérien Brahim Senouci avait lancé en 2016 une pétition pour la restitution par la France des crânes des résistants algériens du XIXe siècle conservés honteusement dans les réserves du Musée de l’homme, à Paris. Il se félicite de ce que le président français Emmanuel Macron ait annoncé le 6 décembre 2017, à l’occasion d’un bref voyage en Algérie, qu’ils allaient être restitués. Tout en regrettant que les autorités algériennes aient peu fait pour faire avancer ce dossier : sur les 30 000 signatures recueillies, la majorité sont venues de France. Ce qui souligne selon lui la gravité de la crise morale que traverse son pays.

Brahim Senouci est professeur de sciences physiques à l’université de Cergy-Pontoise.

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le point sur l’affaire des crânes au musée

La chaîne France24 a diffusé le 28 septembre 2016 une émission consacrée à un chapitre relativement peu connu de la conquête coloniale de l’Algérie : l’histoire de combattants algériens fusillés, puis décapités au milieu du XIXème siècle pour avoir combattu la colonisation française.

Plus de 150 ans après leur mort, les crânes de ces résistants font partie des collections anthropologiques du Musée de l’Homme à Paris. Comment sont-ils arrivés là ? Seront-ils un jour rapatriés en Algérie, comme le demande une pétition qui a reçu près de 30 000 signatures venant des deux rives de la Méditerranée ? Gilles Manceron, historien de la colonisation, donne son point de vue.

[Mis en ligne le 30 septembre 2016, mis à jour le 1er octobre]

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les crânes oubliés de la conquête de l’Algérie

La présence au Musée de l’homme de restes mortuaires d’Algériens qui avaient résisté à la conquête de leur pays par la France, commence à être connue. Une pétition demandant le retour en Algérie des dépouilles de ces combattants, a été signée par plus de 28 000 personnes de l’une ou l’autre des deux rives de la Méditerranée. La Ligue des droits de l’homme et d’autres associations soutiennent cette demande …

Mais, apparemment, côté gouvernements rien ne bouge.

Aidez-nous en signant et en diffusant la pétition autour de vous !
cliquez

Vous pouvez écouter un reportage audio de Anaëlle Verzaux et Rosa Moussaoui
sur ce sujet

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La résistance à Zaâtcha.
Les crânes d'Algériens au Musée de l'homme

“les crânes de résistants algériens” n’ont rien à faire au Musée de l’homme

Il y a quelques années, des restes mortuaires de résistants algériens du milieu du 19e siècle ont été retrouvés au Musée de l’homme à Paris. Depuis lors, la demande se fait jour de rapatrier ces dépouilles humaines en Algérie ; un collectif d’historiens et d’universitaires apporte son soutien dans une tribune, publiée dans Le Monde daté des 10 et 11 juillet, qui appelle au retour de ces restes en Algérie, ce qui permettrait de leur donner une sépulture digne, comme cela s’est fait pour les rebelles maori et pour les résistants kanak (Ataï).

La Ligue des droits de l’homme s’exprime de façon analogue dans un communiqué. Et vous pouvez vous joindre à ces soutiens en signant la pétition en ligne.

[Mise en ligne de la tribune le 10 juillet 2016 – mise à jour le 11]

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Réserves des restes humains du Musée de l'Homme © Aucun(e)
Les crânes d'Algériens au Musée de l'homme

France-Algérie : le casse-tête des crânes du Musée de l’Homme

Redécouverts en 2011, les crânes de plusieurs dizaines de combattants algériens, décapités pour avoir combattu la colonisation française au milieu du XIXe siècle, sont actuellement stockés dans les réserves anthropologiques du Musée de l’Homme, à Paris. Parmi eux figurent les têtes de chefs connus de la rébellion – des « résistants » donc.

En 2011, l’historien Ali Farid Belkadi a lancé une première pétition demandant le retour en Algérie de ces restes humains. En mai 2016, l’universitaire Brahim Senouci a lancé une nouvelle pétition
demandant que ces dépouilles mortuaires soient remises à l’Algérie – à ce jour, plus de 27 000 personnes, d’une rive ou de l’autre de la Méditerranée, l’ont signée.

La situation semble actuellement bloquée. En témoigne le courriel du 29 juin 2016 adressé à Brahim Senouci par Michel Guiraud, directeur du musée de l’Homme. Vous trouverez ci-dessous le courriel en question ; il est suivi d’un article exposant les points de vue de deux historiens algériens, Hassan Remaoun et Mohamed Lahcen Zeghidi.

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Les restes d'Algériens conservés dans un musée à Paris (DR).
Les crânes d'Algériens au Musée de l'homme

Une pétition : rendons à l’Algérie les dépouilles de ses résistants

Saartjie Baartman, une esclave noire d’Afrique du Sud, de son vrai nom Sawtche, était surnommée la « Vénus hottentote » à cause d’un physique singulier. A partir de 1810, et pendant des décennies, elle a été exposée en Europe comme un phénomène de foire. L’un des premiers actes de Nelson Mandela, président de la Nouvelle Afrique du Sud, fut d’exiger son rapatriements dans son pays où elle fut dignement inhumée dans son village natal, en août 2002 1.

Après 136 ans passés en France, le crâne du grand chef kanak Ataï, décapité le 1er septembre 1878 en Nouvelle-Calédonie, a été officiellement restitué à ses descendants. Vingt-cinq ans après la prise de possession de l’archipel par les autorités françaises, Ataï avait pris la tête d’une révolte pour protester contre les spoliations foncières de l’administration coloniale. La répression avait fait plus d’un millier de morts parmi les Kanak 2.

La France devrait aujourd’hui s’inspirer des exemples précédents pour les crânes d’anciens résistants algériens à la conquête coloniale de leur pays, qui sont stockés dans des cartons du Muséum national d’histoire naturelle à Paris 3. Nous demandons par la pétition ci-dessous que ces dépouilles soient remises à l’Algérie et nous vous invitons, quelle que soit votre nationalité, à nous rejoindre en la signant.

[Mis en ligne le 20 mai 2016, mis à jour le 17 juin]

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les têtes des résistants algériens du Musée de l’homme

Le premier à avoir attiré l’attention de l’opinion publique sur la présence dans des musées français de restes mortuaires algériens est Ali Farid Belkadi qui a lancé en mai 2011 une pétition adressée au gouvernement algérien … restée sans suite 4.
Le 18 mai 2016, Brahim Senouci a lancé une nouvelle pétition que nous vous incitons à signer 5 ; cette dernière dépassait les 3 000 signataires au cours de la journée du 13 juin.

Ci-dessous un appel de François Gèze, suivi d’un article de Rosa Moussaoui. Il faut les lire pour ne pas oublier …

[mise en ligne le 9 juin 2016, mise à jour le 13]

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