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Édition du 15 novembre au 1er décembre 2024

Les harkis et autres rapatriés coloniaux

Harkis

Découverte du cimetière « sauvage »
d’un camp de harkis en France
Vérité et justice pour ces victimes du colonialisme et du postcolonialisme

En août 2022, un reportage de Prisca Borrel dans Mediapart racontait la recherche à proximité du camp de Saint-Maurice-L’Ardoise (Gard), où furent internés en 1962 d’anciens harkis et leurs familles dans des conditions très dures, d’un cimetière « sauvage » créé par l’administration du camp et « oublié » depuis. 71 personnes, dont 61 enfants, y furent inhumées à la sauvette entre 1962 et 1964, selon une archive de la gendarmerie datant de 1979, découverte par Nadia Ghouafria. A la mi-mars 2023 le lieu a enfin été fouillé, grâce au combat de descendants de harkis, comme le raconte France 3 Occitanie. 27 lieux d’inhumation et des ossements d’enfants y ont été trouvés. Ci-dessous la vidéo de l’AFP montrant ces fouilles réalisées par un archéologue de l’Institut national d’archéologie préventive (INRAP). Et aussi la lettre adressée aux membres de la commission d’historiens franco-algérienne par l’association Enfants de harkis, Vérité, Justice et Réconciliation.

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Harkis

Que penser de la journée
d’« hommage aux harkis »
du 25 septembre 2018 ?

La journée d’hommage aux harkis, officielle depuis 2003, a été marquée par une cérémonie aux Invalides et l’attribution de la légion d’honneur à des supplétifs enrôlés par l’armée française dans la guerre d’Algérie. Mais deux choses ont peu été relevées : la visite, auparavant, de la secrétaire d’Etat à Bias, sur les lieux de l’un des camps d’enfermement de harkis après 1962 aux conditions les plus dures ; et la légion d’honneur attribuée à une historienne fille de harki, Fatima Besnaci-Lancou, arrivée très jeune en France et devenue auteure de travaux historiques importants sur cette guerre et ses suites.

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Indochinois

Les travailleurs vietnamiens en France, 1939-1952, par Liem Khê Luguern

Depuis plusieurs années, Liem Khê Luguern consacre ses travaux à la présence des travailleurs dit Indochinois — en fait, presque uniquement Vietnamiens — en France durant la Seconde Guerre mondiale. Après un premier article, en 1989, « Les travailleurs indochinois en France de 1939 à 1948 » (Bulletin du Centre d’histoire de la France contemporaine, Université de Nanterre, n° 10), elle a soutenu en 2014, une thèse d’histoire à l’EHESS, sous la direction de Gérard Noiriel : « Les Travailleurs Indochinois. Étude socio-historique d’une immigration coloniale ». Dans l’article qui suit, elle donne un résumé de cette histoire trop oubliée.

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Indochinois

Les travailleurs vietnamiens immigrés de force (1939-1952)

En 2004, le journaliste Pierre Daum, alors correspondant à Montpellier du journal « Libération », découvre à la faveur d’un reportage à Arles un musée consacré à la riziculture en Camargue où une photo datant de 1942 montre des paysans vietnamiens en train de planter le riz. C’est le début d’une enquête qui l’a amené à publier plusieurs livres et à collaborer à plusieurs films sur les « Indochinois » enrôlés de force comme travailleurs à la veille de la guerre et employés ensuite quasi gratuitement à différents travaux. Il signe cette fois avec le dessinateur de BD Clément Baloup un album mettant en lumière ce moment oublié de l’histoire de France.

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la France reconnaît la responsabilité de ses gouvernements dans l’abandon des harkis

François Hollande a reconnu, dimanche 25 septembre, « les responsabilités des gouvernements français dans l’abandon des harkis, les massacres de ceux restés en Algérie et les conditions d’accueil inhumaines de ceux transférés en France ». Le chef de l’Etat prononçait une allocution dans la cour de l’Hôtel national des Invalides, dans le cadre de la journée nationale d’hommage aux harkis.

Evoquant une « vérité implacable » et « cruelle », M. Hollande a parlé
des « combattants qui furent privés de la protection de la France au lendemain de la guerre d’Algérie et dont l’abandon ne fut jamais pleinement reconnu par la République. » 1

[Mis en ligne le 25 septembre 2016, mis à jour le 9 octobre 2016]

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harkis : toujours trop de tabous, par Pierre Daum

Dans une tribune publiée dans Libération le 25 septembre 2015, Pierre Daum, écrivain et journaliste
2, aborde une nouvelle fois le problème des civils algériens utilisés comme supplétifs par l’armée française pendant la guerre d’Algérie. Le problème de ceux que l’on désigne en France par le terme de “harkis” est l’un des derniers blocages à l’apaisement entre Paris et Alger.
3

A la suite, vous trouverez une réponse à la tribune de Pierre Daum que Fatima Besnaci-Lancou, co-fondatrice de l’association Harkis et droits de l’Homme, nous a adressée le 29 septembre en nous demandant de la mettre en ligne.

[Mis en ligne le 26 septembre 2015, mis à jour le 1er octobre]
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Harkis

Pierre Daum : “la majorité des harkis n’a pas quitté l’Algérie”

Il était jusqu’à présent généralement admis qu’en 1962, les harkis, ces Algériens intégrés à l’armée française pendant la guerre d’indépendance, avaient ou bien réussi à s’enfuir en France ou bien été “massacrés”. La réalité est très différente : la plupart d’entre eux n’ont pas été tués et vivent en Algérie depuis un demi-siècle. C’est ce qu’affirme Pierre Daum dans sa nouvelle enquête, qui paraît chez Actes Sud le 2 avril prochain.

Voici un livre qui bouscule nombre d’idées reçues, sur chacune des deux rives de la Méditerranée. Pendant deux ans et demi, Pierre Daum a sillonné l’Algérie afin de retrouver des témoins qui acceptent de parler de cette histoire occultée. La soixantaine de témoignages que l’auteur a recueillis – auprès d’anciens supplétifs, mais aussi d’anciens soldats de l’armée régulière, et d’anciens civils “pro-français” – infirme plusieurs idées reçues en Algérie comme en France au sujet de ces hommes qui se trouvaient du côté français pendant la guerre d »indépendance ; que ce soit leur nombre (qu’il évalue aux environs de 450 000), les motivations de leur engagement ou leur sort au moment de l’indépendance.

Précédés d’une longue introduction historique, ces récits de vie permettent de comprendre que l’histoire des “harkis” (supplétifs et autres) s’inscrit au cœur d’un système colonial qui opprima le peuple algérien pendant cent-trente-deux années. Aujourd’hui, un demi-siècle après la fin de l’occupation française de l’Algérie, ces hommes et leurs familles apparaissent comme les ultimes victimes d’un passé colonial dont les plaies ne sont toujours pas cicatrisées, ni en France, ni en Algérie.

Journaliste ancien correspondant de Libération en Autriche puis en Languedoc-Roussillon, Pierre Daum a publié aux éditions Actes Sud Immigrés de force (2009) sur les travailleurs indochinois en France pendant la seconde mondiale, et Ni valise ni cercueil. Les Pieds-noirs restés en Algérie après l’indépendance (2012).
Parallèlement à ses travaux de recherches sur le passé colonial de la France, il effectue régulièrement des grands reportages pour Le Monde diplomatique.

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harkis : François Hollande doit respecter son engagement

A la veille du 25 septembre 2014 et de la journée d’hommage aux harkis présidée à Paris par Manuel Valls, trois associations de défense des droits de l’Homme demandent à François Hollande de respecter son engagement du 5 avril 2012.

Ces actions font suite à une sollicitation de l’Association Harkis et droits de l’Homme qui demande au Président de la République de respecter son engagement de « reconnaître publiquement les responsabilités des gouvernements français dans l’abandon des harkis, le massacre de ceux restés en Algérie et les conditions d’accueil des familles transférées dans des camps en France ».

Vous trouverez ci-dessous la lettre adressée à François Hollande par la Ligue des droits de l’Homme.

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 12 mai 2013 : journée de l’abandon des harkis

Un collectif d’associations de familles d’anciens harkis appelle à un rassemblement le 12 mai 2013 à 10h, devant le Palais de Justice de Paris. Ce jour-là, baptisé Journée de l’abandon des harkis, elles demanderont au président de la République de tenir son engagement du 5 avril 2012 en reconnaissant la responsabilité des gouvernements français dans l’abandon de certains d’entre eux en Algérie, où on les savait menacés, ainsi que dans la relégation dans des camps de ceux qui avaient pu gagner la France.

Vous trouverez ci-dessous quelques éléments d’information, à la suite de deux communiqués de soutien : des directives ministérielles de mai 1962 concernant les harkis, la fin du camp de Saint-Maurice-l’Ardoise, l’engagement du candidat François Hollande, ainsi que le message lu par Kader Arif le 25 septembre 2012.

[Mis en ligne le 20 février 2013, mis à jour le 6 mai]

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pour la fin d’une injustice frappant les anciens harkis

Dans une interview au JDD4, Kader Arif, ministre délégué aux anciens combattants, évoquant les relations entre la France et l’Algérie, juge «inacceptable […] que nos compatriotes harkis ne puissent pas se rendre dans le pays de leurs ancêtres ou, pour ceux qui le souhaitent, y être enterrés.» Il salue toutefois «une volonté d’ouverture» à ce sujet de la part de «nos amis algériens»

Cinquante ans après la fin de la guerre d’indépendance, il serait temps de permettre aux anciens harkis de retrouver leur pays d’origine et leurs familles.

Pour tenter de faire avancer les choses dans ce domaine, nous nous joignons à l’association Harkis et droits de l’Homme pour suggérer à Kader Arfi d’emmener avec lui Brahim Sadouni qui n’a pu revoir son village natal depuis près de cinquante ans. Une action symbolique qui pourrait marquer la fin d’une période douloureuse.

[Mis en ligne le 23 octobre 2012, mis à jour le 2 novembre]

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