Monsieur le Président de la République
Réf. 654/14/MT/VP/FY
Monsieur le Président de la République,
Au regard des droits de l’Homme, n’est-il pas temps que notre pays reconnaisse officiellement la tragédie des harkis ?
Le 5 avril 2012, avec courage et lucidité, vous vous étiez engagé, une fois élu, à « reconnaître publiquement les responsabilités des gouvernements français dans l’abandon des harkis, le massacre de
ceux restés en Algérie et les conditions d’accueil des familles transférées dans les camps en France ». A l’approche du 25 septembre 2014, journée nationale d’hommage aux harkis, nous souhaitons vous
dire notre espoir que celui-ci soit tenu, par vous-même, à cette occasion. La société française, dans son ensemble, y est prête.
Ces faits sont advenus dans le cadre de l’histoire coloniale de la France en Algérie, et, pour ce qui est des camps après 1962, de la poursuite logique coloniale sur son propre sol.
Parmi les personnalités qui ont soutenu ou soutiennent encore des initiatives allant dans ce sens,
certains ont approuvé la lutte du peuple algérien pour son indépendance, d’autres non. Voici quelques
noms : Germaine Tillion et Anise Postel-Vinay, deux figures emblématiques de la Résistance ; François
Jacob et Pierre-Gilles de Gennes, deux Prix Nobel ; Jean Lacouture et Jean Daniel, deux journalistes ;
Henri Alleg, personnalité emblématique de la lutte contre le système colonial ; des personnalités du
monde de la culture, Régine Desforges, Ariane Mouchkine, Boris Cyrulnik, Jean-Pierre Bacri…,
montrant ainsi le large consensus sur ce point au sein de la société.
Les principales associations de harkis représentatives ne demandent pas de réparations financières ou matérielles, mais elles attendent que justice leur soit rendue.
Nous vous demandons, Monsieur le Président, de vous exprimer au nom de la République et dire solennellement la responsabilité des gouvernements de l’été 1962, dans l’abandon et le massacre de
familles de harkis.
Je vous prie de croire, Monsieur le Président de la République, à l’expression de ma haute considération.
Président de la LDH