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Édition du 15 novembre au 1er décembre 2024

La reconnaissance des crimes coloniaux 1830-1962

Emmanuel Macron et les crimes du colonialisme

Rendre hommage à Paul Teitgen
par Fabrice Riceputi

Dans une tribune publiée dans Le Monde Afrique, l’historien Fabrice Riceputi relève que Paul Teitgen — qui s’opposa aux exactions de l’armée française à Alger en 1957, témoigna sur elles et fut sanctionné pour cela par le gouvernement de Michel Debré — n’a fait l’objet d’aucun hommage officiel. « Pour la même raison, selon lui, qui a fait annuler la panthéonisation de l’avocate Gisèle Halimi » : la difficulté pour les autorités de ce pays à reconnaître comme tels les crimes de l’armée française en Algérie. Outre cette tribune, nous publions la lettre de démission de Paul Teitgen au ministre Robert Lacoste, ainsi qu’un extrait de film dans lequel il explique son refus de la torture.

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La reconnaissance des crimes coloniaux 1830-1962

L’accès toujours entravé aux archives
de la guerre d’Algérie

Soixante ans après la fin de la colonisation et de la guerre d’Algérie, on parle d’un « apaisement des mémoires ». Mais est-ce possible si la mémoire n’est pas d’abord restituée et si l’accès aux archives reste encore partiel ? Il en est ainsi de la « guerre des grottes » qui a fait rage durant la guerre d’Algérie dans les gigantesques réseaux souterrains de l’Aurès, du nord-est de l’Algérie et du massif du Djudjura dans la chaîne de l’Atlas, où des « sections de grottes » organisées par l’armée française ont été chargées d’utiliser des gaz toxiques contre les personnes, combattantes ou non, qui s’y trouvaient cachées. Le numéro du printemps 2022 de la revue XXI consacre un dossier à cette question.

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Charonne 8 février 1962

Il y a soixante ans
la répression meurtrière
d’une manifestation pacifique
au métro Charonne

Vers la fin de la guerre d’Algérie, le 8 février 1962, alors que les négociations d’Evian étaient bien avancées et qu’on se dirigeait vers l’indépendance prochaine de ce pays, une manifestation parisienne soutenant cette issue et protestant aussi contre les attentats criminels commis par l’organisation terroriste de l’OAS a été attaquée violemment par des brigades spéciales aux ordres du préfet de police Maurice Papon. Neuf personnes sont mortes du fait d’actes de violence destinés à tuer. Les responsabilités particulières du ministre de l’intérieur, Roger Frey, et du premier ministre, Michel Debré, hostile à l’issue de la guerre voulue par le général de Gaulle, doivent être établies. Et la lumière doit être faite sur le silence de l’Etat depuis. Diverses commémorations sont organisées le 8 février 2022 pour demander la reconnaissance de ce crime d’Etat par les plus hautes autorités du pays.

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La reconnaissance des crimes coloniaux 1830-1962

Une plaque très discrète
commémore à Paris l’assassinat
par les services spéciaux français
de l’avocat Amokrane Ould Aoudia
sur l’ordre du premier ministre Michel Debré

Le 23 mai 1959, l’avocat parisien Amokrane Ould Aoudia était assassiné en plein Paris par les services spéciaux français pour l’empêcher de défendre des militants du FLN algérien et de dénoncer la torture dont ils avaient été victimes. L’ordre de le tuer dépendait du Premier ministre Michel Debré sous l’autorité duquel se trouvait le Service Action du SDECE qui a organisé cet assassinat. Les choses ont été racontées par Raymond Muelle, l’officier commandant ce service, au journaliste Jean Guisnel dont nous reproduisons ci-dessous l’article paru dans Le Point le 25 novembre 2021. Suivi de l’intervention de Gilles Manceron sur ce sujet au colloque « À quand la vérité sur les crimes coloniaux, 60 ans après l’assassinat de Ferhat Hached » qui a eu lieu le 12 janvier 2013 dans une salle de l’Assemblée nationale. Selon lui, un tel assassinat décidé par un Premier ministre d’un avocat parisien pour l’empêcher de plaider est unique dans l’histoire de la France.

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Le 17 octobre 1961

17 octobre 1961 :
un crime d’Etat toujours inavouable,
par Fabrice Riceputi

Le 16 octobre 2021, le président Emmanuel Macron s’est rendu au Pont de Bezons, en banlieue parisienne, pour s’y livrer à une cérémonie commémorative. Celle-ci fut suivie de la publication par l’Élysée d’un communiqué de presse exposant brièvement ses motifs. Après le très bref communiqué de François Hollande en 2012, c’est la deuxième initiative présidentielle sur ce sujet en 60 ans. Mais le compte n’y est toujours pas. Dans une tribune publiée sur le site LundiMatin, l’historien Fabrice Riceputi indique qu’en raison de blocages politiques, la reconnaissance pleine et entière d’un crime d’Etat établi par l’historiographie, revendiquée dans la société française depuis les années 1990, particulièrement celle de la responsabilité du gouvernement Debré et de l’institution policière dans cette meurtrière répression, n’est toujours pas formulée.

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La reconnaissance des crimes coloniaux 1830-1962

Emmanuel Macron se trompe
en comparant la tutelle ottomane sur l’Algérie
à la colonisation française,
il choque le peuple algérien et
rend service au régime

En recevant le 30 septembre 2021 dix-huit jeunes à l’Elysée, le président de la République, Emmanuel Macron, a affirmé qu’avant l’occupation française de l’Algérie il « y avait de précédentes colonisations ». Et a accusé la Turquie de « faire totalement oublier le rôle qu’elle a joué en Algérie et la domination qu’elle a exercée ». En se risquant sur le terrain de l’écriture de l’histoire, qui n’est pas le domaine des gouvernants, il profère des inexactitudes et tend à amoindrir la violence de la colonisation française. Ces propos ont choqué nombre d’Algériens, en particulier ceux qui sont impliqués dans le Hirak et veulent que leur pays se réapproprie son histoire. Et ils servent le régime en place qui cherche à susciter dans l’opinion des réflexes étroitement nationalistes. Ci-dessous quelques réactions d’intellectuels algériens.

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Le 17 octobre 1961

Le 17 octobre 1961
crime d’Etat
ou crime de Préfecture ?

Alors que plus de 120 associations, syndicats et partis politiques ont lancé pour les 60 ans du 17 octobre 1961 un appel à la reconnaissance de ce crime d’Etat commis au cœur de la capitale, Emmanuel Macron a publié le 16 octobre 2021 un communiqué qui, s’il a le mérite d’employer le mot « crime », l’attribue au seul Maurice Papon. Dans Politis, Denis Sieffert explique qu’en cela, il a tourné le dos à la vérité. Il a contredit la demande de reconnaissance du crime d’Etat exprimée par Benjamin Stora le jour-même dans Libération et réclamée le 17 octobre dans les rues de Paris par des milliers de manifestants. C’était aussi la demande de tous les intervenants au colloque international qui a eu lieu au Sénat le 15 octobre, dont rend compte l’article du quotidien El Watan que nous reproduisons ici, ainsi qu’un article paru sur le site de France culture.

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Le 17 octobre 1961

Le 17 octobre 2021
Commémoration à Paris
du massacre des Algériens
commis soixante ans auparavant

Soixante ans après la répression meurtrière, le 17 octobre 1961, vers la fin de la guerre d’Algérie, de la manifestation désarmée des Algériens de la région parisienne, un appel à la reconnaissance par les plus hautes autorités de la République française des responsabilités dans ce drame a été lancé par plus d’une centaine d’associations, syndicats et partis politiques. Ci-dessous, après cet appel et ses signataires, une émission de Mediapart qui fait le point avec la journaliste Samia Messaoudi et l’historien Fabrice Riceputi sur ce qu’on peut dire de cet événement. De nombreuses initiatives auront lieu dans toute la France, dont une marche dans Paris le 17 octobre 2021 après-midi, annoncée le 13 octobre par une conférence de presse.

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Le 17 octobre 1961

Un roman inédit,
« Le visage de pierre » de William Gardner Smith,
par un Afro-américain présent à Paris
lors du 17 octobre 1961

Comme les écrivains Chester Himes, James Baldwin et Richard Wright, ou les artistes Josephine Baker, Sidney Bechet et Beauford Delaney qui se sont installés à Paris entre les deux guerres mondiales, le journaliste et romancier William Gardner Smith a choisi de vivre à Paris en 1951. La ville offrait un refuge pour les Afro-américains qui fuyaient la ségrégation et les discriminations dans la société américaine. Après avoir été témoin de la situation des Algériens en France et de la répression du 17 octobre 1961, Il a écrit le roman The Stone face, son seul roman se déroulant à Paris, Mais, contrairement à ses autres livres, The Stone Face n’avait jamais été traduit en français. Réédité aux Etats-Unis en 2020 avec une préface d’Adam Shatz dont nous reproduisons la traduction, il est publié pour la première fois en français en 2021 par les éditions Christian Bourgois.

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Le 17 octobre 1961

Une nouvelle édition de
« Le 17 octobre des Algériens »
avec une postface intitulée
« De nouvelles révélations »

Le texte de Marcel et Paulette Péju, « Le 17 octobre des Algériens », devait paraître à l’été 1962 aux éditions François Maspero mais les pressions conjuguées des pouvoirs français et algérien ont fait qu’il a dû attendre 2011 pour être publié par l’éditeur La Découverte. Présenté et accompagné du texte de Gilles Manceron « La triple occultation d’un massacre » qui aborde les raisons du long silence autour de cet événement. Il est réédité en collection de poche en 2021, complété par une postface inédite, « De nouvelles révélations », qui fait le point sur les responsabilités dans l’origine du massacre, aborde le sort des transportés en Algérie qu’on doit prendre en compte dans le bilan des victimes, et pointe la question du silence de nombreuses familles d’immigrés algériens.

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Le 17 octobre 1961

« Paris 1961. Les Algériens,
la terreur d’Etat et la mémoire »,
par Jim House et Neil MacMaster

Paris 1961. Les Algériens, la terreur d’Etat et la mémoire est une somme historique de référence sur la répression meurtrière du 17 octobre 1961. Publié en anglais en 2006, traduit en français en 2008, ce livre des historiens britanniques Jim House et Neil MacMaster est réédité en livre de poche le 16 septembre 2021, à l’occasion du 60eme anniversaire du massacre. Il comprend une nouvelle introduction et une postface inédite de l’historien algérien Mohammed Harbi. Ci-dessous un texte des deux auteurs à l’occasion de la première édition de leur livre lors d’un colloque à l’ENS de Lyon où ils font le point, en 2006, sur la recherche au sujet de cet événement majeur et qui n’est pas encore complètement analysé.

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Le 17 octobre 1961

Publication de « Ici on noya les Algériens »
par Fabrice Riceputi

Ici on noya les Algériens de Fabrice Riceputi, paru le 2 septembre 2021, est la première d’une série de publications annoncées à l’occasion du soixantième anniversaire du massacre des Algériens à Paris le 17 octobre 1961. Ce livre est la réédition revue et corrigée de La bataille d’Einaudi. Comment la mémoire du 17 octobre 1961 revint à la République (préface de Gilles Manceron) paru en 2015. Il raconte le combat mené par le « citoyen chercheur » Jean-Luc Einaudi pour la connaissance historique et la reconnaissance politique de cet événement majeur de l’histoire de l’immigration et de la France. Ci-dessous un extrait de la préface inédite d’Edwy Plene, une recension par la romancière Dominique Manotti, ainsi qu’un entretien avec Fabrice Riceputi réalisé par Hassina Mechaï pour le site MiddleEastEye.

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