
Paul Teitgen, le haut fonctionnaire qui a dit non à la torture
Fragment de la fiche d’internement de Paul Teitgen au camp nazi du Struthof (AD de la Haute-Saône) Paul Teitgen (1919-1991), résistant dès 1940, torturé par la Gestapo à Nancy, déporté
Fragment de la fiche d’internement de Paul Teitgen au camp nazi du Struthof (AD de la Haute-Saône) Paul Teitgen (1919-1991), résistant dès 1940, torturé par la Gestapo à Nancy, déporté
Militante du Parti communiste algérien, elle fut enlevée par l’armée française en avril 1957 à Alger et, âgée de 23 ans, longuement torturée à la villa Sésini. Outre sa notice biographique, nous publions la plainte qu’elle déposa pour les tortures pratiquées par l’armée française.
Fondée il y a plus de deux siècles, la prestigieuse Conférence des avocats du Barreau de Paris est un concours d’éloquence dont douze jeunes talentueux avocats ressortent « Secrétaires ».
Jean-Michel Aphatie, journaliste, et Olivier Le Cour Grandmaison, politiste, ont signé ensemble dans Le Monde une tribune exigeant que cesse enfin « la glorification » dans l’espace public français, dans nombre de
Le journaliste Daniel Schneidermann a publié au Seuil en octobre 2023 Cinq têtes coupées. Massacres coloniaux : enquête sur la fabrication de l’oubli. Le point de départ de cette anamnèse en
Réalisé en 2022 par Franssou Prenant, « De la conquête » est un film documentaire, montage de citations d’auteurs de l’époque, militaires ou non, qui disent l’extrême violence de la conquête de l’Algérie de 1830 à 1848, et d’images tournées en Algérie. Pour Claire Lassolle, du FID Festival international du film de Marseille : « Nous voilà plongés dans un mouvement réflexif sur la nature de cette extraordinaire violence, soutenu par une dérive imagée dans l’Algérie contemporaine. L’empilement des textes met à jour tout autant l’imaginaire ethnocentriste et raciste que la logique froide d’exploitation économique qui ont présidé à la colonisation de l’Algérie et leurs irréversibles conséquences, que la société algérienne subit encore aujourd’hui.» Ce film sort en salles le 11 octobre 2023 à Amiens, Ivry-sur-Seine et à Paris accompagné d’un débat organisé par le Maghreb des films.
Dans une série de trois articles publiés par Mediapart en juillet 2023, l’historien Fabrice Riceputi revient sur le dossier historique de la présence du député poujadiste Jean-Marie Le Pen engagé volontaire chez les parachutistes à Alger pendant la « bataille d’Alger » au début de l’année 1957. Alors qu’un podcast de « France inter » a pu nier récemment que Le Pen ait alors torturé, il estime que, « pour peu qu’on veuille bien replacer les activités du lieutenant Le Pen à Alger dans leur contexte historique, et aussi accorder à la parole de ses accusateurs algériens l’attention qu’elle mérite », les sources disponibles « ne laissent guère de doute à l’historien ». Il reviendra sur cette affaire dans un livre à paraître en janvier 2024 aux éditions du Passager clandestin. Nous publions ici le premier de ces trois articles de Mediapart.
Le Festival Off d’Avignon présente au Théâtre des Halles du 7 au 26 juillet 2023 un spectacle intitulé La Question, mis en scène par Laurent Meininger. Le comédien Stanislas Nordey y joue et dit le texte culte du même nom, publié en 1958, dans lequel le journaliste membre alors du parti communiste algérien Henri Alleg, décédé il y dix ans, y raconte la torture qu’il a subie entre les mains de l’armée française à Alger en juin 1957, ainsi que des milliers d’autres personnes enlevées dans le cadre de ce qui a été appelé improprement la « bataille d’Alger ». Nous publions ici la présentation et un court extrait de ce spectacle, ainsi qu’un article publié sur son blog Mediapart par le journaliste et écrivain Jean-Pierre Thibaudat.
Si le massacre parisien du 17 Octobre 1961, après des décennies de déni et de mensonges, est apparu dans la mémoire française, il n’en est pas de même pour celui du 14 juillet 1953, Place de la Nation. La police a ouvert le feu sur le cortège des indépendantistes algériens, tuant six d’entre eux et un syndicaliste de la Métallurgie CGT qui les défendait, et faisant des dizaines de blessés par balles. Cette répression a précipité le déclenchement de la guerre d’indépendance algérienne. Elle a marqué aussi la fin des défilés populaires du 14 juillet qui ont existé lors du Front populaire et après la Libération. 70 ans après, une commémoration spectaculaire aura lieu le 13 juillet Place de la Nation. Et des associations comme le MRAP, la LDH, Attac, la Libre Pensée, les Ami(e)s de Maurice Rajsfus, l’ITS et des organisations syndicales ou politiques s’interrogent sur un appel à refaire un défilé populaire pour le 14 juillet.
Le 11 juin 1957, Maurice Audin a été enlevé à son domicile à Alger par des militaires français qui le soumirent à la torture et le tuèrent. La disparition de son fils Pierre le 28 mai 2023 donne une signification particulière à l’hommage rendu cette année à Maurice, Josette et Pierre Audin. Quelques mois avant la mort de Josette Audin le 2 février 2019, le président de la République lui avait rendu visite et avait reconnu la responsabilité de l’État français dans la mort de son mari. Un rassemblement, auquel appellent de nombreuses associations dont la Ligue des droits de l’Homme, a lieu le dimanche 11 juin 2023 à 11 heures devant le cénotaphe de Maurice Audin. Pour demander que toute la lumière soit faite sur les circonstances de sa disparition ainsi que sur celle des nombreux combattants pour l’indépendance de l’Algérie et civils algériens enlevés comme lui par des militaires français.
Dans le cadre d’une série « Une histoire particulière » sur les criminels de guerre, un documentaire porte sur le général Paul Aussaresses. En 1957, pendant la guerre d’Algérie, il était chargé avec une équipe de tueurs de torturer et assassiner les personnages importants de la lutte d’indépendance algérienne. Deux épisodes présentent ce rôle, le troisième son livre publié en 2001 où il reconnait sans regrets ces actes qu’il considère comme légitimes. Comment réagir à un tel éloge du crime ? L’amnistie promulguée après les accords d’Évian empêche qu’il soit poursuivi sur les faits, une plainte contre ses actes ne pouvant aboutir, la Ligue des droits de l’Homme a choisi de poursuivre son livre pour l’apologie de ces crimes. Choix difficile, car cette association défend la liberté de l’édition et les récits des crimiels sont utiles à l’écriture de l’histoire. Le procès n’a rempli que partiellement son objectif. La société française n’a pas fait son travail.
Le groupe Europe-Ecologie-Les Verts a déposé en mars 2023 une proposition de résolution pour la reconnaissance du massacre des Algériens du 17 octobre 1961 à Paris. Portée par la députée Sabrina Sebaihi, elle invitait à la reconnaissance par la République de sa responsabilité dans ce crime, à une commémoration officielle régulière et l’édification d’un lieu de mémoire, ainsi qu’à l’ouverture des archives à tous les citoyens. Le 5 avril, le groupe EELV a décidé son retrait, certains députés, selon Libération, ayant jugé inopportun son examen « au vu du contexte actuel ». Nous publions la résolution retirée en regrettant vivement qu’après le vote par le Sénat le 23 octobre 2012 d’une résolution comparable, l’Assemblée nationale n’en ait pas été saisie. C’est une grave erreur de négliger le travail à faire sur le passé colonial de la France et son héritage, indispensable notamment pour contrer l’essor de l’extrême droite. Toutes les forces politiques, morales et intellectuelles de la société française, ont une responsabilité à cet égard.