11 novembre : ne pas oublier les tirailleurs coloniaux
Tous les noms des tirailleurs coloniaux de 14-18, nés ailleurs mais morts ici, morts pour ou parfois par la France, doivent être inscrits sur les monuments aux morts ou à proximité.
Tous les noms des tirailleurs coloniaux de 14-18, nés ailleurs mais morts ici, morts pour ou parfois par la France, doivent être inscrits sur les monuments aux morts ou à proximité.
L’histoire du soldat Marius Paul Gaytté, né le 20 juin 1883 à Callian (Var) a déjà été narrée sur ce site par Maurice Mistre : condamné à mort le 6 juillet 1915 par un conseil de guerre spécial à Cuperly (Marne), il a été exécuté le même jour. A l’unanimité de ses 4 membres, le conseil l’avait reconnu coupable de s’être « mutilé volontairement et, par voie de conséquence, d’avoir abandonné son poste en présence de l’ennemi. »
Nous reprenons ci-dessous l’essentiel du dossier de sa condamnation et de son exécution, tel qu’il figure sur le site officiel [Mémoire des hommes->
http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/fr/article.php?larub=211].
Durant la guerre de 14/18, la LDH a lutté contre les erreurs judiciaires et contre les exécutions ; depuis cette guerre elle se bat pour obtenir la réhabilitation des condamnés (voyez cette page)
Voici l’intervention de Gilles Manceron au nom de la Ligue des droits de l’Homme, lors du rassemblement organisé à Craonne, le 17 mai 2008, par la Libre Pensée, l’ARAC, la LDH et l’Union pacifiste de France, sur le thème de la réhabilitation des “ fusillés pour l’exemple ”.
La section de Marseille-centre de la Ligue des droits de l’Homme 1, organise le prochain « Jeudi des Droits de l’Homme », jeudi 6 novembre 2014 à partir de 18 h, à la Maison de la Région (61 La Canebière), sur le thème :
Mardi 11 novembre à 14h30 : rendez-vous devant le monument aux morts pacifiste de Mazaugues (Var).
Marius Gaytté, varois natif de Callian, a été condamné le 6 juillet 1915 et immédiatement fusillé pour « abandon de poste en présence de l’ennemi», après une parodie de justice. On en trouve confirmation sur le site MemorialGen.
Le même site nous apprend qu’il est mort par accident, ce que confirme la fiche reproduite en fin de cet article. Et en cherchant un peu plus on découvre qu’il est « Mort pour la France ».
Pour tenter de faire la lumière sur cet événement, nous nous sommes adressé à un historien local, Maurice Mistre, qui a rassemblé de nombreuses informations 2. Nous laisserons le lecteur conclure sur l’“accident”.
Le centenaire de la Première Guerre mondiale a donné lieu à plusieurs émissions de France Télévisions. Le problème des soldats fusillés a été évoqué, notamment lors du débat diffusé le 1er avril 2014 à la suite de la série Apocalypse, la première guerre mondiale. Malheureusement la position de la Ligue des droits de l’Homme sur ce problème douloureux n’a pas été présentée de façon exacte. Cela a amené le président de la LDH à adresser au président-directeur général de France Télévisions un courrier que vous trouverez ci-dessous.
Vous pourrez commencer par prendre connaissance d’un entretien vidéo (10m 55s) réalisé par la Mission du Centenaire où l’historien Gilles Manceron, co-responsable du groupe de travail « Mémoire, histoire, archives» de la LDH, présente la position de la LDH sur ce problème des fusillés.
La Ligue des droits de l’Homme poursuit son combat, commencé pendant la guerre, contre les injustices commises par des tribunaux militaires, et sa lutte pour la réhabilitation de leurs victimes, en liaison avec les familles et les associations d’Anciens combattants. C’est ainsi que, le 12 avril dernier, des représentants de différentes sections LDH de la région PACA se sont retrouvés à Saint-Maximin, autour de Marie-Thérèse Testud pour évoquer le cas de son grand-père, Pierre Mestre.
Âgé de 32 ans, Pierre Mestre, maréchal-ferrant de Haute-Loire, est mobilisé début août 1914. En février 1915, dans les Vosges, soupçonné d’être déserteur après s’être mis à l’abri lors d’un tir des Allemands, il est traîné en cour martiale et fusillé sans autre forme de procès.
Sa petite-fille entend aujourd’hui livrer une dernière bataille, celle de la réhabilitation de cet aïeul dont elle estime qu’il a été injustement sacrifié.
Un livre récemment publié, 14-18, les fusillés, de Frédéric Mathieu (éditions Séribot, 2013), dénombre trois Varois condamnés à mort et fusillés pour “abandon de poste en présence de l’ennemi” 3 :
Dans le cas de Odde, comme pour Gaytté et pour d’autres condamnés pour mutilation volontaire, on notera que les médecins militaires disposaient de formulaires polycopiés comportant une description type des blessures soi-disant constatées, qu’ils n’avaient plus qu’à compléter avec le nom du coupable… 4
Au cours de la guerre de 14-18, plus de 2 500 condamnations à mort ont été prononcées en France par des tribunaux militaires, dont environ 650 ont été suivies d’exécution – sans compter les exécutions sommaires. Parmi la quarantaine d’entre eux qui ont été réhabilités par la suite, deux étaient originaires du département du Var : Auguste Odde – voir cette page – et Marius Marcel.
Condamné à mort pour « abandon de poste en présence de l’ennemi » le 28 mai 1915, Marius Marcel a été fusillé dès le lendemain. Il faudra attendre le 1er juillet 1927 pour qu’il soit réhabilité par la Cour de cassation. Il a fait l’objet d’un travail de recherche de la part de Maurice Mistre qui expose ci-dessous l’état des connaissances le concernant.
La Ligue des droits de l’Homme continue à porter la demande de réhabilitation des victimes de décisions injustes des conseils de guerre, des exécutions sommaires et autres sanctions arbitraires.
Comme chaque année, elle était présente à Mazaugues (Var).
Le conseil scientifique de la Mission du Centenaire a rendu public le 1er octobre 2013 son rapport sur les Fusillés de la Première Guerre mondiale, que l’on peut Lire la suite »
En octobre 1914, dans la confusion des combats près de Roye (Somme), le sous-lieutenant Jean-Julien-Marie Chapelant du 98e régiment d’infanterie est grièvement blessé à la jambe. Le commandement, convaincu qu’il avait capitulé devant l’ennemi, le fera condamner à mort pour « capitulation en rase campagne ». Il sera fusillé pour l’exemple, attaché sur un brancard.
Saisie par le père de cet officier, la Ligue des droits de l’Homme, après une enquête approfondie, a conclu qu’il était innocent. Mais il n’a été réhabilité que récemment : le 9 novembre 2012, le ministre des Anciens combattants, Kader Arif, a annoncé sa décision de lui attribuer la mention “Mort pour la France”.
Durant le seul mois d’octobre 1914, plusieurs dizaines de soldats ont été victimes d’exécutions sommaires ou fusillés après condamnation par des conseils de guerre pour accusations de mutilation volontaire, refus d’obéissance, abandon de poste, etc. Le travail de
réhabilitation a commencé pendant la guerre et s’est poursuivi depuis lors. La réhabilitation en 1926 des sous-lieutenants Herduin et Millant a d’ailleurs permis d’établir que certaines pièces de leurs dossiers avaient disparu. Concernant Chapelant, nous reprenons ci-dessous le texte de Henri Guernut, publié en 1924 dans une brochure de la LDH, dont il fut secrétaire général de 1912 à 1932.
La LDH continue à se battre pour une vraie réhabilitation : elle demande que la lumière soit faite sur le plus grand nombre possible de ces faits.