Né en 1808 dans un village algérien près de Mascara, Abd el-Kader sera à la fois théologien et homme politique, chef militaire, lettré et philosophe mystique. De 17 ans à 19 ans, il effectue avec son père un pélerinage à La Mecque et un voyage en Egypte, à Bagdad et à Damas, avant de revenir en Algérie peu avant le débarquement du corps expéditionnaire français à Sidi-Ferruch en juin 1930. Désigné par les tribus de la région d’Oran pour mener la lutte contre les Français, il prend le titre d’émir et obtient en 1834 un traité qui lui garantit la souveraineté sur une grande partie de la province d’Oran. En 1837, le traité de la Tafna lui reconnaît la souveraineté sur les deux tiers du territoire algérien, mais, en raison des incursions incessantes, il appelle en 1839 à la guerre contre la France. Ayant perdu sa capitale nomade, sa smala, en 1843, il se rend le 23 décembre 1847 au duc d’Aumale et au général Lamoricière, avec la promesse qu’il sera libre d’aller s’établir au Proche-Orient avec sa famille.
Mais les autorités de la Deuxième République issues de la Révolution de février 1848 ne tiennent pas la promesse qui lui avait été faite et le retiennent prisonnier, avec sa suite et sa famille, au fort Lamalgue, à Toulon, puis l’emprisonnent en mai 1948 au château de Pau, et, en novembre 1848, au château d’Amboise. C’est là qu’en octobre 1952, le prince-président Louis Napoléon, futur Napoléon III, vient lui annoncer sa mise en liberté. Il s’installe alors en 1853 à Brousse (Bursa) en Turquie ottomane, puis à Damas où il mourra en 1883.
Sommaire :
- En Kanaky, la France renoue avec la pratique coloniale de la déportation
- La promesse oubliée à Toussaint Louverture
- La promesse trahie ou la déportation de Béhanzin
- Abd el-Kader, emprisonné en France en dépit des promesses lors de sa reddition
- En septembre prochain, l’indépendance enfin déclarée ? Par Anne Tristan
- Une répression judiciaire d’une extrême brutalité