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Édition du 15 novembre au 1er décembre 2024

Des réactions
de la part d’historiens en France
au rapport de Benjamin Stora

Remis le 20 janvier 2021 au président de la République, le rapport de Benjamin Stora sur les questions mémorielles concernant la colonisation et la guerre d’Algérie a suscité de nombreuses réactions, en France comme en Algérie. Ci-dessous, dans l'ordre chronologique de leur publication, les réactions des historiens en France Gilles Manceron, Malika Rahal, Fabrice Riceputi et Alain Ruscio, qui font partie de la rédaction des sites histoirecoloniale.net et 1000autres.org. Nous indiquons également les liens vers les points de vue publiés par Pascal Blanchard, Olivier Le Cour Grandmaison, Sylvie Thénault, Tramor Quemeneur et Saïd Bouamama. Et nous ajoutons celui vers la contribution de l'Association Josette et Maurice Audin ainsi que les articles d'El Watan et du Quotidien d'Oran qui en rendent compte.

« L’accès aux archives est central pour que les jeunes Algériens et Français s’approprient leur passé »

par Gilles Manceron, publié par Le Monde le 25 janvier 2021. Source

Gilles Manceron est historien spécialiste de l’histoire coloniale de la France, membre du comité central de la Ligue des droits de l’homme. Il est notamment l’auteur de 1885 : le tournant colonial de la République (La Découverte, 2007) et Les harkis, histoire, mémoire et transmission, avec Benoit Falaize (dir.) et Fatima Besnaci-Lancou (Editions de l’Atelier, 2010).

L’historien Gilles Manceron estime que le rapport Stora a le mérite de revenir sur la mémoire française de la guerre d’Algérie, faussée par les stéréotypes.

Emmanuel Macron a accusé réception, le 20 janvier, du rapport qu’il avait demandé à l’historien Benjamin Stora sur les questions mémorielles portant sur la colonisation et la guerre d’Algérie. Aucun des présidents de la République qui l’ont précédé depuis 1962 n’a affronté cet enjeu mémoriel.

photo_gilles.pngLe général de Gaulle s’est employé à détourner les Français de cette page douloureuse de notre histoire en ravivant la mémoire de la Résistance incarnée par Jean Moulin et les martyrs du mont Valérien, et a renoncé, en juin 1968, à ce que l’amnistie ne s’applique pas à tous les actes des jusqu’au-boutistes de l’Algérie française responsables du putsch de 1961 et des crimes de l’OAS (pour Organisation de l’armée secrète). Georges Pompidou a voulu faire oublier les temps où « les Français ne s’aimaient pas ». Valéry Giscard d’Estaing a réintégré dans sa majorité une partie de la droite antigaulliste qui n’avait pas accepté l’indépendance de l’Algérie.

Elu président, François Mitterrand s’est tenu à l’écart de cet épisode de la décolonisation où il n’avait pas été particulièrement lucide comme ministre de l’intérieur en 1954, et, où, bien avant de promouvoir l’abolition de la peine de mort en 1981, il l’avait préconisée largement comme ministre de la justice du gouvernement Guy Mollet. Jacques Chirac a échoué dans son pari impossible d’obtenir à la fois un « traité d’amitié » avec l’Algérie et une loi enjoignant aux enseignants de montrer les « aspects positifs de la colonisation ». Nicolas Sarkozy a fait du « refus de la repentance » l’un de ses thèmes favoris. Enfin, François Hollande – malgré les conseils de Benjamin Stora – n’a fait sur ce sujet que de petits gestes trop timides.

Emmanuel Macron, lui, s’en est distingué, avant même son élection, en 2017, en s’en prenant au système colonial lors d’un déplacement à Alger, puis en affirmant à plusieurs reprises au début de sa présidence vouloir s’atteler à cet enjeu mémoriel qui entrave les relations entre les deux pays.

Eclatement des groupes mémoriels

Le rapport que Benjamin Stora a remis au président a le mérite d’aborder les traces des mémoires de la colonisation et de la guerre d’Algérie dans la France d’aujourd’hui qui polluent aussi la perception idéologique d’une partie des problèmes de la société française. Il pointe le fait que, dans les années 1960 à 1980, il fallait en France « oublier » l’Algérie, effacer, pour certains, le traumatisme de l’exil, dépasser, pour d’autres, les sentiments de honte ou de culpabilité. Tandis que l’évolution autoritaire de l’Algérie indépendante plongeait la fraction minoritaire de l’opinion qui avait soutenu l’indépendance dans un état de sidération.

Dans le même temps, le ressentiment de ceux qui avaient voulu maintenir à n’importe quel prix l’Algérie française, même s’il n’a osé s’affirmer dans l’espace politique qu’au milieu des années 1980, restait d’autant plus vif qu’aucune autorité française n’avait le courage de déconstruire les idées reçues et les mythes sur lesquels le système colonial avait été édifié. Après 1991, la guerre intérieure algérienne et son cortège de violences ont renforcé dans l’opinion l’illusion d’avoir eu raison à l’époque coloniale et que le fanatisme religieux n’était qu’une réédition de la guerre d’indépendance menée par les nationalistes.

Le grand mérite du rapport de Benjamin Stora est de revenir sur cette mémoire française, occultée et faussée par des stéréotypes. Et de mettre en évidence l’éclatement des groupes mémoriels constitués à partir de ces épisodes, dont ceux des rapatriés et des personnes issues de l’immigration algérienne sont les principaux.

Il restitue la lente remontée de cette histoire, ponctuée par l’introduction dans la loi, en 1999, des mots « guerre d’Algérie » à la place du terme « événements » utilisé à l’époque, et, dans les années 2000, par la résurgence dans la presse du débat sur la torture, suivi d’un essor sans précédent des études historiques grâce aux travaux de jeunes chercheuses et chercheurs nés après la période qu’ils étudiaient.

Travail de reconnaissance

Benjamin Stora écarte l’illusion d’écrire une histoire commune, en raison des divergences profondes dans la construction des deux imaginaires nationaux. Il récuse, comme la presque totalité des historiens, le concept de « repentance ». Ce qu’il suggère, c’est un travail de reconnaissance, et d’abord de faits précis qui ont marqué la période coloniale. Comme le déplacement et le déracinement de 2 millions de paysans algériens dénoncé en son temps par le jeune énarque Michel Rocard ; la mise en place des « zones interdites », où aucun Algérien ne pouvait circuler sous peine d’être abattu ; l’utilisation du napalm, qualifié alors de « bidons spéciaux » ; la pose de milliers de mines antipersonnelles qui ont tué ou estropié des milliers de jeunes Algériens ; la contamination des populations sahariennes par les essais nucléaires commencés en 1960 ; la pratique massive de la torture et des disparitions forcées ; la mise en place de centres de rétention administrative où étaient détenus des milliers d’Algériens sans jugement.

Tous ces cas, en particulier celui des « disparus » qui est l’objet du site internet 1000autres.org, pourraient faire l’objet d’investigations par des commissions de chercheurs d’une rive à l’autre de la Méditerranée pour mieux les documenter. L’enjeu est de permettre à la jeunesse des deux pays de s’approprier ce passé.

Pour cela, la question de l’accès aux archives est centrale. Outil du travail historique, elles doivent échapper au contrôle des deux Etats. Le discours officiel de la France, longtemps maintenu, sur le rapatriement des archives dites de « souveraineté » laissant aux Algériens les archives dites de « gestion », ne correspond plus à la réalité. Ces archives sont un patrimoine commun aux citoyens des deux pays. Benjamin Stora suggère qu’un comité commun propose des dispositions pour faciliter la circulation des chercheurs entre les deux pays.

Dans la déclaration qu’Emmanuel Macron avait remise, le 13 septembre 2018, à Josette Audin, où il reconnaissait la responsabilité de l’Etat dans l’assassinat de son mari, le jeune mathématicien communiste algérien, Maurice Audin, par des militaires français qui le détenaient à Alger en 1957, le président avait annoncé l’ouverture à la libre consultation des archives. Or c’est le contraire qui s’est produit depuis deux ans sous sa présidence. Le 15 janvier, les associations qui avaient déjà demandé au Conseil d’Etat de permettre, conformément à la loi, l’accès de plein droit aux archives antérieures à 1971, ont déposé un nouveau recours.


S’appuyer sur le rapport de Benjamin Stora

par Gilles Manceron, publié sur Mediapart le 1er février 2021. Source

La remise du rapport Stora sur les mémoires de la colonisation et la guerre d’Algérie a suscité des réactions diverses, souvent hâtives, qui confirment surtout la présence lourde du passé franco-algérien dans le présent des deux pays. Davantage que de s’attarder sur les reproches ou soupçons exprimés ça et là, il s’agit de se demander quel avenir il pourrait ouvrir si des citoyens s’en emparent.

Constatons d’abord que la remise de ce rapport a eu lieu dans des conditions quelque peu cocasses. Elle était annoncée sur l’agenda de l’Elysée pour le jeudi 20 janvier à 17h, mais quand l’auteur du rapport s’est présenté à l’heure dite pour le remettre au président, les journalistes auxquels il aurait pu, ainsi qu’Emmanuel Macron, adresser quelques mots sur le sujet brillaient par leur absence. C’est que, dans la matinée, ceux-ci avaient été convoqués par le « conseiller mémoire » de la Présidence, Bruno Roger-Petit, qui leur avait livré des « éléments de langage », lesquels ont été largement diffusés dès la mi-journée par l’Agence France Presse, les quotidiens en ligne et les chaines d’information continue. C’est ainsi que les journaux français et étrangers se sont fait l’écho de ce verdict péremptoire : « Colonisation et guerre d’Algérie : Il n’y aura “pas d’excuses”, prévient l’Élysée ».

L’invention du terme de « repentance »

Comment ne pas s’inquiéter de cette sentence catégorique. Immédiatement reprise par la presse française et algérienne par des personnes qui n’avaient pas eu le temps de lire ce rapport de près de 200 pages (dans la version qui va paraître chez Albin Michel) qui commençait à peine à circuler par des voies autres que le site de l’Elysée. Quelques lecteurs, pourtant, dans les deux pays, ont émis des réactions intéressées. Quant au haut fonctionnaire chargé en Algérie de ce dossier « sous l’autorité » du président Tebboune — son conseiller Abdelmadjid Chikhi, ex-conseiller de Bouteflika et bien connu pour être le gardien sourcilleux des archives nationales algériennes —, il a eu le toupet de dire, quand la presse algérienne l’interrogeait sur son silence, qu’il ne l’avait pas lu, car il ne l’avait pas reçu officiellement. On en est presque revenu à l’époque où les dirigeants soviétiques des débuts de la déstalinisation niaient l’authenticité du rapport présenté par Khrouchtchev au XXe congrès dont le texte circulait dans le monde entier, parlant de lui comme du rapport « attribué au camarade Khrouchtchev ».

C’est donc la formule « ni excuses, ni repentance », avant même sa remise et même si on ne la trouve pas dans le rapport, qui s’est trouvée accolée au rapport Stora.

Le choix du mot « repentance » n’est pas innocent. Il a été utilisé par Nicolas Sarkozy lors de sa campagne pour l’élection présidentielle de 2007. Avec un but précis : attirer des voix d’extrême droite pour éviter une présence de celle-ci au second tour et refuser toute reconnaissance lucide du fait que la colonisation de l’Algérie contredisait toutes les idées des droits de l’homme. Celles des Encyclopédistes et de la Révolution française en faveur de la liberté des peuples à ne pas être objet de conquête, et même, le cas échéant, d’y résister. Il s’agissait d’empêcher de reconnaître que la colonisation contredisait le principe de l’égalité de tous les êtres humains proclamé sous la Ire République lors de la Révolution française1. Et que la « République coloniale » avait été une effroyable négation des principes humanistes et universels dans l’histoire des IIIe, IVe et Ve République.

Destiné à faire obstacle à cette reconnaissance, la « repentance » est un concept écran, inventé, non par des Algériens, mais par des Français nostalgiques de la colonisation pour discréditer les demandes de qualifier pour ce qu’elles sont les injustices et les violences coloniales qui furent souvent des crimes contre l’humanité (comme l’avait d’ailleurs reconnu Emmanuel Macron en février 2017). Un concept repris comme un épouvantail par quelques auteurs comme Pascal Bruckner ou Daniel Lefeuvre2. Ou encore l’historien Guy Pervillé3 aux travaux importants mais qui est proche des milieux « nostalgériques », et qui, par exemple, lors du procès de Bordeaux qui a condamné Maurice Papon pour complicité de crime contre l’humanité en Gironde en 1942, s’était adressé à l’AFP en 1997 pour réfuter le témoignage de Jean-Luc Einaudi sur la répression sanglante en octobre 1961 orchestrée par ce même Papon devenu préfet de police du département de la Seine.

L’impossible « grand écart » de Jacques Chirac

Contrairement à ce que dit Pervillé4, le gouvernement algérien n’a jamais utilisé ce mot de « repentance ». La Fondation du 8 mai 45, qui s’attache à commémorer la répression sanglante des manifestations de mai et juin1945 dans le Constantinois, créée en mai 1990 à Kherrata par Bachir Boumaza et présidée ensuite par Mohamed El Korso et Abdelhamid Selakdji, aux initiatives auxquelles j’ai plusieurs fois participé comme historien à Sétif et Guelma, a pour revendication principale la reconnaissance par la France de ses crimes coloniaux en Algérie. Si elle s’est élevée légitimement contre la création en 2010 par Nicolas Sarkozy et son secrétaire d’État à la Défense et aux Anciens combattants Hubert Falco d’une Fondation pour la mémoire de la guerre d’Algérie sur la base de la loi du 23 février 2005 enjoignant les enseignant à montrer les « aspects positifs de la colonisation »5, elle s’est placée, quelles que soient ses demandes, sur le terrain de l’histoire et du droit, refusant « la tentation d’agir dans un esprit vindicatif ou revanchard »6. Il est inexact de dire que « la revendication de repentance à Alger a fait échouer le traité d’amitié » qu’espérait Jacques Chirac7. En réalité, c’est le « grand écart » tenté par lui entre ce projet de traité et la loi sur les « aspects positifs de la colonisation » — qui résultait d’une promesse faite en 2002 au lobby « nostalgériste » pour le dissuader de voter Le Pen au second tour de la présidentielle —, qui a conduit à son échec, puisque l’inscription dans son préambule demandée par l’Algérie des « regrets » de la France pour « les torts portés à l’Algérie durant la période coloniale » ne pouvait se concilier avec son appui à la vision « civilisatrice » de la colonisation. Son refus de la reconnaissance a rendu vains les quelques gestes de compassion qu’il avait faits durant son quinquennat et a préparé l’orientation encore plus négative de Nicolas Sarkozy qui a brandi la formule du « refus de la repentance ».

Le nécessité absolue de la reconnaissance

Depuis ces atermoiements de la présidence de Jacques Chirac, les choses se sont nettement aggravées dans la société française. Une régression s’est produite sur la question coloniale, le débat sur cette page du passé de la France s’est éloigné davantage au fil du XXIe siècle de la référence aux droits universels de l’homme.

Les quatre dernières décennies du XXe siècle ont été marquées par l’extrême pusillanimité sur ce sujet des présidents successifs de la Ve République. Le général de Gaulle, après avoir fait le choix d’accepter l’indépendance de l’Algérie, qui l’a confronté à la défection au sein de ses soutiens de 1958 des jusqu’au-boutistes de l’Algérie française, a accepté, en juin 1968, que l’amnistie s’applique à tous les actes des putschistes de 1961 et des criminels de l’OAS. Il a cherché à détourner les Français de cette page de notre histoire en ravivant la mémoire de la Résistance incarnée par Jean Moulin et les martyrs du Mont Valérien. Georges Pompidou a voulu faire oublier les temps où « les Français ne s’aimaient pas ». Valéry Giscard d’Estaing a réintégré dans sa majorité une partie de la droite antigaulliste qui n’avait pas accepté l’indépendance de l’Algérie. François Mitterrand, devenu président, s’est tenu à l’écart de la mémoire de cette très meurtrière décolonisation, ayant été un adversaire farouche du mouvement national algérien comme ministre de l’intérieur en 1954, puis des premières indépendances africaines, et, avant de soutenir l’abolition de la peine de mort en 1981, il l’avait préconisée abondamment comme ministre de la Justice du gouvernement Guy Mollet. Quant à François Hollande, il n’a fait sur ce sujet – malgré les conseils de Benjamin Stora – que de petits gestes trop timides. Dans ces conditions, aucune déconstruction des mythes qui justifiaient l’empire colonial n’est intervenue et l’extrême droite qui les cultive comme une rente a eu beau jeu d’étendre son influence en même temps qu’ils se répandaient.

Il faut dire que la gauche française est extrêmement gênée par la page coloniale de notre histoire, et cela a pour elle des racines profondes. Sous la Monarchie de Juillet (1830-1848), le mouvement socialiste naissant a majoritairement regardé avec faveur l’expansion coloniale. C’est la IIe République (1848-1852) qui a fait des territoires de l’Algérie des départements français soumis à des lois particulières. Et une personnalité comme Jaurès qui a évolué de 1908 à 1914 vers un anticolonialisme résolu8, n’a pas été suivi sur ce sujet par la majorité de ses camarades. A la fin du XIXe siècle, la gauche républicaine s’est ralliée à l’idée d’empire, et, au XXe siècle, pour que la branche du mouvement socialiste devenue le PCF adopte, à certains moments de son histoire, une orientation fermement anticolonialiste, il a fallu de fortes pressions de l’Internationale communiste.

La déclaration d’Emmanuel Macron sur la colonisation comme « crime contre l’humanité », avant son élection, sa déclaration importante de septembre 2018 en rendant visite à la veuve de Maurice Audin, reconnaissant que son mari a été assassiné par les militaires français qui le détenaient, dans le cadre d’une pratique généralisée de la torture et des détentions arbitraires, dépassaient largement en audace ce qu’ont dit les responsables de la gauche depuis la fin de la guerre d’Algérie. D’où l’étonnement que suscite la prudence de sa lettre de mission à Benjamin Stora, qui apparaît clairement comme un recul politique face aux effets politiques régressifs consécutifs au « moment 2000 ».

La régression récente de la société française

L’entrée dans le XXIe siècle a été marquée, en effet, par une soudaine mais éphémère prise de conscience. Il y a eu un « moment 2000 », où après les articles de Florence Beaugé en juin dans Le Monde, suivis de « l’Appel des douze » publié dans l’Humanité en octobre, la question de la torture pratiquée par l’armée française dans la guerre d’Algérie, paroxysme et emblème de la violence coloniale, est revenue quelque temps sur le devant de la scène. Cela a coïncidé avec un essor des travaux de recherches sur ces sujets à l’université, dont la thèse de Raphaëlle Branche, soutenue en décembre, sur la torture pratiquée par l’armée française dans la guerre d’Algérie9. Il a perduré plusieurs années et été marqué par des événements importants : l’inauguration par le maire de Paris, Bertrand Delanoë, en 2001 d’une plaque au Pont Saint-Michel commémorant le massacre du 17 octobre 1961, puis d’une Place Maurice Audin en 2004, et enfin le 11 octobre 2011 d’une stèle à la mémoire des victimes françaises et algériennes de l’OAS, qui ont coïncidé avec la reconnaissance par la presse des travaux de Jean-Luc Einaudi, après le fiasco de la plainte en diffamation de Maurice Papon contre lui en mars 1999 pour ce qu’il avait écrit dans Le Monde sur le massacre des Algériens quand il était préfet de police.

Mais ces années ont été aussi celles de la consolidation du Front national, de la présence de Jean-Marie Le Pen en mai 2002 au second tour de l’élection présidentielle et des gages donnés par Jacques Chirac aux milieux nostalgiques de la colonisation (avec la promesse d’un monument aux morts de la guerre d’Algérie au Quai Branly, inauguré en décembre 2002, et d’une loi sur les « aspects positifs de la colonisation » votée en février en 2005) pour les dissuader de voter Le Pen au second tour. La suite de son quinquennat a été marquée par des gestes contradictoires et des tergiversations ont fini par ouvrir la voie à l’élection de Nicolas Sarkozy, avec son « refus de la repentance » et son discours de Dakar sur les Africains qui « ne sont pas entrés dans l’histoire ».

Mais cela a été combattu dans la première décennie du XXIe siècle. La loi de 2005 a été largement dénoncée, par exemple par Le Monde, une mobilisation s’en est suivie soutenue par le site ldh-toulon.net (qui deviendrait histoirecoloniale.net), ce qui a conduit à un épisode unique dans l’histoire de la République : le retrait d’un article d’une loi signée par le président et publiée au Journal officiel. Et au lendemain de l’élection de Nicolas Sarkozy, un texte a été publié dans ce quotidien à l’initiative de l’historien Gilbert Meynier et du militant de la Ligue des droits de l’Homme de Toulon, François Nadiras, intitulé « France Algérie : dépasser le contentieux historique », signé largement des deux côtés de la Méditerranée, notamment par Benjamin Stora, Simone de Bollardière, Edgar Morin, Christiane Taubira, Jack Ralite, Yvette Roudy, Raphaëlle Branche, Malika Rahal et Sylvie Thénault, et, en Algérie, Hocine Aït-Ahmed, Mohammed Harbi, Ali Haroun et Abdelhamid Mehri. Diffusé par la LDH et porté par le site ldh-toulon, sa conclusion est claire et toujours actuelle : « Dépasser le contentieux franco-algérien implique une décision politique, qui ne peut relever du terme religieux de “repentance”. Et des “excuses officielles” seraient dérisoires. Nous demandons donc aux plus hautes autorités de la République française de reconnaître publiquement l’implication première et essentielle de la France dans les traumatismes engendrés par la colonisation en Algérie. Une reconnaissance nécessaire pour faire advenir une ère d’échanges et de dialogue entre les deux rives, et, au-delà, entre la France et les nations indépendantes issues de son ancien empire colonial ». Il date de novembre 2007 et a été salué, par exemple, comme une « intelligente pétition » par le quotidien Libération. Ce qui permet de mesurer, au vu de la réaction de l’Elysée à la remise du rapport Stora, combien, depuis cette date, les termes du débat ont régressé en France dans la deuxième décennie du XXIe siècle.

Benjamin Stora semble avoir décidé de renoncer, compte tenu des régressions qui se sont produites dans la société française, à réitérer avec force cette demande de reconnaissance « première et essentielle ». Compte tenu également du positionnement timide d’Emmanuel Macron qui n’a pas réitéré en tant que président ses propos tenus en Algérie avant son élection, et du fait qu’il répondait à une commande du pouvoir visant à « rassembler les mémoires françaises ». Mais cette demande de reconnaissance, si elle n’est pas assénée plus fortement au cœur de son rapport, est implicite dans son contenu. Le rapport admet qu’il faudra que les plus hautes autorités de la France en viennent à formuler des excuses pour ce qui a été commis au nom de la France. Certains commentateurs inattendus, comme le journaliste Jean-Michel Apathie, l’ont d’ailleurs affirmé avec force. L’important aujourd’hui est de faire avancer dans l’opinion l’idée qu’il faut un travail de vérité sur les réalités coloniales et le rapport Stora peut y aider.

Plutôt que d’exprimer certaines idées auxquelles il est personnellement attaché mais qui n’auraient aucune chance d’être retenues dans le contexte politique actuel de la France, Benjamin Stora a recherché ce qui pourrait être efficace. Sa démarche pragmatique ne mérite pas d’être discréditée. Elle mérite d’être soutenue en ajoutant d’autres préconisations.

Se tourner vers l’avenir

C’est dans cette optique que l’Association Josette et Maurice Audin qui continue le combat du Comité Audin, animé de 1957 à 1963 par les universitaires Laurent Schwartz et Pierre Vidal-Naquet, y a réagi par une contribution tournée résolument vers l’avenir des deux pays. Elle qui a pour objectif d’établir la vérité sur les circonstances de l’assassinat de Maurice Audin en 1957, a inauguré en 2019 un cénotaphe au cimetière du Père-Lachaise, seul monument en France pour un combattant de l’indépendance algérienne, et, depuis, le 11 juin, date de la « disparition » de Maurice Audin, elle y organise un rassemblement. En 2021, un représentant de la République française au plus haut niveau y serait bienvenu.

Sur la question des personnes « disparues » comme Maurice Audin entre les mains des forces de l’ordre françaises dans la guerre d’Algérie, elle a soutenu la mise en place du site 1000autres.org qui fait appel à des témoignages sur le sort de plus d’un millier de personnes qui en ont été victimes. Cela lui a permis d’identifier à ce jour, grâce aux archives et aux familles, 320 disparus dont les corps restent introuvables.

En septembre 2019, cette association a co-organisé à l’Assemblée nationale une journée d’étude rassemblant des historiens, des archivistes et des juristes, consacrée à cette question et diffusé en ligne l’intégralité des débats. L’idée y a été émise d’un recours devant le Conseil d’Etat pour obtenir la levée des entraves à l’accès à certaines archives concernant notamment ces disparitions. En effet, bien qu’une communication « de plein droit » découle de la loi en vigueur pour accéder aux archives de plus de 50 ans, une instruction interministérielle rend obligatoire une procédure de déclassification préalable pour tous les documents munis de tampon « secret », abondamment apposés par l’armée française en Algérie. L’effet de ce texte absurde est d’interrompre brutalement des centaines de travaux de recherche. Ce sont des décennies de notre histoire qui sont désormais soumises au bon vouloir et aux faibles moyens humains des administrations, alors que la loi les rend librement communicables s’ils sont antérieurs à 1970. Cela contredit la promesse du président de la République lors de sa visite à Josette Audin le 13 septembre 2018 d’une ouverture des archives de la guerre d’Algérie. Cette situation soulève une vives protestations d’historiens français et étrangers, d’archivistes et de citoyens. Un recours au Conseil d’Etat a été déposé. Le rapport de Benjamin Stora mentionne cette démarche.

D’autres propositions peuvent s’inscrire dans sa lignée. La venue en France de chercheurs algériens pour consulter les archives françaises doit être facilitée. Le travail du site 1000autres.org doit être reconnu et aidé par les autorités publiques et une collaboration entamée avec les équipes des Archives nationales qui ont commencé à travailler à un Guide des disparus. Le prix de mathématiques Maurice Audin, reprenant l’initiative du mathématicien Laurent Schwartz, qui est attribué à des mathématiciens algériens et français, dont le jury est composé de mathématiciens de renom, algériens et français, certains titulaires de la médaille Fields (Cédric Villani, Ngô Bảo Châu), soutenu en Algérie par la direction et le ministère de la recherche scientifique et en France par l’Institut Henri Poincaré et les sociétés de mathématiques, mérite d’être mieux connu et valorisé. Des moyens financiers durables doivent permettre de le pérenniser. Les chaires de mathématiques Maurice Audin qui sont en cours de création dans les deux pays doivent également être mieux encouragées.

La population algérienne réclame avec son hirak de se réapproprier son histoire. Un rapprochement des peuples algériens et français ne passe pas par des commissions opaques rassemblant dans le secret des hauts fonctionnaires français et des représentants des militaires au pouvoir en Algérie. Il passe par des échanges, réguliers et soutenus, dans de nombreux domaines, culturel, scientifique, sportif, entre les citoyens. De multiples pistes peuvent être avancées en s’appuyant sur le rapport de Benjamin Stora, sans pour autant se faire la moindre illusion sur la réalité des multiples contraintes d’Etat qui ont limité son expression.


Guerre d’Algérie : « Nommer les victimes de la disparition forcée
vaudrait réparation symbolique »

par Malika Rahal et Fabrice Riceputi, publié par Le Monde le 5 février 2021. Source

Malika Rahal et Fabrice Riceputi sont historiens, coanimateurs du projet « 1 000 autres ».

Les responsables du projet « 1 000 autres » tentent de sortir de l’anonymat les milliers de « disparus » de la guerre d’Algérie, alors que le rapport Stora remis en janvier à Emmanuel Macron recommande d’œuvrer à la publication d’un « guide » sur le sujet.

malika_rahal.pngEn septembre 2018, le président français demanda pardon au nom de la France à Josette Audin, veuve du disparu Maurice Audin, et reconnut qu’un « système » avait permis le crime. Son « pardon » aurait donc pu s’adresser à toutes les autres Josette Audin. Le rapport de Benjamin Stora suggère aujourd’hui au président de reconnaître la séquestration, la torture et l’assassinat maquillé en suicide de l’avocat Ali Boumendjel. La veuve de ce dernier, Malika Boumendjel est morte en août 2020, sans avoir reçu de la France cette reconnaissance qu’elle aussi n’avait eu de cesse d’exiger. Mais des milliers de Josette Audin et de Malika Boumendjel sont toujours vivantes.

Durant la guerre d’indépendance algérienne, des milliers d’Algériens et d’Algériennes cherchèrent désespérément à savoir quel sort avait été réservé à un de leur proche enlevé, souvent sous leurs yeux, par l’armée française. Nos archives en gardent quelques traces. Ainsi cette lettre de Mme Remil, en décembre 1958, aux autorités coloniales :

« Si mon fils vit et est emprisonné, on n’a pas le droit de me laisser ignorer l’endroit où il se trouve. Et s’il est mort, on doit me le dire également. Si l’on reprochait quelque chose à mon fils, il aurait dû être interrogé, emprisonné, jugé et enfin condamné. Mais lui, de l’instant où il a été pris, il a disparu. »

C’est seulement bien plus tard que ce mode opératoire de la répression coloniale, systématiquement employé par l’armée française à partir de 1957 en Algérie, fut condamné par le droit international. Notamment du fait de son emploi en Amérique latine, où des militaires français l’avaient enseigné : la disparition forcée est considérée aujourd’hui par l’ONU comme un crime contre l’humanité.

Inscrire dans l’histoire

En Algérie, le malheur de ces familles de disparus se confondit à l’indépendance dans la masse énorme de celui des familles endeuillées, sans faire catégorie particulière. En France, seul le cas de Maurice Audin fit de la « disparition » une affaire.

riceputi-2.pngPresque tous les disparus algériens restèrent anonymes et indénombrables. Depuis deux ans, notre site 1000autres.org a pourtant permis de sortir de cet anonymat colonial plusieurs centaines d’entre eux, grâce aux témoignages qu’il recueille en grand nombre, concernant la seule grande répression d’Alger en 1957, dite « bataille d’Alger ».

Ce que nous disent tous ces témoignages, souvent écrits au nom de familles entières, c’est d’abord que le disparu n’est pas la seule victime de la disparition forcée. Ses proches et descendants, condamnés à l’incertitude de la mort et de ses circonstances, au deuil impossible sans sépulture, le subissent encore des décennies plus tard. Leur quête se poursuit. Même si l’espoir de connaître la vérité – circonstances de la mort et emplacement du corps – s’est amenuisé, il n’a pas entièrement disparu. Et nommer les victimes, reconnaître officiellement la vérité du crime contre l’humanité, son inscription solennelle dans l’histoire, vaudrait, un tant soit peu, réparation symbolique.

Malika Rahal est chercheuse à l’Institut d’histoire du temps présent (CNRS), spécialiste du Maghreb contemporain et notamment de l’histoire de l’Algérie. Ses recherches ont porté sur l’histoire du nationalisme algérien. Elle est l’auteur de Ali Boumendjel. Une affaire française, une histoire algérienne (Belles Lettres, 2010, et Barzakh, 2011) et de L’UDMA et les Udmistes (Barzakh, 2017).

Lire aussi : Malika Rahal : « Le rapport Stora est un objet compliqué »,
publié dans Liberté le 31 janvier 2021.


« Il faut s’engouffrer dans la brèche ouverte par Benjamin Stora »

par Alain Ruscio, publié par El Watan le 2 février 2021. Source

Alain Ruscio, spécialiste de l’histoire de la colonisation française. Auteur d’une quinzaine d’ouvrages, parmi lesquels Les communistes et l’Algérie. Des origines à la guerre d’indépendance, 1920-1962 (La Découverte, février 2019) ; La Guerre française d’Indochine, 1945-1954 (Complexe, 1992) ; Nostalgérie. L’interminable histoire de l’OAS. (La Découverte, 2015)

Nul chercheur, nul passionné d’Histoire, nul lecteur qui s’intéresse à l’histoire de l’Algérie ne peut se dispenser de connaître l’œuvre de Benjamin Stora, qui a déjà consacré nombre d’ouvrages à sa terre natale.

Il était certainement l’un des plus qualifiés – parmi d’autres, on pense particulièrement à la génération qui a commencé à publier au début du présent siècle – pour tenter un travail de synthèse sur les relations franco-algériennes.

En ce qui me concerne, j’ai le plus grand respect pour Benjamin, avec qui je dialogue depuis quelques décennies (à Paris, à Alger et même à Hanoi…). Outre ses qualités d’historien, il est un homme de convictions. Je l’ai vu affronter (verbalement !) des pieds-noirs nostalgiques de l’Algérie française avec un rare courage.

Une qualité majeure de son rapport est de ne pas s’être limité à la guerre d’indépendance de 1954-1962, même si celle-ci en est évidemment le cœur.

photo_ruscio.pngLe ton général de son travail est mesuré, reprenant un certain nombre de demandes mémorielles, dont la portée symbolique est forte. Un seul exemple : la demande de la restitution du canon Bab Merzoug, l’un des premiers vols de l’histoire coloniale (juillet 1830), épisode totalement oublié en France mais d’une grande importance pour l’histoire – et pour la fierté – nationales en Algérie. Ou encore la demande de l’inauguration d’une plaque en l’honneur d’Abdel Kader en 2022, à Amboise, à l’occasion du 60e anniversaire de l’indépendance.

D’où vient, alors, cette impression d’inachevé que laisse la lecture de ce rapport ? Il me semble que cela tient à la nature même de la mission confiée par le président de la République au chercheur. En acceptant les termes, Benjamin Stora était nécessairement, fatalement, tiraillé entre les mémoires toujours à vif, nombreuses et souvent antagonistes.

Un exemple parmi d’autres. La demande d’associer à l’histoire douloureuse de Maurice Audin celle d’Ali Boumendjel, victimes des mêmes pratiques, est sans conteste la bienvenue. Mais chacun sait, en particulier depuis la création du site 1000 autres, que les soi-disant disparus se chiffrent par milliers, dont une liste non exhaustive pour la seule Bataille d’Alger est aujourd’hui rendue publique. Je sais bien que la mémoire a besoin de figures emblématiques, à forte connotation émotionnelle.

Mais puisque le président Macron a lui-même employé le mot de «système» pour qualifier les tortures et «disparitions», pourquoi ne pas demander que ce travail de recensement soit plus systématique encore ? Ou, si l’on doit absolument focaliser sur des figures, pourquoi ne pas évoquer l’assassinat d’Amokrane Ould-Aoudia, avocat du FLN ? Parenthèse : les assassinats de Maurice Audin ou d’Ali Boumendjel furent des épisodes des nombreux crimes de l’armée. Jeter l’opprobre sur les seuls sinistres Massu et Ausaresses est à la limite facile.

Celui d’Amokrane Ould-Aoudia fut un assassinat organisé, ordonné par l’Etat français (le premier ministre Michel Debré, les services français, dans le silence complice de l’Élysée), en plein cœur de Paris, dans cette ville qui persiste à se dire «des droits de l’homme». Ceci explique sans aucun doute le pesant silence officiel sur ce crime. Raison de plus pour l’évoquer.

Je poursuis sur ce que je qualifie de limites avec l’exemple de l’émir Abdelkader. Une plaque à Amboise, lieu de sa résidence forcée, très bien. Mais pourquoi ne pas reprendre une vieille idée, émise pour la première fois par l’écrivain Henry de Montherlant dans les années 1930, que j’avais évoquée il y a quelques années (El Watan, 13 septembre 2017) : une statue dédiée à l’émir au cœur de Paris ?

En juillet 2006, Bertrand Delanoë, alors maire de Paris, avait inauguré une place de ce nom dans le Ve arrondissement. Au centre de cette place, un espace ouvre les bras à l’érection d’une statue. En 2022, cela aurait un certain parfum…

En conclusion, je pense que le rapport de Benjamin Stora a ouvert la voie. Et ce n’est pas un mince compliment. Mais il faut s’engouffrer dans cette brèche.

Nous tous, Algériens et Français, historiens et non spécialistes, confronter, confronter encore les opinions, multiplier les études. Et, puisque 2022 marque l’anniversaire de la fin du conflit, pourquoi ne pas jeter les bases dès à présent d’un grand colloque organisé en deux étapes, sur les rives nord et sud de la Méditerranée ?


Ecouter l’émission de radio

• Raphaëlle Branche, professeure d’histoire contemporaine à l’université de Paris-Nanterre,

• Akram Belkaïd, essayiste et journaliste au Monde Diplomatique,

• Karima Lazali, psychologue clinicienne et psychanalyste,
dans l’émission « Le temps du débat » le 23 janvier 2021 sur France culture :

« Rapport Stora : la repentance est-elle un piège politique ? »

Lire aussi

• Dense et riche, le rapport Stora peut permettre d’aller au-delà du conflit franco-algérien

par Pascal Blanchard, publié par Libération le 20 janvier 2021.

• Sur le rapport de Benjamin Stora : le conseiller contre l’historien

par Olivier Le Cour Grandmaison, publié par Mediapart le 28 janvier 2021.

• Le rapport Stora vu par deux historiens algériens : « La vérité n’est pas là où il y a l’Etat »

entretien avec Afaf Zekkour et Noureddine Amara par Rachida El Azzouzi, publié par Mediapart le 29 janvier 2021.

• Sylvie Thénault : sur la guerre d’Algérie, « parler de “réconciliation” n’a pas de sens »

par Sylvie Thénault, publié par Le Monde le 5 février 2021.

• « Il est difficile de parvenir à un apaisement complet des mémoires »

photo_tramor.pngpar Tramor Quemeneur,

publié par Liberté le 7 février 2021.

• « La signification politique et idéologique du Rapport de Benjamin Stora. On ne dépasse jamais une page d’histoire sans la lire jusqu’à la dernière ligne »

par Saïd Bouamama, publié sur son blog le 7 février 2021.

LA CONTRIBUTION
DE L’ASSOCIATION JOSETTE ET MAURICE AUDIN


Lire le texte sur le site de l’Association

• « L’association Josette et Maurice Audin réagit au rapport Stora : “Dire les atrocités commises par la France” »

par Mustapha Benfodil, publié par El Watan le 6 février 2021.

• « Algérie/France – France/Algérie, une contribution de l’Association Josette et Maurice Audin »

par A. J. et M. A., publié par Le Quotidien d’Oran le 6 février 2021.

  1. Gilles Manceron, Marianne et les colonies, La Découverte/Ligue des droits de l’homme, 2003.
  2. Pascal Bruckner, La Tyrannie de la pénitence : Essai sur le masochisme Occidental, Grasset, 2006 ; Daniel Lefeuvre, Pour en finir avec la repentance coloniale, Flammarion, 2008.
  3. Guy Pervillé, Histoire iconoclaste de la guerre d’Algérie et de sa mémoire, Vendémiaire, 2018.
  4. Entretien avec Frédéric Bobin publié dans Le Monde le 22 janvier 2021. Réagissant à la publication du présent article, Guy Pervillé a adressé le 5 février 2021 un message à l’auteur : « J’ai mis en ligne ma réponse sur mon site après avoir considérablement renforcé son argumentation. J’y ai également publié ma réponse au rapport de Benjamin Stora, après la lui avoir communiquée ».
  5. Algeria-Watch, 29 septembre 2009, « Fondation sur la guerre d’Algérie : La fondation 8 Mai 45 réagit ». Voir Ligue des droits de l’homme.
  6. Voir par exemple, La Dépêche de Kabylie, 7 mars 2005 : « Loin de la Fondation du 8-Mai 1945, la tentation d’agir dans un esprit vindicatif ou revanchard. Cependant, il importe beaucoup pour le peuple algérien que la France officielle se décide enfin à reconnaître son implication dans les actes monstrueux et inhumains commis en son nom de 1830 à 1962 ».
  7. Entretien cité.
  8. Jean Jaurès. Vers l’anticolonialisme, Textes réunis et présentés par Gilles Manceron, Les petits matins, 2015. Voir Ligue des droits de l’homme.
  9. Raphaëlle Branche, La torture et l’armée pendant la guerre d’Algérie, Gallimard, 2001.
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