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Édition du 15 octobre au 1er novembre 2024

Une rencontre à Dijon sur les demandes d’abolition de l’esclavage entre 1651 et 1894

Quels ont été les acteurs du long combat pour l’abolition de l’esclavage ? Quelles furent les personnalités qui, depuis l’époque de Louis XIV et de Colbert jusqu’à la fin du 19ème siècle, ont dénoncé la colonisation et l’esclavage ? De quelles idées se réclamaient-elles ?

Le but de cette journée de réflexion, le 24 octobre à Dijon, est de faire apparaître qu’elles appartenaient à des courants d’idées attachés à la liberté religieuse et aux idéaux humanistes des Lumières et qu’elles ont dû affronter les discours de l’Eglise catholique, de la monarchie absolue et des congrégations qui ont pratiqué et justifié l’esclavage jusqu’à ce que son abolition leur furent imposée.

Pour aboutir, en février 1794, à la première abolition de l’esclavage en France et dans le monde par la Convention nationale, puis, en 1848, à celle du début de la Deuxième République à l’initiative de Victor Schœlcher, il a fallu tout un mouvement d’idées qui a commencé dès le 17ème siècle, à l’époque même où naissait la traite négrière et l’économie de plantations. Notre site a consacré, par exemple, un portrait à Pierre Moreau (1621-1661), auteur, à la fin de sa vie, dans un récit de voyage au Brésil, d’une critique de la colonisation comme de l’esclavage.

Cette journée d’études s’efforcera de restituer le rôle important des différents courants intellectuels qui ont contesté l’esclavage, en France et en Europe, souvent liés au mouvement de la Réforme protestante, en rapport avec des auteurs des Provinces Unies (Pays Bas) ou d’Ecosse et avec le mouvement des quakers, ou avec des auteurs qui se sont intéressés avec empathie à l’histoire de la captivité et de l’émancipation des Juifs dans l’Antiquité, et aussi, dans la région de Paray-le-Monial et du Charolais-Brionnais, au courant de pensée « irénique » qui tentait de se tenir à l’écart des guerres de religion et de la répression des huguenots.

Cette réflexion est d’autant plus nécessaire que des idées fausses circulent sur le rôle de l’Eglise catholique et des ordres qui lui étaient liés dans l’abolition de l’esclavage. Force est de constater que, du milieu du 17ème siècle jusqu’à la fin du 19ème, ce sont des personnalités humanistes et méfiantes vis-à-vis de l’influence de l’Eglise catholique et des ordres religieux qui ont mené ce combat libérateur.

JEUDI 24 OCTOBRE 2024
Salle Camille Claudel – 4, rue Camille Claudel – Dijon

Comité scientifique : Yves Krumenacker, Germaine Lemétayer, Gilles Manceron, Eric Saunier


9h30 Allocutions d’ouverture
10h00 Les sources de la réflexion sur l’Abolition de l’esclavage : les sources religieuses
Marie-Jeanne ROSSIGNOL, Professeure émérite d’études américaines à l’université de Paris Diderot,
L’engagement antiesclavagiste quaker, des origines (1688) au schisme de 1827

10h45 Discussion
11h15 Nicolas MASUEZ, docteur en histoire des religions et anthropologie religieuse (Paris IV-Sorbonne), chercheur associé à l’IRER, spécialiste de la société juive (IIIe s av JC-Ier s ap JC)
La figure du Juif comme vecteur d’émancipation des esclaves
12h00 Discussion
12h30 Pause-déjeuner
14h15 Pour ou contre l’esclavage : la question des filiations
Germaine LEMÉTAYER, docteure en histoire moderne (Université de Clermont-Ferrand),
Entre injonction d’oubli et devoir de mémoire : la transmission de l’expérience irénique de Paray-le-Monial
15h00 Discussion
15h30 Éric SAUNIER, maître de conférences au Havre Normandie université,
Entre pratiques esclavagistes et figures de l’émancipation : filiations familiales en Normandie
16h15 Discussion
17h00 Fin


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