La France va-t-elle assumer sa responsabilité coloniale envers Haïti ?
La Fondation pour la mémoire de l’esclavage et vingt ONG demandent à la France d’assumer sa responsabilité historique dans le drame que vit la population haïtienne.
La Fondation pour la mémoire de l’esclavage et vingt ONG demandent à la France d’assumer sa responsabilité historique dans le drame que vit la population haïtienne.
Andy Cabot est docteur en langues et cultures des civilisations anglophones. Il a soutenu sa thèse : Esclavage, Empires et Diplomatie (France, Grande-Bretagne, Etats-Unis) : Abattre ou Consolider l’Esclavage dans le monde
Dans une série de six articles traduits notamment en français et en kreyol haïtien, le New York Times revient sur la « double dette » qui fut durant des décennies le prix imposé par la France à Haïti pour lui avoir arraché son indépendance et avoir aboli l’esclavage, véritable extorsion dont l’effet désastreux se fait encore sentir dans l’économie haïtienne. Le journal états-unien révèle aussi que, selon un ancien ambassadeur de France, France et États-Unis s’entendirent pour chasser du pouvoir en Haïti le président élu Aristide. Nous reproduisons un article, publié en 2021 par Mediapart, qui synthétise les travaux d’historiennes sur cette question, ainsi que le lien vers l’article de Mediapart du 23 mai 2022 qui annonce le dossier du New York Times et les liens vers ses six articles.
Huit associations ou structures se sont regroupées pour mutualiser leurs actions en faveur de la connaissance de l’histoire de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions. Napoléon, dont on a commémoré le 5 mai 2021 le bicentenaire de la mort, a laissé une empreinte profonde dans l’histoire de France et du monde. Mais son rôle dans le rétablissement de la traite négrière et de l’esclavage dans les colonies françaises reste trop méconnu. Trois tables-rondes en ligne apportent un éclairage sur les raisons et les circonstances qui l’ont conduit à ce choix. Cette rencontre prend la forme d’un webinaire, avec la participation de dix-huit historiens français et d’autres pays, et est ouverte à tous les publics.
L’esclavage, aboli pendant la Révolution par un décret de la Convention nationale en février 1794, a été rétabli par Bonaparte qui a fait revenir les colonies restées françaises à la situation d’avant 1789 et a réussi à vaincre la résistance de Louis Delgrès et des Guadeloupéens combattant pour la liberté. Il a rejeté l’unité de l’espèce humaine défendue par les Lumières au profit du rétablissement de l’ordre colonial en vigueur sous l’Ancien régime. Mais il a été vaincu par les anciens esclaves révoltés de Saint-Domingue. Sous l’Empire, la traite a connu un vif regain. Marcel Dorigny relate ce moment rétrograde de notre histoire et le correspondant du Monde à Fort-de-France rend compte de l’incompréhension des Antillais face à l’hommage rendu à Napoléon à l’occasion des deux cents ans de sa mort.