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Relations franco-algériennes postcoloniales

Au cimetière de Tazla.
De 2007 à 2012

L’Etat français doit assumer son héritage colonial

Quarante-huit ans après l’indépendance, l’instrumentalisation des souffrances de la guerre d’Algérie continue à entretenir la “guerre des mémoires”. Dans une tribune récemment publiée dans Le Monde, Georges Morin, président du Réseau des villes françaises partenaires de villes algériennes, rappelle que le peuple algérien garde, «au sein de chaque famille, les souvenirs amers de la conquête, de la colonisation et de la guerre de libération». Il demande « pourquoi l’Etat français, au plus haut niveau, ne pourrait-il reconnaître, avec des mots simples, forts et dignes, sa responsabilité historique dans les malheurs qu’a entraînés, pour le peuple algérien, l’occupation injustifiable, le système colonial inique et les répressions impitoyables qui ont jalonné les 132 ans de sa “présence” outre-Méditerranée ?»1

Georges Morin poursuit : «Ce n’est pas aux Français de 2010, qui ne sont “coupables” de rien, d’en porter le poids et d’exprimer une quelconque repentance. C’est encore moins aux Français d’Algérie de le faire, alors qu’ils sont des victimes évidentes de cette histoire tragique. C’est à l’Etat français d’assumer son héritage.» Et il rappelle que Jacques Chirac était sorti grandi de la reconnaissance en 1995 de la responsabilité de l’Etat dans la rafle du Vél’ d’hiv.

A la suite d’un article de Noureddine Saâdi, professeur de droit, qui appelle également la France à «[reconnaître] solennellement les crimes commis contre les peuples colonisés», nous reprenons ci-dessous un reportage sur le voyage récent en Algérie d’une délégation de l’Association des anciens appelés en Algérie contre la guerre2 qui depuis de nombreuses années contribue à la reconstruction de ce qui a été détruit, renouant ainsi des liens avec l’autre rive de la Méditerranée.

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Le projet de loi sur les crimes de la France en Algérie : un boomerang

Il y a cinq ans, les parlementaires français votaient la loi du 23 février 2005 « portant reconnaissance de la nation et contribution nationale en faveur des Français rapatriés », dont un article reconnaissait « le rôle positif de la présence française outre-mer, notamment en Afrique du Nord» – une disposition abrogée un an plus tard.

Une centaine de leurs homologues algériens ont déposé le 13 janvier une proposition de loi visant à «criminaliser» la colonisation française : «Nous envisageons de créer des tribunaux spéciaux pour juger les responsables de crimes coloniaux ou de les poursuivre devant les tribunaux internationaux», a expliqué un député algérien. Une initiative jugée «particulièrement inquiétante», «incompréhensible» et même «outrancière» par Hubert Falco, secrétaire d’Etat aux Anciens combattants.

La philosophe et politologue, Seloua Luste Boulbina, chercheuse associée à l’Université de Paris VII, analyse la polémique suscitée en France3.

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Hubert Falco, à l'Assemblée nationale, le 9 février 2010.
De 2007 à 2012

France-Algérie : des feux mal éteints ravivés par des incendiaires de la mémoire

Faute d’avoir jusqu’à présent accepté de l’assumer, la France se trouve maintenant violemment confrontée à son passé colonial en Algérie: un projet de loi visant à «juger les responsables de crimes coloniaux» a été récemment déposé au Parlement algérien – réplique tardive à l’article 4 de la loi française du 23 février 2005 qui décrétait «le rôle positif de la présence française outre-mer, notamment en Afrique du Nord».

La proximité des élections régionales explique sans doute l’émotion manifestée par Thierry Mariani, député UMP du Vaucluse et tête de liste de l’UMP pour les élections régionales en PACA, qui a refusé mardi matin 9 février de voter en faveur de la ratification d’une convention de partenariat avec l’Algérie signée il y a deux ans4. L’après-midi du même jour, à l’occasion d’une séance de questions au gouvernement, Hubert Falco, secrétaire d’Etat aux anciens combattants, répondait aux inquiétudes de Thierry Mariani, en célébrant une fois encore les vertus d’une Fondation pour la mémoire de la guerre d’Algérie …

[Mise en ligne le 9 février 2010, mise à jour le 10]

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Cimetière de Collo (Source de la photo)
De 2007 à 2012

Les cimetières chrétiens d’Algérie, lieux de mémoire et d’histoire, par Claire Mauss-Copeaux

Patrimoine d’une société, les cimetières participent à la mémoire et à l’histoire de l’humanité. Le respect des lieux construit le lien entre les groupes qui ont pu s’affronter et qui tiennent à léguer à leurs enfants un avenir partagé de paix et d’amitié.
L’historienne Claire Mauss-Copeaux rend compte de ses visites de plusieurs cimetières chrétiens en Algérie.

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De 2007 à 2012

Les guerres sans fin, de Benjamin Stora

Guerre d’indépendance, conflits de mémoire et séquelles postcoloniales, guerre civile algérienne, luttes intestines… des deux côtés de la Méditerranée les effets des combats n’en finissent pas, comme les répliques des tremblements de terre. Les rapports entre l’Algérie et la France sont ensanglantés, passionnés et durablement marqués par une conflictuelle proximité.

Dans son dernier ouvrage5, Benjamin Stora, historien spécialiste de l’histoire du Maghreb, associe une analyse des rapports entre la France et l’Algérie à une réflexion sur l’écriture de l’histoire et l’engagement de l’historien. Dans l’extrait ci-dessous, il évoque «la responsabilité de l’historien entre écrire l’histoire, et éviter que [cette écriture] serve à fabriquer des vengeances».

[Mise en ligne le 24 septembre 2008, complétée le 21 juin 2009]

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Les essais nucléaires français en Algérie

Le 13 février 1960 à Reggane : Gerboise bleue

Le 13 février 1960, à 7h04, au fin fond du Sahara algérien, la France procédait au premier de ses essais nucléaires atmosphériques, dénommé « Gerboise bleue ». Une vidéo replace cet événement dans le contexte de l’époque.

Cette première expérimentation dans l’atmosphère devait être suivie de trois autres, puis de treize essais souterrains à In-Ekker. Certains de ces essais – le plus connu étant Beryl – ont été l’occasion de rejets radioactifs dans l’environnement.

Le désert était habité et, un demi-siècle plus tard, les populations en subissent toujours les effets. Lors d’une journée d’étude organisée récemment à Alger par la Fondation du 8 mai 1945, un chercheur en physique nucléaire, a mis en évidence un lien entre les fausses couches, malformations, cancers et autres maladies rares observées dans la région et les essais nucléaires effectués par l’armée française entre 1960 et 1966. Il a également insisté sur «la nécessité d’ouvrir des centres de recherche spécialisés pour pouvoir traiter les effets de ces essais et prendre en charge médicalement les populations».

Après que différentes propositions de lois aient été présentées par des parlementaires, le gouvernement a décidé de soumettre au Parlement un projet de loi d’indemnisation des victimes des essais nucléaires français.

Les victimes algériennes seront-elles prises en compte ? On est en droit de se poser la question à la lecture de la version du 30 janvier 2009 de l’avant-projet de loi que nous reproduisons plus bas.

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Vue d’Alger, la France n’est pas guérie de ses plaies

Après la page du Quotidien d’Oran qui évoquait le retour à El Bayadh d’un ancien appelé de la guerre d’Algérie, nous reprenons ci-dessous dans son intégralité la page “ France-Actualités ” de l’édition du 24 novembre 2008 du quotidien algérien El Watan6.

En juin 2002, Benjamin Stora déclarait que « les mouvements souhaitables dans les deux pays sont inverses : en France, les politiques et l’État doivent prendre leurs responsabilités sur la guerre d’Algérie. Côté algérien, l’État doit perdre le monopole de la mémoire, [qui doit] revenir à la société.»7

Six ans plus tard, il faut malheureusement constater que les politiques français, étonnamment silencieux devant les tentatives de réhabilitation de l’OAS, n’ont toujours pas pris leurs responsabilités sur ce passé colonial, alors que le système algérien persiste à considérer que l’écriture de l’histoire des Algériens relève de sa compétence.

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Mai 1945, dans le Constantinois.
De 2007 à 2012

L’ambassadeur de France en Algérie : « le temps de la dénégation » des crimes de la colonisation « est terminé »

En 2005, l’ambassadeur Hubert Colin de Verdière avait qualifié la répression des manifestations du 8 mai 1945 de « tragédie inexcusable ». Puis, en décembre 2017, à l’Université de Constantine, Nicolas Sarkozy avait qualifié d’« impardonnables » « les fautes et les crimes du passé » colonial français en Algérie. Dans un discours prononcé à Sétif, le 27 avril 2008, Bernard Bajolet, ambassadeur de France en Algérie, reconnaît la « très lourde responsabilité des autorités françaises de l’époque » dans les massacres du 8 mai 1945. Nous reprenons ci-dessous l’essentiel de l’intervention de l’ambassadeur.

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La France remet à l’Algérie une partie de ses archives filmées de la période coloniale

Le fonds «images» de la télévision algérienne s’enrichit. L’Entreprise publique nationale de télévision hérite officiellement des archives cédées par l’Institut français de l’Audiovisuel (INA). Un patrimoine de 400 heures d’images vivantes tournées entre la Seconde Guerre mondiale et l’indépendance de l’Algérie. Avant de partir pour une visite de deux jours à Alger, le président de l’INA, Emmanuel Hoog, évoque les projets de coopération entre l’INA et la télévision algérienne.

[Mise en ligne le 6 février 2008 – le texte de Benjamin Stora ayant été ajouté le 8 mars]
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