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Édition du 1er au 15 décembre 2024

Racisme

Le racisme postcolonial

Le « Grand remplacement » :
une peur qui vient de loin,
par Alain Ruscio

Les références au « grand remplacement » qui ont surgi à l’extrême droite lors de l’élection présidentielle de 2022 ne sont que la reprise d’un fantasme qui date de l’époque coloniale. Alain Ruscio montre dans un article publié par Mediapart que nous reproduisons ici que ce fantasme fut un filon politique abondamment exploité du XIXe siècle à nos jours. Dès que la colonisation a provoqué une immigration de travailleurs coloniaux en métropole est apparue la peur d’un « grand remplacement » en France des Blancs chrétiens par des non-blancs, souvent musulmans. Ce sentiment d’encerclement est antérieur à la guerre d’Algérie, mais celle-ci a accentué encore ce sentiment de crainte puisque les Algériens qui étaient nombreux sur le territoire de la métropole étaient désormais devenus des ennemis de l’intérieur.

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La société française au temps des colonies

Du racisme colonial en Algérie,
par Todd Shepard

Le 29 décembre 1956, moins de dix-huit mois avant le putsch du 13 mai 1958, l’Algérie française enterre le maire d’Alger, Amédée Froger, assassiné la veille. Des milliers de personnes participent à ses obsèques, puis se déchaînent, dans la ville et dans sa région, contre les « musulmans ». Un évènement qu’explore Sylvie Thénault dans Les ratonnades d’Alger 1956. Une histoire sociale du racisme colonial, un livre que notre site a déjà présenté. On en lira ci-dessous une recension critique par l’historien états-unien Todd Shepard, de l’université Johns Hopkins (Baltimore), publié par le site En attendant Nadeau. Selon lui, l’autrice se concentre trop sur le racisme des Français d’Algérie et minimise le lien de la République française avec ce qui s’est passé au nom de la France en Algérie.

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Les nostalgiques de la colonisation

Qui est Bernard Lugan,
le « conseiller Afrique » d’Éric Zemmour ?

Le candidat d’extrême droite Eric Zemmour a annoncé avoir un « monsieur Afrique » en la personne de Bernard Lugan. Dans cet article, l’historien Alain Ruscio indique que » Zemmour, épinglé par tous les historiens sérieux pour ses approximations, erreurs et mensonges, ne pouvait que choisir un compère en falsifications ». Il dresse le portrait de ce nostalgique de l’ordre colonial, jadis supporter zélé du régime d’Apartheid en Afrique du Sud, auteur prisé de toutes les publications racistes depuis des décennies. Un article de la revue AfriqueXXI montre par ailleurs que ce « spécialiste de l’Afrique » considéré comme un imposteur par les africanistes n’en est pas moins une référence pour nombre d’officiers de l’armée française aujourd’hui.

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1962, la fin de la guerre d'Algérie

Condamner le système colonial
et son héritage de racisme

Dans une tribune collective publiée par Le Monde à l’occasion du 60e anniversaire du cessez-le-feu en Algérie, diverses personnalités, dont des historien.ne.s, soulignent les limites des initiatives mémorielles d’Emmanuel Macron et lui demandent « un discours de reconnaissance et de clarification de notre rapport moral et politique à la colonisation ». Ils soulignent aussi que « le travail mémoriel ne doit pas se substituer à une transformation du réel », alors que « la lutte contre le racisme est au point mort, si ce n’est suspecte ». Par ailleurs, l’historienne Sylvie Thénault et le politiste Paul Max Morin débattent des mêmes questions dans une émission vidéo de Mediapart.

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Livres et films sur la guerre d'Algérie

Les ratonnades d’Alger
en 1956,
par Sylvie Thénault

Le 29 décembre 1956, les obsèques du notable Amédée Froger, assassiné la veille à Alger, rassemblent des milliers d’« Européens ». En exploitant de nombreuses archives, Sylvie Thénault reconstitue l’assassinat, les obsèques et les violences racistes exercées par des participants à l’encontre des « musulmans », ainsi que les suites judiciaires. Elle montre que les violences qualifiées de « ratonnades », « non pas celles des autorités et de leurs représentants mais bien celles de Français, nés là-bas, se nourrissent d’un rapport de domination, empruntant à toutes les formes d’oppressions possibles (économiques, sociales, politiques, juridiques, culturelles) et s’ancrent dans un espace urbain ségrégué ». Ci-dessous un entretien donné par l’autrice au quotidien algérien L’Expression, ainsi qu’une vidéo de l’émission avec Sylvie Thénault et Annette Wievorka diffusée par la radio RCJ.

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Racisme de couleur et islamophobie

Le racisme structurel
dans la société française :
un spectacle de théâtre-forum

La section de la Ligue des droits de l’Homme de Paris 10e/11e propose avec la compagnie Naje un spectacle de théâtre-forum intitulé « Tu viens d’où toi ? ». A partir d’un scénario écrit par Fabienne Brugel, Farida Aouissi et Jean Paul Ramat, des comédiens blancs et racisés venant de différents milieux sociaux, dont certains sont jeunes et d’autres retraités, se demandent comment agir face au racisme structurel et comment s’allier dans la lutte antiraciste dans une société postcoloniale. Ils engagent le public à trouver avec eux des stratégies et des comportements appropriés. Ci-dessous également, afin d’encourager la réflexion critique sur ce sujet, l’annonce d’une émission de radio sur Aligre FM, « Fréquence Droits », un texte publié aux Etats-Unis à destination des étudiants, parents et enseignants qui tente une définition des différentes formes de racisme, et le lien vers un article de Fabrice Dhume.

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Le 17 octobre 1961

17 octobre 1961 :
un crime d’Etat toujours inavouable,
par Fabrice Riceputi

Le 16 octobre 2021, le président Emmanuel Macron s’est rendu au Pont de Bezons, en banlieue parisienne, pour s’y livrer à une cérémonie commémorative. Celle-ci fut suivie de la publication par l’Élysée d’un communiqué de presse exposant brièvement ses motifs. Après le très bref communiqué de François Hollande en 2012, c’est la deuxième initiative présidentielle sur ce sujet en 60 ans. Mais le compte n’y est toujours pas. Dans une tribune publiée sur le site LundiMatin, l’historien Fabrice Riceputi indique qu’en raison de blocages politiques, la reconnaissance pleine et entière d’un crime d’Etat établi par l’historiographie, revendiquée dans la société française depuis les années 1990, particulièrement celle de la responsabilité du gouvernement Debré et de l’institution policière dans cette meurtrière répression, n’est toujours pas formulée.

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La société française face à l'héritage de son passé colonial

Rencontre-débat à Paris
le 11 décembre 2021 :
« Les traces du passé colonial
et les débats qu’il suscite »

A l’occasion de son Assemblée générale, l’Association histoire coloniale et postcoloniale qui gère le site histoirecoloniale.net organise une rencontre-débat sur le thème : « Les traces du passé colonial et les débats qu’il suscite. Eurocentrisme tardif, approche intersectionnelle et questions sur l’universalisme », avec Kaoutar Harchi et Michèle Riot-Sarcey, le 11 décembre 2021, au CICP, 21 ter, rue Voltaire, 75011 Paris. Ci-dessous une présentation du thème de ce débat et de ses intervenantes. Ainsi que le lien vers une page de notre site intitulée « L’universalisme a été détourné par l’Europe à l’époque coloniale, faut-il renoncer à s’en réclamer ? », qui reprend le dialogue publié par la revue Regards sur ce sujet entre Norman Ajari et Sophie Wahnich. Nous y ajoutons le lien vers un texte d’Alain Policar, intitulé « L’universalisme face à la question raciale », publié par le site AOC le 10 novembre 2021.

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Ecrire et enseigner l'histoire coloniale

En retraçant son parcours,
Catherine Coquery-Vidrovitch
souligne l’importance d’enseigner l’histoire
de l’Afrique

Catherine Coquery-Vidrovitch est une pionnière dans le domaine de l’histoire de l’Afrique. Elle n’avait aucune connaissance de ce continent quand, passionnée par l’histoire, elle s’est orientée vers cet objet d’étude. Mais son enfance clandestine de fillette juive née dans une famille assimilée de longue date dans la société française, qu’elle relate d’abord, avec pudeur et émotion, dans ce livre, l’a conduite a éprouver de l’empathie pour un continent dont les habitants sont l’objet eux aussi de racisme dans le regard des Européens. A partir des années 1960, elle a publié de nombreux livres décrivant la dure réalité de la colonisation française et ses effets toujours actuels.

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La société française face à l'héritage de son passé colonial

« Comme nous existons»,
un livre de Kaoutar Harchi

Comme nous existons (Actes Sud) est le récit poétique et littéraire très fort d’une jeunesse postcoloniale en France dans les années 1990 et 2000. D’une enfance dans le quartier de l’Elsau à Strasbourg jusqu’à la révolte des quartiers populaires de 2005 consécutive à la mort de Zyed et Bouna, la sociologue et romancière Kaoutar Harchi conte la prise de conscience par une enfant d’immigrés marocains du processus de racialisation dont elle est l’objet. Et comment « les jeunes filles et jeunes garçons identifiés comme musulmans, que nous le soyons ou pas d’ailleurs – étions perçus à l’aube des années 2000 comme un problème ». Ci-dessous un extrait proposé par l’éditeur, deux des nombreux entretiens que l’autrice a donnés sur ce livre, ainsi qu’une tribune dans laquelle elle défend une approche intersectionnelle pour un vrai universalisme.

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La société française au temps des colonies

Corps noirs et médecins blancs,
par Delphine Peiretti-Courtis

Pour lutter contre les stéréotypes racistes qui perdurent à l’égard des femmes et des hommes noirs dans la société française, il faut revenir à leurs origines. De la fin du XVIIIe siècle jusqu’au milieu du XXe, la littérature médicale a élevé au rang de vérité scientifique les préjugés raciaux sur les corps noirs : infériorité intellectuelle, résistance physique, prédominance des émotions et hypersexualité. Le livre de Delphine Peiretti-Courtis est une enquête sur la façon dont fut traitée cette question dans les écrits spécialisés de cette période. Dans une société où la science s’est substituée progressivement à la religion comme source du savoir, le schéma racialiste élaboré par les savants a été ensuite conforté par le pouvoir politique pour servir le projet colonial : le corps est devenu un outil de la colonisation.

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Le racisme postcolonial

La vie psychique du racisme,
par Livio Boni et Sophie Mendelsohn

S’il n’est plus cautionné par la biologie ou l’anthropologie, comme il l’était à l’apogée de la période coloniale, le racisme est loin d’avoir disparu. La vie psychique du racisme revient sur l’apport sous-estimé du psychanalyste Octave Mannoni (1899-1989), auteur notamment de Psychologie de la colonisation (1950). Celui-ci a évolué pendant un quart de siècle dans les colonies avant d’entamer un processus de « décolonisation de soi » coïncidant avec une tentative de décrire l’envers inconscient de la scène coloniale. En redonnant une visibilité à la réflexion pionnière de Mannoni, les auteurs explorent à partir de la mécanique du « démenti » les ressorts inconscients du racisme. Se dessine ainsi une histoire mineure de la psychanalyse française, qui avait affaire à la question raciale avant même que Fanon s’en saisisse ouvertement, et avant que Lacan annonce, une fois le cycle des décolonisations achevé, que « le racisme a bien de l’avenir ».

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