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Édition du 15 novembre au 1er décembre 2024

Putsch du 21 avril 1961

Les nostalgiques de la colonisation

À Perpignan, un collectif d’associations
réagit à l’extrême droite
qui organise trois jours de célébration
de l’Algérie française

À Perpignan, l’extrême droite ayant organisé trois jours de célébration de l’Algérie française, un collectif d’associations pour une histoire franco-algérienne non falsifiée a réagi en dénonçant une manipulation de l’histoire par le Cercle algérianiste et le Rassemblement national, fondée sur un récit mensonger de la colonisation et sur l’éloge des terroristes criminels de l’OAS et des factieux qui ont désobéi aux institutions de la République : le titre de citoyens d’honneur a été remis par la municipalité RN à trois militaires condamnés par la justice de la République pour leur implication dans le putsch d’avril 1961. De son côté, le collectif a organisé un hommage à toutes les victimes de la guerre d’Algérie ainsi qu’une réunion publique animée par l’historien spécialiste du colonialisme, Gilles Manceron, à laquelle Benjamin Stora a adressé un message.

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Décès de Hélie Denoix de Saint-Marc, résistant puis putschiste

Hélie Denoix de Saint-Marc s’est éteint ce lundi matin, 26 août 2013, à l’âge de 91 ans. Entré dans la Résistance en février 1941, il a été déporté en 1943 au camp de Buchenwald.

Son nom reste attaché aux guerres d’Indochine et d’Algérie. Il a notamment été chef de cabinet, chargé des relations avec la presse, du général Massu, pendant la bataille d’Alger en 1957. Lors du putsch d’Alger d’avril 1961, il était commandant par intérim du 1er régiment étranger de parachutistes (REP, Légion étrangère) qui a été le fer de lance du putsch manqué. Condamné le 5 juin 1961 à dix ans de détention criminelle, il a été gracié en décembre 1966. C’est Nicolas Sarkozy qui l’a pleinement réhabilité en le nommant Grand’Croix de la Légion d’honneur en novembre 2011.

Vous trouverez sur ce site un article datant de 2007, « Hélie Denoix de Saint-Marc ou la fabrication d’un mythe », où Gilles Manceron pose la question de son rôle exact au moment du putsch et met en évidence son attitude ambiguë vis-à-vis de l’OAS.

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La base BA140 de Blida.
Affaire Kubasiak

Il ne s’est “rien” passé le 24 juin 1962

Lors du putsch du 21 avril 1961, le colonel commandant la base aérienne BA140 de Blida fut interpellé par des hommes de troupe sur sa position personnelle par rapport au putsch ; comme il tardait à répondre, ils le “destituèrent”. Compte tenu de l’indisponibilité du colonel, le commandant Joseph Kubasiak aurait pris le commandement de la base. Les parachutistes du 1er REP de Hélie Denoix de Saint Marc tentèrent de s’emparer de la base, dont les avions Noratlas leur auraient permis d’envoyer des unités vers la France. Ils en furent empêchés par les appelés du contingent … 1

Une fois les troubles apaisés et le commandement légitime ayant retrouvé sa place, le commandant Kubasiak fut mis aux arrêts de rigueur ; il purgea une peine de prison d’un mois pour prise illégale de commandement, puis il fut mis en retraite anticipée.

De retour en France, il s’installa à Aix-en-Provence et, le 24 juin 1962, alors qu’il était dans son jardin avec son beau-père, un commando de l’OAS, commandé par Gilles Buscia, vint les assassiner tous les deux, devant sa femme, tandis que ses enfants étaient enfermés dans leur chambre.

Cinquante ans plus tard, Jacques Lambour, qui était à la base de Blida en avril 1961, nous adresse ce texte d’hommage.

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L’hommage contestable rendu au commandant Hélie de Saint Marc

Le commandant Hélie Denoix de Saint Marc, 89 ans, a été élevé à la dignité de grand-croix de la Légion d’honneur par un décret du Président de la République paru samedi 26 novembre 2011 au Journal officiel2. Les insignes de la plus haute distinction française lui seront remis lundi 28 novembre en fin de matinée par Nicolas Sarkozy dans la cour d’honneur de l’Hôtel national des Invalides.

Entré dans la Résistance en février 1941, puis déporté en 1943 au camp de Buchenwald, Hélie Denoix de Saint Marc commandait par intérim le 1er régiment étranger de parachutistes (REP, Légion étrangère) qui a été le fer de lance du putsch manqué d’avril 1961. Le 1er REP ayant été dissous le 30 avril 1961, une partie de l’effectif déserte et rejoint l’OAS. Denoix de Saint Marc qui s’était constitué prisonnier, a été condamné le 5 juin 1961 à dix ans de détention criminelle – voir sa déclaration devant le Haut tribunal militaire. Libéré en décembre 1965, il avait été ensuite réintégré dans son grade de chef de bataillon (commandant) par l’amnistie de 19683. Il avait été élevé à la dignité de grand officier de la Légion d’honneur le 29 mars 20034.

Nous reprenons ci-dessous un large extrait de l’allocution prononcée le 29 mars 2003 par le général Michel Guignon, lors de son élévation à la dignité de grand officier. Sa lecture permet de comprendre le sens qu’il faut attribuer à cette nouvelle élévation : « aujourd’hui nous pouvons dire avec la plus grande conviction [que] votre récompense, c’est aussi notre récompense […] car elle vous a été attribuée au titre de la guerre d’Algérie. » Pendant la bataille d’Alger, en 1957, Hélie Denoix de Saint Marc était chef de cabinet du général Massu, chargé à partir de mai 1957 des relations avec la presse ; il était donc parfaitement au courant des pratiques mises en oeuvre durant la Bataille d’Alger – voir l’article de Gilles Manceron « Hélie Denoix de Saint-Marc ou la fabrication d’un mythe».

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la base de Blida pendant le putsch des généraux, par Jacques Lambour

Le comportement des appelés du contingent pendant le putsch des généraux est connu : dans une grande partie des régiments, ils ont manifesté leur soutien aux autorités légales de façon active ou passive, et ont refusé de suivre ceux de leurs chefs qui ont voulu s’engager dans la tentative de coup d’État. Ce fut l’une des causes principales de l’échec du putsch.

Nous reprenons ci-dessous un témoignage que nous a adressé Jacques Lambour, membre de l’Association des anciens appelés en Algérie et leurs amis contre la guerre d’Algérie, qui a vécu cet épisode sur la base de Blida5. Ce texte peut être rapproché d’autres témoignages, ceux notamment de René Collinot et d’Alain Amsellem.

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