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Édition du 1er au 15 décembre 2024

Pierre Vidal-Naquet

L'accès aux archives coloniales

Accès aux achives, crise sanitaire :
l’Association Josette et Maurice Audin
interroge le rôle
du Secrétariat général de la défense
et de la sécurité nationale (SGDSN)

Dans sa déclaration lors de sa visite à Josette Audin, le 13 septembre 2018, le président de la République a dit qu’« il importe que cette histoire soit connue, qu’elle soit regardée avec courage et lucidité », et a annoncé « la libre consultation tous les fonds d’archives de l’Etat qui concernent ce sujet ». Or pour l’Association Josette et Maurice Audin, c’est tout le contraire qui a été mis en œuvre à l’initiative du Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN). Dans le cadre de son engagement de longue date contre les décisions secrètes et la raison d’Etat, elle interroge aussi, au-delà de la question de l’accès aux archives, le rôle du SGDSN dans ses décisions concernant la crise sanitaire. Nous reproduisons également un article de Pierre Mansat, président de cette association, sur les objectifs qu’elle poursuit.

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Les méthodes de l'armée française

L’ex-appelé Jacques Inrep, qui avait transmis des documents sur la torture à Pierre Vidal-Naquet, témoigne d’un combat qui se poursuit

C’est grâce aux témoignages et aux documents qui lui ont été transmis que Pierre Vidal-Naquet a pu établir que la pratique de la torture durant la guerre d’Algérie a été institutionnalisée par l’armée française. L’une de ses principales sources fut l’appelé Jacques Inrep, qui, à la veille de sa démobilisation en août 1961, a photographié à la sauvette des documents tamponnés « secret » qui prescrivaient explicitement d’y recourir. Ci-dessous le récit de son acte courageux et de sa rencontre avec l’historien. Leur combat continue. Depuis peu, des instructions cherchent à entraver au mépris de la recherche historique la consultation de ce type de documents dans les archives publiques. La pétition lancée en février 2020 pour protester contre ce scandale réunit des milliers de signatures.

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Livres, films, spectacles pour la reconnaissance

Une biographie de l’intellectuel anticolonialiste Pierre Vidal-Naquet

Le premier des engagements de l’historien Pierre Vidal-Naquet fut son engagement anticolonialiste, qui l’a conduit à publier en 1958 son premier livre, L’Affaire Audin, pour dénoncer, à travers le cas de ce jeune universitaire membre du parti communiste algérien, la torture et les disparitions forcées pratiquées par l’armée française durant la guerre d’Algérie. Ce combat qu’il a continué durant toute sa vie est décrit par François Dosse dans la biographie qu’il lui a consacré aux éditions La Découverte. Nous publions sa présentation par l’éditeur ainsi que l’article de l’historien Gilles Manceron publié à son sujet par le quotidien l’Humanité le 16 janvier 2020.

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La grande répression d'Alger 1957


Lancement du site
« Alger 1957 –
Des Maurice Audin par milliers »

Au lendemain de la déclaration du président Macron reconnaissant que Maurice Audin a été torturé et tué par des militaires français, un site internet a été créé par l’Association Maurice Audin et notre site histoirecoloniale.net. Avec le soutien de « l’Humanité », « Mediapart », « Politis », « Témoignage chrétien » et « El Watan », et des associations Mrap, LDH, Acca et Sortir du colonialisme. Il publie plus de mille notices individuelles de « disparus », appelle à apporter des compléments sur les cas présentés et à en communiquer d’autres.

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L'affaire Audin

DÉCLARATION DU PRÉSIDENT DE LA REPUBLIQUE A PROPOS DE L’AFFAIRE MAURICE AUDIN

ET DÉCLARATION DE
L’ASSOCIATION MAURICE AUDIN

Le 13 septembre 2018, le Président de la République, Emmanuel Macron, a reconnu dans une déclaration, 61 ans après les faits, la responsabilité de l’État dans l’enlèvement, la torture, l’assassinat de Maurice Audin par des militaires français. Sa déclaration dépasse le cas de Maurice Audin pour qualifier les disparitions, la torture de ce qu’on a appelé la « bataille d’Alger » comme un système organisé de terreur. Il a décidé l’ouverture des archives pour faire la vérité sur cette page de notre histoire. Comme le souligne l’Association Maurice Audin, cette déclaration a une portée historique considérable.

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L'affaire Audin

Rassemblement à Paris, 61 ans après le crime

Le 11 juin 2018, à l’appel de l’Association Maurice Audin, un rassemblement a eu lieu Place Maurice Audin, dans le 5e arrondissement de Paris, soixante-et-un an après l’enlèvement à Alger par des parachutistes français du jeune mathématicien Maurice Audin, membre du parti communiste algérien. Nous en proposons un résumé en image. Le même jour, le mathématicien et député LREM Cédric Villani, qui a fait état à plusieurs reprises, ces derniers mois, des propos que lui a tenus à ce sujet le président Macron, a répété sa demande qu’il reconnaisse la responsabilité de l’Etat dans la mort de Maurice Audin.

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1945-1962

« Guerre d’Algérie, 1958 » : quatre émissions de France Culture

Du 19 au 22 février 2018, l’émission « La Fabrique de l’histoire », qu’Emmanuel Laurentin anime sur France Culture, a consacré quatre épisodes passionnants (co-animés par Séverine Liatard) à divers aspects importants de la guerre d’Algérie au cours de l’année 1958, avec la participation d’historiens, dont les travaux récents renouvellent l’historiographie de la période. Nous reproduisons ici la présentation par France Culture de ces émissions, avec les liens pour les écouter.

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“Jean-Marie Le Pen, un tortionnaire”, par Roland Rappaport

Jean-Marie Le Pen n’a cessé de justifier l’utilisation de la torture et il a déclaré à plusieurs reprises y avoir eu personnellement recours 1. Depuis une dizaine d’années, la justice donne raison à ceux qui ont dénoncé les actes de torture commis par Jean-Marie Le Pen, en les relaxant de poursuites en diffamation. La plus haute juridiction française, la Cour de cassation, a ainsi confirmé, en novembre 2000, un arrêt de la Cour d’appel de Rouen en faveur de Michel Rocard. La Cour a d’ailleurs estimé qu’en accusant à la télévision Jean-Marie Le Pen d’avoir torturé, l’ancien premier ministre « avait poursuivi un but légitime en portant cette information à la connaissance des téléspectateurs »2.

Quelques mois plus tard, en juin 2001, la Cour de cassation confirmait un arrêt de la Cour d’appel de Paris en faveur de Pierre Vidal-Naquet.
Nous reprenons ci-dessous le témoignage de Me Roland Rappaport, conseil de Pierre Vidal-Naquet, publié en Une du Monde, le 26 juin 2001 3.

[Mis en ligne le 28 novembre 2012, mis à jour le 6 octobre 2014]

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Le Pen et la torture

La question : Jean-Marie Le Pen et la torture

Dans une interview publiée par le quotidien Combat le 9 novembre 1962, Jean-Marie Le Pen avait reconnu : «Je le sais, je n’ai rien à cacher. J’ai torturé parce qu’il fallait le faire». Mais, dès le lendemain, il avait tenu à préciser que le terme de « torture » ne pouvait s’appliquer aux « méthodes de contraintes » qu’il avait utilisées en Algérie quand il servait comme sous-lieutenant 4.

Quelques décennies plus tard, la Cour de cassation, en les relaxant de poursuites en diffamation, a donné raison à Michel Rocard et Pierre Vidal-Naquet qui avaient dénoncé les actes de torture commis par Jean-Marie Le Pen.

Nous versons au dossier une vidéo, réalisée en 2007, comportant de nombreux témoignages, ainsi que le compte-rendu paru dans Le Canard enchaîné du 5 décembre 2012 du livre Le Pen, une histoire française (Robert Laffont) de Philippe Cohen et Pierre Péan – un ouvrage qui a pu être qualifié de «réhabilitation» du leader d’extrême-droite5.

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il y a 50 ans, les actualités : négociations à Evian, massacres à Alger

Les infos de 19h15, le 15 mars 1962 … Alors que les discussions se poursuivent à Evian, deux attentats sanglants, commis par des commandos de l’OAS, frappent Alger : à Hussein Dey, une dizaine de morts, tués au pistolet mitrailleur, dans une longue file d’ouvriers algériens qui attendaient le train pour gagner leur travail, et, deux heures plus tard, l’assassinat de six inspecteurs des centres sociaux-éducatifs à Château-Royal (El Biar)…

Avant d’écouter ce bulletin d’informations datant aujourd’hui de cinquante ans, il faut relire le texte qu’a écrit l’historien Pierre Vidal-Naquet en 1992 au sujet de ce dernier assassinat. Pour terminer, un hommage récent aux six victimes de “La bêtise qui froidement assassine” (Germaine Tillion).

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«Les crimes de l’armée française en Algérie», par Pierre Vidal-Naquet

Il est de bon ton, aujourd’hui en France, de considérer avec complaisance les épisodes coloniaux de notre histoire. Refuser la “repentance” c’est refuser la réalité des guerres de conquête, de la violence de la colonisation et de la décolonisation.

Pour s’en convaincre il suffit de relire Pierre Vidal-Naquet. Par exemple «Vingt-cinq ans après : réflexions sur un retour», préface que l’historien a rédigée pour la réédition en 2001 de son ouvrage Les crimes de l’armée française, Algérie 1954-1962, publié en 1975 aux éditions Maspero.

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Au centre le lieutenant Le Pen, à droite le général Massu.
Le Pen et la torture

Il faut que les Français sachent qui est Le Pen, cet homme qui a la prétention de diriger notre pays

Si le séjour de Jean-Marie Le Pen dans l’Algérie en guerre a été bref – de janvier à fin mars 1957 –, le lieutenant du 1er régiment étranger de parachutistes (REP), attaché à la division Massu, a laissé dans l’ex-colonie française de terribles souvenirs. Elu député poujadiste à l’âge de 28 ans, ayant voté l’envoi du contingent en Algérie décidé par le gouvernement de Guy Mollet, Jean-Marie Le Pen s’engage en 1956 pour six mois. Il débarque en pleine bataille d’Alger. Basé à la Villa des Roses (aujourd’hui remplacée par un jardin public sur les hauteurs d’El-Biar), il fait officiellement du renseignement.

Les Algériens qui ont eu à faire à lui, dans le cadre des opérations de « maintien de l’ordre », suivant la terminologie employée par les autorités françaises à l’époque, et qui acceptent de témoigner, gardent l’image d’un homme « extrêmement violent » et, par-dessus tout, d’un « tortionnaire » 6. Le cas de Abdenour Yahiaoui est particulièrement éclairant.

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