
« Le cours de l’histoire » : Kanaky, Nouvelle-Calédonie, histoires en archipel (4 épisodes)
La série passe en revue toute l’histoire de la Kanaky, Nouvelle Calédonie

La série passe en revue toute l’histoire de la Kanaky, Nouvelle Calédonie

L’écrivain Eric Vuillard s’alarme, dans une tribune au Monde, de la réaction à contresens des autorités françaises sur ce qui se joue actuellement dans l’Archipel

Dans un article publié par Mediapart, la journaliste Carine Fouteau analyse les causes de la révolte des indépendantistes kanak, pointant « les fautes du président ».

Une enquête de la chaîne Calédonia sur le racisme qui structure toujours la société néo-calédonienne.

Le haut fonctionnaire Michel Levallois fut, dès les années 1980, le témoin des manquements de l’Etat français à sa parole donnée aux Kanak.

Le site histoirecoloniale.net vous invite à deux tables rondes le samedi 15 juin 2024 à partir de 15 h 30 au CICP, 21 ter, rue Voltaire, à Paris 11ème.

L’historien Alain Ruscio rappelle à propos de l’Algérie que la formation de milices armées fut habituelle dans les colonies de peuplement en proie aux révoltes des colonisés.

La politique du coup de force, irrespectueuse des droits légitimes du peuple Kanak, conduite par le gouvernement ne peut mener qu’à un immense gâchis.

Du 24 au 26 juillet 2023, le président de la République, Emmanuel Macron, s’est rendu en Nouvelle-Calédonie. Cela faisait suite aux rencontres bilatérales organisées lors du trimestre précédent entre l’État français et des représentant∙es indépendantistes d’une part, et entre l’État français et les partisan∙es de la Nouvelle-Calédonie française d’autre part. Autant dire que dans le deuxième cas, les convergences sont grandes, puisque les deux camps n’en font qu’un pour rechercher à priver les Kanak de leur droit à l’autodétermination, et la Kanaky de son indépendance et de la reconnaissance des méfaits de 170 ans de colonisation. Ci-dessous la lettre de juillet 2023 du Collectif Solidarité Kanaky.

Après les élections législatives de juin 2022, sur les vingt-sept députés ultramarins, cinq seulement siègent sur les bancs de la majorité présidentielle. La Polynésie française a élu trois députés indépendantistes. Nommée ministre des outre-mers, Yaël Braun-Pivet, devait se rendre en Kanaky-Nouvelle-Calédonie le 26 juin 2022, date anniversaire des accords de Matignon de 1988, pour l’inauguration à Nouméa de la statue de la poignée de main entre Jean-Marie Tjibaou et Jacques Lafleur, mais, ayant décidé de briguer la présidence de l’Assemblée nationale, elle a annulé ce déplacement. La nomination au gouvernement de Sonia Backès, leader de la droite anti-indépendantiste en Kanaky-Nouvelle-Calédonie, est insupportable à une bonne partie de l’opinion de l’archipel. Les territoires d’outre-mer souffrent d’un abandon, d’une condescendance et d’un mépris qui prolongent le rapport colonial.

La présidente de la province Sud de la Kanaky Nouvelle-Calédonie, Sonia Backès, figure de la droite anti-indépendance, est nommée au gouvernement français comme secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’intérieur et de l’outre-mer chargée de la citoyenneté. Cette ministre va-t-elle cumuler son poste avec la présidence de la province Sud ? Le dialogue sur l’avenir de l’archipel est au point mort après l’organisation le 12 décembre 2021 d’un référendum d’autodétermination dont la date était contestée par les indépendantistes. Après s’être félicité dès son lendemain que « la Nouvelle Calédonie ait choisi de rester française », ce choix d’Emmanuel Macron apparaît comme un mauvais coup contre le processus des accords de Nouméa. Les quatre composantes du FLNKS ont décidé qu’aucune ne se déplacera à Paris en septembre 2022 pour le Comité des signataires des accords sur l’avenir de l’archipel. Veut-on qu’un blocage du dialogue favorise de nouveau le développement de la violence ?

Malgré la demande par l’ensemble du camp indépendantiste du report de la date du troisième référendum prévu par les Accords de Nouméa, les autorités françaises l’ont maintenu au 12 décembre, en contradiction avec leurs engagements antérieurs et avec les exigences de la population Kanak d’accomplir les deuils des victimes de la pandémie. Le boycott du scrutin a été massif. Les partisans du « non » à l’indépendance n’ont recueilli qu’une minorité (44 %) des suffrages des électeurs inscrits et ont perdu 5 783 voix par rapport au précédent scrutin. Les résultats définitifs contredisent les déclarations d’Emmanuel Macron validant un soi-disant refus de l’indépendance que ce vote exprimerait et montrent au contraire que la demande de celle-ci est croissante.