
Guelma, 8 mai 1945, de Jean-Pierre Peyroulou
S’appuyant sur sa thèse, l’historien Jean-Pierre Peyroulou revient sur les massacres de Sétif et de Guelma en mai-juin 1945, en se focalisant sur Guelma. Nous reprenons ci-dessous la préface de Marc Olivier Baruch à cet ouvrage publié en janvier 2009 aux éditions La Découverte1
Le 8 mai 1945, jour des célébrations de la victoire des alliés, la poussée du mouvement national algérien se heurta à une réaction européenne d’une rare violence : dans les semaines suivantes, des civils européens « purgèrent » la région de Guelma de ses nationalistes – des centaines d’entre eux furent assassinés – et s’opposèrent à la politique de réformes. Un mouvement non seulement répressif, mais subversif, organisé, qui bénéficia de la participation des pouvoirs publics et des élus.
Retraçant très précisément le déroulement de ce drame, cet ouvrage en propose également une réinterprétation. Jean-Pierre Peyroulou décèle en effet dans l’action des Européens des logiques subversives préfigurant l’action de l’OAS en 1961-1962. Il examine le fonctionnement d’un État et d’une société coloniale qui élaborèrent une raison d’État rampante pour recouvrir la réalité et la nature des violences, et les chemins tortueux qu’elle emprunta entre Guelma, Constantine, Alger et Paris…