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Édition du 1er au 15 décembre 2024

Massacres du Nord-Constantinois, mai-juin 1945

D'anciens FFI de la Creuse seront acheminés en Algérie pour rétablir l'ordre. (© Musée de l'armée, Alger)
Les massacres du Nord-Constantinois en 1945

Mai 1945 dans le Nord-Constantinois : un rapport du consul britannique à Alger

L’hebdomadaire Le Point publie, dans son numéro 1983 daté du 16 septembre 2010, un rapport rédigé le 23 mai 1945 par le consul général britannique à Alger1.

Ce document rappelle un épisode capital de l’histoire coloniale de la France en Algérie : les “événements” de mai 1945 dans le Nord-Constantinois où l’insurrection a été durement réprimée par l’armée française – il y eut 103 victimes européennes et un nombre de morts algériens compris entre 8 000 et 15 000, selon les historiens français2. John Eric MacLean Carvell, consul général britannique à Alger, a envoyé de nombreux rapports à l’ambassadeur à Paris, ainsi qu’au Foreign Office. Sa note manuscrite du 23 mai résume ainsi «la cause de la révolte» le 8 mai 1945 à Sétif : «Un policier français a perdu la tête. Je suis certain qu’autant de sang n’aurait pas coulé si les militaires français n’avaient pas été aussi impatients de perpétrer un massacre.»

Un document à ajouter au dossier sur le 8 mai 1945 à Sétif, dont nous reprenons ci-dessous, avec sa permission, la présentation qu’en a faite Farid Alilat dans le magazine algérien en ligne Dernières nouvelles d’Algérie.

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 64 ans après les massacres de mai 1945 en Algérie, la reconnaissance des crimes coloniaux reste un préalable

La nécessité d’«une véritable reconnaissance des crimes coloniaux» a été à nouveau mise en évidence en mai 2009, à l’occasion de deux colloques consacrés aux massacres de Sétif, Guelma et Kherrata, qui se sont déroulés à Paris puis à Guelma. «On ne peut pas évoquer les droits de l’Homme au sujet du massacre des Arméniens en Turquie, et en même temps refuser de reconnaître les crimes dont on assume soi-même la responsabilité», a notamment déclaré l’historien Gilles Manceron.

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Photo : Miliciens armés dans les rues de Guelma (1945)
Livres et films sur la guerre d'Algérie

Guelma, 8 mai 1945, de Jean-Pierre Peyroulou

S’appuyant sur sa thèse, l’historien Jean-Pierre Peyroulou revient sur les massacres de Sétif et de Guelma en mai-juin 1945, en se focalisant sur Guelma. Nous reprenons ci-dessous la préface de Marc Olivier Baruch à cet ouvrage publié en janvier 2009 aux éditions La Découverte3

Le 8 mai 1945, jour des célébrations de la victoire des alliés, la poussée du mouvement national algérien se heurta à une réaction européenne d’une rare violence : dans les semaines suivantes, des civils européens « purgèrent » la région de Guelma de ses nationalistes – des centaines d’entre eux furent assassinés – et s’opposèrent à la politique de réformes. Un mouvement non seulement répressif, mais subversif, organisé, qui bénéficia de la participation des pouvoirs publics et des élus.

Retraçant très précisément le déroulement de ce drame, cet ouvrage en propose également une réinterprétation. Jean-Pierre Peyroulou décèle en effet dans l’action des Européens des logiques subversives préfigurant l’action de l’OAS en 1961-1962. Il examine le fonctionnement d’un État et d’une société coloniale qui élaborèrent une raison d’État rampante pour recouvrir la réalité et la nature des violences, et les chemins tortueux qu’elle emprunta entre Guelma, Constantine, Alger et Paris…

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Région de Sétif, Guelma, Kherrata, mai-juin 1945 (Ecpad).
Les massacres du Nord-Constantinois en 1945

Les massacres de Guelma en mai-juin 1945, par Jean-Pierre Peyroulou

L’historien français Jean-Pierre Peyroulou évoque, dans un entretien accordé à El Khabar, les résultats de la recherche qu’il a consacrée durant les sept dernières années aux évènements du 8 mai 1945 dans l’Est algérien.
Jean-Pierre Peyroulou a soutenu en septembre 2007 sa thèse de doctorat à l’Ecole des hautes études en sciences sociales de Paris (EHESS) sous le titre : « Guelma 8 Mai 1945 : Répression dans le département constantinois à l’époque de l’Algérie française, la politique coloniale face aux réformes et au nationalisme ». Il publiera un livre tiré de cette thèse à l’automne prochain.

A la suite de cet entretien, vous trouverez l’exposé de Jean-Pierre Peyroulou au colloque organisé par la Ligue des droits de l’Homme, le 7 mai 2005 à Paris. Il concluait qu’«il y eut bien une insurrection à Guelma en mai 1945, mais peut-être pas celle que l’on croit.»

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Mohammed Harbi : “La guerre d’Algérie a commencé à Sétif”

Le 8 mai 1945, tandis que la France fêtait la victoire, son armée massacrait des milliers d’Algériens à Sétif et à Guelma. Ce traumatisme radicalisera irréversiblement le mouvement national.

Cet article de l’historien Mohammed Harbi, auteur, avec Benjamin Stora, de La Guerre d’Algérie, 1954-2004, la fin de l’amnésie4, a été publié dans Le Monde diplomatique de mai 2005.

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Mai 1945, dans le Constantinois.
De 2007 à 2012

L’ambassadeur de France en Algérie : « le temps de la dénégation » des crimes de la colonisation « est terminé »

En 2005, l’ambassadeur Hubert Colin de Verdière avait qualifié la répression des manifestations du 8 mai 1945 de « tragédie inexcusable ». Puis, en décembre 2017, à l’Université de Constantine, Nicolas Sarkozy avait qualifié d’« impardonnables » « les fautes et les crimes du passé » colonial français en Algérie. Dans un discours prononcé à Sétif, le 27 avril 2008, Bernard Bajolet, ambassadeur de France en Algérie, reconnaît la « très lourde responsabilité des autorités françaises de l’époque » dans les massacres du 8 mai 1945. Nous reprenons ci-dessous l’essentiel de l’intervention de l’ambassadeur.

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Mai 1945 : les « événements de Sétif » analysés par Albert Camus

Dans la presse française de mai 1945, Albert Camus est l’un des seuls à avoir exposé lucidement le problème politique posé par les événements de Sétif et Guelma.

Après avoir fourni à ses lecteurs le moyen de comprendre le fond du problème, il demande pour l’Algérie «le régime démocratique dont jouissent les Français» – mais sans aborder la question de l’indépendance.

C’est ce qu’expose ci-dessous Yves Benot, dans un large extrait de son ouvrage Massacres coloniaux – éd. La Découverte/Poche, 2001.

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